6 Le cheminement de l’Association canadienne des entraîneurs vers le sport sécuritaire

Isabelle Cayer
Peter Niedre

Thèmes

Formation des entraîneurs
Éducation des entraîneurs
Cheminement en matière de sport sécuritaire 

Objectifs d’apprentissage 

Lorsque vous aurez terminé ce chapitre, vous serez en mesure de :

OA1  Expliquer ce qu’est l’ACE et quelles sont ses valeurs et sa mission;
OA2 Déterminer le rôle de l’entraîneur et des organismes sportifs dans la mise en œuvre de pratiques de sport sécuritaire;
OA3 Déterminer le rôle de l’ACE dans la création d’un milieu sportif plus sécuritaire;
OA4 Expliquer les trois piliers du mouvement Entraînement responsable;
OA5 Déterminer les différents programmes de formation et d’éducation offerts aux entraîneurs par l’ACE. 

Aperçu 

Derrière chaque athlète, il y a un entraîneur. Les entraîneurs sont des parents, des enseignants, des voisins et des modèles d’éthique dans leur communauté. Ils écoutent, dirigent, encouragent et inspirent les athlètes et les participants de tous les sports et de tous les niveaux de partout au pays. Qu’est-ce qui motive quelqu’un à devenir entraîneur? Une soif d’aider les autres et soi-même à se dépasser et à repousser ses limites, dans les sports comme dans la vie. Ce chapitre explique le mandat et les activités de l’Association canadienne des entraîneurs (ACE) et décrit le rôle de l’entraîneur dans la promotion du mouvement pour le sport sécuritaire. 

Dates importantes 

Veuillez consulter la Partie 6 : Les entraîneurs et le sport sécuritaire pour une liste des acronymes utilisés dans ce chapitre.

L’Association canadienne des entraîneurs : notre mission et nos valeurs 

La mission de l’ACE est d’améliorer, par la qualité de l’entraînement, l’expérience de tous les athlètes et participants au Canada et, grâce à ses partenaires, de veiller à l’application de normes d’éthique nationales dans le domaine de la formation et du perfectionnement des entraîneurs. Encore, la responsabilité d’assurer un milieu de sport sécuritaire ne relève pas uniquement des entraîneurs. Le mouvement sur le sport sécuritaire compte aussi sur la participation des officiels, des administrateurs, des bénévoles, des athlètes et participants, des professionnels de la santé des équipes de soutien intégré (ÉSI), des parents et des tuteurs.

Figure 6.1 : Valeurs de l’Association canadienne des entraîneurs
[Description de l’image]

Le corpus sans cesse croissant de recherches sur le sport sécuritaire ainsi que la médiatisation des expériences de maltraitance des athlètes ont poussé les systèmes sportifs du Canada et d’ailleurs à améliorer leurs pratiques. Par conséquent, l’une des missions principales de l’ACE est de former les intervenants sportifs sur le sport sécuritaire et de créer des environnements sécuritaires et inclusifs pour tous, y compris les athlètes, les entraîneurs, les bénévoles et les décideurs. Ces décideurs sont les administrateurs de sport, les officiels, les chefs de la direction, les membres des conseils d’administration et les directeurs de programmes de haute performance qui dirigent et influencent la culture de l’excellence dans le sport.

L’ACE reconnaît l’incidence positive du sport sur la vie des Canadiens sur les plans de la santé mentale, de la santé physique et du changement social en vue d’inspirer la nation par le sport. Par conséquent, l’ACE forme, perfectionne et célèbre les entraîneurs canadiens du niveau communautaire au sport de haute performance, en plus de souligner leurs réalisations et de les encourager à mettre l’accent sur les athlètes et participants.

L’ACE rallie également divers intervenants et partenaires autour de sa mission de formation et de certification des entraîneurs. En tant qu’organisme axé sur les partenaires, sa capacité à remplir sa mission dépend de la force de ses relations. Le système de formation et de perfectionnement offert aux entraîneurs et aux intervenants dans le sport au Canada est le fruit du travail de personnes extrêmement dévouées provenant de divers organismes différents qui visent l’excellence, du terrain jusqu’au podium. Les programmes offerts par l’ACE peuvent doter les organismes sportifs et les entraîneurs du Canada de connaissances et de compétences, promouvoir des comportements éthiques, favoriser des attitudes positives, développer les compétences et accroître la crédibilité et la reconnaissance des entraîneurs.

Vidéo 6.1 : Promo de la formation sur la sécurité dans le sport, ACE 

Vidéo de l’Association canadienne des entraîneurs. Utilisée avec autorisation.

Recherche en coaching sportif 

L’ACE accorde une grande importance à la recherche et aux données. Notre stratégie de recherche vise à assurer que les programmes d’entraînement sportif sont conçus selon des décisions crédibles et fondées sur des données probantes. Dans le cadre de cette stratégie de recherche, l’ACE développe quatre sphères d’influence interreliées. La recherche en sciences du sport et en coaching sportif guide et soutient les programmes et services de l’ACE. La recherche en sciences du sport est à la base du contenu du Programme national de certification des entraîneurs (PNCE), contenu qui est ensuite transmis aux entraîneurs du PNCE. La recherche en coaching sportif est à la base de la conception des apprentissages du PNCE et d’autres programmes et services axés sur les femmes en entraînement, la diversité et l’inclusion, la formation continue et les services aux entraîneurs professionnels. La stratégie de recherche de l’ACE sur la mobilisation et la diffusion des connaissances aide à orienter l’élaboration de la formation sur le sport sécuritaire pour les entraîneurs et les dirigeants sportifs en plus d’en évaluer l’effet sur l’autoefficacité. 

