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INTERVENTION D’URGENCE ET DE SAUVETAGE

Jim Little

Les animateur.trice.s en plein air sont confrontés à des situations complexes sur le terrain (Carden, 2017) et doivent également posséder un large éventail d’aptitudes et de compétences pour mener des expériences sécuritaires (Williams-Orser 2021; Asfeldt, 2021). Les programmes d’apprentissage en plein air tentent souvent de créer des expériences qui permettent aux gens de surmonter des défis physiques et mentaux en vivant et en voyageant dans des espaces naturels et sauvages sans les commodités de la vie quotidienne. (Purc-Stephenson et coll., 2019).

Par rapport aux zones urbaines, en cas d’urgence sur un terrain éloigné, l’accès aux ressources nécessaires peut s’avérer difficile malgré les récentes avancées technologiques ou l’amélioration apparente de l’accès aux régions éloignées (Curran et coll., 2018). Dans les vastes étendues sauvages du Canada, nous pouvons nous trouver loin des services médicaux d’urgence (SMU), mais nous pouvons avoir confiance dans nos équipes d’intervention, qui possèdent une solide formation, des connaissances de base en gestion des risques et la connaissance des outils à utiliser dans les régions éloignées (D’Angelo, 2021). Dans ce chapitre, nous jetons un coup d’œil sur la complexité de la préparation des interventions avant l’excursion et sur les divers moyens d’utiliser au mieux les ressources juridictionnelles d’urgence dans l’arrière-pays canadien.

Une fondation des normes et formations en matière de secourisme

L’interprétation des réglementations gouvernementales en matière de formation en secourisme est un défi pour les praticien.ne.s du secteur de l’apprentissage en plein air. Le Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail indique le niveau minimum de formation en secourisme dans le cadre du projet de loi C-45 (projet de loi Westray) en vertu du Code criminel modifié. Il établit les exigences légales en matière de santé et de sécurité sur le lieu de travail et le devoir qu’ont les organismes d’assurer la sécurité de leurs travailleur.euse.s (CCHST, s. d.). La loi fixe des normes minimales de formation en secourisme pour différents environnements et délais d’intervention. En ce qui concerne la formation en secourisme en milieu éloigné ou sauvage, nous partons du principe que les ressources de sauvetage sur le terrain sont limitées et que nous pouvons nous trouver à des heures de route des services médicaux d’urgence (SMU).

La formation requise pour l’apprentissage en plein air est multiple et comprend, sans s’y limiter, une formation en secourisme, aux interventions d’urgence, à la gestion des risques, à la navigation, au leadership, à l’animation et aux compétences techniques spécifiques à l’activité (Priest et Gass, 2018). Il est généralement admis au sein de la communauté d’apprentissage en plein air que la formation en premiers soins est une compétence de base (Ritchie et coll., 2014) pour travailler dans des endroits éloignés; cependant, la formation de secourisme en milieu sauvage devrait être une compétence cible, essentielle pour les animateur.trice.s en plein air dans l’arrière-pays. Le marché de la formation en secourisme est très accessible aux animateur.trice.s dans tout le pays, mais il faut beaucoup d’engagement individuel et de temps pour atteindre les niveaux de formation appropriés. Plusieurs niveaux de formation de secourisme en milieu sauvage sont disponibles auprès d’organismes de certification au Canada.

  • La formation de secourisme en milieu sauvage de niveau standard, d’une durée de 16 heures, s’adresse aux amateur.trice.s d’activités de plein air qui ont l’intention de partir pour de courtes aventures (Wilderness Medical Associates, s. d.).
  • La formation de 40 heures de secourisme avancé en milieu sauvage s’adresse aux professionnel.le.s des activités de plein air en milieu sauvage et vise à répondre aux besoins spécifiques des régions éloignées qui vont au-delà des services médicaux d’urgence habituels (Siriusmedx, s. d.).
  • Le cours de 80 heures de premier.ère répondant.e en milieu sauvage s’adresse aux animateur.trice.s des zones reculées, notamment les éducateurs de plein air, les guides, les militaires, les équipes professionnelles de recherche et de sauvetage, les chercheur.euse.s et les personnes impliquées dans les secours en cas de catastrophe (Croix-Rouge canadienne, s. d.).

