Module 2: Genre et sexualité

Hommes juifs et hommes ordinaires

Photo de gauche : Juif polonais âgé, grimaçant, portant le brassard de l'étoile juive, se faisant raser la barbe de force par une personne invisible en 1939-41. Photo du milieu : Juif polonais, regardant vers le bas, se faisant raser la barbe de force par un officier de police allemand dans le ghetto de Zawiercie 1940-43. Photo de droite : Un jeune homme polonais, le visage sans expression, se fait raser de force la barbe par un autre Juif, sous le regard souriant de paysans polonais.

Photo de gauche :  Juif religieux à Hrubieszow se faisant raser la barbe de force, Lublin, Pologne, 1939-41, photographe inconnu. Numéro de photo: 06213, Musée des États-Unis du mémorial de l’Holocauste, avec l’autorisation de Raphael Aronson.​

Photo du milieu :  Un policier allemand rase la barbe d’un homme juif dans le ghetto de Zawiercie, Pologne, 1940-43, photographe inconnu. Numéro de photo : 48593, Musée des États-Unis du mémorial de l’Holocauste, avec l’autorisation de Benjamin (Miedzyrzecki) Meed.​

Photo de droite :  Un homme juif est forcé de couper la barbe d’un autre homme juif sous le regard des paysans polonais, Lodz, Pologne, 1939-40, photographe inconnu. Numéro de photo : 09019, Musée des États-Unis du mémorial de l’Holocauste, avec l’autorisation de Frank Morgens (Mieczyslaw Morgenstern).​


Sur ces photos, des hommes juifs se font humilier par d’autres hommes en se faisant raser la barbe de force. Les hommes juifs portaient traditionnellement la barbe pour des raisons religieuses et culturelles, et le fait de leur raser la barbe de force constitue une atteinte à leur masculinité ainsi qu’à leur identité et à leurs pratiques religieuses et culturelles. En parcourant cette documentation, réfléchissez à la manière dont la masculinité et l’identité masculine fonctionnent de façon semblable et différente pour les victimes juives et les auteurs et spectateurs non juifs.

Une remarque sur le genre et les hommes : lorsque nous parlons de genre, nous avons souvent tendance à nous concentrer sur les expériences des femmes, car les récits historiques excluent trop souvent les femmes de leurs récits. Alors que les expériences masculines sont souvent considérées comme normatives, nous devons également être attentifs à la manière dont le genre fonctionne dans ces histoires. Les attentes en matière de masculinité, ainsi que les normes de genre masculines, ont fortement façonné les expériences et les comportements des hommes.


Histoire orale: Tom Deri

Né en 1936, Tom Deri, un survivant juif de l’Holocauste, était un petit enfant pendant la guerre. Lui et plusieurs membres de sa famille élargie ont survécu à la guerre en se cachant à Budapest. En tant qu’homme en âge de travailler, le père de Tom a été enrôlé dans le travail forcé avant que la famille ne réalise la nécessité de se cacher. Les femmes, les enfants et les hommes âgés qui étaient trop vieux pour être enrôlés ont survécu à la guerre dans la clandestinité et ailleurs. Tom Deri décrit comment, après la guerre, il y a eu une génération manquante d’hommes qui ne sont jamais revenus. Dans ce clip, Tom Deri parle des expériences de son père pendant la guerre. Il décrit comment les hommes juifs étaient enrôlés comme travailleurs et raconte comment son père a survécu dans les mines de cuivre en travaillant comme domestique pour les officiers allemands qui dirigeaient le camp.


Histoire orale: Tom Deri

Dans ce deuxième clip, Tom Deri explique la façon dont sa famille a survécu dans la clandestinité.


Carte interactive

Pour en apprendre davantage sur la vie de Tom Deri, appuyez sur le bouton de menu en haut à gauche et cliquez sur les différentes icônes.
Cette carte interactive a été créée par Nicola Woodhead, candidate au doctorat en histoire à l’Institut Parkes de l’Université de Southampton, au Royaume-Uni.


Histoire orale: Solomon Perel

 

Dans cet entretien d’histoire orale réalisé en France, le survivant Solomon Perel décrit comment les hommes et les garçons juifs risquaient toujours d’être découverts si on leur ordonnait de s’exposer et de prouver qu’ils n’étaient pas circoncis et donc pas juifs. En plus de cet exemple clé, quelles autres dimensions genrées entendez-vous dans son récit ?

Vidéo: Solomon Perel (France 2)


Des hommes ordinaires

Un groupe de membres du bataillon de police 101 fêtant Noël.
Des membres du 101e bataillon de police célèbrent Noël dans leur caserne. 25 décembre 1940, Lodz, Pologne. #47434. Musée du mémorial de l’Holocauste des États-Unis.

Apprenez-en davantage sur le 101e bataillon de police dans ce chapitre de Ordinary Men. Christopher Browning évoque le massacre de Józefów, où des femmes, des enfants et des personnes fragiles et faibles ont été emmenés dans la forêt et exécutés par des hommes du 101e bataillon de la police de réserve.

Des hommes ordinaires : le 101e bataillon de réserve et la Solution finale en Pologne


Questions de réflexion

  1. Tom Deri a appris de son père les expériences qu’il a vécues pendant la guerre, et aussi du commandant qui a permis à son père de s’échapper. Pourquoi pensez-vous que le père de Tom n’a pas partagé l’histoire des œufs avec son fils?
  2. Chacune des sources de cette section se concentre sur les hommes et leurs comportements ainsi que sur leurs expériences genrées. Quels éléments ou dimensions genrés communs voyez-vous dans les récits des survivants et dans la description que fait Browning des agresseurs?
  3. Les hommes de cette section sont tous des « hommes ordinaires ». Comment le fait de considérer les auteurs et les victimes de sexe masculin comme ordinaires remet-il en question votre propre compréhension de l’Holocauste?

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