Chapitre 2 – Résumer des textes narratifs
- 1. Introduction
- 2. Caractérisation textuelle du roman et du texte narratif
- 3. Différents types de résumés de textes narratifs
- 4. Quelques caractéristiques linguistiques et stylistiques des résumés de textes narratifs
- 5. Applications rédactionnelles et exercices à partir de deux extraits de romans
- Analyser le fonctionnement narratif d’un roman d’aventures
- Identifier les fonctions des résumés de textes narratifs
- Décrire la construction du résumé d’un texte narratif selon sa fonction
- Appliquer des structures syntaxiques aidant à résumer
- Faire des choix stylistiques appropriés au type de résumé recherché
- Produire des résumés de textes narratifs répondant à des critères donnés
1. Introduction
Dans le chapitre 1, il a été établi qu’un résumé est fonction de sa finalité : pour qui et pourquoi l’écrit-on ? Dans ce deuxième chapitre, nous travaillerons le résumé de textes narratifs en prenant comme matériau de départ des chapitres de romans d’aventures. Nous analyserons des résumés de textes narratifs ainsi que des chapitres de romans avant de proposer des tâches de résumés.
2. Caractérisation textuelle du roman et du texte narratif
2.1 Le genre « roman » : petits rappels
On peut définir le genre « roman » (novel) par les traits suivants. C’est un texte :
- littéraire
- narratif (un récit)
- de fiction /fictionnel (tous les textes narratifs ne sont pas des fictions)
- d’une certaine longueur (plus long que la nouvelle, ou short story en anglais)
- ancré dans une culture, une école littéraire
- ancré dans un sous-genre (même si certains romans sont « inclassables » : roman historique, roman d’amour, roman policier, thriller psychologique, roman d’aventures…
Le roman d’aventures est un genre regroupant divers types de récits où le héros, souvent masculin, vit des aventures jonchées de péripéties qui le mettent régulièrement en danger. Le réalisme des situations y est délaissé au profit d’une trame remplie d’intrigues et de suspense. À la fin, il convient que la morale soit sauve et que le bien l’emporte sur le mal. Dans les littératures francophone et anglophone, ce genre littéraire a connu ses heures de gloire à la fin du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle; on pense notamment à des auteurs comme Jules Verne ou Joseph Conrad, ou encore Alexandre Dumas plus tôt au XIXe siècle. Le roman d’aventures a donné naissance à des sous-genres comme le roman policier, avec de nouveaux héros populaires parmi lesquels les célèbres Hercule Poirot d’Agatha Christie, Sherlock Holmes de Conan Doyle et Arsène Lupin de Maurice Leblanc.
2.2 Le schéma narratif au service du résumé d’un texte narratif
Comme narration fictionnelle, le roman est codifié dans sa structure. Dans les romans grand public, ce sont généralement les péripéties qui sont le moteur de l’intérêt du lecteur (s’il ne se passe rien, l’intérêt tombera pour la majorité des lecteurs). Durant vos études secondaires, vous avez d’ailleurs sans doute étudié le « schéma narratif » classique :
- Situation initiale
- Élément perturbateur
- Péripéties
- Dénouement ou élément de résolution
- Situation finale
Ce schéma aide à décoder le texte, à prévoir la suite du récit. Il correspond au script attendu : à partir d’une situation initiale, quelque chose survient qui entraîne une série d’événements et de rebondissements qui trouvent leur résolution, ce qui amène à la fin du roman.
On peut s’appuyer sur ce schéma pour construire un résumé. Prenons Roméo et Juliette, de Shakespeare, que vous avez sans doute étudié au niveau secondaire :
- Situation initiale : Deux grandes familles de Vérone, les Capulet et les Montaigu, s’opposent dans une rivalité féroce.
- Élément perturbateur : Roméo (un Montaigu) tombe amoureux de Juliette (une Capulet), ce qui déclenchera toute une série de péripéties.
- Péripéties : Ils se marient secrètement, ce qui provoquera un enchaînement d’événements, qui culmineront avec la pseudo-mort de Juliette.
- Dénouement ou élément de résolution : Ce voyant, Roméo se tue. Juliette, à son réveil, voit Roméo mort et, patatras !, se tue aussi.
- Situation finale : Les deux familles se réconcilient.