À partir de ces programmes de base de secourisme en milieu sauvage, il est possible d’accéder à des niveaux plus élevés de formation professionnelle, comme le titre de premier.ère répondant.e ou technicien.ne en milieu sauvage, qui correspond aux compétences de l’Association des paramédics du Canada (s. d.). Toutefois, ces normes dépassent probablement les normes minimales fixées pour le secteur de l’apprentissage en plein air.

De nombreux organismes professionnels de plein air ont tenté d’élaborer des politiques de secourisme qui ne sont pas encore totalement harmonisées dans leurs secteurs respectifs. Les normes d’agrément de l’Alberta Camping Association (2012) prévoient une formation de 40 heures de secourisme en milieu sauvage pour les animateur.trice.s d’excursion dans les régions éloignées. Les normes de l’Ontario Camp Association (2023) vont un peu plus loin et définissent les secouristes comme des prestataires de soins non réglementés et imposent aussi des qualifications en secourisme pour les excursions dans l’arrière-pays. Cet agrément pour les camps de l’Ontario prévoit une formation obligatoire de 16 heures en secourisme en milieu sauvage pour les animateur.trice.s d’excursion (sections 5.5-5.6) ainsi qu’une formation standard en secourisme et en réanimation cardiopulmonaire (RCP) pour les animateur.trice.s adjoint.e.s d’excursion (sections 5.7-5.8). Ces normes recommandent aussi vivement une formation de 40 ou 80 heures en secourisme en milieu naturel pour au moins un responsable si la durée ou le contexte de l’excursion le justifie (p. 129).

Paddle Canada (2023), le plus grand soutien de la communauté des pagayeur.euse.s récréatif.tive.s au Canada, exige que ses instructeur.trice.s suivent au moins une formation en secourisme et en RCP en milieu sauvage (16 heures) chaque fois qu’ils ou elles enseignent dans un endroit où il faut plus d’une heure pour atteindre des soins médicaux. L’Association canadienne des guides de montagne (s. d.) exige que les programmes de guides de montagne et de guides de randonnée intègrent un cours de secourisme avancé en milieu sauvage d’au moins 80 heures ou un cours de secourisme en milieu professionnel de niveau 3. Les organismes individuels semblent mettre en place leurs propres politiques pour le personnel de secourisme qui, idéalement, s’alignent sur la formation en secourisme imposée par le gouvernement fédéral.

Une approche systémique de la gestion des risques

L’application d’une approche systémique de la planification avant l’excursion ouvre la voie à des programmes sécuritaires d’apprentissage en plein air. Au lieu de réagir lorsqu’une crise se produit, les animateur.trice.s en plein air et les organismes qui leur sont associés peuvent intégrer des systèmes de gestion de crise dans leur processus de planification avant l’excursion, de manière à ce que tout événement inattendu puisse être traité de manière adéquate (Jackson et Heshka, 2021; Jackson et coll., 2021; Salmon et coll., 2017). Les chercheur.euse.s nord-américain.e.s ont proposé diverses approches de la gestion des risques à l’intention du secteur de l’apprentissage en plein air, mais il reste aux particuliers et aux organismes à adopter leur propre application sectorielle de la gestion des risques en mettant l’accent sur la planification de sauvetage, des urgences ou de la gestion des crises.

