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THÉRAPIE PAR L’AVENTURE AU CANADA

Steve Javorski

La thérapie par l’aventure est difficile à définir dans la littérature. Bien qu’il soit généralement admis qu’elle est couramment pratiquée dans le cadre du camping thérapeutique, de la thérapie en milieu sauvage ou de la psychothérapie fondée sur l’activité (Alvarez et Stauffer, 2001; Bandoroff et Newes, 2004; Gass, 1993; Gass et coll., 2012), une définition formellement acceptée s’est avérée problématique en raison de la diversité des pratiques à l’échelle internationale. En fait, la communauté internationale de la thérapie par l’aventure a résisté à une définition singulière afin de rester largement inclusive et a choisi de ne noter que des composantes essentielles : l’engagement dans des activités stimulantes avec une intention thérapeutique (International Adventure Therapy, 2022).

Inventée aux États-Unis, la thérapie par l’aventure a été définie au sens large comme « toute utilisation intentionnelle et facilitée d’outils et de techniques d’aventure pour guider le changement personnel vers les objectifs thérapeutiques souhaités » (Alvarez et Stauffer, 2001, p. 87) et au sens étroit comme « l’utilisation prescriptive d’expériences d’aventure fournies par des professionnels de la santé mentale, souvent menées dans des environnements naturels qui sollicitent kinesthésiquement les client.e.s sur les plans cognitif, affectif et comportemental » (Gass et coll., 2020, p. 1). En Europe, la thérapie par l’aventure a été décrite comme « une combinaison d’apprentissage expérientiel et d’approches thérapeutiques personnelles ou individuelles différentes » faisant appel au défi, à la nature et à la réflexion (Vossen et coll., 2017, p. 2). En Australie, la thérapie par l’aventure, qui associe la nature, les petits groupes, « l’aventure et les environnements en plein air dans l’intention d’obtenir des résultats thérapeutiques » (Australian Association for Bush Adventure Therapy, 2008), inclut « la guérison, les voyages et les relations en essayant de décrire les moyens, les méthodes et les objectifs de la pratique » (Carpenter et Pryor, 2004, p. 237).

Au Canada, la thérapie par l’aventure utilise des activités de défi expérientiel, généralement menées en petits groupes, pour s’engager avec le ou la thérapeute, à des fins variées d’autonomisation, de renforcement de la résilience, de réduction du stress, d’élaboration de stratégies d’adaptation, d’amélioration des compétences prosociales, de résolution des traumatismes, de transformation du comportement, de réduction de la résistance au changement (Priest, 2021) et d’amélioration de l’écosanté en général (Ritchie et coll., 2022). Globalement, la thérapie par l’aventure se différencie des autres domaines d’aventure par l’utilisation des défis habituels en plein air par l’ajout des « techniques d’animation avancées qui offrent des comportements optionnels bénéfiques ou rehaussent ce qui est déjà bien fait » afin de réduire la résistance de la clientèle à un changement sain (Priest et Gass, 2018, p. 418).

Thérapie ou thérapeutique?

La tentative de délimiter les concepts de « thérapie » et de « thérapeutique » est au cœur de ces arguments définitionnels. Dès le début de l’évolution historique de la thérapie par l’aventure, Gass (1993) a suggéré que les programmes d’aventure existent sur un continuum de profondeur d’intervention : les programmes récréatifs occupent l’extrémité superficielle du spectre, les programmes éducatifs se situent quelque part au milieu, tandis que les interventions de traitement auxiliaire (perfectionnement) et primaire (thérapie) sont considérées comme « profondes ». Ce continuum est expliqué dans le premier chapitre définitionnel de ce manuel (Priest, 2023).

Afin de distinguer les programmes de perfectionnement (thérapeutiques ou complémentaires) des programmes de thérapie (traitement principal), Williams (2004) a proposé un modèle à six facteurs. Selon ce modèle, pour qu’une intervention soit considérée comme une thérapie, elle doit inclure les éléments suivants :

  1. Un problème diagnostiqué
  2. Objectifs spécifiques du traitement
  3. Une intervention ciblée spécifique au problème présenté
  4. Planification des programmes fondée sur la théorie
  5. Recherche systématique et évaluation des processus et des résultats
  6. Animation par des clinicien.ne.s formé.e.s (Williams, 2004)

Les programmes thérapeutiques peuvent toujours avoir des résultats bénéfiques pour les client.e.s, mais ne pas nécessairement inclure les composantes essentielles de la thérapie ou la présence d’un.e thérapeute autorisé.e (Williams, 2004). En résumé, la thérapie par l’aventure comprend généralement plusieurs éléments : un petit groupe de client.e.s, avec des besoins individuels, dont les défis incluent des risques, des conflits ou des exercices, avec une immersion dans la nature suivie d’une réflexion sous la direction d’un animateur.trice en plein air dans le cadre d’un processus psychothérapeutique guidé par un.e thérapeute superviseur.e (Priest, 2023). Les deux derniers éléments distinguent la thérapie de la programmation thérapeutique.

