14 Jour 4 : Service médical
Jour : 4
Heure : 10 h 30
Endroit : Service médical
« Bonjour, Tracie. Je viens examiner deux patients en vue de leur congé.
— Bonjour, Dr Hunicutt. J’aimerais aussi vous parler de Mme Erin Johns.
— Oh! La dame souffrant de pneumonie et de MPOC. Elle va mieux, n’est-ce pas?
— Beaucoup mieux, de toute évidence. Les résultats de la culture et de l’antibiogramme sont arrivés, avec ceux des autres tests de laboratoire. J’ai son évaluation ici pour la consulter. L’inhalo a réinstallé l’Optiflow, et la physio la voit tous les jours. La patiente doit commencer à se déplacer dans le corridor aujourd’hui.
— C’est encourageant. C’est une grande amélioration. Très bien, je m’occuperai des congés dans quelques instants. Examinons ensemble les résultats de la culture et de l’antibiogramme. »
Le Dr Hunicutt ouvre les résultats des tests de laboratoire et consulte immédiatement ceux de la culture et de l’antibiogramme.
« Dis-moi, Tracie, quels antibiotiques donne-t-on à Mme Johns? »
Tracie regarde dans le RAM. « Elle reçoit de la ceftriaxone, 1 g IV q 24 h, et de l’azithromycine, 500 mg IV q 24 h.
— Excellent! Il s’agit des doses recommandées. Regardons maintenant les résultats de la culture et de l’antibiogramme. »
À l’écran d’ordinateur, Tracie voit s’afficher une liste comptant une dizaine d’antibiotiques accompagnés de la lettre R ou S. Elle constate la présence d’un S à côté de chaque antibiotique administré actuellement à Erin. « Les antibiotiques que reçoit Mme Johns lui conviennent, puisqu’ils peuvent contrer la bactérie, déclare Tracie.
— C’est exact, répond le médecin. Et comme Mme Johns se porte bien et que vous la mobilisez, je lui retirerais le traitement intraveineux pour vous faciliter le travail.
— Comment ferez-vous? Je sais que l’on peut donner de l’azithromycine par voie orale, mais la ceftriaxone exige une administration intraveineuse.
— Consultez la liste pour voir si vous y connaissez un autre antibiotique pouvant être donné par voie orale. »
Tracie examine la liste de nouveau en se disant en elle-même : Non, la gentamicine est intraveineuse, le céfotaxime est intraveineux… Oh! Un instant. Il y a la lévofloxacine. Elle dit à voix haute : « Dr Hunicutt, je crois que la lévofloxacine peut être administrée par voie orale.
— C’est exact. Et comme les deux antibiotiques appartiennent à des classes différentes et travaillent un peu différemment, nous offrons une vaste protection à Mme Johns. Son état devrait donc continuer de s’améliorer.
— Je crois qu’elle sera heureuse d’apprendre qu’on lui retirera sa perfusion.
— La plupart des patients le sont. D’accord, je rédigerai la prescription suivante : lévofloxacine, 750 mg PO q 24 h, et azithromycine, 250 mg PO tous les jours. La patiente a-t-elle eu ses antibiotiques aujourd’hui?
— Oui. Elle devrait tout juste en avoir terminé avec la pompe intraveineuse.
— Excellent! J’indiquerai de commencer ces nouveaux antibiotiques demain au petit déjeuner. Allons la voir tout de suite, puis je m’occuperai des patients qui doivent sortir et je rédigerai les ordonnances. »
Le Dr Hunicutt et Tracie se lèvent et se dirigent vers la chambre d’Erin. En s’approchant de l’endroit, ils entendent quelques aboiements. En pénétrant dans la pièce, ils voient une petite chienne sans poils, assise sur les genoux d’Erin, et le fils de la patiente, installé sur le bord du lit. Erin s’amuse avec l’animal en lui disputant une petite serviette.
Tracie admire la scène et secoue la tête en se disant intérieurement : Voilà une affreuse bête, mais Mme Johns semble vraiment heureuse aujourd’hui.
« Bonjour, madame Johns. Vous souvenez-vous de moi? »
Erin cesse sa lutte acharnée avec Trixie et lève les yeux vers l’homme se tenant devant elle. « Vous êtes mon médecin, n’est-ce pas?
— C’est exact. À tout le moins pendant votre séjour à l’hôpital. Je n’ai pas de cabinet. En fait, l’hôpital en entier est un peu mon bureau. Tracie et moi avons examiné votre dossier et votre régime de traitement. Nous apporterons des changements à votre ligne intraveineuse. Étant donné que votre état s’améliore et que vous ferez des déplacements, nous pourrions vous retirer votre perfusion et commencer des antibiotiques oraux. »
Erin regarde les deux intervenants. « J’ai déjà eu des antibiotiques oraux et ils me causent des troubles d’estomac.
— Eh bien! Votre estomac semble bien tolérer les antibiotiques intraveineux actuellement. Je ne m’attends donc pas à ce que les antibiotiques oraux causent des problèmes, puisqu’il s’agira des mêmes antibiotiques. Nous les essaierons et nous verrons bien.
Oh! Vous me débarrasserez donc de tout cela? » Erin indique la ligne intraveineuse installée dans son bras gauche.
