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EXPLICATION DES PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DE LA THÉRAPIE PAR LE PLEIN AIR

Virginie Gargano, Justine Pellerin et Roxanne Létourneau

Note de la rédaction : Ce chapitre aborde le domaine de l’apprentissage en plein air le plus examiné par la recherche, soit la thérapie par le plein air, qui comprend les thérapies par la nature, par l’aventure, par la nature sauvage et autres modalités.

Au cours des cinquante dernières années, la thérapie par le plein air sous toutes ses formes a fait l’objet de recherches approfondies qui ont révélé son influence positive sur de multiples facettes du bien-être général (estime de soi, auto-efficacité, leadership) ainsi que sur le fonctionnement social, scolaire et familial (Gargano, 2022; Harper et Dobud, 2021). Ce n’est que récemment que les chercheurs ont commencé à étudier les facteurs contribuant à ces effets. Aujourd’hui, l’exposition à la nature, l’aventure, l’expérience de groupe, l’activité physique, le transfert et la relation entre le personnel d’animation et les membres participants sont des facteurs reconnus pour leur importance (Priest, 2023; Russell et coll., 2017; Sheffield et Lumber, 2019; Van den Berg et coll., 2019). Cependant, la recherche est limitée sur la manière de les mettre en œuvre dans les programmes de thérapie par le plein air, ce qui réduit l’efficacité de leur application dans la pratique actuelle.

Le présent chapitre vise à remédier à cette situation en définissant les types de thérapies par le plein air, en identifiant leurs principales caractéristiques et en examinant leur mise en œuvre. L’incidence des éléments clés et de leurs sous-dimensions est examinée plus en détail pour expliquer en quoi ils entraînent des résultats bénéfiques. Les éléments nécessaires pour que chaque caractéristique se manifeste et les défis associés à l’intégration de ces éléments dans la pratique professionnelle sont mis en évidence. Enfin, un outil de réflexion est présenté pour aider les animateurs à planifier les programmes de thérapie par le plein air.

Divers synonymes ont été proposés pour décrire les programmes se déroulant dans un tel contexte. On y aborde notamment la « thérapie par la nature sauvage » (Davis-Berman et Berman, 1994), la « thérapie par l’aventure dans la brousse » (Pryor et coll., 2005) et la « thérapie par l’aventure » (Gass et coll., 2020). Ce chapitre utilise le terme thérapies par le plein air pour conserver une perspective large de la nature et de l’aventure en tant que modalité d’intervention, comme le proposent Harper et Dobud (2021). Ce terme englobe un ensemble de pratiques psychosociales menées en milieu naturel, avec ou sans aventure, visant à promouvoir la santé globale dans une perspective égalitaire mettant l’accent sur l’égalité entre l’homme et la nature.

Principales fonctionnalités

Depuis les années 2000, le manque de compréhension scientifique des processus à l’œuvre dans la thérapie par le plein air, connu sous le nom de « phénomène de la boîte noire », a suscité l’intérêt de différents groupes d’auteurs (Fernee et coll., 2019; Gargano, 2020; McKenzie, 2000; Newman et coll., 2023; Norton et coll., 2014; Russell et coll., 2017). Différentes étiquettes ont été attribuées aux éléments importants du programme, décrits comme des « composantes clés » (Norton, 2010), des « facteurs clés » (Norton et coll., 2014), des « caractéristiques clés » (Gargano, 2020), des « facteurs de processus » (Russell et coll., 2017) et des « pratiques facilitatrices » (Newman et coll., 2023). Le terme « caractéristiques clés » sera utilisé ici pour englober l’exposition à la nature, l’aventure, l’expérience de groupe, l’activité physique, le transfert et la relation entre le membre participant et le personnel animateur, comme indiqué dans la figure 1.

Avant d’examiner l’impact de chaque élément clé, il est important de tenir compte de deux étapes dans la planification du programme, c’est-à-dire déterminer l’objectif à atteindre et reconnaître les caractéristiques des membres participants. Ces étapes auront une incidence directe sur la mise en œuvre des principales caractéristiques.

En ce qui concerne les objectifs ciblés, ils doivent être décomposés en un but unique (Turcotte et Lindsay, 2019), car c’est ce qui guidera le processus d’intervention, tant au niveau de la conception que de la mise en œuvre. Quant aux caractéristiques des membres participants, elles sont essentielles à la réussite du programme. Il est crucial de connaître leurs capacités physiques, psychologiques, émotionnelles et sociales, ainsi que leurs points forts et leurs besoins, afin d’établir des lignes directrices pour sélectionner les membres du groupe et définir les critères d’inclusion et d’exclusion. Bien que ces considérations proviennent de la littérature sur les interventions en groupe (Turcotte et Lindsay, 2019), elles sont tout aussi pertinentes pour les thérapies par le plein air (Gargano, 2021).

