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BAINS DE FORÊT

Tara L. Brown

Le « bain de forêt » est un concept japonais appelé shinrin-yoku. Le mot shinrin est formé des kanjis 森 (mori : forêt ou boisé) et 林 (hayashi : bosquet ou terres boisées), une combinaison généralement utilisée en foresterie pour désigner un paysage majoritairement recouvert d’arbres. Le kanji 浴 (yoku : eau et vallée) est plus couramment utilisé dans des mots comme 日光浴 (nikkōyoku : prendre un bain de soleil), lequel saisit l’essence de se baigner ou s’immerger. Ainsi, le syntagme shinrin-yoku peut être interprété comme un « bain de forêt » et représente le fait de s’immerger dans un milieu forestier à des fins thérapeutiques et de bien-être holistique.

Le shinrin-yoku, ou « bain de forêt », est une pratique autodirigée qui sollicite les cinq sens pour profiter d’une expérience immersive au sein de régions forestières et d’autres milieux naturels (Hansen et coll., 2017). Elle englobe diverses activités comme les marches paisibles, la respiration d’air frais, qui s’apparente à l’aromathérapie naturelle, et la contemplation du paysage de la forêt. Par ailleurs, le shinrin-ryoho (thérapie forestière ou sylvothérapie) désigne une version du bain de forêt rehaussée de recherches factuelles et de l’utilisation d’activités thérapeutiques guidées (Kotte et coll., 2019). Le shinrin-yoku et le shinrin-ryoho sont deux approches préventives, complémentaires, non invasives et non pharmacologiques du bien-être.

La pratique du bain de forêt a émergé au Japon dans les années 1980 en réponse à l’urbanisation croissante et au détachement des milieux naturels qui en a découlé (Akiyama, 1982). Cette approche simple a gagné en popularité dans le monde entier en raison de son accessibilité et des répercussions positives qu’elle peut avoir sur la santé et le bien-être. Les bains de forêt ont fait l’objet d’une grande quantité d’études en raison des bienfaits qu’ils procurent pour la santé. Ils sont même considérés comme l’activité associée à la forêt et à la santé humaine la plus répandue (voir le chapitre « Prescrire la nature au Canada : comment et pourquoi? »). Au Canada, où les écosystèmes forestiers sont étendus et diversifiés, le shinrin-yoku enrichit les expériences d’apprentissage en plein air, autant du point de vue pédagogique que de celui du bien-être.

Racines historiques et culturelles

Au cours des années 1980, le Japon s’est imposé comme la deuxième puissance économique mondiale, principalement grâce aux secteurs technologiques de pointe. Cette période fut marquée par une forte migration vers les centres urbains, une baisse du taux de natalité et un vieillissement de la population, entraînant ainsi des conséquences sur la main-d’œuvre et une pénurie de jeunes travailleurs (Bureau des statistiques du Japon, 2023). Concurremment, l’utilisation accrue des ordinateurs au travail a engendré différents problèmes de santé chez les employés de bureau. Le terme « technostress » a été créé pour désigner ce phénomène, une forme d’effets psychologiques néfastes issus des changements technologiques rapides et de la culture de la « connexion permanente » (Brod, 1982; Song et coll., 2016).

Le shinrin-yoku a été instauré par l’Agence japonaise des forêts en 1982 dans le cadre d’une stratégie élargie de santé publique. L’article intitulé « S’imprégner des odeurs de la forêt pour exercer le corps et l’esprit » (Akiyama, 1982) se voulait au départ une stratégie de marketing pour attirer les citadins dans les régions rurales afin d’accroître l’économie locale et d’améliorer leur santé (Imai, 2013; Miyazaki, 2018, p. 10).

