3 Le long combat pour le sport securitaire au Canada
Bruce Kidd
Thèmes
Le sport est un terrain contesté.
Les gens ont toujours lutté pour rendre le sport plus sûr et plus inclusif, malgré la résistance.
La campagne canadienne actuelle pour le sport sécuritaire doit être comprise dans son contexte historique.
Les étudiants, les enseignants, les athlètes et les entraîneurs doivent continuer à faire pression pour des réformes.
Objectifs d’apprentissage
Lorsque vous aurez terminé ce chapitre, vous serez en mesure de :
OA1 Comprendre l’histoire complexe et contestée des sports modernes – que les sports ne sont pas socialement neutres mais ont été construit pour avantager les uns et désavantager les autres;
OA2 Comprendre la nature contingente du processus historique – cette campagne pour les rendre sûrs et plus inclusifs peut réussir mais ils peuvent également ne pas fonctionner; et
OA3 Comprendre l’état actuel de la campagne pour du sport sécuritaire au Canada et ce qui doit être fait pour assurer son efficacité.
Aperçu
La campagne actuelle pour un « sport sécuritaire » est l’expression d’une longue histoire d’efforts pour rendre les sociétés et les sports plus sûrs et plus inclusifs. À leurs origines au début de la période moderne, les sports étaient violents et indisciplinés, avec un succès plus souvent que le résultat de la force brute que de l’habileté, et une participation limitée pour la plupart des hommes européens de la classe supérieure et quelques « professionnels » masculins issus des classes populaires. Depuis, une succession de dirigeants, les participants et les organismes publics ont cherché à réduire ou à éliminer la violence dans les sports, à introduire des règles pour améliorer la loyauté de la compétition et encouragent les valeurs de retenue, tandis que les exclus du sport, en particulier les femmes, les classes ouvrières, les peuples autochtones, les gens de couleur, les personnes handicapées et d’autres personnes marginalisées se sont battues pour des opportunités et un traitement équitable. Au Canada du 20e siècle, de tels efforts comprenaient les campagnes contre la violence au hockey, la discrimination raciale et le dopage, et pour les loisirs publics gratuits, l’équité entre les sexes et l’accessibilité universelle.
Ce chapitre exposera brièvement cette longue et tumultueuse histoire, en faisant valoir que si la tendance générale a été faite pour des sports plus sûrs et plus inclusifs, rien ne garantit que certaines campagnes réussiront. Au contraire, de nombreux efforts ont été bloqués ou ont échoué par ceux qui ont profité du statu quo dangereux et exclusif, et même les efforts réussis peuvent et ont été annulés. Au Canada, des politiques solides pour prévenir et contrer les violences fondées sur le sexe (VBG) ont été proposés pour la première fois au début des années 1990. Alors que Sport Canada exigeait que les sports nationaux (OSN) en 1996 pour prendre des mesures pour éliminer la VBG, en 2016, Donnelly, Kerr, Heron et DiCarlo ont constaté que peu d’ONS avaient satisfait à cette exigence et que Sport Canada n’avait pas surveillé la conformité.[1] Le chapitre sera conclu avec des recommandations pour assurer que les nouvelles initiatives actuelles pour un sport sûr et inclusif soient maintenues.
Dates importantes
Le sport est un terrain contesté. Nous sommes en compétition sur le terrain de jeu et nous luttons pour les opportunités et le sens. Alors que nous sommes absorbés par les défis et les émotions d’une course ou d’un jeu, il semble que le monde et ses complications soient loin. Pour profiter de n’importe quel jeu, nous voulons certainement qu’il le reste. Mais en tant qu’étudiants du sport, de la société et des politiques publiques, nous devons comprendre que les sports que nous pratiquons et la façon dont nous les vivons sont inextricablement liés aux mêmes structures sociales habilitantes et contraignantes dans lesquelles nous vivons. Gruneau (1983) a le mieux capturé cette relation dans son « paradoxe du jeu » :
« Alors que l’un des objectifs des règles est de séparer le jeu de la réalité, l’acte même de construction des règles a pour effet d’enraciner profondément le jeu dans la logique dominante des relations sociales et diminuant ainsi son autonomie. Pour cette raison, l’étude du jeu est hantée par un paradoxe fondamental. Le jeu donne l’impression d’être indépendant etd’avoir un aspect spontané de l’action ou de l’action humaine et en même temps un aspect dépendant et régulé de celle-ci. »[2]
Cette prise de conscience est le point de départ de ce chapitre. Je vais développer trois points historiques : (1) les sports modernes portent la marque des débats et des luttes en cours sur ce qui constitue un sport sûr ; (2) ces luttes pour un sport plus sûr ont toujours été étroitement liées aux luttes pour l’accès et l’inclusion de ceux qui ont été exclus ; (3) tandis que « l’arc de l’univers moral se penche vers la justice », comme l’a soutenu le leadeur américain des droits civiques Martin Luther King dans nombre de ses discours,[3] il n’y a aucune garantie que chaque épisode de ces luttes aboutisse à un changement progressif. L’histoire est contingente, et même de très bonnes campagnes ont été défaites et des victoires annulées. À partir de ces trois points, je considèrerai la lutte actuelle des Canadiens pour le sport sécuritaire et tirerai les leçons de la vigilance, de l’étude et de l’activisme.