Tracie acquiesce d’un signe de tête. « Madame Johns, je retirerai la tubulure, mais nous conserverons le reste dans votre bras au cas où il y aurait des changements. Je suis convaincue que vous ne souhaitez pas que nous vous installions une autre ligne intraveineuse. Je fixerai le tout avec un pansement. Ce sera moins dérangeant sans la tubulure. »
Le fils d’Erin lève le regard vers le Dr Hunicutt. « Quand pourra-t-elle rentrer à la maison?
— C’est une bonne question. J’aimerais faire une autre radiographie thoracique aujourd’hui. Votre mère a besoin d’au moins deux jours d’antibiotiques et elle ne doit plus utiliser l’oxygénothérapie pendant 24 heures. Quand elle remplira ces conditions, je serai heureux de lui donner son congé pour rentrer à la maison avec vous.
— Combien de temps tout cela prendra-t-il?
— L’administration des antibiotiques oraux commencera demain. Elle ne rentrera donc pas à la maison avant trois jours à compter d’aujourd’hui, peut-être deux si votre mère n’utilise plus d’oxygène à partir de demain. Je ne crois pas qu’il faille précipiter les choses. Elle reçoit d’excellents soins ici.
— C’est vrai, mais j’ai besoin d’aide à la maison aussi.
— C’est peut-être vrai, mais votre mère est très malade. À son retour à la maison, elle ne pourra pas beaucoup vous aider, et vous devrez prendre soin d’elle un peu plus longtemps. »
Thomas regarde par terre et semble se résigner aux propos du Dr Hunicutt.
Ce dernier les regarde tous les deux. « Avez-vous des questions? »
Comme personne ne le regarde ou ne prend la parole, le médecin ajoute : « Très bien, alors. Je prescrirai une radiographie et laisserai Tracie vous retirer votre perfusion. À demain! »
Le Dr Hunicutt sort de la chambre.
Tracie se rend à l’extérieur et y prend du matériel pour retirer la perfusion d’Erin. À peine la tâche accomplie, Gladys entre dans la chambre et demande : « Prête pour une promenade, madame Johns?
— Non. Mais Trixie l’est. Pouvons-nous la prendre avec nous?
— Oh! Nous ne sortons pas dehors. Nous nous promènerons seulement un peu dans le corridor. Nous devons augmenter votre endurance. »
Thomas s’avance et prend Trixie dans ses bras. « Je la sortirai. Je dois aller travailler de toute façon. Je laisse Trixie à nos voisins. Elle sera bien. Je te verrai demain, maman. »
Gladys et Tracie repositionnent Erin et l’aident à se mettre debout. Tracie suit derrière avec la bouteille d’oxygène, tandis que Gladys encourage Erin à marcher.
Erin jette un œil dans le corridor en sortant de sa chambre et dit : « Je n’arrive pas à croire que j’ai besoin de deux personnes pour m’aider à marcher. Ma vieillesse ne se déroule vraiment pas comme prévu.
— Vous vous débrouillez bien. Continuons. »
Tracie et Gladys mènent Erin au salon, puis la reconduisent à sa chambre. Comme elles pénètrent dans la chambre, Glen, le préposé du service de radiologie, y entre avec un fauteuil roulant. « Hé! C’est l’heure de la photo. Êtes-vous prête à sourire, madame Johns? »
Erin regarde Glen et pense en elle-même : Il me dit quelque chose. Il est beau. C’est peut-être un autre médecin. Elle lui répond : « Je crois me souvenir de vous. »
— Je suis le merveilleux jeune homme qui vous conduira au service de radiologie, dit Glen en souriant. Gurpreet vous y attend pour réaliser la radiographie.
— Oh oui, je me souviens de vous. Vous conduisez le fauteuil roulant comme une voiture de course. »
Tracie et Glen pouffent de rire. Gladys aide Glen à asseoir Erin dans le fauteuil roulant. Glen suspend la bouteille d’oxygène à l’arrière du fauteuil. « Très bien. Voyons voir si je peux établir un nouveau record en me rendant au service.
— Oh non! Allons-y lentement, monsieur le champion. Je commence à peine à bien me sentir et je ne veux pas avoir d’accident.
— Je conduis prudemment. » Glen manœuvre le fauteuil roulant dans le corridor, puis jusqu’aux ascenseurs. Ils prennent l’ascenseur pour descendre au deuxième étage. En s’ouvrant, les portes donnent directement sur le service de radiologie.
Glen y entre avec Erin et pousse le fauteuil jusqu’à la salle de radiographie 2. « Hé! Gurpreet. Mme Johns est là. » Après sa radiographie thoracique, Erin est reconduite par Glen, d’abord à l’ascenseur, puis au septième étage.
Tracie voit Glen et Erin emprunter le corridor et les rencontre dans la chambre de la patiente. Tracie aide Erin à se déplacer du fauteuil roulant à un fauteuil installé près du lit, puis elle lui installe une couverture. « Avez-vous besoin de quelque chose pour le moment?
— Non. Je suis un peu fatiguée, mais tout devrait bien aller. »
Glen et Tracie laissent Erin seule.