Figure 6.2 : Recherche en coaching sportif
[Description de l’image]

Le Programme national de certification des entraîneurs 

Dans le pratique:
Certification en entraînement

Le Programme national de certification des entraîneurs  de l’Association canadienne des entraîneurs

 

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Photo par RF _ studio sur Pexels. 

Depuis sa mise en œuvre en 1974 et jusqu’en date de novembre 2021, plus de 2 millions d’entraîneurs et de responsables du développement des entraîneurs ont assisté à des formations du Programme national de certification des entraîneurs (PNCE). 

Le capital de marque de l’ACE repose sur 50 ans de reconnaissance nationale et internationale en tant que ressource incontournable pour les conseils et les renseignements sur l’entraînement. Le personnel de l’ACE est d’avis que chaque participant mérite un entraîneur certifié.

Les gouvernements ont donné à l’ACE le mandat de mettre en place un programme de formation en entraînement harmonisé qui serait offert et accessible partout au pays. Dans le cadre de ce mandat, l’ACE assure la gestion du PNCE en partenariat avec les représentants provinciaux ou territoriaux de la formation des entraîneurs (RPTFE), les organismes nationaux de sport (ONS) et les organismes provinciaux/territoriaux de sport (OPTS). Le PNCE est le programme qui offre une formation et une certification aux entraîneurs et aux responsables du perfectionnement des entraîneurs dans plus de 65 sports à la grandeur du pays.

L’ACE crée des formations multisports du PNCE qui sont offertes en ligne ou par les RPTFE. Elle s’engage à faire progresser la profession d’entraîneur, à favoriser des pratiques d’entraînement éthiques et responsables et à s’assurer que la diversité et l’inclusion soient au cœur de tous les projets de formation et de perfectionnement.

Comme l’ACE collabore avec plusieurs types de partenaires et d’intervenants, plusieurs types de propositions de valeur sont offertes :

  • Pour les organismes qui font appel à des entraîneurs rémunérés et bénévoles, l’ACE, en collaboration avec les RPTFE, les ONS et les OPTS, crée et offre une formation en entraînement de qualité, qui souligne la valeur des entraîneurs dans la communauté et soutient l’adoption de pratiques d’entraînement éthiques et responsable pour assurer la sécurité des athlètes et des entraîneurs.
  • Pour les entraîneurs professionnels passionnés de tous les niveaux au Canada, l’ACE soutient l’adoption de normes professionnelles et éthiques et aide les entraîneurs à obtenir leur titre d’entraîneurs professionnels (EPA).
  • Pour les athlètes, les parents et le public qui accordent leur confiance à l’entraîneur, l’ACE et ses partenaires établissent des normes pédagogiques et éthiques pour les organismes sportifs et contribuent à la création d’un environnement sécuritaire pour les athlètes et les entraîneurs, sur le terrain comme à l’extérieur.
  • Pour les organisateurs de grands jeux, qui doivent soumettre le personnel entraîneur à des normes nationales fermes et éclairées, l’ACE réduit les risques en établissant des critères d’admissibilité normalisés et reconnus permettant de déterminer quels entraîneurs professionnels peuvent participer aux compétitions avec leurs athlètes.
  • Pour les étudiants qui souhaitent devenir entraîneurs professionnels et obtenir du soutien d’entraîneurs expérimentés, l’ACE offre des occasions d’apprentissage, de réseautage, de stages, de programmes coopératifs et de mentorat dirigé.
Figure 6.3 : Cheminements pour obtenir le titre d’entraîneur professionnel agréé (EPA)

Pathways to Chartered Professional Coach (ChPC) Designation

Image de l’Association canadienne des entraîneurs. Utilisée avec autorisation. [Description de l’image]

Critères d’admissibilité :

1. Formation (certification du PNCE et plus)
2. Expérience (entraînement)
3. Éthique : Module PDE du PNCE et Code de conduite et de déontologie
4. Formation sur le sport sécuritaire
5. E-PIC (Vérification approfondie des antécédents judiciaires)
6. Deux références professionnelles 

Pourquoi le sport sécuritaire? Point de mire sur une culture en changement 

Il est important de comprendre les facteurs déterminants du sport sécuritaire et de la refonte culturelle à laquelle le sport est actuellement confronté dans le monde. Pendant des siècles, le sport a été une pierre angulaire de la société en créant un sentiment d’appartenance entre différents groupes de personnes. Au Canada, le sport est bien ancré dans la culture canadienne et permet à des athlètes de divers horizons de partager un terrain d’entente, de communiquer grâce à une passion commune et même de concilier leurs différences. Autrement dit, le sport peut changer des vies. C’est pourquoi le sport est considéré comme un moteur de changement positif dans le monde et il est important de protéger ses participants. La culture concerne les gens, et ceux-ci souhaitent de plus en plus participer à des expériences globales qui servent un plus grand objectif. Il est donc encore plus important pour les participants de s’engager auprès de leurs communautés et au sein de différents organismes. Ces changements sociaux ont eu une incidence directe sur le développement du sport et de ses règles.