Six caractéristiques autour d’un cercle vert
Figure 1 : Caractéristiques principales des thérapies par le plein air.

Nature

Plusieurs définitions de la nature ont été données dans la littérature. Aux fins de ce chapitre, le terme « nature » fait référence à tous les éléments et phénomènes provenant de la terre, de l’eau ou de la biodiversité, y compris le feu, les conditions météorologiques et la géologie, influencés ou non par l’homme, d’une plante en pot à une nature sauvage vierge, comme le suggèrent Bratman et ses collègues (2012).

Qu’ils soient le produit d’une intervention humaine ou non, les environnements naturels ont le potentiel de promouvoir et de soutenir la santé globale (Hartig et coll., 2014). Différentes hypothèses et théories ont été proposées pour expliquer comment ces effets se produisent, notamment celle de la biophilie, la théorie de la réduction du stress et la théorie de la restauration de l’attention. L’expérience sensorielle est un élément important de l’immersion dans la nature et peut être ajoutée à toutes ces théories, puisque l’utilisation des sens humains s’étend transversalement à diverses interprétations, comme le montre la figure 2.

La biophilie se définit par l’instinct humain inné de se rapprocher de tout ce qui est lié à la nature (les animaux, la terre). Utilisé pour la première fois en 1964 par le psychanalyste Fromm (1964), ce terme a été créé par opposition au terme « nécrophilie », dans le sens de « amour de la vie par opposition à l’amour de la mort ». Il s’agit d’une orientation absolue, d’une manière d’être qui se manifeste dans les processus corporels d’une personne, dans ses émotions, ses pensées, ses gestes (p. 45).

Dans les années 1980, le sociobiologiste Wilson (1984) a avancé l’hypothèse de la biophilie, selon laquelle les êtres humains sont génétiquement prédisposés à être attirés par la nature et ont une tendance innée à s’intéresser à la vie et aux processus semblables à la vie (Wilson, 1984, p. 1). À ce jour, certaines études ont suggéré que le manque de connexion avec la nature qui découle de nos modes de vie modernes conduit à un sentiment de déconnexion chez les humains, entraînant une réponse au stress (Darcy et coll., 2019). Malgré l’abondante littérature sur ce concept, l’hypothèse n’a pas encore été validée et fait l’objet de nombreuses critiques (Gaekwad et coll., 2022; Joye et De Block, 2011; Scopelliti et coll., 2018). Bien que la recherche n’a pas encore confirmé l’hypothèse de la biophilie, cette idée suscite un intérêt considérable auprès du public et met en évidence les bienfaits de la nature sur la santé humaine.

La théorie de la réduction du stress stipule qu’en l’absence d’une menace réelle (p. ex., une attaque d’animal, une tempête), la nature favorise la réduction du stress et la restauration cognitive (Kaplan et Kaplan, 1989; Rogerson et coll., 2019; Ulrich, 1981), un processus définit comme suit : « Le processus de renouvellement, de récupération ou de rétablissement des ressources ou des capacités physiques, psychologiques et sociales diminuées par les efforts continus pour répondre aux exigences d’adaptation » (Hartig, 2004, p. 273).

La théorie de la restauration de l’attention suggère que la capacité à diriger volontairement la conscience diminue avec l’usage, précisément parce qu’ignorer les distractions demande un effort cognitif. Se retrouver dans une situation qui ne requiert pas d’attention volontaire favoriserait donc la récupération des ressources cognitives (Staats, 2012). Pour y parvenir, différents paramètres entrent en jeu (Calogiuri et coll., 2019; Kaplan, 1995; Menardo et coll., 2019; Schertz et Berman, 2019), dont l’état de fascination douce. Selon Kaplan et Kaplan (1989), l’environnement naturel est favorable à cet état qui requiert des ressources cognitives minimales, en particulier lorsqu’il se concentre sur les éléments naturels présents dans l’environnement. Trois composantes psychologiques influencent cet état, soit le sentiment d’être au bon endroit, le degré de cohérence avec l’environnement et la distance par rapport aux obligations de la vie quotidienne (Calogiuri et coll., 2019).

Schéma conceptuel
Figure 2 : Hypothèses et théories soutenant les effets liés à l’immersion dans la nature.

