Sélectionner le bon jeu de simulation virtuelle

Une fois que les enseignantes ont décidé que les jeux de simulation virtuelle viendraient rehausser l’apprentissage dans leurs cours, elles doivent sélectionner le jeu approprié pour assurer que l’intégration se fait en fonction des apprenantes. Dans le choix des jeux de simulation virtuelle pour un cours, il faut prendre en considération l’âge, le niveau, l’expérience, les connaissances et les compétences des apprenantes, en plus du type de programme d’études et de l’accès qu’ont les apprenantes à la technologie. Voici quelques questions clés à se poser d’avance :

Qui sont les apprenants et quels sont les résultats d’apprentissage visés ?

Il importe de s’assurer que les résultats d’apprentissage du cours s’alignent avec ceux du jeu de simulation virtuelle. Pour ce faire, il est préférable de revoir les objectifs du jeu et de s’assurer qu’ils coïncident avec les objectifs précis du cours et les besoins des apprenants. Puis, on détermine le public cible du jeu et son niveau d’apprentissage. Lorsque les apprenants peuvent clairement reconnaître les liens entre la simulation et les résultats d’apprentissage du cours, ils font preuve de plus de motivation.

À quel moment est-il préférable d’introduire un jeu de simulation virtuelle dans un cours ?

Il faut revoir les jeux de simulation virtuelle pour confirmer à quel moment leur contenu coïncide avec le contenu du cours. Les introduire au bon endroit est important : les apprenantes devraient avoir eu l’occasion d’étudier le contenu des simulations avant de se servir des jeux. Cette approche multiplie les effets que peuvent avoir les jeux de simulation virtuelle pour les apprenantes puisqu’avec les scénarios de simulation, elles peuvent mettre en pratique le contenu qu’elles auront auparavant appris. L’enseignement d’un contenu particulier suivi de jeux de simulation virtuelle puis d’une simulation en personne avant même de se livrer à une pratique clinique est un processus idéal pour préparer les apprenantes à la pratique clinique.

Quel est le rôle des enseignants lors des jeux de simulation virtuelle ?

Le rôle de l’enseignant dépendra de la mise en pratique choisie pour le jeu : est-ce que les apprenants joueront de façon synchrone (c’est-à-dire en groupe et avec un enseignant formé) ou de façon asynchrone (par eux-mêmes, selon leur horaire) ? Peu importe la façon dont les apprenants jouent, ils requièrent des instructions précises quant à leur rôle et à celui de l’enseignant. Lors de la préparation, il faut tenir compte du niveau de l’apprenant puisque ce niveau déterminera comment le jeu est joué ou mis en pratique. Si les apprenants sont débutants, ou s’ils n’ont jamais joué, l’enseignant pourrait décider de mettre en pratique le jeu avec eux, en classe ou en petits groupes, au lieu de les laisser jouer de façon individuelle. De plus, les questions au débreffage devront être adaptées à un niveau débutant d’exploration de concepts. Les apprenants de niveau intermédiaire ou avancé, ou encore ceux qui ont déjà travaillé avec des jeux de simulation virtuelle pourront travailler seuls et les séances de débreffage seront adaptées à des concepts plus avancés.

Quel type de formation devraient suivre les enseignantes afin de pouvoir se servir efficacement de jeux de simulation virtuelle ?

Les enseignantes qui se servent plutôt d’un enseignement magistral devront adopter une approche différente. Elles devront comprendre la pédagogie de la simulation sur laquelle sont fondées ces expériences. La pédagogie de la simulation postule que l’apprentissage passe par l’exploration et l’expérimentation. Les enseignantes encourageraient alors l’exploration de diverses voies par les jeux de simulation, sans pour autant que les apprenantes craignent commettre des erreurs.

Les enseignants doivent également être dotés de solides capacités de facilitation qui peuvent être acquises par des formations formelles ou informelles. Enfin, les enseignants doivent comprendre et pouvoir se servir des meilleures pratiques émergentes en enseignement à base de jeux de simulation virtuelle. Ils doivent comprendre comment mener des séances de prébreffage qui permettent aux apprenants de bénéficier au maximum de leur expérience des jeux de simulation virtuelle; comment y jouer de façon efficace; et tout particulièrement, comment mener une séance de débreffage fructueuse. Les chapitres suivants proposent des éléments théoriques et des conseils en matière de séances de prébreffage, de mise en pratique du jeu comme tel et de débreffage en lien avec les jeux de simulation virtuelle.

Comment devraient se préparer les enseignantes pour intégrer des jeux de simulation virtuelle à leurs cours ?

Les enseignantes doivent démontrer une profonde connaissance du contenu même de chaque jeu afin de pouvoir répondre de façon appropriée aux questions des apprenantes. De plus, elles devraient avoir joué au jeu comme tel de nombreuses fois afin de comprendre tous les scénarios potentiels de décisions présentés aux apprenants. Ceci leur permettra de bien suivre les expériences de leurs étudiantes, de mieux répondre à leur question et de mener une séance de débreffage fructueuse.

À quelle fréquence devrait-on utiliser des jeux de simulation virtuelle dans un cours ?

Dans un cours, on devrait se servir de jeux de simulation virtuelle de façon judicieuse afin d’éviter de surcharger les apprenants avec la même stratégie pédagogique. La fréquence d’utilisation d’un même jeu dépendra de chaque apprenant. Souvent, ils voudront reprendre le même jeu pour y explorer diverses décisions ou pour améliorer leur score. Cette répétition est grandement bénéfique. Reprendre un scénario de simulation virtuelle permet à l’apprenant de vivre l’expérience d’une rencontre clinique ou encore de commettre délibérément des erreurs afin de voir les conséquences de celles-ci. Les apprenants reprennent parfois les jeux plusieurs années après y avoir joué pour la première fois afin de se rappeler certaines notions avant une expérience clinique particulière ou avant un examen. Les jeux de simulation virtuelle peuvent être utilisés individuellement ou en groupe; ces différentes approches sont détaillées au chapitre 5.