Vidéo 6.2 : Isabelle Cayer : La culture du sport est en pleine refonte

Vidéo de l’Association canadienne des entraîneurs. Utilisée avec autorisation. [Transcription]

Pour accéder aux sous-titres vidéo en français, cliquez sur l’icône Paramètres, sélectionnez « Sous-titres » et choisissez l’option « Traduction automatique. »

Selon les principes de base du modèle socioécologique, chacun a un rôle à jouer dans le mouvement vers un sport sécuritaire. Ce module présente l’influence de nombreuses personnes et nombreux organismes sur les résultats du sport sécuritaire. Par exemple, Register-Mihalik et coll. stipulent que ce modèle offre différentes façons de comprendre la relation entre les différents niveaux de la société et du sport, qui peuvent être utilisées pour la prévention des commotions cérébrales liées au sport.[1] En utilisant ce même modèle pour déterminer les facteurs de risques liés aux problèmes de la sécurité dans le sport en général, il sera possible de mieux cibler la façon dont la communauté au-delà de l’athlète et de l’entraîneur, par exemple les organisateurs sportifs et les législateurs gouvernementaux, peut avoir une incidence sur la mise en œuvre du sport sécuritaire pour les années à venir. 

Figure 6.4 : Un modèle socioécologique pour guider le sport sécuritaire
[Description de l’image]

Responsabilisation des athlètes 

Dans les médias:
Responsabilisation des athlètes 

« Exploiting Osaka’s vulnerability isn’t a solution to media’s dwindling access » par Morgan Campbell, CBC Sports, 18 août  2021.

 

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Photo par cottonbro sur Pexels. 

La joueuse de tennis japonaise Naomi Osaka est un bon exemple de responsabilisation des athlètes. Naomi utilise sa plateforme pour créer un impact positif dans le monde du sport au sujet de la santé mentale et du bien-être des athlètes. Ce faisant, elle a été en mesure de transmettre son message à l’ensemble de la communauté sportive en faisant part de sa propre histoire et de ses troubles de santé mentale. En faisant preuve de courage et en racontant sa propre expérience, Naomi souligne l’importance nouvellement accordée à la santé mentale, à la santé physique et au concept d’autodétermination. 

Selon vous, lorsqu’un athlète de haut niveau parle de sport et de santé mentale, quel est l’impact sur les membres de différents groupes, par exemple sur les jeunes? 

La responsabilisation des athlètes est essentielle pour comprendre la transition du sport traditionnel au sport contemporain. Traditionnellement, les athlètes n’étaient pas représentés dans les conversations sur le sport puisque les positions d’autorité étaient occupées par des entraîneurs, des officiels et des gestionnaires.  Ce déséquilibre de pouvoir peut créer un environnement dangereux pour les athlètes. Dans certains cas, les athlètes ont appris à normaliser un langage abusif, des punitions sous forme d’activité physique excessive et, dans certains cas, des attouchements inappropriés ou inutiles.[2]

Les relations entre entraîneurs et athlètes n’étaient pas pour autant toutes préjudiciables, mais des cas d’abus ont été observés dans le système sportif. Cependant, avec le nombre grandissant de nouvelles méthodes de communication comme les réseaux sociaux, les athlètes ont commencé à s’exprimer plus librement. Grâce aux médias sociaux, les athlètes ont maintenant un espace où faire part de leurs expériences de maltraitance et peuvent devenir des acteurs de changement dans les sphères du sport qui en ont besoin. Dans un modèle contemporain, l’athlète et l’entraîneur partagent la responsabilité des attentes et des objectifs de performance.

La sécurité psychologique 

Un autre facteur contribuant au changement de culture dans le monde du sport est l’importance accordée à la sécurité psychologique. L’approche traditionnelle en entraînement suivait le principe selon lequel l’entraîneur est le directeur du programme et la personne qui prend les décisions. Toutefois, la responsabilisation des athlètes a favorisé une transition vers un style plus contemporain d’entraînement, qui permet à l’athlète de façonner sa propre expérience et de collaborer avec son entraîneur en lui faisant part de ses idées, son expertise et ses opinions dans le but d’atteindre le même objectif. La sécurité psychologique soutient l’idée que personne ne sera puni ou humilié d’avoir parlé de ses idées, ses inquiétudes ou ses erreurs.[3] Cette théorie est tirée des travaux d’Amy Edmondson, professeure de commerce à Harvard. Ses travaux de recherche portent sur la sécurité psychologique au travail, mais le principe peut s’adapter au monde du sport.

Les jeunes grandissent et arrivent sur le marché du travail avec ces attitudes, ce qui fait que ces principes auront inévitablement une incidence sur tous les autres aspects de la vie. Le sport a donc la responsabilité d’offrir un environnement sécuritaire pour que les acteurs du monde du sport puissent s’exprimer et faire part de leurs expériences, leurs préoccupations et leurs idées en matière de sport sécuritaire. De plus, il est important de former toutes les personnes en position d’autorité (entraîneurs, officiels, directeurs) à réagir avec empathie, à être ouvert à apprendre et à offrir du soutien aux athlètes. C’est grâce à ces petites interactions que l’on peut arriver à créer un contexte de sport sécuritaire. La dynamique des relations athlète-entraîneur, entraîneur-entraîneur, entraîneur-directeur de programme de haute performance ou directeur de haute performance-chef de la direction influence la sécurité psychologique. La notion de vouloir gagner à tout prix entre en conflit avec le sport sécuritaire et place les entraîneurs dans une position délicate, lesquels se retrouvent déchirés entre le désir d’appuyer leurs athlètes et celui de conserver leur poste dans un milieu axé sur les résultats. Un changement de culture est nécessaire pour que la sécurité psychologique et la performance puissent coexister.