Thérapie par l’aventure au Canada

La thérapie par l’aventure a connu une croissance significative au cours des 25 dernières années, en particulier aux États-Unis, en Australasie, au Royaume-Uni et en Europe (Norton et coll., 2015). Toutefois, la croissance au Canada a été beaucoup plus lente (Ritchie et coll., 2016). À partir des années 1970, les programmes d’aventure thérapeutique conçus comme des interventions de déjudiciarisation des jeunes qui risquent de faire face au système judiciaire de la jeunesse sont devenus courants en Colombie-Britannique, atteignant un pic de 26 programmes financés. Pourtant, les deux seuls qui restaient en 2014 (Barnett et Howell, 2014) ont fermé en 2019. Ils n’incluaient pas de services de santé mentale par des clinicien.ne.s autorisé.e.s et étaient davantage décrits comme des programmes de perfectionnement que comme des thérapies. Ces programmes de Colombie-Britannique visaient le perfectionnement de compétences qui amélioraient la qualité de la vie quotidienne des participant.e.s plutôt que de s’attaquer à la résistance au changement ou au traitement des traumatismes (Priest et Gass, 2018). Bien que ces programmes de perfectionnement ne répondent pas à la définition de la thérapie par l’aventure décrite précédemment, les programmes en milieu sauvage affiliés au tribunal de la jeunesse étaient assez courants au Canada et servaient de tremplin vers les programmes de thérapie par l’aventure. L’un d’eux est le projet DARE, un programme de garde en milieu ouvert sauvage qui a débuté en 1971. Wendigo Lake Expeditions a pris le contrôle du programme après sa privatisation par le gouvernement et a fourni des services de 2000 à 2021. Elle se distingue de ses homologues occidentaux par le fait que son programme inclut des professionnel.le.s de la santé mentale autorisé.e.s (Russell, 2006).

Enviros Wilderness Camp Association, actuellement basée à Calgary, en Alberta, se résumait au début à un seul programme en milieu sauvage conçu par des travailleur.euse.s sociaux.ales en 1976 avant de devenir une grande agence qui fournit une variété de services sociaux, de santé mentale et d’aide aux toxicomanes (About Enviros, 2023). En 2010, le programme de traitement des dépendances en milieu sauvage du centre de rétablissement Shunda Creek d’Enviros s’est associé à Gillis et Russell (2017) pour créer un programme de suivi des résultats visant spécifiquement à évaluer la valeur ajoutée de l’intégration de composantes de thérapie par l’aventure dans le traitement de la toxicomanie, ce qui a finalement conduit à l’élaboration de l’échelle Adventure Therapy Experience Scale (ATES). Le centre Shunda Creek poursuit son programme de traitement de 90 jours sous la supervision de professionnel.le.s de la santé mentale autorisé.e.s près de Kananaskis, en Alberta.

Les Canadien.ne.s ont participé aux neuf conférences internationales sur la thérapie par l’aventure (CITA), et la troisième CITA s’est tenue à Victoria, en Colombie-Britannique, en 2003. Lors de la quatrième CITA à Rototura, à Aotearoa (Nouvelle-Zélande) en 2006, un groupe de Canadien.ne.s s’est réuni pour discuter de l’état actuel et du développement de la thérapie par l’aventure au Canada, ce qui a donné lieu à une série de symposiums canadiens sur la thérapie par l’aventure (SCTA) (Ritchie et coll., 2016). Depuis le premier SCTA de 2009, qui s’est tenu à Victoria, en Colombie-Britannique, sept autres ont eu lieu au Canada, notamment au Québec, en Ontario, en Alberta, en Nouvelle-Écosse et au Yukon (Cornell, 2019). Les SCTA ont été intentionnellement organisés dans des régions distinctes du pays afin d’encourager la participation d’un large éventail d’éducateur.trice.s, de clinicien.ne.s, de chercheur.euse.s, d’étudiant.e.s, de communautés autochtones et de prestataires de programmes à travers le pays; environ 50 % des participant.e.s aux SCTA ont indiqué fournir des services de thérapie ou des services thérapeutiques, tandis que les autres ont mentionné d’autres domaines de services primaires (Cornell, 2019). Cette diversité de participant.e.s a permis de centrer les conversations de la conférence sur les avantages potentiels et les pratiques de la thérapie par l’aventure dans de nombreux secteurs.

De nombreuses communautés autochtones du Canada ont une longue tradition de pratiques de guérison axées sur la terre pour favoriser la santé, le bien-être et la culture. Bien que les pratiques de guérison axées sur la terre ne puissent être définies de manière exhaustive dans ce chapitre, en voici la description au Canada :

… un programme ou un service de santé ou de guérison qui se déroulent dans un endroit rural, éloigné ou non urbain, sur un terrain qui a été intentionnellement cultivé spirituellement pour garantir que la terre est honorée et respectée. La terre est considérée comme un hôte actif et un partenaire des personnes engagées dans le processus de guérison. La culture d’une terre sous l’intendance des Premières Nations se fait généralement par le développement d’une relation intime avec l’esprit par le biais de cérémonies, d’offrandes, d’expression de gratitude et de demandes de permission à la terre pour y entrer et l’utiliser à des fins de guérison (Hanson, 2012, p. 2).