Ce découpage en cinq étapes résume l’ensemble de la trame narrative, mais ne donne pas particulièrement envie de lire Roméo et Juliette. Le résumé est strictement utilitaire (on en trouvera sur Wikipédia une version plus longue, qui permet de connaître l’œuvre sans l’avoir lue ou vue, comme pièce ou en film dérivé). Si l’on résume pour « faire mousser l’intérêt » – pour donner l’envie d’aller voir la pièce, par exemple – on emploiera une langue plus dramatique, un vocabulaire plus riche, plus emphatique, un ton plus interactif, et on n’insistera pas sur le dénouement (qui, de surcroît, dans ce cas-ci, est connu de tous).
3. Différents types de résumés de textes narratifs
Comme nous voulons travailler l’expression d’un déroulement d’actions, nous nous concentrerons sur les romans d’aventures , forts en péripéties et rebondissements. Le but est de vous aider à acquérir des savoir-faire rédactionnels essentiels pour mettre en récit un enchaînement d’actions : de bonnes reprises, de bons marqueurs chronologiques et une utilisation judicieuse du passé composé pour marquer l’accompli, ainsi que du plus-que-parfait pour marquer l’antériorité par rapport à un fait passé.
3.1 Le résumé promotionnel
Prenons le cas du best-seller français L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA. Sur le site de l’éditeur original, Le Dilettante, on trouve le résumé suivant, qui, manifestement, vise à donner envie de lire le livre :
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Le résumé ci-dessus rend compte de toutes les étapes du schéma narratif ou presque :
- Situation initiale: Un fakir hindou débarque à l’aéroport Roissy à Paris pour aller acheter un lit à clous à IKEA.
- Élément perturbateur : Il se rend à IKEA en taxi, mais arnaque le chauffeur.
- Péripéties : Il rencontre une jolie femme, Marie (qu’il arnaque aussi un peu), et passe la nuit dans le magasin parce qu’il n’a pas d’argent pour aller ailleurs. Quand des employés surviennent, il se cache dans une armoire… L’armoire part pour l’Angleterre et Ajatashatru Lavash Patel commence ainsi un tour d’Europe, avec une pointe en Afrique, durant lequel il connaît une série d’aventures plus rocambolesques les unes que les autres.
- Dénouement ou élément de résolution : De retour en France, il retrouve Marie… et le chauffeur de taxi.
- Situation finale : Il se marie avec Marie.
Si le « résumé » de l’éditeur rend bien compte de toutes les étapes du schéma narratif, son but est évidemment de susciter un plaisir de lecture par le recours à des effets de style reposant surtout sur la cocasserie, à commencer par cet « hindou de gris vêtu, aux oreilles forées d’anneaux et considérablement moustachu », formulation qui peut notamment évoquer le grand méchant loup (aux grandes oreilles et bien velu) de plusieurs contes.
Au-dessus de ce résumé, la maison d’édition Le Dilettante présente le roman d’une façon plus analytique, mais qui résume aussi :
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On trouve dans ces quelques lignes le périple en Europe et en Afrique, les aventures, l’histoire d’amour, le ton du récit et le message que l’auteur veut véhiculer. Un résumé « extrême » donc, auquel se combine un commentaire évaluatif. C’est le genre de texte qu’on lit souvent sur la « quatrième de couverture » (l’arrière du livre), où l’on présente le propos de l’ouvrage ou encore des commentaires de critiques littéraires. Les présentations de films, dans des programmes, prennent aussi cette forme très succincte avec ou sans commentaire évaluatif.
3.2 Le résumé d’étape
Un résumé narratif peut ne couvrir qu’une partie du récit. Dans les histoires sérialisées, on résume souvent l’épisode précédent au début de l’épisode qu’on aborde. Cette forme était courante dans les romans en feuilletons (ou « romans-feuilletons ») du XIXe siècle, qui étaient publiés dans les journaux; en anglais, on pensera à Dickens; en français, à Alexandre Dumas, à Honoré de Balzac, à Eugène Sue (moins connu aujourd’hui) et aux célèbres aventures de Rocambole, le personnage haut en couleur des Drames de Paris de Ponson du Terrail, qu’on connaît surtout maintenant par l’adjectif « rocambolesque » (adjectif d’ailleurs souvent utilisé pour décrire L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA). Le résumé d’un épisode précédent est également courant dans les séries télévisées et les webséries.