Figure 6.5 : Individualité et expériences des participants
Individuality and Lived Experiences of Participants
[Description de l’image]

Dans les médias: Trouver un équilibre 

En mai 2021, Brittany Donaldson, entraîneure des Raptors de Toronto, a abordé le sujet du juste milieu entre encourager les athlètes à se dépasser et éviter qu’ils ne se blessent en posant la question suivante à ses abonnés sur Twitter :

‼️💭Entraîneurs, formateurs et spécialistes de la performance mentale – J’aimerais connaître vos pratiques exemplaires sur la façon dont vous trouvez un équilibre entre encourager vos athlètes à se dépasser et persévérer devant l’adversité (une leçon si importante) tout en veillant à ce qu’ils ne se blessent pas.

— Brittni Donaldson (@brittni__d), 24 mai 2021 

Selon vous, quelle pratique d’entraînement exemplaire concilie le désir d’un athlète de se dépasser tout en assurant son bien-être personnel? 

Individualité et expérience vécue 

Un autre facteur contribuant au changement de culture dans le monde du sport est la reconnaissance du caractère unique de chaque athlète, ce qui signifie que chaque athlète réagit à l’entraînement d’une façon différente. Un style d’entraînement traditionnel peut fonctionner pour certains athlètes qui pourraient, par exemple, considérer qu’un exercice extrême est une belle leçon ou une façon de se dépasser. Cependant, d’autres athlètes pourraient considérer que cette méthode est défavorable pour leur santé physique et mentale et ultimement inefficace pour leur performance globale. De nos jours, le défi des entraîneurs est d’être en mesure de trouver l’équilibre entre pousser les athlètes à se dépasser tout en s’assurant qu’ils ne se blessent pas en cours de route. Il est donc primordial d’offrir des formations sur l’empathie, l’ouverture à l’apprentissage et la façon de déterminer les différences uniques entre les athlètes pour assurer un sport sécuritaire. Pendant cette transition, il est important de se rappeler que les entraîneurs font partie de ce changement de culture et qu’ils apprennent eux aussi en même temps que tout le monde. Effectivement, même à titre d’entraîneure au plus haut niveau de basketball, Brittany Donaldson, des Raptors de Toronto, a demandé conseil sur Twitter sur la façon de s’assurer que les athlètes sont poussés à se dépasser tout en évitant qu’ils ne se blessent. Comme ces exemples le suggèrent, une approche universelle en matière d’entraînement ne sera pas tolérée par la nouvelle génération d’athlètes. Bref, apprenez à connaître vos athlètes. 

Mesures prises pour un sport sécuritaire

Depuis 2014, l’ACE a franchi plusieurs étapes importantes dans son cheminement vers un sport plus sécuritaire. Voici quelques points saillants:

1. L’ACE et le CCES ont présenté le Sommet des ONS sur les violences sexuelles dans le sport (2015).

Les Sommets sur la sécurité dans le sport dirigés par l’ACE ont été essentiels pour comprendre les inquiétudes des dirigeants sportifs et des organismes sportifs communautaires, provinciaux et territoriaux, y compris les intervenants sportifs, les administrateurs de sport, les entraîneurs, les officiels et les bénévoles. En 2015, l’ACE, en partenariat avec le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES) a présenté un Sommet des ONS sur les violences sexuelles dans le sport. Ce Sommet portait sur l’importance de sensibiliser tous les athlètes et de s’assurer de leur sécurité. L’histoire personnelle du joueur de hockey manitobain Sheldon Kennedy a été racontée lors du Sommet, notamment les raisons pour lesquelles son expérience de violence sexuelle dans les années 1980 n’a été dévoilée que plusieurs années plus tard. Des discussions ont eu lieu sur le rôle de Kennedy dans la création du Respect Group et sur la formation Respect et sport qui a ensuite été mise sur pied. Depuis, la formation a été suivie par plus de 1,7 million de personnes du milieu sportif au Canada. Le Sommet a également abordé les leçons tirées de Scouts Canada, la compréhension de la notion de responsabilité du fait d’autrui et des discussions ont eu lieu avec des conseillers juridiques pour aborder les questions de sport sécuritaire.

 

Dans les médias:
L’élément déclencheur des Sommets sur la sécurité dans le sport

« Ex-ski coach Bertrand Charest gets 12-year prison sentence » par Morgan Lowrie, Globe and Mail, 8 décembre 2017.

 

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Photo par Daniel Franks sur Pexel.

Au cours de l’hiver 2014-2015, Bertrand Charest, entraîneur canadien en ski alpin, a fait l’objet de cinquante-sept chefs d’accusation de violence et d’exploitation sexuelle sur une période d’environ vingt ans. Parmi les cinquante-sept victimes, douze d’entre elles étaient âgées de moins de dix-huit ans. En plus d’avoir travaillé dans de nombreux clubs et organismes provinciaux, M. Charest a également travaillé au niveau national chez Canada Alpin de 1996 à 1998. Cette situation a été l’élément déclencheur qui a mené à la création d’un Sommet sur le sport pour les ONS en 2015. Ce Sommet a été présenté par l’ACE en partenariat avec le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES).

