26 Jour 2 : Service médical

Jour : 2
Heure : 8 h
Endroit : Service médical

Simone consulte le RAM et contre-vérifie les médicaments qu’elle prépare pour Meryl Smith. Tout semble parfait, se dit-elle en elle-même. Bêta-bloquant, inhibiteur d’ECA et Lasix. J’ajoute quelques vitamines et un inhibiteur de la pompe à protons. Allons voir comment elle se porte ce matin.

En entrant dans la chambre, Simone voit immédiatement que les choses ne vont pas. En consultant l’appareil de contrôle, elle constate que la pulsation de Meryl est à 50 et que celle-ci a le teint pâle.

« Bonjour, madame Smith. Comment allez-vous?

— Je ne me sens pas bien. J’ignore ce qui se passe.

— D’accord. Je vais ausculter votre thorax et prendre votre pression artérielle. »

Simone ausculte minutieusement le thorax de Meryl et entend un peu moins de crépitements qu’hier. Elle hoche la tête et se dit en elle-même : C’est un peu mieux, mais prenons le temps de vérifier la pression artérielle.

Simone appuie sur le bouton du tensiomètre automatique, attend quelques secondes et voit s’afficher les résultats à l’écran : 84/48. En déposant son index sur le poignet de Meryl, Simone vérifie une autre fois si la pulsation est exacte par rapport à l’appareil de contrôle.

Jour : 2 Fréquence cardiaque Pression artérielle Fréquence respiratoire Température Saturation en O2
Heure : 8 h 50 84/48 18 36,5 °C 95 % à 3 l/min

« Votre fréquence cardiaque est un peu plus lente qu’hier, et votre pression artérielle est légèrement plus basse. Tout ça est peut-être causé par vos médicaments. Avant de vous en donner d’autres, je demanderai au Dr Grant de venir vous examiner.

— D’accord, d’accord. » Meryl se penche vers l’arrière pour s’appuyer sur son oreiller et ferme les yeux.

Hum, elle est un peu fatiguée aussi. Allons chercher le Dr Grant, pense Simone.

Cette dernière sort de la chambre et voit le Dr Grant au poste de soins infirmiers.

« Docteur Grant. Avant de commencer votre tournée, pourriez-vous venir voir Meryl Smith quelques instants? Sa fréquence cardiaque est à 50, sa pression artérielle est à 84/48, et elle est un peu somnolente.

— Bonjour, Simone. On dirait bien qu’il y a quelques problèmes avec ses médicaments. Vous me connaissez bien à présent : si la patiente peut garder ses yeux ouverts, je ne me soucie pas des résultats de la pression artérielle.

— Très juste, mais je suis davantage préoccupée par sa fréquence cardiaque que par sa somnolence.

— Très bien. Allons faire une courte visite pour voir comment vont les choses. »

Le Dr Grant et Simone se dirigent vers la chambre de Meryl. Ils la trouvent appuyée dans le lit, un regard mélancolique fixé sur le plateau de son petit déjeuner.

« Bonjour, madame Smith. Comment allez-vous aujourd’hui?, demande le médecin.

— J’irais mieux si j’avais de la saucisse et des crêpes au lieu des céréales de carton et de l’eau faisant office de lait que vous me donnez à manger ici.

— D’accord. Auriez-vous une objection à ce que j’ausculte votre thorax et à ce que je vous examine avant le petit déjeuner? »

Meryl éloigne la table de chevet et ajuste sa chemise pour permettre au Dr Grant d’ausculter son cœur et ses poumons.

Après avoir terminé l’examen de Meryl, le Dr Grant fait quelques pas en arrière. « Très bien, Simone. Je n’ai aucun problème avec la pression artérielle, puisqu’elle n’a pas d’effet considérable sur elle; l’inhibiteur d’ECA est donc correct. Elle a encore perdu trois quarts de kilogramme. La fréquence cardiaque est un peu plus basse que je ne le voudrais. Réduisons de moitié la dose de bêta-bloquant pour ensuite l’augmenter un peu plus lentement que nous l’avons fait. Laissons à son corps le temps nécessaire pour s’adapter aux nouveaux médicaments. Qu’en pensez-vous?

— C’est parfait. Merci. Allez-vous mettre tout cela dans une prescription?

— Oui. Dans l’intervalle, donnez-lui un demi-comprimé de bêta-bloquant. Elle a besoin de ces médicaments pour que son état s’améliore.

— C’est entendu. Je lui donnerai la demi-dose avec ses autres médicaments au petit déjeuner. Merci encore. »

Les deux professionnels laissent Meryl seule avec son plateau de petit déjeuner.

Quelques minutes plus tard, Simone entre dans la chambre avec les médicaments. Elle explique à Meryl les changements et leur raison d’être. Meryl semble comprendre, mais elle est toujours mécontente de son petit déjeuner.

Heure : 19 h 30

Dorothy jette un coup d’œil dans la chambre. « Prête pour de la visite?

— Oh oui. J’aimerais voir quelqu’un qui ne porte pas ces affreux uniformes bleus et qui me parlerait d’autres choses que de mon cœur. Quelle est cette odeur? Des frites?

— Chut! La police en uniforme bleu va t’entendre. »

Les deux femmes rient ensemble.

« Tu n’aurais pas dû. Ce n’est pas dans mon régime.

— Ton état s’améliore si bien. J’ai pensé que nous pourrions célébrer la chose. Je t’ai aussi apporté un lait frappé. J’ai consulté Internet pour savoir où trouver les meilleures frites pour la santé et j’y suis allée pour en acheter et venir les manger avec toi.

— Les meilleures frites pour la santé? Veux-tu vraiment faire attention à moi ou essaies-tu plutôt de réclamer ma police d’assurance?

— Absolument rien de la sorte. C’est la fête, c’est tout. »

Les deux femmes s’assoient près l’une de l’autre et se racontent les événements de la journée. Pour Meryl, il s’agissait d’une journée ordinaire à l’hôpital : un autre ECG, une radiographie thoracique et des tests de laboratoire. Elle mentionne toutefois qu’elle a pu aller marcher avec le physiothérapeute dans le corridor. Dorothy raconte la rencontre de parents avec l’enseignante des enfants et décrit à quel point l’ex-conjoint de Meryl était embarrassé d’expliquer que Dorothy n’était pas sa conjointe, mais la conjointe de son ex-conjointe.

Une heure plus tard, presque à la fin des heures de visite, Dorothy fait disparaître les preuves de la célébration, embrasse Meryl et la salue de la main. « À demain, chérie. »

Heure : 22 h 30

« Bonjour, madame Smith. Il est l’heure de vous mettre au lit pour la nuit et de prendre vos derniers médicaments de la soirée.

— D’accord, Siri. Le Dr Grant a-t-il encore apporté des changements à mes médicaments?

— Non. Ce sont les mêmes que ce matin. Nous y allons plus doucement avec le bêta-bloquant pour vous permettre de vous y adapter un peu plus lentement. »

Siri aide ensuite Meryl à utiliser la chaise d’aisance et lui remet les médicaments de la soirée. En lui demandant si tout lui convient, Siri éteint les lumières de la chambre, laissant ainsi chaque patient s’occuper de son propre éclairage.

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