Expérience sensorielle

Dans la littérature, le terme « expérience kinesthésique », soit la perception consciente de la position et des mouvements du corps dans l’espace (Larousse, 2022), est couramment utilisé pour décrire l’expérience sensorielle liée à la thérapie par le plein air. Cependant, le terme plus exact est « expérience sensorielle » pour représenter tous les sens impliqués plutôt que seulement la proprioception. Étroitement liée à la théorie de la fascination douce, l’expérience sensorielle et la mobilisation des sens tels que la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher, le goût, joue également un rôle dans l’expérience de la nature et est censée favoriser la restauration cognitive et le bien-être général (Shin et coll., 2022).

Dans la nature, le sens de la vue est stimulé par le degré élevé de luminosité, le contraste, les points de saturation de la lumière (Beckmann et coll., 2019) et les couleurs lumineuses que l’on y trouve, comme le vert (Lohr, 2010). Les fractales ou les formes complexes naturellement présentes dans les nuages, les vagues, les feuilles ou les fleurs, favorisent ces avantages (Taylor, 2021; Zosimov et Lyamshev, 1995). Selon Seuront (2010, p. 1), un ensemble fractal tend à remplir tout l’espace dans lequel il est intégré et a une structure très irrégulière, tout en possédant un certain degré d’autosimilarité et semble être l’union de nombreuses copies de plus en plus petites de lui-même.

En ce qui concerne l’ouïe, le chant des oiseaux, le vent, le bruit de l’eau qui coule dans une rivière ne sont que quelques exemples qui favorisent des états de calme et de bien-être général en présence de la nature (Ratcliffe, 2021; Van Hedger et coll., 2019). Au niveau olfactif, les dérivés organiques volatils émanant de nombreuses espèces végétales, appelés phytoncides, sont également considérés comme influençant positivement la santé physiologique et psychologique (Li et coll., 2006; Rogerson et coll., 2019).

En résumé, malgré les études inventoriant les relations entre la théorie de la réduction du stress, la théorie de la restauration de l’attention et la contribution des sens aux résultats de la thérapie par la nature, des travaux récents mettent l’accent sur les limites méthodologiques associées à ces théories. Il est donc nécessaire d’approfondir la compréhension des phénomènes cognitifs qui se produisent lors du contact de l’homme avec la nature (Menardo et coll., 2019; Ohly et coll., 2016; Schertz et Berman, 2019).

L’intensité de l’immersion dans la nature est certainement l’un des paramètres les plus complexes à paramétrer pour les animateurs, notamment parce qu’elle dépend des expériences antérieures et des conceptions de chaque personne. Qu’elles soient délibérées ou circonstancielles, les expériences dans la nature peuvent être entachées par les trajectoires de vie des personnes et leurs contextes socioculturels, économiques et géographiques (Bratman et coll., 2019; Keniger et coll., 2013). En outre, compte tenu des caractéristiques personnelles des membres participants, certains paramètres inhérents aux thérapies par la nature peuvent guider les choix de l’animateur, comme la qualité de l’immersion, sa durée, sa fréquence et le type d’environnement, comme le fait d’être en forêt ou en pleine mer (Shanahan et coll., 2015).

Schéma représentant le risque par rapport à la compétence
Figure 3 : Le paradigme de l’expérience d’aventure (Martin et Priest, 1986), utilisé avec autorisation.

Aventure

Un contexte d’aventure est généralement défini comme une nouvelle expérience marquée d’incertitude, de nouveauté et influencée par l’état d’esprit, l’attitude et la compétence ressentie à relever un défi (Priest et Gass, 2018). Pour certains, l’aventure dans un contexte de thérapie par le plein air vient de l’expérience de groupe, tandis que pour d’autres, elle vient de l’expérience de la nature ou de l’activité. Pour déterminer ces paramètres, l’animateur peut se fonder sur deux sous-dimensions pour son choix d’activités, soit le niveau d’aventure et le degré de dissonance que l’expérience entraîne.

Dans le contexte des programmes de thérapie par le plein air, l’interaction entre les différents niveaux de risque et de compétence crée divers défis (Priest et Gass, 2018). Comme le proposent Martin et Priest (1986), l’équilibre entre ces deux variables permet de vivre l’aventure à différents degrés, comme le montre la figure 3. Pour qu’un défi soit vécu positivement, il doit représenter un certain niveau de difficulté technique adapté aux compétences physiques et psychologiques des membres participants (Martin et Priest, 1986; Priest et Gass, 2018). Ils seront ainsi plus enclins à affronter et à surmonter le défi, ce qui leur permettra ensuite de mieux délimiter leurs forces et leurs limites (Priest et Gass, 2018; Prouty et coll., 2007). Toutefois, cette sous-dimension de l’aventure ne peut être paramétrée sans tenir compte du niveau de dissonance ressenti par les participants.

