30 Lieu de l’accident

Jour : 0
Heure : 22 h 30
Endroit : Caserne de pompiers no 6

« Attention! Attention!, claironne le haut-parleur. Collision automobile à l’angle des rues Hemlock et Willow. Deux victimes signalées. Intervention requise, code 3. »

Six pompiers, installés autour d’une table, bondissent de leur chaise et se précipitent vers le petit camion à échelle.

Jack, le conducteur, appuie sur le gros bouton rouge pour ouvrir la grande porte de garage avant de sauter dans le camion.

« Central, ici le camion 6 en intervention code 3 à l’angle des rues Hemlock et Willow, répond Jack. Arrivée prévue dans trois minutes.

— Bien reçu, camion 6. Arrivée prévue dans trois minutes. »

Le camion à échelle sort rapidement de la caserne, lumières et sirènes en fonction. En conduisant le camion dans le quartier, les pompiers arrivent en trois minutes sur le lieu de l’accident.

Après un examen rapide de la scène à partir du camion, Jack déclare : « Capitaine, ça se présente plutôt mal. La voiture semble très endommagée. On dirait aussi qu’il y a une fuite d’essence.

— Je suis d’accord. Très bien. Smith et Sidhu, vous vous occupez de la circulation, ordonne le capitaine. Gérez les lieux et dirigez les voitures et les spectateurs de l’autre côté de la rue. Johns et Roche, prenez de la mousse et vérifiez la fuite d’essence. Jack, avec moi. Jetons un œil dans la voiture pour savoir ce qui s’y trouve. »

Le capitaine et Jack se rendent jusqu’à la voiture et y voient deux personnes : un jeune homme, dans le siège du conducteur, qui saigne abondamment de la tête; et une femme, dans le siège du passager, sans blessure apparente.

« Il faut vérifier le pouls de la passagère.

— Capitaine, elle a un pouls, signale Jack. Il est faible, mais il y en a un.

— Central, ici le camion 6 à l’angle de rues Hemlock et Willow. Dans combien de temps arrivera l’ambulance?, demande le capitaine.

— Arrivée prévue de l’équipe de réanimation d’urgence dans cinq minutes.

— Bien reçu, Central. Le plus tôt sera le mieux. »

En s’adressant à son collègue, le capitaine dit : « Très bien, Jack. Il est impossible de les sortir de la voiture sans retirer les portières ou peut-être même le toit. Roche, qu’en est-il de la fuite d’essence?

— Capitaine, la fuite est minime. Nous avons appliqué de la mousse. Ça devrait aller.

— Excellent! Allez chercher la scie et quelques barres longues et demandez à Johns d’apporter de l’oxygène et quelques couvertures. »

L’équipe travaille rapidement afin d’administrer de l’oxygène aux deux victimes dans la voiture. Johns enveloppe délicatement le conducteur et la passagère dans une couverture.

« Écoutez. Roche, je veux que tu coupes les deux montants avant. Ensuite, nous replierons le toit vers l’arrière. »

Roche scie rapidement les deux montants soutenant le pare-brise et le toit. À l’aide des barres, le capitaine et Johns font levier et replient le toit vers l’arrière comme une boîte de thon, exposant ainsi le conducteur et la passagère.

Le capitaine vérifie le pouls du conducteur. « Il va encore bien. Utilisons les barres pour ouvrir les portières des deux côtés. J’entends l’ambulance. Elle devrait arriver dans moins d’une minute. »

Avec quelques grognements d’efforts, l’équipe parvient à ouvrir les deux portières. Roche en scie les charnières et laisse tomber les portières sur le sol.

L’ambulance blanc et bleu, ses lumières clignotant sans cesse, s’approche. Deux ambulanciers paramédicaux en sortent à toute vitesse, l’un avec une boîte en main, et se faufilent jusqu’à la carcasse de la voiture.

« Hé, Capitaine. Il y a longtemps que nous vous avons vu intervenir lors d’un appel.

— J’aime bien continuer à m’entraîner. Je ne peux pas toujours demeurer à mon bureau. Il nous manquait quelqu’un ce soir; me voilà donc. Nous avons deux victimes, un conducteur et une passagère. Les coussins gonflables se sont déployés, et les ceintures de sécurité étaient attachées. Les deux victimes ont un pouls faible et une fréquence respiratoire rapide. Nous leur avons administré de l’oxygène et nous avons commencé à démanteler la voiture pour les en extraire. Nous ne les avons pas bougés. On dirait que les jambes de la passagère sont coincées sous le tableau de bord, et nous aurons peut-être besoin des pinces pour les lui dégager.

— D’accord. Merci, Capitaine. »

Les deux ambulanciers paramédicaux se dirigent du côté du conducteur. La vérification des points ABC leur permet de déterminer que le conducteur respire et que son pouls est filiforme. « James, occupe-toi de la passagère. Le capitaine me donnera un coup de main et je lui demanderai de t’envoyer quelqu’un pour t’assister. Il faudra commencer par une ligne intraveineuse à gros calibre. Puis, ce sera l’immobilisation et l’extraction à l’aide de planches dorsales.