Les modèles Adventure Risk Exposure et Adventure-REACT (Brown, 1999), par exemple, sont proposés pour une application spécifique à la descente en eau vive. Howard, dans son étude de cas de 2009, espère que les propriétaires [d’entreprises de descente en eau vive] « choisissent » d’intégrer les normes du secteur en matière d’atténuation des risques. Une analyse industrialo-éducationnelle de Harper (2005) a permis de dégager cinq éléments clés pour la conception d’un programme de gestion des risques liés aux activités de plein air et d’aventure destinés au secteur postsecondaire, ce qui reflète principalement les besoins de l’industrie et des institutions en matière de gestion des risques dans l’Ouest du Canada. L’ouvrage de Jackson et Heshka, Managing Risk-Systems Planning for Outdoor Adventure Programs, publié en 2021, peut spécifiquement servir aux organisateur.trice.s canadien.ne.s de programmes de plein air. Ces approches systémiques de la planification des urgences peuvent nous aider à éviter les incidents graves, à maximiser notre apprentissage et notre plaisir de l’excursion, et nous guider pour tirer parti des importantes ressources de sécurité à notre disposition en cas de calamité. L’adoption d’une approche active pour intégrer les systèmes de gestion des risques et s’efforcer de réduire les incidents graves devrait demeurer une stratégie clé pour le secteur de l’apprentissage en plein air au Canada.

Ressources de sauvetage des partenaires industriels

Les organismes industriels canadiens ont mis au point des outils et des ressources accessibles au public pour la planification, la préparation et la mise en œuvre des mesures d’urgence. Un exemple est le programme AdventureSmart, un partenariat avec le gouvernement fédéral qui fournit divers outils de planification pour les activités de plein air, tels que le pagayage, la survie en plein air et les sports de neige. Il s’agit d’un « programme conçu pour réduire la fréquence et la gravité des incidents de recherche et de sauvetage » (AdventureSmart, s. d.). Les skieur.euse.s de l’arrière-pays, les grimpeur.euse.s sur glace et les motoneigistes ont accès à des ressources de sensibilisation et de préparation aux avalanches par l’intermédiaire d’Avalanche Canada (Avalanche Canada, s. d.). Les outils Avaluator sont conçus pour être utilisés en deux étapes : la préparation de l’excursion à la maison et la prise de décision pendant l’excursion. L’Association canadienne des guides de montagne met à la disposition de ses membres plusieurs ressources en ligne, telles que des revues de matériel et des listes de contrôle, des publications techniques et même des rapports sur les conditions de montagne en temps réel. Ils sont tous conçus pour aider les amateur.trice.s de loisirs de plein air à prendre des décisions raisonnables et éclairées sur le terrain. Les amateur.trice.s d’eau vive ne sont pas en reste et peuvent accéder à des ressources en ligne par l’intermédiaire de leurs organismes hôtes, tels que Whitewater Ontario (2018) et Alberta Whitewater (2021). Ces organismes fournissent aux pagayeur.euse.s des modèles de plans d’action d’urgence et des cartes visuelles des conditions locales sur des tronçons de rivières ou de rapides, ce qui permet aux amateur.trice.s d’eau vive d’en tirer le plus de plaisir possible, tout en les aidant à éviter de pagayer dans des zones périlleuses.

Réagir à une situation d’urgence

En cas d’urgence en milieu sauvage, le temps est compté. Certains environnements exigent une action immédiate, comme les personnes perdues, les avalanches (AVA avisé, 2023) ou une personne submergée et piégée dans un rapide. Cette liste peut être exhaustive. Les résultats positifs exigent que le personnel de secours soit formé, exercé et équipé afin de comprendre les étapes clés de la réponse à un incident.

Selon l’Association canadienne des volontaires en recherche et sauvetage (2012), les étapes critiques de tout plan d’action d’urgence commencent par la présence d’un.e animateur.trice capable d’organiser des efforts de sauvetage efficaces. Avant de partir en excursion, la désignation d’un.e animateur.trice adéquat.e et formé.e et l’organisme de dispositions appropriées pour l’excursion contribueront à produire des résultats efficaces en cas d’incident stressant. Heureusement, il existe des mesures communes que les animateur.trice.s peuvent prendre lorsqu’ils ou elles font face à un incident. Toutefois, il convient d’être prudent.e dans le suivi explicite de ces étapes en raison de la nature dynamique de leur déroulement dans un environnement extérieur très complexe.