À première vue, il peut y avoir des similitudes entre les pratiques de guérison traditionnelles axées sur la terre et la thérapie par l’aventure; les deux pratiques visent à soutenir la santé mentale et le bien-être et se déroulent en plein air. Malgré ces similitudes, il est important de ne pas confondre les deux pratiques. Les thérapeutes par l’aventure canadien.ne.s doivent veiller à éviter l’appropriation culturelle des pratiques traditionnelles dans leur travail, mais il est utile que les thérapeutes occidentaux.ales et autochtones se réunissent pour partager, apprendre et se soutenir mutuellement. Un exemple de cette collaboration a eu lieu au septième SCTA à Whitehorse, au Yukon. Le grand chef Peter Johnston a prononcé un discours sur la valeur de l’engagement envers la terre pour la santé, le bien-être et le progrès en tant que société, ainsi que sur les traités et l’autonomie des Premières Nations du Yukon (Cornell, 2019). Les futures réunions des professionnel.le.s canadien.ne.s de la thérapie par l’aventure devraient continuer à inviter les Autochtones à la table pour approfondir les conversations sur la façon dont toutes les parties peuvent soutenir le travail de guérison des uns et des autres en plein air.

Un recensement récent des thérapeutes canadien.ne.s par l’aventure a révélé que, si quelques grands programmes offrent des services de thérapie par l’aventure dans tout le pays (p. ex., Enviros en Alberta, Pine River Institute en Ontario, Le Grand Chemin au Québec), la majorité de ces thérapeutes le font par l’intermédiaire de petits cabinets privés (Priest et Javorski, 2021). Les programmes de thérapie par l’aventure tendent à compléter les services de santé mentale plus traditionnels et comprennent des consultations plus courtes inspirées de la nature dans des espaces naturels locaux, des excursions d’une journée comprenant de l’escalade, du canoë, du kayak, de la randonnée ou de la voile, ainsi que des expéditions de courte durée (2 à 10 jours) en milieu sauvage (Priest et Javorski, 2021). Bien que la formation formelle ou l’enseignement postsecondaire en thérapie par l’aventure soit rare au Canada (Ritchie et coll., 2016), une maîtrise en thérapie par l’aventure a récemment été lancée à l’Université du Québec à Chicoutimi. Les services de thérapie par l’aventure se développent également dans les agences de Terre-Neuve. Même s’il ne semble pas y avoir de marché pour soutenir des programmes de thérapie par l’aventure à long terme, qui sont populaires aux États-Unis et dans les pays européens, l’intérêt et le besoin d’un soutien à la santé mentale basé sur la thérapie par l’aventure se font de plus en plus sentir au Canada.

Les éléments essentiels de la thérapie par l’aventure

La thérapie par l’aventure entraîne les client.e.s dans des défis (expériences dont les résultats sont inconnus) afin de susciter des pensées, des sentiments et des comportements différents (Priest et Gass, 2018). Elle les amène à prendre des risques, à résoudre des conflits, à faire des exercices difficiles et à s’imprégner de la nature. De manière interactive, ces défis apportent des bénéfices intrapersonnels, interpersonnels et sur la santé physique et mentale (Priest, 2023; Ritchie et coll., 2022). Ils sont normalement animés au moyen de techniques de réflexion adaptées du cycle d’apprentissage expérientiel de Kolb (1984). Les thérapeutes par l’aventure présentent une activité qui exigent que les client.e.s fassent appel à des pensées, à des sentiments ou à des comportements conformes à un objectif thérapeutique, qu’ils réfléchissent à l’expérience et au moyen de transférer les apprentissages de l’expérience dans leur vie de tous les jours (Priest et Gass, 2018). Au-delà de ce cadre général de défis et de réflexion, et quelles que soient les activités entreprises, les éléments essentiels de la thérapie par l’aventure s’expriment mieux à l’aide de l’acronyme SUPRA : solutions saturées, univers unique, programmation ciblée, résistance réduite et aventure authentique.

S = Solutions saturées

Contrairement aux thérapies par la conversation traditionnelles, qui utilisent principalement des voies cognitives pour atteindre les objectifs thérapeutiques, les interventions thérapeutiques par l’aventure sollicitent activement les client.e.s par des voies cognitives, comportementales et affectives (Gass et coll., 2020). Les interventions thérapeutiques par l’aventure sont immersives, qu’il s’agisse de courtes sessions thérapeutiques par l’aventure, d’expériences d’une demi-journée ou d’une journée entière, ou de programmes de thérapie par l’aventure plus longs en milieu sauvage qui maintiennent les client.e.s dans la thérapie 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pendant plusieurs semaines (Gass et coll., 2020). Les thérapeutes par l’aventure utilisent des compétences d’animation avancées, notamment le cadrage isomorphique, l’anticipation et l’entonnoir, pour concevoir des activités transformatrices qui soutiennent la croissance des client.e.s vers des objectifs thérapeutiques (Priest et Gass, 2018).