La dissonance est liée à l’écart entre l’environnement quotidien d’une personne et les nouvelles conditions dans lesquelles elle se trouve (Festinger, 1957). Dans les années 1980, bon nombre de travaux ont adapté la théorie de l’apprentissage de Vygotsky (1985) pour aborder la dissonance à partir du concept de zone proximale de croissance, comme le montre la figure 4. Lorsque le degré de dissonance est légèrement supérieur au degré habituel de confort physique, émotionnel, psychologique ou social, la personne doit mobiliser ses forces et ses stratégies d’adaptation ou en développer de nouvelles pour apprendre ou évoluer (Festinger, 1957). Ces apprentissages et cette croissance procurent des avantages relationnels intrapersonnels et interpersonnels.

Trois zones d’apprentissage : la zone de panique ne conduit pas nécessairement à l’apprentissage, peut conduire à un ancrage négatif et même favoriser le repli sur soi et l’abandon. La zone d’apprentissage (ou de croissance) génère des états de dissonance et d’adaptation, de déséquilibre et de frustration, mais aussi de résolution de problèmes, de confiance et d’espoir. La zone de confort est la zone de familiarité et du quotidien.
Figure 4 : La zone proximale d’apprentissage.

Les différents facteurs déstabilisants inhérents à l’aventure rendent complexe le paramétrage du niveau d’aventure approprié à une thérapie par le plein air donnée. La compréhension globale des caractéristiques des membres participants est la clef pour bien réussir. D’une part, différents types d’activités permettent d’atteindre cet objectif. En fait, au-delà des activités techniques, toutes sortes d’activités génériques, c’est-à-dire des tâches liées à la vie dans l’environnement naturel (monter des tentes, faire du feu), ainsi que des activités expérientielles peuvent contribuer à l’atteinte de ces objectifs. D’autre part, l’aventure peut être vécue au moyen des aspects physiques, émotionnels, psychologiques ou sociaux, que ce soit individuellement ou en groupe.

Le choix de l’aspect central est donc important, en particulier en ce qui concerne le choix et l’enchaînement des activités. Les membres participants seront ainsi en mesure de reprendre au minimum les limites extérieures de leur manière d’être ou de percevoir l’aventure et d’y réagir. Une expérience dont le degré d’inconfort face aux risques dépasse les capacités des participants pourrait avoir des conséquences négatives (Gargano, 2020). Par conséquent, l’évaluation des dimensions de l’aventure en fonction de l’objectif fixé par le programme de thérapie par le plein air est cruciale pour réussir.

Expérience de groupe

D’une part, bien que ces thérapies ne se limitent pas aux groupes, leur histoire est imprégnée des programmes classiques d’aventure (p. ex., les écoles Outward Bound) et les camps d’été (White, 2020) qui ont influencé le rôle qu’y jouent les groupes. D’autre part, les aventures qui comportent un aspect social participatif existent depuis des millénaires dans les sociétés anciennes et indigènes, où les groupes se formaient naturellement pour relever les défis de la vie (Leclerc, 1999). Il n’y avait alors d’autre choix que de rester dans la communauté où l’on était né et de contribuer par son travail à la survie du groupe et à subvenir aux besoins de sa famille (Anzieu et Martin, 1982). Cette vision du groupe a suivi l’évolution des besoins des sociétés et des cultures modernes.

Aujourd’hui, l’expérience de groupe répond à des besoins d’affiliation, d’affection et de reconnaissance, qui sont fondamentaux pour tous les êtres humains (Leclerc, 1999; Turcotte et Lindsay, 2019). Le contexte de la nature et de l’aventure offre naturellement, dans une certaine mesure, des possibilités de répondre à ces besoins. Le contexte de groupe peut avoir des bienfaits, comme un sentiment d’appartenance, mais aussi des effets négatifs, comme un sentiment de rejet.

Plusieurs facteurs liés au contexte d’intervention ont une incidence sur la qualité des relations. Par exemple, des facteurs tels que l’incertitude et l’aspect déstabilisant de l’expérience, l’âpreté du contexte, le nombre et la complexité des tâches techniques, comme naviguer sur une rivière en canoë ou escalader une montagne en étant encordés, et les compétences liées à la vie dans la nature, comme monter un camp, cuisiner ou construire un abri, nourrissent l’interdépendance entre les membres du groupe. Ces facteurs contribuent à expliquer les bénéfices de l’interdépendance (Dimmock, 2009; Gargano, 2020).