Immédiatement après un incident, l’animateur.trice, souvent avec l’aide des membres du groupe, examine les lieux et veille à sa sécurité et à celle de son groupe; parallèlement, le personnel de secours immédiat peut être mis en place. Une analyse plus poussée des environs s’ensuit et la désignation de zones critiques (pour les opérations, les recherches ou les barrières) dans la zone concernée est mise en place afin d’empêcher d’autres personnes de pénétrer dans une zone dangereuse. L’American Canoe Association (2020, p. 3) suggère une approche en deux phases pour les sauvetages.

  • Phase 1 – A.R.R.P. : Arrêter, Réfléchir, Regarder et Planifier.
  • Phase 2 – L.A.É.S.T : Localiser, Accéder, Évaluer, Stabiliser et Transporter.

Il est impératif d’avoir accès aux victimes pour éviter d’autres blessures ou, dans le pire des cas, pour faire face à un décès. Brookes, l’un des principaux chercheurs australiens sur les accidents mortels et leur prévention, suggère que « les appels à l’aide extérieure peuvent être retardés en raison de la “gestion des risques”, mais la prévention des accidents mortels exige que le signalement précoce et l’envoi de sauveteur.euse.s extérieur.e.s soient effectués dès que possible » (Brookes, 2003, p. 41). Les animateur.trice.s doivent être formé.e.s à la mise en œuvre des plans de gestion des urgences, mais aussi être prêt.e.s à faire appel à des ressources extérieures pour les aider en cas d’incident grave.

Ressources de sauvetage juridictionnelles

Lorsque les capacités sur le terrain sont dépassées, au fur et à mesure que l’incident se déroule, il peut s’avérer nécessaire de faire appel à des ressources de sauvetage extérieures. Les ressources de sauvetage canadiennes sont accessibles par le biais de multiples juridictions. Le Programme national de recherche et de sauvetage (PNRS) intègre les organismes et les ressources afin de fournir des services de recherche et de sauvetage aux Canadien.ne.s (Sécurité publique Canada, 2021). L’approche collaborative du Canada en matière de recherche et de sauvetage s’articule autour d’un cadre visant à réduire au minimum les risques de blessure ou de décès et à fournir un service efficace dans tout le pays.

Le cadre est soutenu par le gouvernement à tous les niveaux, les premier.ère.s répondant.e.s et un réseau formé de bénévoles en recherche et de sauvetage afin de fournir un filet de sécurité complet aux Canadien.ne.s (Sécurité publique Canada, 2021).

L’ensemble des partenaires du PNRS lancent environ 15 000 appels à l’action par an (Quadriennal, 2013), et le PNRS a une portée nationale qui lui permet d’aider environ 25 000 personnes. Les Forces armées canadiennes (FAC) répondent à elles seules à environ 1 000 missions de recherche et de sauvetage aéroportées chaque année. Le PNRS intègre les opérations entre la Garde côtière canadienne pour les missions maritimes, et entre la GRC ou les forces de police territoriales et provinciales pour les instances terrestres et fluviales. Ce sont des opérations communément appelées de recherche et de sauvetage terrestres. En raison de l’étendue du territoire canadien, il peut être justifié d’utiliser l’un des trois principaux centres conjoints de coordination des opérations de sauvetage (CCCOS). En moyenne, 9 000 réponses annuelles sont communiquées par les CCCOS de Halifax, Trenton et Victoria. Toutefois, les municipalités (c.-à-d. les grands centres urbains) sont responsables des opérations de recherche et de sauvetage si un incident se produit dans ces régions spécifiques. Des bénévoles peuvent être mobilisé.e.s pour soutenir les opérations de recherche et de sauvetage à tous les niveaux. Des organismes bénévoles établis sont disponibles dans tout le Canada par l’intermédiaire de l’Association canadienne des volontaires en recherche et sauvetage (ACVRS, 2017) et de l’Association civile de recherche et de sauvetage aériens (ACRSA, 2023), qui fournissent des services de soutien 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pendant les opérations de recherche et de sauvetage. Les Rangers canadiens des Forces armées canadiennes sont spécifiquement affectés dans les zones de recherche et sauvetage nordiques peu peuplées ou éloignées.