Dans le contexte nord-américain, le processus de thérapie par l’aventure a été décrit comme suit : les thérapeutes et les client.e.s fixent un objectif et participent à une aventure ensemble, puis font le point pour aider les client.e.s à transférer les compétences, les connaissances ou les idées acquises lors de l’aventure à leur vie quotidienne (Alvarez et coll., 2020; Gass et coll., 2020). Alors que Dobud et Natynczuk (2022) affirment que les objectifs d’apprentissage ne devraient pas être abordés avant l’aventure (en particulier les expériences inspirées de la nature), le reste de leur modèle de solutions de thérapies en plein air suit un processus similaire. Gass et coll. (2020) ont également plaidé en faveur d’une composante axée sur la solution dans les interventions thérapeutiques par l’aventure où les thérapeutes aident les client.e.s à cerner les points forts mis en évidence pendant ces expériences. Un point commun à tous les modèles est la conviction que les aventures fournissent un environnement sûr qui permet aux client.e.s de découvrir différentes façons d’être. Les participant.e.s peuvent ainsi tester de nouvelles solutions aux défis de leur vie quotidienne lors d’une activité, explorer les avantages et les inconvénients de chaque solution avec le ou la thérapeute par l’aventure et le reste du groupe, et réfléchir à l’option qui leur conviendrait le mieux au-delà du programme de thérapie par l’aventure (Alvarez et coll., 2020; Dobud et Natynczuk, 2022; Gass et coll., 2020).

U = Univers unique

S’inspirant des travaux de Satir (1972), Walsh et Gollins (1976) et Whitaker (1978), les interventions thérapeutiques par l’aventure sollicitent généralement des groupes suffisamment grands pour permettre la réciprocité, la diversité et les conflits, mais suffisamment petits pour que les membres s’unissent autour d’un objectif, évitent la formation de cliques et gèrent les conflits de manière saine. La nature active des interventions thérapeutiques par l’aventure favorise la santé physique en proposant à la clientèle une alimentation saine, des habitudes de sommeil régulières et des exercices fréquents. Les interventions thérapeutiques par l’aventure, quel que soit le contexte, sont sans écran et offrent à la clientèle la possibilité de développer des relations de confiance avec des pairs, des clinicien.ne.s et eux-mêmes, sans les effets négatifs sur la santé (santé physique, qualité de vie et relations familiales moins bonnes) associés à la consommation de médias sur écran (Iannotti et coll., 2009).

L’utilisation d’environnements uniques est au cœur du processus de thérapie par l’aventure depuis plus de cinq décennies de littérature (Alvarez et coll., 2020; Carpenter, 2008; Deane et Harré, 2014; Gass et coll., 2020; Jansen et Pawson, 2012; Nadler, 1993; Priest et Gass, 1997; Schoel et coll., 1988; Walsh et Gollins, 1976). La nouveauté, qu’il s’agisse du cadre (p. ex., la nature) ou du choix de l’activité, offre de meilleures possibilités d’évaluation. Les projections du client sur l’environnement nouveau et l’activité nouvelle offrent aux thérapeutes par l’aventure des possibilités d’observation des comportements de la clientèle plus approfondies que lors d’une séance de thérapie par la conversation dans un bureau (Priest et Gass, 2018). En outre, l’utilisation d’environnements physiques prescrits non familiers (souvent dans la nature) qui contrastent avec la vie quotidienne de la clientèle est utile : 1) permettre aux client.e.s d’acquérir une nouvelle perspective sur leurs comportements habituels (Gass et coll., 2020); et 2) créer une dissonance adaptative (Walsh et Gollins, 1976) qui peut les motiver à explorer des façons plus saines d’être dans l’environnement inconnu grâce au soutien de leurs pairs et de l’animateur.trice (Gass et coll., 2020). L’utilisation d’environnements contrastés et peu familiers favorise l’autonomie des client.e.s; la volonté de se sentir plus à l’aise dans le nouvel environnement exige des participant.e.s qu’ils développent une motivation interne pour penser au changement (Gass et coll., 2020).

