Théorie et pédagogie de la simulation

Les concepteur(-trice)s de simulations virtuelles s’inspirent de nombreuses théories différentes pour créer leurs jeux. Une compréhension de base de certaines de ces théories peut être utile pour les enseignant(e)s songeant à utiliser la simulation virtuelle.

L’apprentissage expérientiel de Kolb

La théorie du modèle d’apprentissage expérientiel de Kolb sous-tend fréquemment les expériences interactives comme la simulation virtuelle. Les auteures du présent texte ont mis au point une suite de simulations virtuelles pour étudiant(e)s en soins infirmiers en s’appuyant sur ce modèle. Celui-ci a pour principe fondamental que des expériences transformatives mènent à l’acquisition de connaissances. Kolb (2015) a créé son modèle en quatre étapes (Figure 2.1) pour démontrer la façon dont les expériences concrètes, combinées avec une expérimentation active, nécessitent une réflexion qui aboutit à la compréhension et à l’apprentissage. La Figure 2.2 montre comment le modèle de Kolb peut être appliqué au rôle de spécialiste en simulation (Figure 2.2). Nous vous invitons à examiner ces diagrammes pour mieux comprendre la façon dont le modèle de Kolb s’applique à la simulation virtuelle.

Cliquez ici pour télécharger la version PDF de Figure 2.1 et Figure 2.2.

Figure 2.1 : Modèle de Kolb appliqué à l’apprenante se servant de la SV, et

Figure 2.2 : Modèle de Kolb appliqué aux simulationnistes facilitant la SV

Cette vidéo est en anglais. Pour le sous-titrage en français, cliquer sur l’icone de sous-titrage (CC) au bas à la droite de la vidéo.

La simulation virtuelle offre une excellente occasion pour les apprenant(e)s de vivre une situation concrète et de se laisser aller librement à des expériences, dans un environnement relativement sécuritaire. La simulation virtuelle et le débreffage qui l’accompagne offrent de multiples possibilités de réflexion critique sur l’expérience et les concepts connexes, ce qui constitue une composante essentielle de l’apprentissage. Parce que les apprenant(e)s peuvent revoir des simulations virtuelles aussi souvent qu’elles/ils le désirent, elles/ils peuvent explorer différents cheminements décisionnels, ce qui prolonge la réflexion et donc, approfondit l’apprentissage.

Constructivisme

Le constructivisme est une autre théorie qui sert de fondement à de nombreuses formes de simulation virtuelle. Dans la perspective constructiviste, l’apprentissage est « le processus de construire la signification; il s’agit de la façon dont les gens comprennent leur expérience » (Merriam, Caffarella et Baumgartner, 2007, p. 291). Le rôle de l’enseignant(e) dans cette approche axée sur l’étudiant(e) en est un de facilitation plutôt que de distribution d’information. L’enseignant(e) résiste à la tentation de dire aux étudiant(e)s ce qui doit être fait. On permet plutôt à ceux-ci de construire de nouvelles significations à partir d’expériences virtuelles, par l’intermédiaire d’une approche soigneusement planifiée et arrimée au curriculum, au programme ou aux résultats d’apprentissage pédagogiques.

Le constructivisme maintient que l’apprentissage est un processus actif, social et fondamentalement constructif, en plus d’être cognitivement exigeant. De nouvelles informations et expériences sont liées aux connaissances préalables des étudiant(e)s, lesquelles sont réactivées, révisées et renforcées dans le processus d’apprentissage. En gardant ceci à l’esprit, il est important que les enseignant(e)s ne surchargent pas les capacités de traitement de l’information des apprenant(e)s.

Théorie de la charge cognitive

La théorie de la charge cognitive, élaborée par John Sweller (1988), est fondée sur l’hypothèse que lorsqu’il y a surcharge de stimuli, les apprenant(e)s ont une mémoire de travail limitée. De ce fait, elles/ils sont donc incapables d’absorber ou de retenir de nouvelles connaissances, en plus de voir leur capacité de résolution de problème réduite. Il importe de se rappeler que la mémoire de travail a une capacité limitée. Les enseignant(e)s devraient donc éviter de faire appel à des activités qui mènent à une surcharge sans contribuer directement à l’apprentissage voulu. Cela signifie qu’il est important de tenir compte des attentes, de la quantité de nouvelles informations en présence et de la façon dont celles-ci sont présentées au moment de concevoir des expériences de simulation virtuelle.

Apprentissage cognitif social

 Une autre théorie, qui cadre avec le constructivisme et se révèle pertinente dans le contexte de la simulation virtuelle, est la théorie d’apprentissage cognitif social d’Albert Bandura (1977). Selon Bandura, une grande partie de la vie d’une personne est ancrée dans ses expériences sociales; en observant et en imitant les comportements d’autrui pendant ces expériences, les apprenant(e)s acquièrent connaissances et compétences. Bandura note que quatre conditions doivent être remplies pour que l’apprentissage puisse se faire par modélisation et observation. Il s’agit de : l’attention (c.-à-d. porter attention), la rétention (consigner en mémoire l’information/le comportement acquis), la reproduction (recréer) et la motivation (pour imiter le comportement observé). L’apprentissage cognitif social est important dans la mise en œuvre et le débreffage d’une simulation virtuelle, puisque la majorité de l’apprentissage qu’on en retire découle de la modélisation et de l’observation, autant dans le cadre de la simulation comme telle que par l’intermédiaire d’interactions avec la personne facilitatrice et avec les pairs, pendant et après l’activité.

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