L’accès aux zones éloignées pour les opérations de recherche et sauvetage est souvent décidé en fonction de la gravité de la situation, de l’éloignement et de la disponibilité des ressources dans le cadre d’une approche multijuridictionnelle. À la suite d’un incident, les appels à l’aide sur le terrain sont acheminés vers les services d’urgence (p. ex., service 9-1-1). L’appel est ensuite transmis au partenaire de recherche et de sauvetage terrestres compétent aux fins d’enquête et d’intervention. D’autres évaluations de l’emplacement du sujet, des conditions de la situation et des ressources disponibles sont effectuées, et la décision est prise de lancer une intervention, où les ressources locales sont allouées par l’intermédiaire du territoire d’accueil.

Les organismes partenaires organisent le niveau approprié de ressources appliquées à l’incident. Une ambulance aérienne ou un hélicoptère de la police peut se rendre dans les zones les plus reculées, une motoneige de la police régionale peut être utilisée sur les chemins forestiers locaux ou les sentiers boisés, ou des équipements spécialisés peuvent être utilisés lorsque le terrain et les conditions deviennent trop difficiles d’accès pour les équipements régulièrement déployés. Comme on l’a vu en avril 2018, une opération de recherche et de sauvetage de grande envergure a eu lieu (avec des résultats positifs) dans une zone située au nord de Sudbury, en Ontario. L’équipement utilisé pour accéder à cette scène complexe était un grand véhicule à quatre roues spécialement conçu pour naviguer dans des conditions difficiles telles que les marécages, la neige et la boue (The Manitoulin Expositor, 2018). Si les ressources sont limitées ou indisponibles dans un territoire, le partenaire responsable peut faire appel à d’autres partenaires disponibles pour mener à bien une opération de sauvetage.

Entrer dans l’ère électronique

Les animateur.trice.s en plein air disposent de plusieurs options de pointe pour contacter des ressources de secours extérieures. Les dispositifs électroniques de localisation personnelle, les téléphones ou communicateurs satellites et les cellulaires se sont diversifiés et améliorés au cours des dernières années (CRTC, 2020). Cette section examine certaines options actuelles et présente les fonctionnalités typiques des dispositifs courants (et moins connus) utilisés dans les programmes d’apprentissage en plein air.

Les radiobalises individuelles de repérage (RIR), les radiobalises de détresse (ELT) et les radiobalises de localisation des sinistres (RLS) sont utilisées dans des environnements et des situations spécifiques : activités à l’intérieur des terres, balises pour l’aviation ou les aéronefs, et utilisation maritime ou navale, respectivement. Ces appareils fonctionnent uniquement par l’intermédiaire du système réglementé de satellites d’urgence Cospas-Sarsat au Canada, pour lequel ils sont enregistrés au nom d’une personne, d’un navire ou d’un organisme. En cas d’utilisation, l’unité informe directement les autorités canadiennes de sauvetage des personnes, du lieu et de la date du déploiement. La plupart des unités sont activées manuellement par l’utilisateur.trice en appuyant sur un bouton, mais certaines sont configurées pour se déployer par la force de l’impact ou l’immersion dans l’eau.

Les communicateurs satellites constituent une gamme d’appareils de communication plus populaire pour une utilisation à distance. Des appareils tels que SPOT, InReach, Zoleo et ACR Bivy Stick sont tous des options facilement disponibles et abordables pour communiquer avec d’autres personnes sur le terrain dans le monde entier. Ces appareils permettent aux utilisateur.trice.s d’appuyer sur un bouton d’urgence pour envoyer un signal de détresse à un opérateur.trice d’urgence tiers, qui relie ensuite votre position à la juridiction de secours la plus proche. Si un message d’urgence n’est pas jugé nécessaire ou si l’animateur.trice doit envoyer des messages spécifiques à des contacts extérieurs, la plupart de ces appareils sont capables d’envoyer des messages préprogrammés ou des messages textuels en temps réel. La connectivité, via l’unité elle-même ou via une connexion mobile Bluetooth, est une des options pour la génération de messages.