2. Lancement du mouvement Entraînement responsable (2016)

Après le Sommet des ONS de 2015, présenté en partenariat avec le CCES, les partenaires sportifs ont exprimé leur désir de voir le mouvement en matière de sport sécuritaire se poursuivre pour réduire le nombre d’incidents de maltraitance. Ces préoccupations ont finalement mené au mouvement Entraînement responsable (MER). L’ACE s’engage à travailler avec tous les organismes sportifs afin d’adopter et de mettre en œuvre des politiques et des processus de soutien visant à garantir la sécurité et la protection des athlètes, ce qui a entraîné la création du MER, déployé en plusieurs phases dans l’ensemble du système sportif et coordonné conjointement avec le Centre canadien pour l’éthique dans le sport. Grâce au soutien de l’ACE, du CCES et du système sportif national, le MER a été inauguré en 2016 et, à ce jour, plus de 900 organismes sportifs ont signé la déclaration d’engagement et adopteront ses trois piliers dans leurs activités quotidiennes. Ces piliers sont la Règle de deux, la vérification des antécédents et la formation sur l’éthique.

Figure 6.6 : Le mouvement Entraînement responsable de l’ACE
[Description de l’image]

La Règle de deux

La Règle de deux est un devoir de diligence pour veiller à ce que toutes les interactions entre les athlètes et les entraîneurs aient lieu dans un environnement ouvert et observable et qu’elles soient justifiables. Un environnement ouvert est un endroit où les personnes peuvent être vues et entendues, comme une salle de réunion avec des fenêtres et une porte ouverte. Une chambre d’hôtel ou une voiture sont considérées comme des environnements fermés. Un environnement peut être considéré observable quand les parents, les tuteurs ou toute autre personne peuvent voir et entendre les participants pendant qu’ils pratiquent leur sport, par exemple à travers une vitre ou dans un gymnase ouvert, un aréna, une piscine, etc. Un environnement justifiable désigne un lieu où il serait normal de voir un athlète avec son entraîneur, comme un gymnase, sur une patinoire ou sur un terrain. Un endroit qui pourrait ne pas être justifiable est un café-restaurant qui, même s’il s’agit d’un endroit ouvert et observable, pourrait ne pas être convenable.

Figure 6.7 : La Règle de deux
Recréée à partir du mouvement Entraînement responsable de l’Association canadienne des entraîneurs [Description de l’image]

Vérification des antécédents

La vérification des antécédents permet à l’organisme sportif de s’assurer que les candidatures qu’il reçoit, notamment pour des postes d’employé, d’entraîneur ou de bénévole, répondent aux principales exigences pour participer aux activités sportives. Les descriptions de poste exhaustives, les politiques et processus visibles, la vérification des antécédents judiciaires, les entrevues et la vérification des références sont quelques outils que peuvent utiliser les organismes sportifs et revêtent tous la même importance. Les organismes sont encouragés à déterminer le niveau de risque d’un candidat ainsi qu’à définir et consigner la façon dont ils procéderont au filtrage des candidats.

Formation sur l’éthique

Le dernier aspect du MER concerne la formation obligatoire sur l’éthique. Cette formation est le module d’apprentissage en ligne Prise de décision éthique (PDE) du PNCE. Cette formation vise à outiller les entraîneurs avec la confiance et les outils nécessaires pour gérer des situations éthiques et juridiques en appliquant un processus en six étapes. La formation PDE est obligatoire pour tous les entraîneurs souhaitant suivre la formation du PNCE, et l’évaluation de la PDE est requise pour devenir un entraîneur certifié du PNCE.

3. Sommet sur le sport sécuritaire mené par l’ACE partout au Canada (2019)

En février 2019, la Déclaration de Red Deer Deer a été signée à l’occasion de la Conférence des ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux responsables des sports, de l’activité physique et des loisirs. Les ministres responsables du sport qui ont signé cette déclaration se sont engagés dans la prévention du harcèlement, de l’abus et de la discrimination dans le sport.

Entre mars et avril 2019, l’ACE a organisé une série de 13 sommets provinciaux et territoriaux sur le sport sécuritaire partout au Canada. Ces sommets ont été organisés par des intervenants du sport canadien en vue de redéfinir les notions de harcèlement et d’abus et afin d’offrir une perspective sur les éléments à prendre en considération dans la création et la mise en œuvre d’un code de conduite universel de sport sécuritaire.

Ces sommets ont mené à une entente fédérale, provinciale et territoriale exigeant que tous les organismes sportifs financés par le gouvernement fédéral adoptent le CCUMS (Code de conduite universel pour éviter la maltraitance dans le sport) et mettent en œuvre les mesures suivantes:

  1. Création d’un Code de conduite qui comprend les définitions de maltraitance, d’obligation de signalement, de sanctions et de tenue de dossiers et qui assure la mise en place d’un processus par un tiers indépendant pour l’évaluation et le traitement des plaintes et, si nécessaire, les enquêtes;
  2. Mise en œuvre d’une formation obligatoire sur la sécurité dans le sport (1er avril 2020);
  3. Lancement d’un mécanisme indépendant de sport sécuritaire (juillet 2021).