P = Programmation ciblée

Les thérapeutes par l’aventure qui travaillent aux côtés des client.e.s pour élaborer des objectifs et des plans de traitement participent généralement aux aventures avec eux (Alvarez et coll., 2020; Gass et coll., 2020). Les thérapeutes sont ainsi en excellente position pour travailler à un consensus sur les objectifs, à une collaboration et à des facteurs d’alliance de manière intense sur une période plus courte que les thérapies par la conversation grâce à une expérience commune. Une première méta-analyse des résultats de la psychothérapie, comprenant 375 évaluations de la psychothérapie par rapport à des groupes de contrôle sans traitement, a révélé que si, en moyenne, les client.e.s en thérapie se portaient mieux que 75 % des personnes non traitées, les différences de traitement en fonction de la modalité psychothérapeutique étaient négligeables (Smith et Glass, 1977). Au contraire, c’est la qualité de l’alliance thérapeutique qui a le plus d’effet sur l’évolution positive de la clientèle au cours du traitement (Smith et Glass, 1977). Des méta-analyses plus récentes sur les résultats des traitements pour les jeunes ont spécifiquement trouvé des différences négligeables similaires dans les tailles de l’effet des traitements par modalité (Weisz et coll., 2017; Weisz et coll., 2019). L’ouvrage de Wampold et Imel (2015) présente un modèle contextuel de thérapie basé sur une comparaison des tailles de l’effet pour le changement positif des client.e.s trouvé dans une recherche bibliographique d’essais de résultats de psychothérapie. Les auteur.trice.s ont constaté que si les différences de traitement étaient le facteur le plus souvent étudié dans la littérature sur la psychothérapie, la modalité psychothérapeutique était associée à une petite taille de l’effet dans l’ensemble (Wampold et Imel, 2015). Leurs résultats confirment la conclusion de Smith et Glass (1977) selon laquelle l’alliance thérapeutique est plus fortement associée à des résultats positifs; l’empathie, l’alliance, la considération ou affirmation positive et la congruence ou générosité ont toutes montré des tailles de l’effet moyennes pour le changement positif du client par le biais de la psychothérapie (Wampold et Imel, 2015). Plus intéressant encore, Wampold et Imel (2015) ont constaté que le consensus sur les objectifs et la collaboration entre les thérapeutes et les client.e.s, bien qu’ils aient été le moins étudiés, ont démontré les tailles de l’effet les plus fortes pour le changement positif des client.e.s au cours du traitement.

Les interventions thérapeutiques par l’aventure proposent des défis prescriptifs conçus de telle sorte que pour réussir, les client.e.s doivent adopter des pensées, des comportements ou des sentiments adaptatifs ciblés en tant qu’objectifs dans leurs plans de traitement (Alvarez et coll., 2020; Gass et coll., 2020). Les activités exigent souvent que les client.e.s s’engagent dans un domaine affectif, comportemental, cognitif, social ou kinesthésique pour relever les défis dans le moment présent et faire l’expérience de l’eustress, l’application consciente de la compétence personnelle pour surmonter les risques perçus (Priest et Gass, 2018). Que les activités d’aventure soient conçues pour permettre aux client.e.s d’atteindre des objectifs de traitement spécifiques (Alvarez et al., 2020; Gass et coll., 2020) ou que les expériences inspirées de la nature visent des résultats plus émergents (Dobud et Natynczuk, 2022), les thérapeutes par l’aventure s’efforcent d’aider les client.e.s à transférer l’apprentissage axé sur des objectifs cocréés de l’expérience à leur quotidien.

R = Résistance réduite

Les interventions thérapeutiques par l’aventure entraînent les client.e.s dans des processus associés au cycle d’apprentissage par l’expérience (Kolb, 1984). Ces processus soutiennent les client.e.s à travers des activités, une réflexion sur ces expériences, l’intégration ou l’identification des enseignements tirés des expériences et la poursuite ou l’engagement à appliquer ces enseignements à l’avenir par le biais de changements spécifiques dans la pensée et le comportement. Les thérapeutes par l’aventure pratiquent souvent à partir d’une orientation axée sur les solutions, ce qui aide les client.e.s à privilégier celles qui sont efficaces et à délaisser celles qui ne le sont pas (Gass et coll., 2012). Les activités sont sélectionnées de manière à miser sur les points forts et les intérêts des client.e.s, ce qui réduit encore la probabilité que ceux-ci résistent au traitement (Bandoroff et Newes, 2004). De plus, les interventions thérapeutiques par l’aventure sont conçues pour soutenir l’autonomie, la compétence et la relation des client.e.s, les trois besoins psychologiques fondamentaux décrits par la théorie de l’autodétermination (Ryan et Deci, 2000). Ryan et Deci (2000) estiment que lorsque ces besoins sont satisfaits, les client.e.s sont plus susceptibles de développer une motivation intrinsèque au changement, ce qui réduit la résistance à la thérapie. L’utilisation délibérée de la réciprocité (Walsh et Gollins, 1976) dans les interventions thérapeutiques par l’aventure permet également de réduire cette résistance.