Ce projet de l’Agence des forêts reposait sur l’hypothèse voulant que la sollicitation des cinq sens dans un milieu forestier et l’inhalation de substances organiques naturelles appelées « phytoncides » puissent avoir des effets thérapeutiques (Tokin et Kamiyama, 1980). Cette hypothèse, fondée initialement sur les recherches du biochimiste soviétique Boris P. Tokin et du professeur japonais Keizou Kamiyama, a joui d’une importante attention gouvernementale et a donné lieu à la création d’une subvention de recherche en 1988. Cette subvention a permis la formation du Groupe de recherche sur la sylvothérapie (Forest Therapy Research Group) (Segami, 2022), au sein duquel le Dr Yoshifumi Miyazaki a mené en 1990 la première étude empirique sur l’île de Yakushima pour confirmer les effets thérapeutiques procurés par l’ambiance des forêts (Li et coll., 2013; Miyazaki, 2018).

Le shinrin-yoku s’inspire des traditions culturelles et spirituelles du Japon, plus particulièrement le bouddhisme et le shintoïsme (shintō), qui prônent une relation harmonieuse avec la nature (Asquith et Kalland, 1996; Rots, 2017; Bureau des statistiques du Japon, 2023). Ces traditions ont été intégrées dans la dimension spirituelle du shinrin-yoku (Hansen et Jones, 2020).

Le shintoïsme est une ancienne religion autochtone née au Japon et caractérisée par une vénération des kami, ces entités spirituelles qui englobent les objets et éléments de la nature tels que les arbres, les montagnes, les lacs et les rivières (Asquith et Kalland, 1996). Ce système de croyances est intimement lié au patrimoine culturel du Japon et s’exprime à travers une variété d’arts et de rituels traditionnels japonais. Le shintoïsme se manifeste dans la cérémonie du thé, la calligraphie et l’art de la composition florale.

La pratique du shinrin-yoku, qui privilégie l’immersion sensorielle dans des milieux forestiers, reflète l’éthos shintoïste consistant à entretenir une relation avec le monde naturel. Les aspects thérapeutique et spirituel des bains de forêt témoignent de l’appréciation shintoïste des qualités réparatrices et transcendantes inhérentes à la nature. De plus, l’intention de l’Agence japonaise des forêts d’instaurer le shinrin-yoku peut être perçue comme une tentative moderne de revitaliser et de préserver la tradition shintoïste ancestrale de coexistence harmonieuse avec la nature, en cette ère de technostress croissant où le mode de vie est centré sur la ville.

Sur la scène internationale, le shinrin-yoku a acquis une reconnaissance considérable et est devenu la source d’inspiration de recherches et de projets de santé publique partout dans le monde. Le concept gagne progressivement du terrain au Canada, en particulier auprès des pédagogues qui enseignent en plein air (Mathias et coll., 2020) et des prestataires de soins (Gallagher, 2020).

Bien que les recherches actuelles confirment les bienfaits du shinrin-yoku, sa dimension spirituelle en complique la quantification scientifique. Le Dr Miyazaki affirme que notre compréhension de cette pratique en est encore à ses balbutiements et mérite qu’on s’y attarde plus attentivement afin de découvrir la pleine mesure de ses effets. Il souligne que c’est dans un milieu naturel intact, caractérisé par des mousses luxuriantes et des arbres centenaires titanesques, que cette pratique est la plus bénéfique. Ces milieux inaltérés évoquent un caractère sacré et une connexion à la nature qui s’apparentent à l’ambiance que l’on retrouve dans les sanctuaires shintoïstes (Miyazaki, 2018).

Données scientifiques appuyant la sylvothérapie

La sylvothérapie (ou thérapie forestière), conceptualisée en 2003 par le Dr Miyazaki, représente une forme de bain de forêt scientifiquement éprouvée, conçue pour procurer des résultats thérapeutiques et approuvée par des spécialistes certifié.e.s (Kotte et coll., 2019; Segami, 2022). Ce concept s’est largement inspiré de la notion de médecine factuelle définie par le chercheur canadien Gorgon Guyatt, qui souligne l’importance de jumeler l’expertise clinique aux meilleures données probantes cliniques externes issues de recherches méthodiques pour la prise méticuleuse de décisions explicites et judicieuses quant aux soins individuels prodigués aux patient.e.s (Guyatt, 1992).