Les travaux de l’ACE dans la mise en œuvre du MER ont jeté les bases pour les modifications législatives supplémentaires apportées par Kirsty Duncan, ministre canadienne des Sports, en 2018 et 2019. En 2020, le CCUMS a été publié à titre de document de référence que les organismes sportifs peuvent consulter pour prévenir et contrer la maltraitance. La majorité de son contenu est tiré des recommandations issues de ces sommets.

4. Sommet sur le sport sécuritaire mené par l’ACE partout au Canada (2020)

Au cours des mois de mars et d’avril 2020, plus de 25 entrevues ont été réalisées avec des entraîneurs afin de déterminer les principaux aspects qui devraient être abordés lors des prochains Sommets sur la sécurité dans le sport régionaux, malgré le début de la pandémie de la Covid-19. Quatre Sommets sur le sport sécuritaire régionaux se sont déroulés dans un environnement virtuel entre août et septembre, en partenariat avec les centres et les instituts canadiens du sport qui offrent un Diplôme avancé en entraînement. Du soutien a été offert pour les mises à jour prévues du Diplôme avancé en entraînement en intégrant les principes du sport sécuritaire au programme. Les principales préoccupations en matière d’entraînement issues de ces conversations étaient les suivantes:

  1. comment offrir des formations dans un environnement virtuel;
  2. comment gérer les fausses allégations;
  3. le harcèlement, l’abus, la discrimination et le sport de haute performance;
  4. les difficultés financières (en lien avec la Règle de deux);
  5. la « culture de la peur » en général.

Finalement, le 22 septembre 2020, l’ACE et À nous le podium ont présenté un Sommet national sur le sport sécuritaire comptant 188 participants. Au cours de ce sommet, cinq sujets principaux ont été abordés:

  1. la nécessité de clarifier et d’harmoniser le système;
  2. le soutien aux entraîneurs et occasions d’échanger;
  3. l’application des lignes directrices pratiques;
  4. l’apprentissage transformationnel par rapport à l’apprentissage transactionnel;
  5. l’inclusion et la diversité.

Le cheminement de l’ACE vers un sport sécuritaire

Consultez le calendrier ci-dessous pour vous familiariser avec les événements marquants du sport sécuritaire entre 2015 et 2021. (Veuillez noter que certains de ces événements sont également soulignés dans le calendrier des dates importantes au début du chapitre.)

Figure 6.8 : Le cheminement de l’ACE vers un sport sécuritaire de 2015 à 2021
The CAC Safe Sport Journey 2015-2021
[Description de l’image]

Programmes et projets actuels de l’ACE

L’une des principales recommandations formulées par les entraîneurs et les organisateurs sportifs consistait à mettre en pratique tous les éléments discutés en matière de sport sécuritaire. Aujourd’hui, l’ACE poursuit son engagement de soutenir la mise en œuvre du Code de conduite universel pour prévenir et contrer la maltraitance dans le sport (CCUMS) en offrant les programmes et projets suivants :

1. Le mouvement Entraînement responsable

En février 202s, plus de 940 organismes sportifs se sont engagés à aligner leurs pratiques d’entraînement aux trois piliers du MER en assurant le respect de la Règle de deux, la mise en œuvre d’un processus de vérification des antécédents et la prestation de la formation sur l’éthique.

2. Partenariats clés

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Photo par Ron Larch sur Pexels.

L’ACE a aussi collaboré avec le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) pour le lancement de la formation Priorité Jeunesse pour les entraîneurs. Cette formation porte sur le conditionnement et sur la façon de le détecter, le signaler et le prévenir. Le partenariat sur 5 ans entre l’ACE et Jeunesse, J’écoute est axé sur les athlètes et offre des services et des ressources de soutien aux jeunes athlètes de la communauté sportive du Canada.

3. Sommets sur la sécurité dans le sport

En organisant de nombreux sommets sur la sécurité dans le sport pour les intervenants sportifs, l’ACE continue d’alimenter la conversation en vue de la réalisation de plus grands objectifs en matière de sport sécuritaire.

4. Formation sur le sport sécuritaire

Après les événements marquants sur le sport sécuritaire décrits ci-dessus, Sport Canada a rendu obligatoire la formation sur le sport sécuritaire et l’ACE a lancé un module d’apprentissage en ligne gratuit le 1er avril 2020. Conformément aux exigences du CCUMS, la formation est obligatoire pour les organismes nationaux de sport financés par le gouvernement fédéral et plus spécifiquement pour les athlètes, les personnes en contact direct avec ceux-ci et les décideurs. La formation du CCMUS comprend la compréhension des concepts de maltraitance, d’obligation de signalement, d’un processus tiers indépendant de dénonciation et d’enquête, de décisions, d’appels et de tenue de dossier. Cette formation ne représentait aucun coût pour le système sportif canadien puisqu’elle était financée par Sport Canada. En février 2022, la formation sur la sécurité dans le sport avait été suivie par 50 000 personnes.