La participation à des expériences de groupe qui requièrent l’attention et l’effort de tous afin d’atteindre un objectif peut convaincre les client.e.s qui pourraient être autrement réfractaires à l’apprentissage et à la croissance (Bruner, 1966). Fetterman et coll. (2016) ont constaté que le fait de demander aux participant.e.s à l’étude d’écrire sur des expériences de vie négatives et des symptômes dépressifs en termes métaphoriques conduisait à des réductions plus importantes de l’affect négatif et des symptômes dépressifs au fil du temps que s’ils étaient invités à le faire en termes littéraux. Qui plus est, le groupe de chercheur.euse.s a constaté que le traitement métaphorique pouvait être enseigné aux participant.e.s qui étaient plus prédisposé.e.s à penser littéralement (Fetterman et coll., 2016).

Les interventions thérapeutiques par l’aventure sont souvent conçues pour être isomorphiquement liées aux objectifs de traitement des client.e.s; l’activité elle-même est une métaphore d’un problème qu’ils cherchent à résoudre et la résolution réussie de l’activité devient un processus parallèle à la réalisation d’un objectif de traitement dans la vie réelle. Aborder le problème d’un.e client.e par le biais de la métaphore structurée d’une activité suscite souvent moins de résistance que lorsqu’il est abordé directement (Priest et Gass, 2018). Le processus de création d’interventions thérapeutiques par l’aventure à cadre isomorphe et de facilitation du transfert direct ou indirect de l’apprentissage de l’expérience de l’aventure à la vie quotidienne des client.e.s a été bien décrit dans la littérature (Bacon, 1983; Gass, 1993; Gass et coll., 2012; Gass et coll., 2020). Les métaphores thérapeutiques peuvent contribuer à réduire la résistance des client.e.s au changement fonctionnel et à améliorer l’efficacité des interventions thérapeutiques (Erikson, 1980), car elles permettent souvent de communiquer des concepts complexes ou abstraits de manière plus compréhensible (Hayes et coll., 1999). Les métaphores obligent les client.e.s à effectuer une recherche transdérivationnelle de toutes leurs expériences, valeurs et croyances passées afin de donner un sens à l’expérience métaphorique actuelle (Bacon, 1983). Ce processus inconscient contourne la résistance consciente au changement que les client.e.s peuvent avoir et leur permet de créer leur propre sens (Gass, 1993). Gass (1993) a également expliqué que les métaphores correctement formées dans la thérapie par l’aventure s’appuient sur leur application dans les thérapies traditionnelles pour les raisons suivantes : 1) la tendance des client.e.s à réagir de manière automotivée à des interventions thérapeutiques par l’aventure correctement formées; et 2) l’orientation des interventions thérapeutiques par l’aventure vers une résolution réussie.

A = aventure authentique

Au cours des cinq dernières décennies, la littérature nord-américaine a considérablement évolué en ce qui concerne l’éthique et l’efficacité de la thérapie par l’aventure, mais les éléments fondamentaux de telles interventions ont toujours inclus une expérience physique concrète. Walsh et Golins (1976) ont décrit le rôle essentiel d’un ensemble caractéristique de tâches de résolution de problèmes physiques dans le processus de changement lié à la thérapie par l’aventure. Schoel et coll. (1988) ont fourni un cadre pour l’utilisation de défis expérientiels de résolution de problèmes en groupe et d’activités de défi (p. ex., des parcours de cordes hautes et basses) pour faciliter le changement social, émotionnel et comportemental, tandis que Nadler (1993) a décrit comment l’engagement kinesthésique dans des activités éprouvantes pouvait provoquer un déséquilibre chez les client.e.s et un changement de comportement. Norton (2010) a constaté que le défi physique était essentiel au changement positif chez les client.e.s de la thérapie en milieu sauvage, et la méta-analyse de Bowen et Neill (2013) a révélé que l’apprentissage par l’engagement physique significatif dans des activités d’aventure et l’utilisation positive du stress qui y est associé (eustress) étaient essentiels au processus de changement.

Les interventions thérapeutiques par l’aventure sont concrètes, directes et donnent aux client.e.s le sentiment d’avoir le choix (Priest et Gass, 2018). Les expériences de thérapie par l’aventure comportent des risques réels ou perçus qui correspondent aux compétences des client.e.s dans un domaine donné, et ceux-ci doivent utiliser leurs compétences existantes ou élaborer de nouvelles façons d’être pour réussir l’activité. Elles sont organisées dans le but d’atteindre collectivement les objectifs de traitement des client.e.s et structurées d’une manière gérable, de sorte que la confiance de ceux-ci est renforcée par la résolution de problèmes de plus en plus difficiles (Priest et Gass, 2018). Les activités sont conséquentes; les client.e.s reçoivent de la rétroaction naturelle sur leurs performances mentales, émotionnelles, sociales et physiques, et les thérapeutes par l’aventure les aident à y réfléchir afin de comprendre comment s’améliorer (Gass et coll., 2020). Les interventions thérapeutiques par l’aventure favorisent la réciprocité entre les membres, de sorte qu’ils doivent exploiter les forces variées de chacun.e pour surmonter des défis qu’il leur serait impossible de relever individuellement (Gass et coll., 2020).