Les origines du sport moderne
Les origines des sports modernes remontent au début du XIXe siècle dans les sociétés en voie d’industrialisation rapide d’Europe et d’Amérique du Nord. En Angleterre, les garçons et les hommes des écoles, des universités et des clubs de la classe supérieure se sont progressivement transformés avec les jeux agressifs et indisciplinés du début de la période moderne dans ce que nous reconnaissons aujourd’hui. Autrefois, chaque communauté avait sa propre façon de jouer et les jeux pouvaient durer toute la journée. Cela importait peu parce que la plupart des gens n’ont jamais parcouru plus de 25 kms depuis leur lieu de naissance et la vie suivait les rythmes de l’agriculture et des saisons. Mais à mesure que le chemin de fer et le télégraphe réduisaient les distances et que la concurrence entre les villes devenait possible, les temps de l’usine ont considérablement réduit et l’urbanisation supprimée l’espace ouvert, les organisateurs progressivement convenus ou imposé des règles et des équipements standardisés, des limites fixes à l’aire de jeu, au nombre de joueurs et à la durée des matchs, établit une distinction claire entre les joueurs et les spectateurs, et encouragent une éthique de jeu plus équitable.[4]
En Amérique du Nord, les hommes qui jouaient autrefois à des jeux de batte et de balle selon les règles locales ont négocié, adopté ou ont été forcés d’accepter les règles régionales. Au milieu du siècle, les plus connues étaient les règles de New York, les règles du Massachusetts, les règles occidentales et les règles canadiennes. Dans les années 1870, les règles de New York ont repoussé ces autres façons de jouer et au tournant du 20e siècle, elles sont simplement devenues le « baseball ». Le même processus s’est produit dans les jeux traditionnels qui sont devenus le hockey, la crosse et le football.[5] Dans le même temps, les éducateurs physiques ont inventé des sports complètement nouveaux comme le basketball et le volleyball. L’acceptation des règles standard est si répandue aujourd’hui que les communautés se disputent le droit d’êtrea déclaré le sport « national » comme le hockey, sans se rendre compte que les preuves d’un tel jeu au début de l’ère moderne ne constituent pas des origines — simplement que les gens jouaient quelque chose de similaire. Les nouveaux sports se sont rapidement répandus dans le monde entier grâce au commerce, à l’impérialisme, au christianisme et à l’émulation des élites.[6] Ces processus se poursuivent à ce jour.
La lutte pour un sport sécuritaire
Pour nos besoins, les préoccupations et les controverses concernant les règles et les conditions de sécurité ont toujours fait partie intégrante de la fabrication du sport. Les premiers sports modernes étaient extrêmement violents, avec peu de restrictions sur les combats et autres tactiques. Il n’y avait aucune limite à la taille ou au poids des joueurs et le succès était plus souvent le résultat de la force brute que de l’habileté. Les joueurs pouvaient et ont été gravement blessés. En boxe, ce qu’on appelait les combats primés, les hommes se battaient « à mains nues », et bien qu’il y ait eu des rondes (mesurés par des comptes à rebours), les participants se sont battus jusqu’à ce qu’un concurrent ne puisse plus se tenir debout. Peu à peu, des règles ont été introduites pour freiner la violence et des arbitres pour les faire respecter. Gants (en boxe et baseball), des catégories de poids et des limites de rondes dans les sports de combat ont été introduites pour réduire les blessures. La compétence plutôt que la taille des joueurs est devenue plus valorisée. Mais aucun de ces changements ne s’est fait sans de longs débats entre acteurs, organisateurs, et les médias sportifs en plein essor, souvent en réponse à des décès et à des blessures graves.