L’ambiance de groupe est fortement liée à d’autres facteurs essentiels, notamment le concept de dissonance, qui altère les relations interpersonnelles. D’une part, les tâches extérieures favorisent l’interaction, et d’autre part, le contexte est favorable à l’exploitation des forces des personnes (Gargano et Turcotte, 2017), ce qui favorise les relations de collaboration fondées sur l’interdépendance des tâches à accomplir (Gargano et Turcotte, 2017). Le personnel d’animation doit véhiculer des valeurs de respect et d’inclusion afin de répondre aux besoins d’appartenance, d’acceptation et d’affection qui peuvent naître au sein du groupe. Ces valeurs doivent se refléter dans leurs interventions pour garantir des expériences significatives et productives chez tous les membres participants (Mirkin et Middleton, 2014; Shooter et coll., 2009). Enfin, ils doivent être attentifs à la dynamique inhérente à toute expérience de groupe afin d’intervenir de manière appropriée (Turcotte et Lindsay, 2019).

Activité physique

Entre les années 470 et 324 avant J.-C., Aristote, Socrate et d’autres philosophes ont souligné l’importance de l’union entre le corps et l’esprit et de vivre des expériences pour la renforcer en vue d’un développement holistique (Ewert et Sibthorp, 2014). Même si cette idée n’est pas nouvelle, ce n’est qu’au cours des vingt dernières années que la recherche sur la thérapie par le plein air s’efforce d’approfondir les bienfaits de l’activité physique pour la santé (Donnelly et MacIntyre, 2019; Hartig et coll., 2014). Plusieurs auteurs ont souligné que la pratique d’activités physiques dans un environnement naturel peut avoir des effets positifs sur la santé psychologique en réduisant l’anxiété, sur la santé physique en améliorant la condition physique, et sur la santé sociale en favorisant la cohésion et le soutien (Lawton et coll., 2017; Perry, 2009; Shanahan et coll., 2016). L’intensité et la durée de l’activité sont des facteurs qui influencent ces bénéfices.

De plus, il est reconnu que l’environnement dans lequel se déroule l’activité physique, notamment les espaces bleus et verts, est un prédicteur des habitudes liées à l’activité physique (Donnelly et MacIntyre, 2019). Certaines études ont mis en relief les effets de la proximité des espaces verts dans un milieu de vie sur la fréquence de la pratique d’activités physiques (Flowers et coll., 2016). Outre le cadre de l’activité, l’accent est mis sur le fait que la pratique de l’activité physique dans des environnements naturels agit essentiellement comme médiateur des effets sur la santé sociale (Home et coll., 2012).

L’activité physique stimule la libération d’hormones comme l’endorphine, la dopamine et l’adrénaline, qui sont associées à un meilleur bien-être général (Legrand et coll., 2023), mais le degré de difficulté doit être adapté à la capacité et à la condition physique de chaque membres participant. Comme pour les autres caractéristiques clés, l’intensité de l’activité doit être modulée en fonction de l’objectif visé et des capacités des membres participants. Des membres participants bien préparés à l’intensité peuvent participer jusqu’au bout, tandis qu’une activité mal adaptée à leur niveau peut nuire à l’atteinte des objectifs. Les facteurs à prendre en compte comprennent la perception d’immersion dans un environnement naturel (Mackay et Neill, 2010), la durée (Perry, 2009), l’intensité et la fréquence (Shanahan et coll., 2015).

Transfert

L’objectif du transfert est de consolider et faciliter la rétention de l’apprentissage et son intégration dans la vie des personnes (Gass, 1999). Très étudié depuis plusieurs années, le concept de transfert découle des principes de l’apprentissage expérientiel (Priest et Gass, 2018). Il s’agit d’une caractéristique essentielle qui doit être réfléchie avant la mise en œuvre des activités de thérapie par le plein air en planifiant des périodes favorables au transfert et à la rétention (par exemple, avant, pendant et après les activités). Différentes écoles de pensée ont influencé la manière dont le transfert s’effectue. Selon Priest et Gass (1999), leur intégration a évolué au fil des décennies, en partant initialement d’une perspective éducative.

Tout d’abord, dans les années 1940, les membres participants avaient la liberté de réfléchir à leur expérience et d’en tirer des leçons sans influence extérieure. Cette philosophie repose sur l’idée que l’apprentissage est initié par l’environnement naturel lui-même. Cette perspective a évolué dans les années 1950 pour se concentrer sur une méthode de transfert qui inclut la rétroaction du personnel instructeur à la fin de l’activité. Les années 1960 ont marqué un changement de paradigme, où l’on invitait les membres participants à réfléchir aux relations entre les expériences vécues et à les articuler en fonction de l’objectif du programme. La décennie suivante a été caractérisée par des méthodes de transfert qui les incorporaient avant l’expérience en vue d’orienter les apprentissages au cours de l’activité. Dans les années 1980, les animateurs ont commencé à présenter des activités au moyen de métaphores structurées ou d’isomorphes pour favoriser une expérience d’apprentissage plus directe. Enfin, dans les années 1990, des techniques ont été mises en œuvre avant l’expérience pour délibérément réduire la résistance au changement.