Devenir thérapeute par l’aventure

Les interventions thérapeutiques par l’aventure exigent des thérapeutes une expertise dans divers domaines : activités en plein air et leadership, animation et thérapie, connaissance de la clientèle et de la culture, qualités et qualifications personnelles (Priest et Gillis, 2023). Pour acquérir ces compétences, il faut se former dans deux professions ou plus, soit en tant que clinicien.ne autorisé.e en santé mentale et en tant qu’instructeur.trice accrédité.e pour toute activité en plein air à mener dans le cadre de la pratique de la thérapie par l’aventure. Il faut donc obtenir une maîtrise dans un domaine de la santé mentale (p. ex., psychologie de la consultation, travail social, thérapie conjugale et familiale, soins aux enfants et aux adolescent.e.s), un droit d’exercice dans la province de travail, maintenir une qualification de premier.ère intervenant.e en milieu sauvage, en plus d’obtenir et de maintenir une qualification d’instructeur.trice pour toute activité en plein air applicable (p. ex., canoë, kayak, escalade, cyclisme, etc.). L’obtention et le maintien de ces titres en tant que personne nécessitent un investissement important en temps et en ressources. Comme le notent Priest et Gillis (2023), il est également possible de créer des équipes d’animation composées de plusieurs thérapeutes, chacun.e apportant un ensemble unique de compétences afin de garantir que l’équipe de direction dispose d’une expertise dans tous les domaines requis pour fournir des programmes de thérapie par l’aventure éthiques et efficaces.

Plusieurs publications récentes ont détaillé les éléments essentiels d’une bonne pratique de la thérapie par l’aventure (Borroel et coll., 2020; Borroel et coll., 2021; Priest et Gillis, 2023). Bien qu’ils ne soient pas identiques, les principes fondamentaux de la thérapie par l’aventure décrits dans chacun d’eux se recoupent étroitement (voir tableau 1) et ils constituent un bon guide pour les nouveaux ou nouvelles thérapeutes qui veulent acquérir les compétences nécessaires pour faciliter la programmation de la thérapie par l’aventure, que ce soit individuellement ou en tant que membres d’une équipe. En 2018, 24 thérapeutes par l’aventure de 11 pays se sont réunis pendant trois jours dans les Blue Mountains, à l’ouest de Sydney, en Australie, pour discuter des éléments essentiels de la thérapie par l’aventure et de la pratique dans un contexte international (Borroel et coll., 2020). L’un des résultats de la réunion a été une liste de 16 éléments essentiels pour une pratique sûre et efficace de la thérapie par l’aventure, présentés dans la colonne « Groupe de réflexion » du tableau 1. L’Association for Experiential Education (AEE) a commencé à proposer le titre de thérapeute par l’aventure clinique certifié.e en 2021 (Borroel et coll., 2021). Le titre américain de thérapeute par l’aventure autorisé.e requiert une expertise dans 10 catégories de compétences. Plus récemment, Priest et Gillis (2023) ont présenté les thérapeutes par l’aventure tricompétent.e.s et décrit quatre domaines d’expertise essentiels à leur pratique en Amérique du Nord.

Remarque : La communauté internationale de thérapie par l’aventure n’exige pas de maîtrise ni de permis, mais les exigences en matière de formation varient en fonction du contexte culturel local.

Tableau 1. Éléments essentiels de la thérapie par l’aventure
Thérapeute par l’aventure clinique certifié.e : AEE (Borroel et coll., 2020) Thérapeute par l’aventure tricompétent.e : 2000 (Priest et Gillis, 2023) Groupe de réflexion CITA-8 : Huitième conférence internationale sur la thérapie par l’aventure (Borroel et coll., 2021)
1 Compétences techniques

2 Organisation ou administration

ÉLÉMENTS MANQUANTS : compétences pédagogiques et méta, mais elles peuvent déjà être inhérentes à un.e thérapeute de la santé mentale autorisé.e

Expérience (technique, gestion de la sécurité et des risques, environnement, planification, compétences méta, instruction) Évaluation des risques et gestion des crises Compétences techniques en plein air

Aventure (au cœur du changement)

3 Animation et traitement

4 Connaissances conceptuelles

5 Établissement de l’alliance thérapeutique

6 Évaluation

Réflexion (théorie, transformation, psychothérapie, animation, métaphores, alliance, prise en compte des traumatismes) Travail de groupe (animation et traitement holistique)

Interventions inspirées de la nature (la nature en tant qu’enseignante et guérisseuse)

Pratique tenant compte des traumatismes

Théories et modèles de consultation

Alliance thérapeutique (relations et communication)

7 Interventions (conçues spécifiquement pour les client.e.s)

8 Considérations socioculturelles ou environnementales

Clientèle (préoccupations, adaptation, indications, contre-indications, culture, autochtonie, justice sociale, autonomisation, socialisation) Sensibilisation aux cultures et aux autochtones

Bien-être holistique

Interventions et trousse à outils (pleine conscience, métaphores, initiatives, etc.)