Le sociologue germano-britannique Norbert Elias (1971, 1978) soutient que ces changements dans le sport faisaient partie d’une transformation plus large qu’il a appelée « le processus de civilisation ». À mesure que les densités urbaines augmentaient, que la science médicale progressait et que la classe ouvrière et les femmes recherchaient de meilleures opportunités, les sociétés occidentales devinrent plus socialement conscientes. Les états ont commencé à fournir de l’eau potable, à contrôler les eaux usées et à règlementer les produits alimentaires. Ils ont introduit l’éducation publique universelle pour inculquer une culture de respect et de retenue et cherché à réduire la violence interpersonnelle. Les duels sont interdits et des forces de police sont créées pour assurer l’ordre public.
Dans ce contexte, chaque génération de sportifs canadiens a subi la pression de rendre le sport plus sécuritaire. Certains changements tel que de nouveaux équipements et pratiques qui réduisent le risque de blessure — pensez aux équipements de protection et aux stations d’eau lors des courses amusantes — ont suscité peu de controverse, mais d’autres changements proposés ont suscité un débat amer. Le gouvernement fédéral a autrefois rendu les combats égoïstes illégaux, mais les organisateurs ont défié la loi et organisé des matchs clandestinement. Bien que la boxe ait été autorisée par la suite en vertu d’une règlementation provinciale stricte, le risque de lésions cérébrales à vie est tel que les associations médicales continuent de réclamer son abolition.[7] Le hockey, lui aussi, est depuis longtemps un lieu de lutte pour la sécurité, alors que les joueurs, les parents et le public dénoncent l’apparente indifférence des décideurs et des entraîneurs du sport face aux combats et autres tactiques préjudiciables.
Nous pouvons placer l’effort actuel pour réaliser des « sports sûrs » dans cette trajectoire. Les récentes campagnes contre le « gagner à tout prix », le dopage et pour le « fair play » font également partie de cette histoire. Des exemples récents incluent les campagnes visant à prévenir les commotions cérébrales dans le football canadien (par exemple, « La Coupe Grey est hantée par une lésion cérébrale, mais n’a pas besoin de l’être ») pour lutter contre le dopage dans le monde entier (par exemple, « Le sprinteur nigérian Okagbare a fait face à 3 accusations dans une affaire de dopage »), et d’exiger des athlètes qu’ils se fassent vacciner deux fois contre le COVID-19 aux Jeux olympiques (par exemple, « Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de Pékin 2022 — Mise à jour sur les spectateurs, la vaccination et les contre-mesures contre le COVID-19 »). Plusieurs questions de recherche et de projet vous invitent à explorer ces efforts dans des sports qui vous sont familiers.
Vidéo 3.1 : Bruce Kidd : Le sport et la lutte pour l’inclusion
Vidéo fournie par le Brock University Centre for Sport Capacity. Utilisé avec autorisation. [Transcription]
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La lutte pour l’inclusion
Une lutte étroitement liée est celle de l’accès et de l’inclusion. Les sports modernes ont été développés par des hommes pour les garçons valides et les hommes dans des institutions réservées aux hommes. Ce n’est pas qu’ils oublient les filles et les femmes, les minorités sexuelles, les personnes handicapées, les classes ouvrières, les peuples autochtones et les autres non européens ; les premiers organisateurs les ont délibérément exclus comme moyen de renforcer la masculinité européenne de la classe supérieure. Mais les joies et les avantages du sport étaient tels que les exclus ont rapidement cherché à jouer eux-mêmes, bloquant les compétitions des organismes sportifs établis, créant leurs propres compétitions et organisations (pensez aux Olympiades des travailleurs et aux Jeux olympiques des femmes) et poussant les gouvernements à créer des opportunités publiques pour leurs enfants dans les écoles et les terrains de jeux, tandis que beaucoup de ceux qui pratiquaient déjà le sport ont repoussé.[8] Pour moi, c’est le fil le plus fascinant de l’histoire du sport canadien et international, et il continue à ce jour.
La lutte pour l’inclusion affecte directement la lutte pour des sports sûrs, car au fur et à mesure que différentes personnes se sont lancées dans le sport, elles ont exigé que certaines règles et conditions soient modifiées pour les rendre plus faciles et plus sûres à pratiquer. Ces idées ont également été fréquemment contestées, comme l’illustrent les débats séculaires sur les règles distinctes pour les sports et évènements féminins.