Des abonnements mensuels sont disponibles une fois que l’unité de base, qui coûte des centaines de dollars, a été achetée et activée. Les abonnements peuvent être temporairement suspendus pour un montant mensuel symbolique si les propriétaires n’ont pas l’intention d’utiliser l’appareil pendant un certain temps. L’utilisation de diverses versions et modèles de ces unités, au fil des ans, dans les programmes d’apprentissage en plein air, comporte des avantages et des inconvénients. Les utilisateur.trice.s doivent les considérer comme une solution de secours dans le cadre d’une bonne planification des systèmes (comme nous l’avons vu plus haut) et être prêt.e.s à faire face aux particularités des communications électroniques. La charge des batteries doit être surveillée régulièrement, le téléchargement de logiciels se fait souvent sans préavis et ne se déroule pas toujours normalement, la gestion financière mensuelle des abonnements est nécessaire et les tests avant l’excursion sont absolument indispensables pour vérifier le bon fonctionnement du système. Beaucoup de lecteur.trice.s comprendront que ces appareils ne doivent pas être les seuls moyens de contacter les services médicaux d’urgence, mais que l’un d’eux peut vous sauver la mise si vos projets d’excursion sont perturbés par une situation d’urgence.

Les téléphones satellites sont utilisés pour les communications vocales à partir de lieux éloignés. Tout comme les téléphones cellulaires, les téléphones satellites vous permettent de vous connecter à un service de téléphonie cellulaire extérieur, où le signal vocal est acheminé par les systèmes satellites Iridium, Inmarsat et Globalstar. Généralement, un abonnement mensuel pour le temps de conversation, la messagerie et la connectivité est nécessaire. Les mêmes arguments ou mises en garde peuvent être formulés pour ces appareils alimentés par batterie, et le fait de s’assurer qu’une vue claire du ciel est maintenue contribuera à limiter le risque d’appels perdus.

Les appareils Iridium-GO, Strigo, Cobham ou Hughes constituent la gamme la plus récente de systèmes portables de communication satellite. Ces appareils fonctionnent grâce à un récepteur satellite indépendant installé sur le terrain, qui facilite la transmission de données cellulaires à haut débit (voix, texte ou vidéo) par l’intermédiaire d’un ensemble de satellites dédiés (au sol et en orbite). Ils sont conçus pour se synchroniser à plusieurs appareils, du téléphone à l’ordinateur portable.

Conclusion

Faire face aux nuances des excursions en milieu sauvage est un défi en soi, mais lorsqu’un incident grave se produit, le degré de complexité s’accroît rapidement. Les animateur.trice.s en plein air ont la responsabilité de gérer ces situations d’urgence dynamiques sur le terrain, ce qui exige un niveau élevé de connaissances, de formation et de préparation pour obtenir des résultats positifs. Le fait de connaître les ressources spécifiques disponibles sur le marché actuel, les fournisseurs locaux et les partenaires des services d’urgence fédéraux contribuera à soutenir les programmes d’apprentissage en plein air sécuritaires au Canada.

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À propos de l’auteur

Jim Little

Université Laurentienne

Jim Little est maître de conférences à l’Université Laurentienne, à l’École de kinésiologie et sciences de la santé, avec une spécialisation en leadership d’aventures en plein air. Il possède une vaste expérience de terrain en matière de gestion des urgences en milieu sauvage, en leadership d’activités de plein air, d’animation de groupe, de dynamique de groupe et de programmes de leadership d’activités de plein air au niveau postsecondaire. Son travail l’amène souvent à faire des excursions extraordinaires avec des étudiant.e.s, ce qui lui permet d’appliquer l’apprentissage par l’expérience en temps réel en plein air.

 

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L’article Intervention d’urgence et de sauvetage (2024), par Jim Little, est distribué sous la licence Creative Commons Attribution – Pas d’utilisation commerciale – Partage dans les mêmes conditions 4.0 International, sauf indication contraire.

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L’apprentissage en plein air au Canada Copyright © by Simon Priest; Stephen Ritchie; et Daniel Scott is licensed under a License Creative Commons Attribution - Pas d’utilisation commerciale - Partage dans les mêmes conditions 4.0 International, except where otherwise noted.

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