Module 3: Religion et Culture

L’observance religieuse comme résistance

La carte postale mesure 4 x 6 pouces (10 cm x 15 cm). Une vigne et une colombe sont visibles sur une branche d'olivier, tous deux symboles de paix. Avrum Feigenbaum, son frère Mordechai et sa femme Minka ont pris de grands risques en posant pour cette photo.
La carte de Rosh Hashanah des Feigenbaum dans le ghetto de Lodz, en Pologne.

L’observance religieuse a été l’une des façons dont certains Juifs ont défié leurs persécuteurs. Alors que les nazis et d’autres tentaient de détruire la vie juive en Europe, tant au sens propre qu’au sens religieux et culturel, certains pouvaient augmenter ou maintenir leur religiosité comme moyen de protéger leur identité et de montrer leur fierté. L’observance religieuse aurait sans aucun doute gardé vivante la détermination de nombreux Juifs, car la pratique et l’observation des coutumes et des fêtes juives leur étaient familières et avaient le potentiel de promouvoir la résilience et l’unité de la communauté. Vous trouverez ci-dessous quelques exemples de la manière dont l’observance religieuse a servi de signe de résistance et de force.


Truda Rosenberg

Kol Nidre

Comme la Torah accorde une grande importance au respect des promesses et des vœux, Kol Nidre est une prière qui annule les vœux et nous libère des obligations que nous n’avions pas l’intention d’accepter ou que nous avons acceptées sous pression. Kol Nidre est chanté à Yom Kippour pour inaugurer le jour des propitiations, au cours duquel nous confessons nos péchés et demandons pardon à Dieu, qui nous purifie de nos fautes.

Truda Rosenberg raconte comment elle s’est échappée d’un wagon à bestiaux en route pour le camp de concentration de Belzec. En septembre 1942, Truda et deux de ses tantes ont été rassemblées dans la cour d’une école de Lvov, où elles ont été embarquées dans une marche de la mort, puis dans un wagon à bestiaux à destination du camp de concentration de Belzec, où la plupart des membres de sa famille ont été tués. Truda a réussi à sauter par la fenêtre du wagon à bestiaux. Juste avant qu’elle ne saute, l’une de ses tantes a commencé à chanter Kol Nidre dans l’éventualité où Truda serait incapable de vivre en tant que juive, afin que ses défauts lui soient pardonnés.


Histoire orale: Cantor Moshe Kraus

Le cantor Moshe Kraus décrit son expérience pendant l’Holocauste. Il est né à Uzhorod, en Tchécoslovaquie, et avait un don pour le chant. Il a été témoin de la tristement célèbre Nuit de cristal et a finalement été déporté dans le camp de travail de Bor en Serbie. C’est son don pour le chant qui, selon lui, lui a sauvé la vie après son transfert au camp de concentration de Bergen-Belsen. Dans ce clip, nous entendons comment le cantor Moshe Kraus a survécu à Bergen Belsen. Peu après son arrivée dans le camp, il a entendu des compagnons de détention chanter des chansons juives (yiddish) dans les casernes. En tant que cantor, Moshe Kraus était un chanteur qualifié qui s’était produit devant un large public dans toute l’Europe. Sans leur dire qui il était, il a décidé de chanter des « chansons joyeuses » aux prisonniers pour leur remonter le moral. Le commandant du camp, le Hauptsturmführer Josef Kraemer, l’a entendu. Peu après, le Cantor Kraus a été emmené du camp à la maison du commandant, située à une certaine distance. Le Cantor Kraus décrit comment le commandant a exigé qu’il chante pour lui. Kraemer a été si impressionné que Kraus a reçu l’ordre de venir chaque dimanche pour se donner en spectacle chez lui. Au cours des 11 mois suivants, le Cantor Kraus est revenu chaque dimanche pour chanter. Il a chanté et a survécu.


Extrait des mémoires du Cantor Kraus

Dans cet extrait de ses mémoires, le Cantor Kraus raconte les événements de l’erev Rosh Hachana dans les baraquements hollandais de Bergen-Belsen. Cette nuit-là, 1 400 garçons juifs hongrois célébraient Roch Hachana. Le cantor Kraus s’est rendu avec un rabbin à la caserne, a soufflé dans le shofar et a chanté pour les garçons, qui se sont joints à lui et ont commencé à danser. Le lendemain, les garçons ont chanté en marchant vers le train qui les emmenait vers la mort.

La vie de Moshele Der Zinger: Comment le chant m’a sauvé la vie


Histoire orale: Saul Reichert

Dans cette vidéo, Saul Reichert raconte les services de Rosh Hachana et de Yom Kippour à Birkenau et comment ces célébrations l’ont aidé à traverser la guerre. Il explique comment les prisonniers avaient trouvé un shofar, des talisim et un cantor pour diriger les services. Pendant les offices, des personnes veillaient à ce que les gardes nazis ne les surprennent pas en train de célébrer des offices religieux.


Histoire orale: Joseph Cooper

Dans cette vidéo, Joseph Cooper raconte comment il a donné un service de Kol Nidre pendant le Yom Kippour dans le camp de concentration de Sosnowiec. À l’aide d’un livre de prières qu’un autre prisonnier avait trouvé dans les vêtements de prisonniers arrivés d’Auschwitz, il a dirigé le service pour les autres prisonniers.


Histoire orale: Esther Jungreis

Dans cette vidéo, Esther Jungreis parle de l’échange de cigarettes contre un shofar dans le camp hongrois de Bergen-Belsen. Elle explique comment les hommes du camp s’arrêtaient de travailler lorsqu’ils entendaient le son du shofar et commençaient à réciter la bénédiction.


Ghetto de Varsovie: le soulèvement et la Pâque juive

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