5. Nouveau service de la sécurité dans le sport

Depuis 2015, les Sommets sur la sécurité dans le sport, le MER ainsi que d’autres événements marquants ont entraîné la création du service de la sécurité dans le sport de l’ACE. En 2018, le poste de gestionnaire, diversité et inclusion est créé. En 2020, ce poste mène à la création d’un autre poste, celui de directeur, sécurité dans le sport, qui comprend trois piliers : équité, diversité et inclusion, entraînement professionnel et sport sécuritaire ainsi que le mouvement Entraînement responsable. Ce service est appuyé par le gestionnaire, diversité et inclusion, le coordonnateur, diversité et inclusion, et le coordonnateur, services aux entraîneurs professionnels. Le Programme des entraîneurs professionnels s’inscrit dans le mouvement Entraînement responsable et demande que les entraîneurs participent à une formation sur l’éthique, se soumettent à une vérification approfondie des renseignements de la police, soumettent des références et adoptent le Code de conduite et de déontologie de l’ACE.

6. Le point de vue de l’entraîneur : une analyse de la sécurité dans le sport

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Photo par Ron Larch sur Pexels.

En 2021, l’ACE a mené une étude sur le sport sécuritaire dont l’objectif était de comprendre comment les entraîneurs perçoivent le sport sécuritaire au moyen de 76 entrevues et d’un sondage en ligne auprès de plus de 500 participants.[4] La plupart des entraîneurs ont indiqué qu’ils connaissaient le Code de conduite de leur organisme et qu’ils l’avaient consulté au cours de la dernière année. Selon l’étude, il est évident que la majorité des entraîneurs jugent que la sécurité est une priorité dans leur sport et ont relevé plusieurs bienfaits de la sécurité dans le sport, comme la sensibilisation de divers groupes (athlètes, entraîneurs, parents). Certains entraîneurs ont dit craindre le risque de diffamation qui pourrait résulter du processus de traitement des plaintes, qu’ils estiment plus favorable envers les athlètes qu’envers les entraîneurs. Bien que la plupart des entraîneurs conviennent que la sécurité dans le sport et la haute performance peuvent être intégrées dans la formation, ils pensent aussi qu’il devrait y avoir une définition distincte de la sécurité dans le sport en contexte de haute performance. Les entraîneurs sont confus devant les messages contradictoires qu’ils reçoivent sur la sécurité dans le sport. Il faut donc s’assurer que le message est cohérent et en phase avec les pratiques exemplaires, qu’il soit diffusé par une ou plusieurs sources. Des recommandations sont proposées à l’ACE et à des organismes sportifs.

Les recommandations pour les organismes sportifs issues de cette étude comprennent la mise en œuvre d’un processus de traitement des plaintes, offrir des outils de communication et de soutien, assurer la mise en place de la Règle de deux et de mesures de voyage efficaces ainsi que la mise en œuvre de ces objectifs à l’échelle du système. Certaines de ces recommandations étaient spécifiques à l’ACE, puisque les entraîneurs demandaient plus d’outils et de ressources pour aborder les conversations difficiles, ainsi qu’au sport de haut niveau, au parasport et aux Olympiques spéciaux, à l’équité, la diversité et l’inclusion, aux interactions avec les intervenants autres que les ONS, à la formation des intervenants et à la gestion des différences culturelles.

7. Prévention continue et ressources éducatives

L’ACE offre de nombreuses ressources aux organisateurs sportifs, notamment plusieurs ateliers et formations en ligne, des brochures et des infographies comme outils éducatifs et de marketing et un site Web qui offre un accès à d’autres ressources importantes provenant d’ONS et d’OPTS canadiens. Le module Prise de décisions éthiques est au cœur du PNCE et présente aux entraîneurs un modèle de prise de décisions éthiques en 6 étapes ainsi qu’un modèle pour la prise de décisions de nature juridique ou lorsque les services de protection de la jeunesse peuvent être nécessaires. La prestation de ce module de formation en ligne est assurée par les RPTFE sous forme d’atelier. Les entraîneurs sont également évalués sur le contenu au moyen d’un module de formation en ligne dans le Casier, soit le portail en ligne qui tient le compte des formations du PNCE et de ses partenaires. L’ACE collabore avec 65 ONS et leurs partenaires provinciaux et territoriaux afin de soutenir et de faciliter l’élaboration et la prestation de formations propres au sport et des programmes de certification pour tous ceux qui souhaitent devenir entraîneurs de tous les types de sport, des quilles au soccer.

L’ACE a également mis en œuvre des communautés de pratique (CdP), un projet peu coûteux et hautement efficace pour rassembler des gens ayant le désir commun d’apprendre, de se perfectionner et de progresser dans leur pratique.[5] Que ce soit pour favoriser le perfectionnement professionnel, renforcer le leadership des femmes dans le monde du sport ou développer les capacités d’apprentissage des entraîneurs de parasport, les CdP sont des moyens efficaces d’avoir un effet sur l’apprentissage et les changements. L’ACE et l’Université d’Ottawa ont collaboré à la création d’un modèle qui propose aux organismes sportifs une approche par étapes pour planifier, former, concevoir, mettre en œuvre, évaluer et maintenir une communauté de pratique axée sur les changements à long terme. Le modèle s’adresse à tous les organismes qui souhaitent mettre en œuvre une initiative d’apprentissage collectif et offrent des conseils, des facteurs à considérer et tout ce qu’il faut pour guider l’utilisateur dans ce processus.