La sylvothérapie se distingue de l’» exercice vert » (activité physique en extérieur), car elle ne vise pas l’activité aérobique ni le suivi de la performance physique (Barton, 2016). Contrairement à la méditation en pleine conscience, qui s’accompagne souvent d’une intéroception (perception des stimuli internes du corps), la sylvothérapie favorise l’extéroception (connexion extérieure avec la nature). Il a été scientifiquement démontré que cette méthode intentionnelle et multisensorielle de rapprochement avec le milieu naturel prévient les problèmes de santé mentale et améliore notre bien-être général (Clarke et coll., 2021).

Des guides certifié.e.s en sylvothérapie offrent une variété d’activités conçues pour favoriser une profonde connexion avec la nature, par exemple la marche en pleine conscience, les doux étirements ou le yoga, et la tenue d’un journal de réflexion. Cette approche a été officialisée par l’Agence japonaise des forêts, qui a exigé que des données scientifiques soient fournies pour étayer les bienfaits de la sylvothérapie pour la santé. Cette exigence a ensuite permis l’établissement de bases et de routes thérapeutiques dans tout le Japon (Imai, 2013).

Environ 65 bases et routes de thérapie forestière ont été institutionnalisées au Japon pour promouvoir la santé publique et favoriser la durabilité de l’environnement. Ces centres de bien-être sont stratégiquement situés dans des forêts récréatives à proximité de grands centres urbains et visent à offrir des solutions de bien-être accessibles tout en encourageant l’intendance écologique (H. Li et coll., 2022).

Variations entre les régions du Canada

La diversité des paysages du Canada, analogue à la variété environnementale des bases de thérapie forestière du Japon, de Hokkaidō à Okinawa, offre un large éventail de milieux différents pour la sylvothérapie. Des forêts pluviales de la Colombie-Britannique aux étendues boréales du Québec et des Maritimes, chaque paysage offre un assortiment unique de végétaux, d’animaux et d’expériences sensorielles, ce qui a le potentiel d’enrichir la pratique de la sylvothérapie.

Plusieurs villes et parcs de tout le pays commencent à adopter le concept de sentiers de sylvothérapie (Siddiqi, 2023). Ces trajets autoguidés sont conçus pour immerger les marcheur.euse.s dans la nature et solliciter tous leurs sens. Malgré l’intérêt croissant pour la sylvothérapie, il est pertinent de souligner que contrairement au Japon, le Canada ne régule pas cette pratique et les certifications fournies par les organismes de sylvothérapie ne s’appuient pas sur une vérification scientifique rigoureuse.

Dans le cadre du projet Parcs en santé, gens en santé, les personnes qui visitent le parc national du Gros-Morne, à Terre-Neuve-et-Labrador, sont incitées à s’immerger dans les milieux naturels du parc. Conjointement avec des prestataires de soins locaux, le personnel du parc a dressé une liste d’activités qui favorisent la santé et que les visiteur.euse.s et résident.e.s. peuvent pratiquer à l’intérieur du parc. Ces activités couvrent un large éventail d’expériences en plein air, dont le shinrin-yoku, qui incitent les visiteur.euse.s à s’imprégner des arbres dans les sentiers désignés (Parcs Canada, 2019).

Parcs Ontario a créé un sentier de sylvothérapie autodirigé dans le parc provincial de MacGregor Point, le premier du genre en Ontario. Ce projet, qui découle également de la directive Parcs en santé, gens en santé, vise à promouvoir les bienfaits réparateurs pour la santé de l’immersion en nature. Ce projet en collaboration avec le Global Institute of Forest Therapy and Nature Connection (GIFT) comprend un sentier désigné tout au long duquel sont disposées des incitations à la pleine conscience visant à favoriser une connexion plus profonde à la nature (Porchuk et LeGros, 2022).

La ville de Markham, en Ontario, a intégré la pratique du bain de forêt en créant des sentiers autoguidés à plusieurs endroits (Ville de Markham, s. d.), notamment dans le parc Pomona Mills, le sentier Rouge Valley, le parc Springdale, la vallée Springdale et le parc Toogood Pond, pour faciliter les douces interactions sensorielles avec les milieux forestiers. L’objectif est d’approfondir le lien entre les personnes et leur environnement forestier naturel.

