Module 2: Genre et sexualité
Le sexe et la sexualité: L’idéologie nazie
L’une des dynamiques fascinantes du sexe et de la sexualité est la façon dont, comme l’affirme le théoricien de la culture Michel Foucault, lorsque nous étudions le sexe et la sexualité historiquement, nous constatons que, comme dans toutes les expressions des relations de pouvoir, le pouvoir opère dans plusieurs directions – ainsi, il y a une libéralisation et une promotion du sexe en même temps qu’une répression sexuelle intense. Comme l’historienne Dagmar Herzog l’a si bien démontré, c’est tout à fait le cas dans le contexte de l’Allemagne nazie.
Le problème, comme elle le souligne, est que « tous les aspects hideux de la politique sexuelle nazie et des autres politiques n’étaient pas ancrés dans une attitude antisexuelle plus large, comme tant de chercheurs l’ont supposé, mais coexistaient plutôt avec des injonctions et des encouragements (aussi conventionnels et conformes soient-ils) à la majorité des Allemands à rechercher et à éprouver du plaisir sexuel ».
Dagmar Herzog, “Hubris and Hypocrisy, Incitement and Disavowal: Sexuality and German Fascism” [« “Hubris et hypocrisie, incitation et désaveu : Sexualité et fascisme allemand »] Journal of the history of sexuality 11, no. 1/2 (2002); 13.
La sexualité et le fascisme allemand
Cette présentation vise à vous donner des outils pour réfléchir au sexe et à la sexualité pendant l’Holocauste en examinant les façons dont les nazis et leurs partisans ont utilisé le sexe, la sexualité et le genre pour persuader et persécuter. Comment les lois, les politiques et la propagande nazies ont-elles utilisé le sexe (et bien sûr le genre) pour travailler ensemble de manière stratégique afin de déshumaniser, d’altérer et de cibler les Juifs dans des contextes sociaux, culturels, politiques et juridiques ?
L’idéologie raciale et le genre dans le droit
Histoire orale: Fritz Gluckstein
Dans cette interview d’histoire orale, Fritz Gluckstein réfléchit aux lois raciales de Nuremberg. Il montre à quel point il est compliqué de penser à l’identité juive et à l’Holocauste. Selon les lois de Nuremberg, Fritz Gluckstein était un Geltungsjude, l’enfant d’un mariage mixte entre une personne aryenne et une personne juive. Selon la loi juive, il n’était pas juif parce que sa mère ne l’était pas. Contrairement à de nombreux Mischlinge qui ne savaient peut-être même pas qu’ils avaient un héritage juif, il a été élevé comme un Juif et s’est identifié comme tel.
Questions de réflexion :
- Comment l’antisémitisme a-t-il été utilisé pour promouvoir l’idéologie sexuelle nazie? Qui, à part les nazis eux-mêmes, a bénéficié de ce lien?
- Selon vous, quel a été le facteur le plus important dans l’évolution des études de l’Holocauste sur le sexe et la sexualité?
Anna Hájková: conférencière invitée
Dre Anna Hájková présente une introduction à la sexualité et à l’Holocauste, et se concentre particulièrement sur les histoires stigmatisées. Sa présentation nous aidera aussi à réfléchir aux questions de violence sexuelle ainsi qu’à la persécution des personnes LGBTQ+.
Dr Geoffrey Giles: conférencier invité
Dans cette première conférence, le Dr Geoffrey Giles décrit l’évolution de la recherche sur l’homosexualité et l’Holocauste. En écoutant la conférence du Dr. Giles, portez une attention particulière aux différents événements qui ont conduit aux changements dans ce domaine d’étude.