— Entendu, répond James. »

Les deux ambulanciers paramédicaux se mettent au travail et installent des lignes intraveineuses à gros calibre dans la fosse antécubitale de chaque victime. Après avoir tous deux installé un collier cervical, les ambulanciers se relèvent et examinent la voiture pour savoir comment en retirer les occupants.

« Central, ici le camion 6. Pourriez-vous envoyer une autre ambulance? Nous avons deux victimes ici. Les deux sont inconscientes et elles auront besoin d’un transport jusqu’à l’hôpital Memorial.

— Bien reçu, camion 6. Est-ce un code 3?

— Central, négatif pour le code 3. Code 2 pour transport seulement.

— Bien reçu, camion 6.

— Capitaine, dit l’un des ambulanciers. James et moi allons glisser la planche dorsale derrière le conducteur ici, puis nous la fixerons. Ensuite, pourrez-vous, vos gars et vous, nous aider à le sortir de la voiture?

— Aucun problème. »

En travaillant en équipe, les pompiers et les deux ambulanciers paramédicaux installent rapidement la planche dorsale derrière le conducteur, en lui tenant le dos droit, pour l’extirper lentement de la voiture et le déposer sur la chaussée.

« James, reste aux côtés du conducteur. On dirait qu’il pourrait avoir besoin de plus de liquides. Il semble en état de choc. »

Répétant la même procédure pour la passagère, les pompiers et l’ambulancier paramédical parviennent à l’extraire après avoir éloigné le siège le plus possible du tableau de bord.

En vérifiant les signes vitaux de la passagère, l’ambulancier constate qu’ils sont stables, mais que la femme est inconsciente.

« Capitaine, pourriez-vous demander à quelques-uns de vos gars de tenir le sac pour perfusion intraveineuse et de surveiller le pouls et la respiration de la passagère? Pendant ce temps, j’irai aider James à s’occuper du conducteur. Quand l’autre équipe arrivera, elle pourra la conduire directement à l’hôpital Memorial.

— Certainement. Sidhu et Roche, surveillez le pouls et la respiration de la passagère et assurez-vous que la ligne intraveineuse fonctionne. Smith, il faut vérifier la fuite d’essence et déterminer si nous avons d’autres choses à faire. Appliquons un peu de matière absorbante. »

Sidhu et Roche se dirigent vers la passagère et commencent leurs vérifications. La seconde ambulance arrive sur les lieux. Les deux ambulanciers paramédicaux sortent une civière et s’approchent de la scène de l’accident.

James leur fait signe de s’occuper de la passagère. « Elle semble plus stable que le conducteur. Vérifiez ses signes vitaux. S’ils sont satisfaisants, conduisez-la à l’hôpital Memorial.

— Entendu, James.

James, crie le deuxième ambulancier paramédical en pointant le conducteur, comment va-t-il?

— Fréquence respiratoire à 28, pouls à 130, pression artérielle à 90/70. Il a reçu un litre jusqu’à présent, et j’en ai installé un autre. Il semble en état de choc. À part les lacérations au cuir chevelu, tout semble aller. Son ventre est un peu dur et il gémit quand on y touche. Il demeure inconscient. Voici son portefeuille et son téléphone. »

Jour : 0 Fréquence cardiaque Pression artérielle Fréquence respiratoire Température Saturation en O2
Heure : 22 h 45 130 90/70 28

L’ambulancier paramédical en chef jette un œil au portefeuille. « Il s’appelle Aaron Knoll. Il a 23 ans. Il semble étudier au collège situé au bout de la rue. La passagère est peut-être sa copine.

— Je l’ignore. Installons-le dans l’ambulance pour le conduire à l’urgence. Son état semble stable. Il n’est pas nécessaire de l’intuber pour le moment. Tous les signes vitaux semblent raisonnables, compte tenu des circonstances.

— Hé, Capitaine. Pourrions-nous avoir de l’aide? Il faut soulever le conducteur et l’installer sur la civière.

— Bien sûr. Hé, Sidhu, Smith et Roche, donnez un coup de main pour soulever le conducteur. »

Les pompiers et les ambulanciers paramédicaux travaillent ensemble pour installer Aaron sur la civière, puis entrer la civière dans l’ambulance.

« Merci, Capitaine. Votre aide est très précieuse. Dites à votre équipe qu’elle a bien travaillé et qu’elle nous a vraiment aidé ce soir.

— Merci James. Je transmettrai vos commentaires à mes gars. Je vous en remercie. Nous avons encore du nettoyage à faire ici, et la GRC voudra mener son enquête. La nuit pourrait s’avérer plus longue que prévu. » James sourit et serre la main du capitaine, puis il monte à l’arrière de l’ambulance. Son partenaire prend le volant.

On entend un coup sourd à l’arrière de la porte, et l’ambulance repart, les lumières allumées, mais la sirène silencieuse.

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