Récemment dans l’Ouest du Canada, les parcs régionaux de Metro Vancouver et le Conseil des parcs et loisirs de Vancouver ont commencé à offrir des activités de bain de forêt à la population (Metro Vancouver, 2022; Vancouver Board of Parks and Recreation, 2022).

Bienfaits thérapeutiques

Le shinrin-yoku, ou bain de forêt, procure de nombreux bienfaits pour la santé, lesquels sont principalement divisés en deux catégories : psychologiques et physiologiques. Ils comprennent notamment la réduction du stress, l’amélioration des fonctions cognitives et de la santé cardiovasculaire et le renforcement du système immunitaire.

Les bienfaits psychologiques de la sylvothérapie et du bain de forêt sont corroborés par diverses études ayant démontré leurs répercussions positives sur les personnes en santé et celles ayant reçu un diagnostic de certaines affections. Ces pratiques permettent donc d’atténuer l’anxiété, les symptômes dépressifs et les humeurs négatives en plus d’augmenter la relaxation et d’améliorer la restauration cognitive (Antonelli et coll., 2021; Park et coll., 2022). Les fondements théoriques de ces bienfaits trouvent leurs racines dans deux principales théories : la théorie de la réduction du stress (Ulrich, 1981; Ulrich et coll., 1991) et la théorie de la restauration de l’attention (Kaplan et Kaplan, 1989; Kaplan, 1995).

La théorie de la réduction du stress et l’hypothèse de biophilie émise par Edward O. Wilson en 1984 s’appuient toutes deux sur la théorie évolutionniste de la sélection naturelle, qui suggère que les humains, ayant évolué dans des milieux naturels, sont plus en symbiose avec la nature qu’avec les milieux urbains. Roger Ulrich a émis l’hypothèse voulant que l’exposition des humains à des milieux naturels catalyse la réduction du stress et de la fatigue, faisant office de mécanisme de survie pour reconstituer nos ressources cognitives (Kellert et Wilson, 1995; Ulrich, 1981; Ulrich et coll., 1991). En revanche, la théorie de la restauration de l’attention, qui émane de la théorie psycho-fonctionnaliste, suggère que les humains sont prédisposés à prendre soin des milieux naturels qui ont été bénéfiques à leur survie tout au long de l’évolution, et à aimer s’y retrouver. Ces interactions avec les milieux naturels sont associées à une réduction de la fatigue mentale et à une amélioration de la concentration (Kaplan et Kaplan, 1989; Kaplan, 1995). Outre ces théories, les effets d’anticipation jouent aussi un rôle important dans les bienfaits psychologiques des bains de forêt.

Par ailleurs, les bienfaits physiologiques de cette pratique ont aussi suscité une grande attention. Les recherches dénotent un effet placebo remarquable associé au taux de cortisol des personnes qui anticipent une activité de bain de forêt. En effet, le simple fait de planifier et de visualiser une séance de shinrin-yoku peut réduire le taux de cortisol, contrairement à l’anticipation d’une visite en région urbaine (Antonelli et coll., 2021). Ce phénomène met en évidence l’affinité psychologique intrinsèque que peuvent avoir les humains avec la forêt, ce qui renforce les affirmations thérapeutiques de la sylvothérapie et des bains de forêt.

Yoshifumi Miyazaki, dont les résultats de recherche préliminaires ont mesuré une diminution de la pression artérielle et du taux de cortisol pendant une marche en forêt (Miyazaki, 1993), a chapeauté en 1990 une étude visant à déterminer les bienfaits physiologiques des bains de forêt. Des recherches subséquentes ont permis de découvrir d’autres bienfaits du shinrin-yoku pour la santé, notamment l’amélioration de la santé respiratoire et cardiovasculaire grâce à l’inspiration d’air pur, le renforcement du système immunitaire traduit par une augmentation des cellules tueuses naturelles et des protéines anticancéreuses, une réduction importante des réactions inflammatoires et une diminution du taux de cortisol indicative d’une réduction du stress (Li et coll., 2008). Lorsque la pandémie de COVID-19 s’est amorcée et a changé les dynamiques sanitaires dans le monde entier, l’attention s’est à nouveau tournée vers le potentiel des bains de forêt à renforcer les défenses du système immunitaire contre le virus (Charnock et coll., 2021).