Malgré l’importance cruciale de ce transfert, diverses études ont souligné la complexité de son intégration, qui dépasse la simple mise en œuvre de ces techniques (Brown, 2010; Gass et Seaman, 2012; Sibthorp, 2003). En outre, les périodes de sensibilisation prévues (avant, pendant et après l’expérience), les techniques privilégiées et les moyens, tels que les métaphores, les techniques d’impact, les journaux de bord, la contemplation en solitaire et les discussions de groupe, sont toutes des méthodes au cœur de la réflexion sur cette caractéristique clé. En effet, les techniques sélectionnées doivent s’aligner sur les objectifs visés lors de la planification du programme. Parmi toutes les caractéristiques clés, cet aspect reste l’un des plus concrets à orchestrer.

Tableau 1 : Six générations d’animation (Priest et Gass, 1999)
Décennie Génération Explication
Années 1940 Laisser l’expérience parler d’elle-même Apprendre et faire
Années 1950 Parler au nom de l’expérience Apprendre en racontant
Années 1960 Canaliser ou faire le compte rendu de l’expérience Apprendre par la réflexion
Années 1970 Préparer le terrain (par méthode directe) pour l’expérience Direction avec réflexion
Années 1980 Recadrer (par méthode isomorphique) l’expérience Renforcement de la réflexion
Années 1990 Préparer le terrain (par méthode indirecte) pour l’expérience Redirection avant réflexion

Relation entre l’animateur et les membres participants

Dans le contexte de la nature et de l’aventure, diverses conditions jouent sur la qualité de la relation entre le personnel animateur et les membres participants (Ewert et Sibthorp, 2014; Gass et coll., 2020). Premièrement, la nature de la thérapie par le plein air tend à exiger que le personnel animateur prenne part à l’activité, ce qui modifie la dynamique d’autorité (Russell et Phillips-Miller, 2002). La diversité des conditions météo et la nature des défis lui offrent des possibilités uniques de modéliser et de promouvoir des valeurs collectives telles que la coopération et l’entraide (Gass et coll., 2020; Mirkin et Middleton, 2014). De plus, ces conditions lui permettent d’observer les membres participants sous différents angles et d’intervenir si nécessaire dans des situations particulières (Bandoroff et Newes, 2004; Gass et coll., 2020).

Dans un tel contexte, certaines qualités sont requises pour intervenir d’une manière qui favorise la qualité de cette relation. Il s’agit notamment de l’intégrité, de la bienveillance, ainsi que la démonstration de compétences techniques et interpersonnelles (McKenzie, 2000; Shooter et coll., 2009). Cependant, différents groupes d’auteur.e.s reconnaissent que les connaissances requises pour accomplir cette tâche sont complexes (Gass et coll, 2020; Priest et Gass, 2018; Schumann et coll., 2009). Pour assurer la réussite du programme, ils soulignent l’importance des compétences techniques dans ce type d’intervention, ainsi que la nécessité de constituer des équipes de travail aux compétences diversifiées, y compris la maîtrise des compétences techniques, de l’environnement naturel et de la dynamique de groupe (Bunce, 1997; Priest et Gass, 2018). Créer des équipes multidisciplinaires est une bonne solution pour y parvenir (Priest et Gillis, 2023).

Proposition d’un outil de planification

Dans ce chapitre, nous avons défini les principales caractéristiques nécessaires à la planification des activités de thérapie par le plein air. Pour mieux les comprendre, nous avons expliqué leurs sous-dimensions et suggéré des moyens de les intégrer à la pratique. Finalement, ces connaissances peuvent être mises en pratique pour optimiser l’effet sur les membres participants. Malgré ces connaissances, une certaine complexité demeure, car il n’existe en fait pas de lignes directrices sur la planification de ces activités au-delà de la reconnaissance des fondements théoriques permettant de cartographier et de définir les caractéristiques clés. Selon la littérature, simplement intégrer les connaissances ne suffit pas à garantir le succès de l’intervention (Gargano, 2021). La combinaison des principales caractéristiques requises nécessite du jugement et des compétences chez les animateurs. Pour aider à la planification et permettre l’intégration pratique des caractéristiques clés, nous proposons un outil de planification destiné à toute personne souhaitant expliquer la logique qui sous-tend la planification de ses activités de thérapie par le plein air, que ce soit aux membres étudiants, ou encore au personnel animateur novice ou expérimenté.