On retrouve aussi des résumés de l’épisode précédent ou encore du chapitre à venir en tête de chapitre dans des œuvres diverses. Si vous avez lu Candide de Voltaire ou Gulliver’s Travels de Jonathan Swift, vous vous souviendrez peut-être d’y avoir vu des résumés en tête de chapitre :
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http://www.gutenberg.org/ebooks/17157?msg=welcome_stranger#CHAPTER_I |
Les romans-feuilletons recouraient aussi le plus souvent à ces résumés en tête de chapitre (ou feuilleton). Voici par exemple un résumé d’un chapitre du Fantôme de l’opéra, de Gaston Leroux :
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Dans ces trois cas (Candide, Gulliver’s Travels, Le fantôme de l’opéra), le résumé présente le chapitre qui commence.
Dans d’autres cas, par exemple dans les petits romans du magazine pour enfants J’aime lire, c’est le chapitre précédent qui est résumé afin de permettre à l’enfant de « fractionner sa lecture s’il le souhaite[1] ». Ainsi, en tête du chapitre 2 du roman Sur la trace du blaireau perdu de Céline Claire, trouve-t-on le résumé suivant du premier chapitre :
Comme on le voit, on peut résumer un texte narratif ou un extrait de texte narratif de bien des façons selon la finalité du résumé. Voyons maintenant quelques caractéristiques linguistiques et stylistiques essentielles du résumé du texte narratif.
4. Quelques caractéristiques linguistiques et stylistiques des résumés de textes narratifs
4.1 Le temps des verbes
Le temps le plus communément employé pour résumer une narration est le présent narratif. Pourquoi ? Parce que le résumé n’est pas la narration même. D’où la difficulté à rédiger le résumé au passé simple, qui est un temps du récit, un temps qui distancie[2]. Or, le résumé d’un texte narratif fonctionne comme un dialogue direct avec le lecteur. Même le passé composé est difficile : on ne raconte pas quelque chose qui est arrivé, on rend compte d’une histoire fictive, comme si on y était; le présent narratif ou présent historique crée cet effet. Bien évidemment, on aura tout de même besoin du passé composé (et parfois du plus-que-parfait) pour relater des faits antérieurs à ceux qui construisent la chaîne narrative de base du résumé.
C’est bien le présent qui est utilisé dans le résumé long de L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA :
… débarque un jour à Roissy, … s’y installe… nos héros sont mis en garde à vue (présent passif) … à qui il échappe … il joue une nouvelle fois la fille de l’air…
Mais, si on veut rappeler des faits et des situations antérieurs aux événements qu’on est en train de résumer, on utilisera le passé composé :
Lavash Patel débarque à Roissy pour acheter un matelas à clous. Il a quitté l’Inde la veille avec pour seul pécule un faux billet de 100 euros.
On peut aussi utiliser le passé composé simplement pour marquer l’aspect résultatif d’une action par rapport aux autres dans une séquence :
Lavash Patel s’interroge. Lui, un homme bon ? Il s’est plutôt toujours vu comme un charlatan !
Lavash Patel entre dans le magasin, trouve le rayon des lits, choisit le modèle et le commande. Il a accompli sa mission. Il peut maintenant se reposer jusqu’au lendemain.
Pour marquer l’antériorité par rapport à un moment dont on parle au passé composé, on utilisera le plus-que-parfait :
Lavash Patel arrive à Paris un peu fatigué. Il a pris l’avion la veille et comme il n’avait jamais pris l’avion avant, il n’a pas fermé l’œil de la nuit.
Ou encore pour marquer une antériorité lointaine par rapport au moment du récit :
Lavash Patel se remémore son enfance : sa rencontre avec un pédophile qui l’avait sodomisé, mais aussi la tendresse infinie de sa mère adoptive.
Le plus-que-parfait s’utilise aussi pour marquer l’aspect résultatif dans le passé.
Il était heureux. Il avait trouvé l’âme sœur.
4.2 Le style
Comme nous l’avons dit plus haut, le résumé d’un texte narratif écrit vise à donner aux lecteurs potentiels l’envie de lire l’ouvrage : il doit être expressif et susciter des représentations quasi cinématographiques des personnages et du cadre de l’action; sa visée est publicitaire. Lorsque le résumé porte seulement sur une partie du roman, un chapitre par exemple, la langue peut être plus sobre : le but premier est alors d’aider le lecteur à se remémorer ce qui précède (ou à sauter des parties du récit); cela n’empêche cependant pas de chercher à reconstruire l’atmosphère, à reproduire le ton, ou l’effet de suspense (s’il y en a).
Vous trouverez ci-dessous deux parcours d’applications rédactionnelles et d’exercices. Le premier porte sur les trois premiers chapitres de L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA. Le second sur l’un des romans de la célèbre série des Arsène Lupin : Arsène Lupin contre Herlock Sholmès : La dame blonde.