Étant donné qu’une proportion considérable de la population canadienne de plus de 65 ans a reçu un diagnostic d’hypertension, la méthode par laquelle les bains de forêts atténuent le stress et favorisent la santé cardiovasculaire revêt un intérêt particulier (gouvernement du Canada, 2016). Le stress, caractérisé par une activation physiologique en réponse à divers stimuli, déclenche la libération de cortisol. Cette libération hormonale active la branche sympathique du système nerveux autonome, en faisant grimper la fréquence cardiaque et la pression artérielle, deux indicateurs de la fonction cardiovasculaire. Lorsqu’on interagit avec un milieu naturel serein pendant un bain de forêt, notre corps réagit en adoptant un état de relaxation, lequel se traduit par une diminution de l’activité sympathique et une augmentation de l’activité parasympathique. Ces changements dans l’activité du système nerveux autonome entraînent à leur tour une diminution de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle. La relaxation ainsi provoquée est également mise en évidence par une diminution du taux de cortisol salivaire et par une variabilité de la fréquence cardiaque (Song et coll., 2016). Les répercussions de ces réponses physiologiques s’inscrivent dans le spectre élargi des bienfaits offerts par le shinrin-yoku, et leur durée peut varier.

Il a été démontré que les bains de forêt peuvent offrir un large éventail de bienfaits et influent sur le bien-être mental, les fonctions cognitives et la santé physique (Han, 2017; Keniger et coll., 2013; Sandifer et coll., 2015). Toutefois, la durée idéale de ces effets positifs demeure indéterminée, variant de 5 minutes à 30 jours (Kobayashi et coll., 2021; Liu et coll., 2021; Shanahan et coll., 2016; White et coll., 2019; Yeon et coll., 2021). Il reste que même une courte exposition à la nature peut produire des effets positifs mesurables, faisant des bains de forêts une forme de thérapie souple et accessible (Barton et Pretty, 2010; Meredith et coll., 2020). De plus, l’efficacité relative des bains de forêt pour alléger la dépression met en relief son potentiel thérapeutique. Une revue d’essais cliniques randomisés a permis d’observer que la sylvothérapie est une intervention à court terme plus efficace que les traitements conventionnels pour atténuer la dépression chez l’adulte (Rosa et coll., 2021). Ces conclusions semblent s’appliquer de manière générale à différents groupes démographiques, quoique le rôle des facteurs géographiques et culturels puisse influencer les résultats (Joye et van den Berg, 2011; Yeon et coll., 2021).

Mesures environnementales

La tendance des populations à migrer vers les grands centres urbains du Canada s’accompagne d’une dégradation considérable de l’environnement (gouvernement du Canada, 2022). La pratique thérapeutique du bain de forêt sert de lien commun entre les citadins et les forêts, qui sont connues pour leur capacité à atténuer la chaleur des villes, à filtrer les polluants et à augmenter les écoservices urbains globaux essentiels à la lutte contre les impacts négatifs de la vie en ville sur la santé (Rajoo et coll., 2020).

Les bains de forêt offrent une expérience immersive qui sollicite principalement les sens de l’ouïe et de la vue (Wilson, 1984). Les interactions sensorielles avec la nature, par exemple l’eau d’un ruisseau, le vent qui fait bruisser les feuilles et le chant des oiseaux (Li et coll., 2013), ont été scientifiquement associées à une amélioration de la relaxation physiologique et du bien-être émotionnel (Buxton et coll., 2021).