Pour créer cet outil de planification exploratoire, la méthodologie ci-dessous a été utilisée, mais n’a pas encore été validée. La première auteure a dressé une liste de questions selon les descriptions des cinq caractéristiques principales. Ces questions découlent d’un mélange d’expertise théorique et de connaissances pragmatiques tirées de l’observation dans l’exécution des activités. Deux coauteurs ont analysé ces questions afin de les trier et de reformuler la liste sous la forme d’un questionnaire. La version finale de l’outil de planification est présentée au tableau 2.

Tableau 2 : Outil de planification pour la thérapie par le plein air
Grille de soutien pour la planification de la thérapie par le plein air

Gargano, Pellerin et Létourneau (2023)

Répondez à chacune des questions.
Questions initiales
Quel est l’objectif du programme?
Quels sont les besoins des membres participants?
Quelles sont les forces des membres participants?
Quelles sont les caractéristiques des membres participants sur le plan :
  • physique?
  • psychologique?
  • émotionnel?
  • social?
Existe-t-il des critères d’exclusion dont il faut tenir compte en fonction de l’objectif visé?
Immersion dans la nature
Où devraient avoir lieu les activités? Quelles sont les dispositions quant au transport et à l’hébergement?
À quelle période de l’année et en quelle saison ce programme devrait-il être offert?
Quel est le niveau moyen de confort dans la nature des participants?
Quel est le degré d’immersion souhaitable pour atteindre les objectifs?
Quelles sont les activités qui correspondent aux objectifs et qui permettront aux membres participants d’avoir un contact sensoriel suffisant avec la nature?
Ce contact sensoriel est-il souhaitable ou non pour ces personnes? Dans l’affirmative, comment pouvons-nous intégrer les sens à l’expérience?
Aventure
Quelle est l’activité technique la plus pertinente pour atteindre les objectifs visés?
Si les activités techniques ne nous permettent pas d’atteindre nos objectifs, quelles activités génériques et expérientielles pourrions-nous instaurer?
Quel est le niveau moyen de compétence (physique, émotionnelle, psychologique et sociale) des membres participants par rapport aux activités sélectionnées?
Quel aspect (physique, émotionnel, psychologique et social) et quel degré de dissonance sont souhaitables pour atteindre les objectifs? Quelles activités d’aventure pourraient contribuer à l’atteinte de ces objectifs?
Comment devrions-nous échelonner le niveau de difficulté avant, pendant et après le programme (par exemple, préparation technique avant le départ)?
Des conditions environnementales modérées ou difficiles ont-elles une incidence sur le niveau de difficulté de l’activité?
Quelles ressources nécessaires doivent être mises en œuvre pour que les membres participants puissent retrouver une certaine stabilité après avoir relevé les défis prévus (chalet, source de chaleur, campement, temps en solitaire, temps libre)?
Groupe
Comment l’expérience de groupe permettra-t-elle d’atteindre les objectifs souhaités?
Qu’est-ce que le contexte de groupe apporte au processus?
Quelle est la taille du groupe idéal?
Quel est le niveau habituel de compétences sociales et d’aisance de ces personnes lorsqu’elles sont en groupe?
Quels sont les défis liés à l’expérience de groupe et quels moyens seront mis en œuvre pour les relever?
Comment les membres participants profiteront-ils des moments en solitaire et est-il souhaitable de réserver du temps pour ces moments?
Activité physique
Quelle est la durée totale du programme?
Quelles sont les capacités physiques et psychologiques des membres participants? La durée et l’intensité du programme sont-elles viables pour les membres participants?
Comment le niveau d’activité physique du programme peut-il être échelonné pour favoriser l’atteinte des objectifs?
Les membres participants devraient-ils se préparer physiquement avant les activités (par exemple, réunions préalables)?
Des conditions environnementales favorables, ou au contraire difficiles, auront-elles un effet sur l’effort physique requis et sur l’atteinte des objectifs?
Après avoir effectué des activités physiquement exigeantes, les membres participants seront-ils dans un état psychologique propice aux discussions si de tels échanges sont prévus et souhaités dans le programme?
Transfert
Quelles activités seront mises en œuvre pour favoriser le transfert?
Les objectifs du programme sont-ils clairement présentés au groupe?
Quelle technique de transfert sera privilégiée? La relation entre les objectifs et les activités doit-elle être explicite afin d’atteindre les objectifs visés?
Qui sera responsable de cet aspect du programme et de quelles activités?
Quels sont les outils recommandés pour concrétiser les transferts prévus (journaux de bord)?
Les techniques sont-elles cohérentes et réalistes par rapport au contexte du programme?
Quels sont les moments ciblés (avant, pendant, après) pour effectuer le transfert? Le calendrier a-t-il été conçu en fonction de cet aspect (p. ex., la distance à parcourir en fonction des activités de transfert prévues)?
Quels sont les lieux ciblés pour les activités de transfert (p. ex., promouvoir l’attention, assurer le respect de la vie privée ou de la confidentialité)?
Relation entre le personnel animateur et les membres participants
Quelles sont les cinq valeurs fondamentales du personnel animateur concernant le programme?
Quels sont les moyens et les moments prévus pour véhiculer ces valeurs au sein du groupe?
Quelles sont les forces et les compétences des membres de l’équipe (p. ex., connaissance de la population, aisance dans un environnement naturel, compétences techniques et de gestion des risques, aisance dans l’intervention en groupe) et comment seront-elles utilisées?
Quels sont les rôles de chaque membre de l’équipe? Quels sont les domaines où il y a chevauchement?
Quel est le degré d’encadrement nécessaire pour chaque activité afin d’aider les membres participants à atteindre leurs objectifs?