5. Applications rédactionnelles et exercices à partir de deux extraits de romans
5.1 Autour de la syntaxe dans L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA
Pour bien résumer, il faut faire des phrases qui condensent l’information, ce qui passe notamment par une syntaxe dense, autant dans la partie thématique (the topic) de la phrase, c’est-à-dire ce qui est en début de phrase : circonstants en tête de phrase et sujet, que dans la partie rhématique (the comment), c’est-à-dire le verbe et ses compléments ainsi que les circonstants placés en fin de phrase.
5.2 Autour du vocabulaire dans L’extraordinaire voyage du fakir…
a) Les synonymes
Savoir choisir le mot qui convient le mieux parmi une série de mots de sens proches est au coeur de toute écriture. Parmi les outils les plus efficaces pour comprendre les nuances de sens entre synonymes et mots de sens proches, Antidote figure en très bonne place, en raison, notamment, de la convivialité de l’interface de son sous-dictionnaire des synonymes. Sans doute d’ailleurs, l’utilisez-vous déjà, la plupart des universités étant abonnées à Antidote. Les deux exercices qui suivent vous amèneront à travailler systématiquement avec Antidote pour explorer des champs synonymiques autour de thèmes clés de L’extraodinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA.
Exercice no 3
Explorez les synonymes des mots voyage et aventure dans Antidote,
puis faites l’exercice autocorrigé que vous trouverez ici.
Exercice no 4
Explorez les synonymes du mot bizarre, dans Antidote,
puis faites l’exercice autocorrigé que vous trouverez ici.
b) Le genre des noms
Apprendre des noms en français, c’est les apprendre avec leur genre grammatical : masculin ou féminin ! Lisez le premier chapitre de L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA, puis faites l’exercice suivant pour vérifier si vous avez la mémoire du genre grammatical.
dans le chapitre 1 de L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea
(extrait sur le site du Livre de poche)
Cet exercice vise à vous entraîner à mobiliser une petite partie de votre attention pour observer le genre (et le retenir). Il est conçu de façon à vous permettre de le faire rapidement : la liste des noms suit le chapitre 1, de la page 13 à la page 16. Dans certains cas, le genre des noms est donné dans le texte (ex. : son costume, sa cravate) et parfois non (ex. : à mi-voix ne dit pas si voix est un nom masculin ou féminin – et on dit bien un choix, mais une noix).
Avec ou sans l’aide du livre, vous devriez trouver la majorité des réponses. À la deuxième tentative, vous devriez obtenir 30 sur 30.
Ajoutez « un » ou « une » devant les noms.
5.3 Résumé guidé du début de L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA
(extrait sur le site du Livre de poche)
L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA est un roman de Romain Puértolas, paru en 2013. Grand succès de librairie en France, le livre a été traduit dans plusieurs langues; un film en a aussi été tiré.L’écriture est alerte et un rebondissement[3] n’attend pas l’autre. Quoi de mieux pour un exercice de résumé d’un texte narratif? Quelques exercices accompagnent la tâche de résumé proprement dite.
- Vous trouverez sur le site du Livre de poche[4] les trois premiers mini-chapitres de L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA :
Lisez ces trois mini-chapitres en pensant aux étapes du schéma narratif. Ensemble, ils présentent la situation initiale et l’élément déclencheur...
- Élaborez mentalement un résumé et racontez oralement le début du récit à quelques autres étudiants de votre cours. En écoutant les résumés des autres, relevez les différences d’un résumé à l’autre :
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- Qu’est-ce qui est dit, qu’est-ce qui n’est pas dit ?
- Comment les phrases s’enchaînent-elles ?
- Emploie-t-on beaucoup de compléments circonstanciels pour exprimer les circonstances[5] ?
- La phrase qui clôt le petit résumé a-t-elle du punch ? Ouvre-t-elle sur la suite ?..
Pour bien rendre compte de la situation initiale et de l’élément déclencheur, pensez à camper le décor (le lieu), les personnages et l’arnaque en termes vivants : qu’est-ce qui arrive à qui et pourquoi ? Ouvrez sur les péripéties à venir, comme le fait la fin du chapitre 3.…
- Rédigez un résumé de 150 à 200 mots des trois premiers chapitres de L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA. Imaginez que vous écrivez votre résumé pour un ami francophone qui n’aurait pas encore lu le livre.