Les bains de forêt favorisent également l’interaction salutaire des humains avec les phytoncides, ou composés organiques volatils (COV) biogéniques, libérés par les plantes pour dissuader les insectes phytophages et les agents pathogènes (Tokin et Kamiyama, 1980). Ces substances chimiques qui émanent de diverses parties des plantes (feuilles, fleurs, racines) ont été retrouvées dans plus de 1 000 différentes espèces, dont les conifères tels que les pins, les cèdres et les épinettes, qui en sont les principaux producteurs dans les forêts tempérées (Antonelli et coll., 2020; Ohira et Matsui, 2013). Comme la production de COV biogéniques peut être altérée par des stress biotiques et abiotiques (Ohira et Matsui, 2013), les bienfaits pour la santé prodigués par ces substances peuvent varier d’une espèce d’arbre à l’autre (Morita et coll., 2007; Oishi et coll., 2003). Les recherches dénotent le potentiel des COV biogéniques pour accroître l’immunité, diminuer la fatigue mentale et améliorer l’humeur par des effets antioxydants et anti-inflammatoires (Antonelli et coll., 2020). Toutefois, les mécanismes d’action et la concentration optimale de COV biogéniques pour obtenir ces bienfaits méritent d’être explorés davantage, compte tenu des changements environnementaux, des variations dans les émissions et des différentes espèces végétales (Antonelli et coll., 2020).

Un contexte canadien

La popularité mondiale du shinrin-yoku pour des projets de santé publique a considérablement grandi, comme en témoigne la profusion de recherches publiées depuis la publication du premier article en anglais à ce sujet en 2007 (Li et coll., 2007), la couverture médiatique telle qu’un article paru dans le New York Times (O’Connor, 2010) et la publication d’ouvrages de référence en anglais (Li, 2018; Miyazaki, 2018). En dépit de cette reconnaissance internationale, la majorité des recherches sont toujours menées au Japon et dans d’autres pays d’Asie (Payne et Delphinus, 2018) et la population canadienne commence tout juste à connaître cette pratique et à s’y intéresser (Hennig, 2019).

Même si le bain de forêt est une pratique axée sur la santé et le bien-être individuels et consiste en une immersion sensorielle en milieu naturel (Hansen et coll., 2017), il ne faut pas la confondre avec les pratiques autochtones liées à la terre. Celles-ci sont profondément ancrées dans des philosophies et des traditions culturelles particulières, qui s’étendent souvent au-delà de la personne pour s’attarder aux aspects social, culturel et politique élargis, comme le colonialisme de peuplement et l’autodétermination des Autochtones (DeLancey et Broadhead, 2023). Les bains de forêt se distinguent aussi de l’» exercice vert » et de la méditation en pleine conscience. Ils ne visent pas à faire grimper la fréquence cardiaque ni à atteindre un état d’esprit méditatif : ils consistent plutôt à interagir délibérément avec le monde naturel. Les personnes qui pratiquent le bain de forêt immergent tous leurs sens (vue, ouïe, goût, odorat et toucher) dans un environnement qu’elles perçoivent comme étant sécuritaire et réparateur (Hansen et coll., 2017).

Des guides certifié.e.s animent souvent des séances de sylvothérapie (ou de thérapie forestière) qui comprennent des activités guidées comme la marche en pleine conscience, la méditation, les doux étirements ou le yoga et la tenue d’un journal de réflexion; toutes des activités visant à approfondir sa connexion avec le milieu naturel (Kotte et coll., 2019). Partout au pays, 10 000 prestataires de soins certifié.e.s pour la prescription d’activités en nature peuvent recommander à leur patientèle des séances de shinrin-yoku comme intervention thérapeutique et offrir gratuitement l’accès aux parcs et jardins botaniques (BC Parks Foundation, s. d.).

La pratique du bain de forêt

Lors d’une séance de bain de forêt, les personnes sont encouragées à s’imprégner complètement de la nature qui les entoure, en exploitant leurs capacités humaines complexes de perception multisensorielle. L’efficacité d’un bain de forêt repose en grande partie sur le choix d’un milieu forestier approprié, idéalement tapissé d’une végétation diversifiée, rempli de sons apaisants et relativement dénué de toute perturbation humaine (H. Li et coll., 2022). La sécurité physique et perçue est primordiale. Les participant.e.s doivent connaître les risques et les précautions à prendre et la gestion efficace du groupe est essentielle pour assurer une expérience enrichissante et sécuritaire (Imai, 2013, p. 20). Les risques pour la santé, tels que l’exposition à des particules nocives issues des feux de forêt, indiquent les dangers potentiels que peuvent représenter les milieux forestiers (Aguilera et coll., 2021; gouvernement du Canada, 2021).