La contingence de la réforme
Comme le démontrent les débats en cours sur la boxe, le hockey et les sports féminins, tout le monde n’est pas d’accord pour dire qu’une réforme est souhaitable. Certains joueurs et entraîneurs résistent parce que le changement pourrait altérer les compétences requises, voire même leur compréhension et leur amour du jeu. Au hockey, les traditionalistes soutiennent depuis longtemps que le hockey devrait enseigner aux garçons et aux hommes le courage de se lever et de se battre, et s’opposent donc à toute proposition visant à éliminer les combats du jeu. Au cours des années 1970, des groupes de travail indépendants dans pratiquement toutes les provinces du Canada[9] ont recommandé l’élimination des bagarres dans le hockey, mais très peu d’associations étaient d’accord. L’effort actuel pour réduire les commotions cérébrales des coups à la tête au hockey fait face à une opposition similaire.
De nombreuses campagnes progressistes ont connu un sort similaire. Dans les années 1920 et 1970, les éducateurs ont cherché à éliminer l’entraînement abusif, seulement pour se faire dire que l’endurcissement des athlètes était nécessaire pour les faire réussir. Les avancées du féminisme de la première vague dans le sport après la Première Guerre mondiale ont été anéanties dans la reconstruction patriarcale après la Seconde Guerre mondiale, de sorte que la génération de femmes dirigeantes des années 1960 a dû réapprendre à s’organiser. Au cours des dernières années, bien qu’il y ait eu une croissance bienvenue de la législation visant à rendre les sports plus sûrs, par ex. La Loi sur la sécurité dans les sports du Québec (2021) et la Loi Rowan (Ontario 2018) en Ontario, ainsi que les programmes universitaires et de fondations consacrées à la recherche sur la sécurité dans le sport (p. ex. Concussion Research Clinic à l’Université de Toronto, Think First Foundation), il continue d’y avoir.
Les campagnes pour l’accès et l’inclusion se sont souvent heurtées à des résistances, car ceux qui ont déjà pratiqué le sport cherchent à le préserver pour eux-mêmes.
Dans ces deux luttes, il y a eu des cycles d’inquiétude du public, de consultation du gouvernement et de réponse politique, de résistance du secteur du sport et d’échec du gouvernement à suivre, surveiller et faire respecter la conformité. Au début des années 1990, à la suite de la disqualification choquante de Ben Johnson pour les stéroïdes des Jeux olympiques de 1988 à Séoul et des audiences angoissantes télévisées à l’échelle nationale au cours desquelles d’autres athlètes canadiens ont admis s’être drogués, le juge en chef Charles Dubin a conclu que la pression intense exercée sur les athlètes et les entraîneurs pour gagner était une contributrice majeure. Il a recommandé une approche plus « centrée sur l’athlète » et des instances sportives plus représentatives. Pourtant, en quelques années, l’idée d’un « sport centré sur l’athlète » a été réduite à la rhétorique et le nouveau Conseil canadien du sport, beaucoup plus représentatif, a cessé de pousser à nouveau vers le podium. Les préoccupations généralisées concernant la violence fondée sur le sexe dans le sport canadien ont amené Sport Canada à exiger des organismes nationaux de sport (ONS) qu’ils créent des politiques de prévention avec des agents de harcèlement indépendants. Pourtant, en 2018, Donnelly et Kerr ont constaté que peu d’ONS avaient élaboré les politiques requises, qu’un seul avait un agent d’enquête indépendant et que Sport Canada n’avait pas surveillé la conformité.[10]
Vidéo 3.2 : Bruce Kidd : La lutte pour l’équité entre les sexes dans le sport canadien
Vidéo fournie par le Brock University Centre for Sport Capacity. Utilisé avec autorisation. [Transcription]
Appliquer les leçons de l’histoire
En 2018, la ministre fédérale des Sciences et des Sports, Kirsty Duncan, a rejeté les appels à la création d’un mécanisme totalement indépendant pour lutter contre la violence sexiste dans le sport et a plutôt choisi de renouveler et de renforcer la politique ratée de 1996. Mais d’autres révélations d’abus d’athlètes, l’intensification de l’activisme des athlètes, les recommandations de plusieurs groupes de travail et la réunion de 2019 des ministres des Sports fédéral, provinciaux et territoriaux l’ont amenée, ainsi que son successeur au poste de ministre des Sports, Steven Guilbeault, et Sport Canada à lancer une approche plus rigoureuse. Un nouveau Code de conduite universel pour lutter contre les mauvais traitements dans le sport au niveau national (Programme canadien pour le sport sécuritaire, Centre de ressources d’information sur le sport, sd) a été promulgué et le Centre de règlement des différends sportifs du Canada (CRDSC) s’est engagé à créer un nouveau mécanisme indépendant pour mettre en œuvre le Code.[11] Le Code traite non seulement de la violence sexiste, mais également d’autres formes de mauvais traitements, notamment l’intimidation et la négligence.
