Module 1: L’histoire orale

Écoutez les survivants

Ted Bolgar assis au bout d'une longue table avec une caméra et un microphone en vue.
Entretien avec Ted Bolgar. Photographe : Joyce Pillarella, 2018.

Dans cette section, nous allons réfléchir à la dynamique et aux défis particuliers que représente le fait d’écouter les survivants de l’Holocauste raconter leur vie. Les spécialistes de l’Holocauste, les historiens oraux et d’autres personnes qui ont passé des décennies à écouter et à contempler ces récits ont réfléchi aux difficultés d’entendre et de comprendre réellement ce que les survivants ont à nous dire, ainsi qu’aux questions éthiques et politiques qui contextualisent ce récit. Qu’il s’agisse du défi fondamental de transformer une expérience de vie en une « histoire » racontable ou des dangers de la mémoire publique à l’ère numérique, écouter les survivants exige un engagement profond et une appréciation des complexités de leurs souvenirs et de leurs interprétations.


Écouter les survivants : comment donner du sens aux récits de l’Holocauste?

Dans cette présentation, la Dre Anna Sheftel discute de ce que cela signifie d’écouter les histoires des survivants de l’Holocauste et du processus d’interprétation et de signification de leurs expériences.

 


Extrait d’Être sans destin

Le roman d’Imre Kertesz, Être sans destin raconte l’expérience de l’Holocauste vécue par un jeune adolescent hongrois, de sa capture à Budapest à son retour à Budapest, en passant par son séjour à Auschwitz et Buchenwald. Le roman est basé sur la propre expérience de Kertesz et s’attaque aux difficultés de représenter ce que signifie avoir survécu à ces camps. Kertesz se concentre sur la question du temps, comme dans le quotidien et la constance de l’expérience. Il insiste sur la façon dont le camp et la captivité à l’intérieur de celui-ci deviennent la vie ordinaire de chacun, résistant ainsi à l’abstraction et aux platitudes sur la souffrance, et nous obligeant à nous confronter à l’Holocauste comme à quelque chose qui a englobé toute son existence, des détails les plus banals aux moments les plus douloureux. Il nous demande de regarder attentivement, et de sentir comment le temps qui passe fait partie de la torture.

Cet extrait est tiré de la fin du roman, lorsque le narrateur est libéré de Buchenwald et retourne à Budapest. Il décrit la rencontre du narrateur avec un journaliste, qui est au cœur de nombreuses tensions entre la façon dont les survivants voient leurs expériences et ce que les auditeurs veulent entendre.

Questions sur le livre Être sans destin :

  • Pourquoi le narrateur est-il si frustré par la façon dont le journaliste parle des camps?
  • En quoi le journaliste se trompe-t-il?
  • Comment le narrateur parle-t-il du temps, et quelle est son importance pour tenter de comprendre l’expérience des camps?
  • Pourquoi le narrateur résiste-t-il à l’idée de qualifier les camps d’« enfer » ou d’« inimaginable »?

Henry Greenspan: Conférencier invité

Henry Greenspan est un historien oral, un psychologue, un dramaturge et un professeur émérite de l’Université du Michigan à Ann Arbor qui se spécialise dans l’écriture et dans l’enseignement à propos des survivants de l’Holocauste et des témoignages. Dans cette conférence, le Dr Greenspan parle de son expérience des entretiens avec les survivants de l’Holocauste et de l’importance de la recherche collaborative lors de l’écoute des témoignages des survivants.

Discours inaugural pour «Holocaust Remembrance and Representation»: une conférence sur la mémoire et la représentation de l’Holocauste mise en place afin d’aider à planifier le premier musée de l’Holocauste en Suède, Stockholm, 2020.


Klaus Mueller: Conférencier invité

Dans cette conférence, le Dr. Klaus Mueller parle de la nécessité d’une écoute profonde, d’une flexibilité et d’une attention aux besoins particuliers des survivants lors des entretiens avec des homosexuels survivants de l’Holocauste. Il explique comment il a appris de ses interviewés comment il devait écouter ces histoires.


Histoire orale: Leslie Vertes

Leslie Vertes, né en 1924 à Ajak, en Hongrie, a été enrôlé dans le service du travail forcé en 1944 à Budapest, en Hongrie. Après six mois, Vertes a pu s’échapper et s’est caché à Budapest. Lorsque la ville a été libérée en 1945 par l’armée soviétique, Vertes a été déporté de Hongrie pour être soumis au travail forcé en Union soviétique. Après deux ans de travaux forcés, il est retourné en Hongrie et a finalement immigré à Montréal en 1957 après la révolution hongroise de 1956. Dans ce clip, Leslie partage une expérience où il a failli être tué alors qu’il se cachait à Budapest, puis il réfléchit à la façon dont il communique son expérience et à la raison pour laquelle il le fait.

Questions de réflexion :

  • Pourquoi Leslie Vertesz parle-t-il d’être « né quatre fois »?
  • Comment concilie-t-il le fait d’essayer de communiquer la vérité de son expérience avec le fait d’« en faire une histoire »?

Histoire orale: Lisa Cohen

Lisa Cohen est la fille de Bryna Wallace, dont nous avons regardé le témoignage plus tôt dans ce module. Dans ce clip, Lisa réfléchit à la réticence de sa mère à parler publiquement de son histoire.

Questions de réflexion :

  • Comment Lisa Cohen trouve-t-elle un équilibre entre son souci du bien-être de sa mère et sa capacité à raconter sa propre histoire?

Carte interactive

Pour en apprendre davantage sur la vie de Lisa et l’histoire de sa famille, appuyez sur le bouton de menu en haut à gauche et cliquez sur les différentes icônes.
Cette carte interactive a été créée par Nicola Woodhead, candidate au doctorat en histoire à l’Institut Parkes de l’Université de Southampton, au Royaume-Uni.

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Écoutez nos Voix Copyright © by Deidre Butler is licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License, except where otherwise noted.

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