L’absorption visuelle des variétés de couleurs, de formes et de mouvements de la nature peut générer un effet apaisant et maintenir l’éveil, comme l’illustrent les travaux d’Ulrich (1981) et de Horiuchi et coll. (2014). Comme le suggèrent Song et coll. (2021), l’écoute des sons naturels de la forêt tels que le bruissement des feuilles, le ruissellement de l’eau et le chant des oiseaux peut susciter un état de relaxation physiologique et réduire le stress. La dimension olfactive du shinrin-yoku peut être explorée en respirant les odeurs uniques de la forêt, comme l’arôme des pins ou d’autres huiles essentielles des arbres, qui, selon les recherches d’Ikei et coll. (2015), entraînent un état de relaxation physiologique. Pour approfondir d’autant plus l’expérience multisensorielle et l’état de relaxation, on peut aussi toucher l’écorce des arbres, marcher pieds nus sur le sol ou caresser les feuilles et les pierres pour en sentir la texture (Ikei et coll., 2017; Ikei et Miyazaki, 2020). Comme l’illustrent les travaux de Balban et coll. (2023), les exercices de conscience du corps et de respiration guidée sont des activités pouvant aider la personne à s’ancrer, à diminuer son activation physiologique et à améliorer son humeur. Enfin, en contexte guidé et sécuritaire, une dégustation peut être intégrée à l’expérience, peut-être sous forme d’une cérémonie du thé avec des herbes locales. Cette participation holistique faisant appel à plusieurs sens favorise l’approfondissement du lien qui unit la personne à l’environnement naturel, amplifiant ainsi les bienfaits thérapeutiques du bain de forêt.

Limites

Le potentiel thérapeutique des bains de forêt a stimulé l’intérêt et la recherche pour cette pratique, bien que des critiques aient été formulées à l’égard de ses limites méthodologiques, par exemple la petite taille des échantillons, la priorisation de bénévoles en santé et la concentration géographique de la pratique dans les pays d’Asie (Kobayashi et coll., 2018; Payne et Delphinus, 2018; Yu et coll., 2017). Les problèmes méthodologiques causés par l’incohérence des protocoles de bain de forêt, le manque de mesures normalisées et l’utilisation fréquente d’échantillonnages à l’aveuglette sapent la fiabilité des résultats cliniques (Kamioka et coll., 2012). Une revue globale insiste sur la nécessité de disposer de données probantes solides avant d’intégrer la sylvothérapie dans les pratiques médicales courantes (Antonelli et coll., 2021).

La plupart des recherches sur les phytoncides (COV biogéniques) portent principalement sur les cèdres et les cyprès du Japon, qui forment 42 % des terres boisées du Japon en raison de plantations artificielles. Cette proportion importante de cèdres représente un enjeu de santé publique puisqu’elle entraîne une dissémination problématique de pollen de cèdre qui provoque un rhume des foins chez 40 % de la population (Otake, 2023). Cette portée étroite et ciblée des recherches pourrait induire la population en erreur quant aux bienfaits universels des bains de forêt. De plus, la littérature omet souvent les facteurs environnementaux tels que le type de végétation et les données sur les COV biogéniques (Antonelli et coll., 2021; Barnes et coll., 2019). Enfin, la rareté des recherches interdisciplinaires à long terme dénote une lacune dans la compréhension des répercussions durables des bains de forêt et de l’interaction entre la santé et les milieux forestiers.