Ce sont des avancées extrêmement encourageantes. Très peu d’autres efforts nationaux ont défini la maltraitance des athlètes de manière aussi complète. Le CRDSC a une réputation bien méritée pour ses décisions opportunes, sensibles aux athlètes et indépendantes.
Pourtant, compte tenu de la longue histoire de résistance aux politiques centrées sur l’athlète et de la conviction profonde que des méthodes dures sont parfois nécessaires pour amener les athlètes sur le podium, les athlètes, les chercheurs et les militants qui se sont battus pour un sport sûr doivent continuer à faire pression pour un changement significatif dans la culture du sport, la large diffusion des attentes du Code et sa mise en œuvre effective. Comment les athlètes, les défenseurs de l’équité et les membres du public peuvent-ils tenir les organismes sportifs responsables de leur utilisation de l’UCCMS et du nouveau mécanisme indépendant et de leurs efforts pour changer leur culture ? Comment peuvent-ils tenir Sport Canada responsable de sa surveillance des sports de haut niveau financés par l’État ?
Étant donné que de nombreuses instances sportives revendiquent « l’autonomie du sport », malgré leur financement public important et leur immersion dans les logiques dominantes de la société, il sera important que les défenseurs les mettent à la hauteur de leurs responsabilités sociales. Un suivi et une évaluation indépendants seront essentiels à cette tâche. C’est une tâche à laquelle les chercheurs et les étudiants devraient accorder une attention particulière.
Étant donné que l’UCCMS et le CRDSC ne couvrent que les programmes nationaux, des efforts supplémentaires seront nécessaires pour intégrer les provinces et les territoires dans le nouveau régime.
Enfin, la campagne pour un sport sûr ne peut pas perdre de vue les efforts connexes pour améliorer l’accès et l’inclusion du sport. Il n’y a pas grand-chose à se réjouir si les sports deviennent plus sûrs mais ne sont accessibles qu’à quelques-uns. Pourtant, le sport canadien est en grande partie une pratique blanche de la classe moyenne et supérieure, où les exigences de « payer pour jouer » excluent les pauvres.
La lutte pour un sport sécuritaire et plus équitable est loin d’être terminée.
Vidéo 3.3 : Bruce Kidd : La longue lutte pour un sport sécuritaire
Vidéo fournie par le Brock University Centre for Sport Capacity. Utilisé avec autorisation. [Transcription]
De plus amples recherches
Un domaine de recherche future est l’exploration des préjugés culturels implicites (par exemple, le racisme, la masculinité toxique, l’homophobie) dans le sport à travers le prisme de l’intersectionnalité. Comme le notent Cooper et ses collègues (2020), « les iniquités, les inégalités et discrimination » sont des obstacles au développement d’un environnement sportif inclusif et accueillant.
Termes clés
Suggestion de travaux
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- Réflexion sur la sécurité et l’accessibilité pour les sports canadiens : Choisissez un sport et répondez aux questions suivantes en lien avec ce sport choisi :
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- Comment décririez-vous sa sécurité et son accessibilité pour les Canadiens ?
- Qu’est-ce qui explique l’évaluation que vous avez faite ?
- Pouvez-vous proposer des améliorations ?
- Qu’est-ce qui se dresse sur le chemin ?
- Que faudrait-il pour réaliser ces améliorations ?
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- Droits des athlètes : rédigez une évaluation des droits des athlètes dans un sport de votre choix. Dans quelle mesure les athlètes sont-ils impliqués dans les décisions majeures ?
- Réflexion sur la sécurité et l’accessibilité pour les sports canadiens : Choisissez un sport et répondez aux questions suivantes en lien avec ce sport choisi :
Sources
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