Faites un bon usage de la subordonnée relative et de l’apposition, notamment pour décrire les personnages. Soignez la progression thématique: n’utilisez pas toujours « le fakir » ou « il » en sujet; mettez des compléments circonstanciels en tête de phrase.
…
5.4 Résumés guidés de séquences de Arsène Lupin contre Herlock Sholmès : La dame blonde
(Wikisource, la bibliothèque libre)
Arsène Lupin, c’est le célèbre personnage de gentleman-cambrioleur d’une série de romans du début du XXe siècle. Publiés au départ en feuilleton dans la revue encyclopédique Je sais tout, les romans de Maurice Leblanc mettant en scène Arsène Lupin ont connu une telle postérité qu’on ne compte plus les œuvres qui en sont dérivées : films, séries télévisées, chansons, bandes dessinées, mangas, jeux…[6]Arsène Lupin contre Herlock Sholmès rassemble trois récits. Nous travaillerons ici le premier chapitre du premier récit, La dame blonde. Si la société dépeinte est évidemment bien différente du monde que vous connaissez, vous verrez en lisant le premier chapitre que la langue n’est pas particulièrement vieillotte; en fait, le texte se lit très facilement. Vous verrez aussi que les rebondissements[7] ne manquent pas.a) Lecture guidée du premier chapitre
- Faites une première lecture au complet du chapitre 1, « Le numéro 514-série 23 » de La dame blonde. Certains mots et éléments culturels sont expliqués.
- Vocabulaire. Cherchez dans Antidote (ou le Petit Robert) cinq synonymes du verbe voler (to steal) que vous pourriez réutiliser dans vos résumés. Faites une phrase pour chacun.
b) Résumés de la première séquence du premier chapitre
- La première séquence du chapitre, qui se termine sur l’annonce de l’enlèvement de Suzanne Gerbois, a été découpée en 12 étapes dans un tableau MS Word (ici
). Résumez l’essentiel de chaque étape en 1-3 phrases courtes et expressives, en gardant l’intensité dramatique. Des exemples sont donnés pour les premières étapes. - En vous aidant de vos mini-résumés pour chaque étape de la séquence, composez un résumé global d’environ 200 mots. N’hésitez pas à remanier abondamment pour que le résumé coule bien. Comme dans le résumé du début de L’extraordinaire voyage du fakir…, faites un bon usage de la subordonnée relative et de l’apposition, notamment pour décrire les personnages. Soignez la progression thématique en variant les sujets et en mettant des compléments circonstanciels en tête de phrase.
- Produisez un second résumé plus objectif, moins dramatique (n’utilisez pas un ton exclamatif). Faites des phrases plus complexes, plus analytiques.
c) Résumés de la deuxième séquence du premier chapitre
Produisez deux résumés d’environ 200 mots de la deuxième séquence du chapitre : dans le premier, vous jouerez des effets dramatiques (exclamations, modalisations émotives fortes…); dans le second, vous utiliserez un ton plus sobre, plus neutre.
- J’aime lire, https://pages.bayard-editions.com/feuilletages/jaime-lire/ ↵
- Les deux verbes du résumé du chapitre 3 de Candide présenté ci-dessus sont au passé simple, mais c'est un texte du XVIIIe siècle : autres temps, autres mœurs linguistiques; le résumé fonctionne en quelque sorte comme le récit même en version courte. Les résumés des chapitres des deux autres œuvres (Les voyages de Gulliver et Le fantôme de l'opéra) recourent au passé simple pour marquer l'antériorité par rapport au présent des verbes rendant compte des actions et événements relatés dans le chapitre; de nos jours, on utilise plutôt le passé composé pour marquer l'antériorité par rapport au présent. ↵
- Développement nouveau et surprenant dans une histoire. ↵
- Le site du Livre de poche permet d’enregistrer et d’imprimer l’extrait. ↵
- Quand un complément circonstanciel est déplaçable dans la phrase, en particulier pour aller en tête de phrase, certaines grammaires parlent plutôt de « complément de phrase ». Exemples : Il est parti pour l’aéroport (pour l’aéroport = complément circonstanciel lié au verbe). / À l’aéroport, il y avait une grève des bagagistes, si bien que son vol a été annulé (À l’aéroport = complément de toute la proposition et non uniquement du verbe; on peut donc parler de complément de phrase). ↵
- La page « Arsène Lupin » de Wikipédia montre l’étendue de la postérité de l’œuvre. ↵
- Développement nouveau et surprenant dans une histoire. ↵