Perspectives d’avenir

Pour obtenir plus de données probantes sur les bienfaits des bains de forêt, il faut élargir les recherches géographiques, la collaboration interdisciplinaire et la normalisation méthodologique afin d’améliorer la compréhension et l’application de cette pratique à l’échelle mondiale. Puisque les recherches sur les bains de forêt sont surtout concentrées au Japon et dans les pays d’Asie, il est impératif que d’autres recherches soient menées dans différents milieux géographiques afin d’enrichir notre compréhension des effets du shinrin-yoku dans différents contextes culturels et environnementaux (Wen et coll., 2019). La participation d’équipes disciplinaires formées de spécialistes en médecine, en environnement, en psychologie et en sciences sociales permettrait de renforcer les méthodologies de recherche, d’atténuer les préjugés et d’obtenir une compréhension plus globale des répercussions des bains de forêt. Une étude canadienne sur le shinrin-yoku est en cours à Metro Vancouver (C.-B.) et vise à pallier certaines des lacunes relevées dans la littérature. Elle contribuera à la compréhension globale du potentiel thérapeutique des bains de forêt et de son application dans différents contextes géographiques et culturels (Innes et Brown, 2022).

Il est essentiel de normaliser les protocoles de bain de forêt et les mesures utilisées afin d’améliorer la comparabilité et la validité des résultats des différentes études. En établissant un consensus sur les définitions, les méthodologies et les instruments de mesure du shinrin-yoku au sein de la communauté de recherche, il sera plus facile d’obtenir un bassin cohérent de données probantes.

Pour favoriser la participation éclairée de la population, il est essentiel de la sensibiliser et de l’informer à propos des limites et des bienfaits potentiels du shinrin-yoku. Il faut notamment s’assurer que les gens comprennent les enjeux de sécurité que présentent les bains de forêt, surtout pour les personnes ayant des problèmes de santé particuliers, et qu’ils saisissent l’importance de pratiquer le bain de forêt en séance guidée pour en maximiser les bienfaits thérapeutiques.

L’intégration des résultats de recherche sur les bains de forêt dans les politiques de santé publique et la planification urbaine peut contribuer à créer des milieux de vie plus sains et durables. La collaboration entre chercheur.euse.s, décideur.euse.s politiques et prestataires de soins s’avérera essentielle pour transposer les données scientifiques dans des solutions pratiques qui favorisent la santé publique et le bien-être.

Conclusion

Le shinrin-yoku (bain de forêt) offre une méthode accessible et non pharmacologique pour améliorer la santé et le bien-être. Son évolution vers une pratique étayée de recherches scientifiques appelée « sylvothérapie » illustre le lien entre le savoir traditionnel et la validation empirique. L’émergence de cette pratique au Canada témoigne d’une reconnaissance mondiale du rôle de la nature dans la promotion de la santé, bien que ce rôle ait été étudié dans un contexte culturel et environnemental différent.

Les limites méthodologiques et géographiques des recherches actuelles soulignent le besoin de normaliser les protocoles et de mener d’autres recherches dans des lieux différents afin de pouvoir intégrer la sylvothérapie dans les pratiques médicales courantes. Une thèse canadienne en cours de rédaction abordera ces lacunes et contribuera à une compréhension plus globale de la pratique du bain de forêt. Le projet d’intégration du shinrin-yoku dans les stratégies de santé publique, appuyé de considérations politiques et de l’éducation de la population, incarne une approche multidimensionnelle de la promotion de la santé. Dans un cadre de recherche normalisé, le bain de forêt, aujourd’hui considéré comme une pratique complémentaire, pourrait devenir une intervention thérapeutique reconnue et ainsi favoriser une interaction harmonieuse entre la nature et la santé humaine.

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À propos de l’auteure

Tara L. Brown

Université de la Colombie-Britannique

Tara L. Brown est candidate au doctorat en foresterie à l’Université de la Colombie-Britannique. Après avoir ressenti les bienfaits du shinrin-yoku sur la diminution du stress, Tara a délaissé la gestion de formations en STIM et de programmes de surveillance environnementale pour se consacrer à l’étude de la santé et des bains de forêt à Vancouver. À titre de chercheuse engagée et de fellow de l’Institut de recherche sur l’Asie, elle chapeaute le projet Silent Trails, explore le rôle de la sylvothérapie dans le domaine de la santé au Canada et a dirigé divers groupes de jeunes, de professionnel.le.s de la santé et de membres des Nations Unies et du Fonds pour l’environnement mondial (GEF).

 

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