Conclusion

Ce chapitre visait à présenter les caractéristiques clés qui affectent les résultats des activités de thérapie par le plein air, d’abord en les expliquant théoriquement, puis en discutant de leur paramétrage. Ces caractéristiques sont l’immersion dans la nature, l’aventure, l’expérience de groupe, les niveaux d’intensité de l’activité physique, le type de transfert et la relation entre le personnel animateur et les membres participants. Un outil de planification des activités a été proposé pour faciliter l’intégration des principales caractéristiques dans des contextes pratiques.

Il serait utile de mettre à l’essai cet outil préliminaire dans le cadre de prochaines études pour en déterminer les forces et les limites. Il est essentiel de souligner que les caractéristiques clés semblent servir à la fois de mécanismes de changement et de facteurs d’incidence, et que leurs interrelations complexifient l’évaluation. Des études supplémentaires sur cette perspective seraient utiles. Une compréhension plus approfondie des processus impliqués dans la thérapie par le plein air pourrait permettre d’optimiser les bienfaits pour les membres participants. Qui plus est, les recherches en cours suggèrent que de nouvelles théories sous-jacentes sur l’obtention des bienfaits pourraient en émerger et nécessiter une étude plus approfondie.

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À propos des auteures

Virginie Gargano

Université Laval

Virginie Gargano est professeure et chercheuse à l’Université Laval et possède plus de 18 ans d’expérience en thérapie par l’aventure et en éducation en plein air. En plus de ses charges d’enseignement et de recherche, elle forme des médecins, des psychologues et des travailleurs sociaux à intégrer la nature et l’aventure dans leur pratique professionnelle. Elle est également coprésidente du Comité canadien de thérapie par l’aventure et a créé et mis en œuvre de nombreux programmes de thérapie par l’aventure et d’éducation en plein air au Québec au fil des ans.

Justine Pellerin

Université Laval

La maîtrise en travail social de Justine Pellerin, de l’Université Laval, portait sur les résultats d’une intervention de thérapie groupe par la nature auprès de jeunes adultes ayant connu un premier épisode de psychose. Elle travaille maintenant comme associée de recherche à l’Université Laval où elle étudie les effets des activités de plein air sur la santé et le bien-être. En tant qu’animatrice et conseillère, elle a proposé des programmes thérapeutiques en plein air à des jeunes qui surmontent des problèmes de dépendance et a aidé des instructeurs dans le cadre de cours d’éducation en plein air.

Roxanne Létourneau

Roxanne Létourneau est une ergothérapeute agréée depuis plusieurs années et travaille principalement avec des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale. Elle est également spécialisée dans la thérapie par le plein air et a géré un programme pour les jeunes ayant des problèmes de santé mentale au Québec. En outre, elle donne des cours d’éducation en plein air pour les professionnels de la santé mentale.

 

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L’article Explication des principales caractéristiques de la thérapie par le plein air  (2024), par Virginie Gargano, Justine Pellerin et Roxanne Létourneau, est distribué sous la licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International, sauf indication contraire.

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L’apprentissage en plein air au Canada Copyright © by Simon Priest; Stephen Ritchie; et Daniel Scott is licensed under a License Creative Commons Attribution - Pas d’utilisation commerciale - Partage dans les mêmes conditions 4.0 International, except where otherwise noted.

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