Connaissances spécifiques aux client.e.s

9 Suivi thérapeutique

10 Documentation

11 Professionnalisme

CONDITIONS PRÉALABLES : diplôme d’études supérieures, vérification du droit d’exercice, analyse de l’apprentissage antérieur et de l’expérience sous supervision, etc.

Personnel (diplôme, conscience de soi, intentionnalité, confort général, éthique professionnelle, travail d’équipe prosocial, attitude holistique, résilience omniprésente, volonté d’apprendre, évaluation, traits) Pratique sûre, éthique et efficace

Conscience de soi

Professionnalisme (pratique réflexive et supervision)

Évaluation de l’efficacité

Bien que les trois descriptions des compétences essentielles pour les programmes de thérapie par l’aventure varient légèrement, les éléments fondamentaux sont tous similaires. Par conséquent, afin de fournir des interventions thérapeutiques par l’aventure sécuritaires, éthiques et efficaces au Canada, les thérapeutes devraient posséder une expertise en tant qu’équipes d’animation individuelle ou collective dans les domaines suivants :

  1. Expertise en matière d’activités en plein air pour toutes les activités proposées dans le cadre d’une intervention de thérapie par l’aventure, avec qualification d’instructeur.trice le cas échéant et formation appropriée de premiers secours en milieu sauvage
  2. Expertise administrative comprenant la gestion des risques physiques, sociaux, émotionnels et comportementaux, l’assurance, la documentation relative aux dérogations et à la prise en charge des risques, la logistique, l’environnementalisme, le suivi des résultats et la réponse aux incidents critiques
  3. Expertise de la clientèle, y compris les questions de justice sociale, la culture et l’autochtonie, la langue, l’adaptation des interventions aux besoins individuels, le bien-être holistique et les indications ou contre-indications pour des activités ou interventions spécifiques
  4. Expertise en matière de consultation avec une maîtrise et un droit d’exercice, y compris la connaissance des modèles de changement, des modèles de psychothérapie, des métaphores, des interventions inspirées de la nature, de l’alliance thérapeutique et des soins tenant compte des traumatismes
  5. Expertise en matière d’animation dans l’exécution d’activités et le traitement pour transférer l’apprentissage des client.e.s de l’activité à leur vie quotidienne, à la gestion de groupes et au leadership de groupes

Conclusion

Au Canada, la thérapie par l’aventure est encore un domaine en développement, mais elle présente un grand potentiel en tant que traitement de la santé mentale et du bien-être. Afin de fournir des soins sûrs, éthiques et efficaces, les thérapeutes par l’aventure canadien.ne.s devraient posséder l’expertise nécessaire en matière d’activités, d’administration, de clientèle, de consultation et d’animation pour offrir toutes les activités incluses dans un programme de thérapie par l’aventure. Les thérapeutes par l’aventure canadien.ne.s devraient participer à l’évaluation des programmes et à la recherche sur les résultats des client.e.s afin d’évaluer l’efficacité des interventions thérapeutiques par l’aventure pour différentes populations; les résultats de ce travail pourraient être utilisés pour promouvoir un accès accru aux programmes de thérapie par l’aventure par le biais des réseaux provinciaux de santé et de services sociaux et des fournisseurs d’assurance. Le travail du SCTA devrait être poursuivi en mettant l’accent sur le rassemblement des thérapeutes par l’aventure, des communautés autochtones et des parties prenantes gouvernementales pour continuer les conversations sur la valeur de la connexion avec les lieux naturels, la conservation, l’accès à la terre, le partage des connaissances et les solutions que les programmes de thérapie par l’aventure pourraient apporter à certains des 94 appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR, 2015). Enfin, la prochaine édition du SCTA devrait réunir des thérapeutes par l’aventure, d’ancien.ne.s client.e.s, des thérapeutes en développement et des universitaires pour discuter de la formation en thérapie par l’aventure au Canada. Le partage de l’expérience des thérapeutes et des client.e.s peut aider les universitaires à créer des possibilités de formation, par exemple des microcrédits ou des diplômes d’études supérieures, pour préparer la prochaine génération de thérapeutes par l’aventure canadien.ne.s.

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À propos de l’auteur

Steve Javorski

Université Vancouver Island

Steve Javorski est professeur de soins aux enfants et aux jeunes à l’Université Vancouver Island. Il a plus de 20 ans d’expérience dans l’offre de programmes éducatifs et thérapeutiques aux jeunes et aux jeunes adultes en tant qu’animateur, guide, gestionnaire de programmes et conseiller. Il est titulaire d’une maîtrise en psychologie transpersonnelle avec une spécialisation en thérapie en milieu sauvage de l’Université Naropa. Il termine actuellement son doctorat en éducation expérientielle en plein air, axé sur la santé comportementale en plein air, à l’Université du New Hampshire.

 

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