Module 5: Mémoire de l’Holocauste

La culture et l’Holocauste

Le disque vinyle de Shlomo Kaplan.
Un disque vinyle du chanteur Shlomo Kaplan, enregistré en 1974 en Israël, qui reprend des chansons populaires juives des ghettos pendant l’Holocauste.

Dans la dernière partie de ce module, nous réfléchirons à la manière dont l’Holocauste est devenu un sujet d’attention culturelle. Plus précisément, nous nous tournerons vers le cinéma et la musique pour comprendre la relation entre la culture et l’Holocauste.

 

Ce disque 33 tours a une pochette violette sur laquelle des notes de musiques sont dessinées derrière des fils barbelés.
Jouer clandestinement de la musique dans les ghettos, notamment de la musique traditionnelle juive, est une forme de résistance culturelle. Photo de Peter Berra.

La culture et la commémoration

Dans cette conférence, le Dr Tesler-Mabé explique l’évolution de la mémoire de l’Holocauste à travers des expressions culturelles, comme le cinéma et la musique, de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 1970. Après avoir écouté cette conférence, regardez le clip vidéo suivant et demandez-vous pourquoi la réalisatrice Naomi Jaye a décidé de tourner le film de 2013 en yiddish. Pour conclure, lisez davantage sur le ghetto de Terezin et réfléchissez à la manière dont la musique est devenue un moyen pour les survivants de l’Holocauste, comme le compositeur Hans Krása, de négocier leur expérience et de la partager avec d’autres.


L’épingle (Di Shpilke)

Une affiche du film représentant un homme et une femme allongés sur le dos.
: The Pin [L’épingle], réalisé par Naomi Jaye, (2013 ; Canada : Main Street Films, 982 Films, et al.), DVD.
« Aucun d’entre eux [les acteurs principaux] ne connaissait le yiddish au début du film, et à la fin, ils s’envoyaient des SMS en utilisant des mots yiddish. » –Naomi Jaye

https://youtube.com/watch?v=RuCZPAHOSKY

The Pin [L’épingle], réalisé par Naomi Jaye, (2013 ; Canada : Main Street Films, 982 Films, et al.), DVD.

La réalisatrice et cinéaste torontoise Naomi Jaye a choisi de faire traduire le scénario anglais du film en yiddish pour qu’il soit le plus authentique possible. Avec The Pin [L’épingle], Naomi Jaye a réalisé le premier long métrage en langue yiddish à être tourné au Canada.

Trouver des acteurs au Canada qui parlent couramment la langue et sont prêts à jouer dans un film comportant de la nudité s’est avéré plus difficile que prévu. Elle a lancé un appel à casting pour des acteurs parlant couramment au moins une langue d’Europe de l’Est. Elle a expliqué dans son interview au Times of Israel qu’elle « pensait qu’ils seraient capables de prononcer les mots en yiddish ». C’est ainsi que la danseuse et actrice lituanienne canadienne Milda Gecaite (Leah) a appris le yiddish, une langue qu’elle ne connaissait pas avant l’audition. Elle se souvient d’avoir passé la première audition en anglais et d’avoir eu l’impression qu’elle ne serait pas capable de jouer dans une langue étrangère pour la deuxième audition. Tout comme Jaye, la réalisatrice, Gecaite a été surprise par sa capacité à imiter les sons des mots du scénario afin que les dialogues soient clairs et compréhensibles. Tout comme Gecaite, l’acteur ukrainien canadien Grisha Pasternak (Jacob) a été surpris qu’on lui demande d’apprendre le yiddish pour son rôle dans un film canadien. Pour leur rôle, les deux acteurs ont suivi des mois de cours de langue.


Terezin

Cette aquarelle est réalisée dans des tons pastel et plusieurs individus sont représentés avec des outils revenant de travailler. –Musée de l’Holocauste de Montréal
L’aquarelle d’Edvard Neugebauer. Cette aquarelle représente l’entrée principale du ghetto de Theresienstadt, en République tchèque. Elle a été peinte par Edvard Neugebauer à Terezin (Theresienstadt) le 28 août 1943.

Les nazis ont demandé aux artistes juifs de réaliser des œuvres comme celle-ci pour montrer les « bonnes » conditions de vie dans le ghetto. Plusieurs d’entre eux ont profité de cet accès à du matériel artistique pour réaliser des œuvres clandestines dépeignant la réalité de leurs mauvaises conditions. Ce geste risquait d’être sévèrement puni et constituait donc une forme de résistance. –Musée de l’Holocauste de Montréal

Le ghetto de Theresienstadt a été créé dans la ville de Terezin, dans le Protectorat de Bohème et de Moravie, en novembre 1941. Il a existé pendant quatre ans jusqu’à sa liquidation en mai 1945 par les autorités nazies. Il a principalement servi de camp de transit et de travail à partir duquel les prisonniers juifs ont été déportés vers des camps de concentration en Europe de l’Est sous occupation nazie.

En janvier 1942, Neugebauer faisait partie des nombreux artistes juifs qui ont été déportés à Terezin. Créé pour camoufler à l’opinion publique le traitement subi dans les camps, Theresienstadt permettait à ses détenus de maintenir leurs activités culturelles dans le but de créer une propagande nazie officielle qui idéalisait les conditions de vie dans les ghettos juifs de l’Europe occupée par les nazis. Les artistes juifs des pays occupés et d’Allemagne qui avaient été déportés dans ce camp-ghetto étaient encouragés à participer à des concerts, des pièces de théâtre, des lectures de poèmes, etc. L’aquarelle ci-dessus a été réalisée par Edvard Neugebauer le 28 août 1943. Un an après l’achèvement de cette peinture, Neugebauer a été transféré de Terezin à Auschwitz le 28 septembre 1944, où il a finalement été tué.


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