Un autre important projet de l’ACE est son travail en matière de lutte contre la violence fondée sur le genre. En 2019, l’ACE a reçu du financement de l’Agence de la santé publique du Canada afin d’étudier la question de la violence fondée sur le genre et de la violence dans les relations amoureuses chez les adolescents. Grâce à cet appui, l’ACE a élaboré et mis sur pied une série de quatre modules intitulée « Intervenir au-delà du sport ». Le premier module, « Comprendre la violence dans les relations amoureuses chez les adolescents », a été lancé le 1er juin 2021 et constitue une ressource importante pour aider les entraîneurs à remarquer la violence dans les relations amoureuses chez les adolescents, à soutenir les participants et à modéliser des relations saines. Les trois modules suivants, « Responsabilisation des témoins », « La violence fondée sur le genre dans le sport » et « Modéliser de saines relations », seront lancés le 1er juin 2022.

Vidéo 6.3 Isabelle Cayer : Série Intervenir au-delà du sport

Vidéo de l’Association canadienne des entraîneurs. Utilisée avec autorisation. [Transcription]

Conclusion

La récente étude sur le sport sécuritaire a révélé que les entraîneurs ont besoin de plus d’outils et de ressources spécifiques dans plusieurs domaines. En réponse aux recommandations de cette étude, l’ACE offre actuellement aux entraîneurs de nouveaux modules d’apprentissage en ligne, notamment Comprendre la Règle de deux et Lutte contre le racisme dans l’entraînement. L’ACE offre également une mise à jour du module sur le MER en plus d’une vidéo d’information et d’une campagne nationale pour étendre la portée du mouvement à l’ensemble de la communauté sportive. Les modules du PNCE Encadrer la reprise des activités sportives et La santé mentale dans le sport ont aussi été lancés au début de l’année 2021.

En septembre 2021, le module Création d’un environnement sportif sain PNCE, le plus récent module portant sur le sport sécuritaire, a été lancé. Ce module couvre certains éléments de la maltraitance dans le sport, mais vise à mettre l’accent sur les façons d’utiliser des stratégies d’entraînement positives pour créer un environnement sportif sain, accroître la sécurité et améliorer l’apprentissage et les performances. Le module comprend aussi une section sur les conversations difficiles pour offrir des ressources supplémentaires aux entraîneurs.

En continuant de créer des ressources éducatives et des pratiques préventives, nous pourrons continuer notre cheminement vers la réalisation d’un sport plus sécuritaire au Canada.

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Image de l’Association canadienne des entraîneurs. Utilisée avec autorisation.

« Soyez conscient de votre impact individuel et de votre pouvoir de faire bouger les choses. »
– Auteur inconnu

 

 

Termes clés 

 

Suggestion de travaux

  1. Quel est le rôle des entraîneurs, du personnel de haute performance et du personnel de soutien? Réponse : Créer des environnements d’entraînement positifs, des environnements sécuritaires sur le plan psychologique, avec des attentes et des responsabilités claires.
  2. Quel est le rôle du système sportif canadien (ONS, OPTS, organismes multiservices, etc.) dans la création d’un milieu sportif sécuritaire?

 Descriptions de l’image

Figure 6.1 Cette image tirée du site Web de l’Association canadienne des entraîneurs est intitulée « Valeurs de l’Association canadienne des entraîneurs » et énumère les cinq valeurs suivantes. 

  1. Nous cherchons à comprendre. (Nous allons à la rencontre de notre communauté. Nous sommes à l’écoute.) 
  2. Nous cultivons l’inclusion. (Nous accueillons la diversité. Nous célébrons les différences. Nous sommes rassembleurs.)
  3. Nous sommes curieux. (Nous innovons pour l’avenir de l’entraînement. Nous ne cessons d’apprendre et de grandir.)
  4. Nous sommes courageux. (Nous aimons les défis. Nous prenons des risques éclairés.) L’adversité nous rend plus forts.) 
  5. Nous rendons service. (Nous œuvrons avec cœur et gratitude. Nous sommes inspirés par la possibilité de façonner l’entraînement au Canada.) [retour au texte]

Figure 6.2 Cette image affiche les quatre sphères d’influence interreliées de la stratégie de recherche de l’ACE. Ces quatre sphères sont les suivantes : 1) Création : L’ACE utilise la base de données du Casier pour créer des données qualitatives qui sont ensuite utilisées pour la recherche universitaire et pour soutenir la prise de décisions fondées sur des faits. 2)Soutien : L’ACE soutient son personnel et les organismes connexes à l’aide d’outils et de services de consultation qui améliorent sa capacité à utiliser efficacement les résultats de recherche. 3) Relation : L’ACE établit des relations entre le personnel, les partenaires et les chercheurs en coaching sportif grâce à des occasions de réseautage structurées. 4) Communications : L’ACE communique avec ses partenaires et avec le public en rendant la recherche universitaire accessible au public. [retour au texte]

 

Figure 6.3 Cette image présente les quatre cheminements offerts pour obtenir le titre d’entraîneur professionnel agréé (EPA), selon les formations et les accréditations individuelles. Les cheminements sont les suivants :  

  1. J’ai obtenu la certification du PNCE et un diplôme universitaire de premier ou deuxième cycle ou un diplôme collégial (non accrédité par l’ACE) -> Diplôme avancé en entraînement du PNCE ou Compétition – Développement gradation avancée ou Compétition – Haute performance ou l’équivalent + formation sur la sécurité dans le sport de l’ACE + 4 ans d’expérience en entraînement (3 000 heures)
  2. J’ai obtenu la certification du PNCE et un diplôme universitaire de premier ou deuxième cycle ou un diplôme collégial (non accrédité par l’ACE) -> Compétition – Développement du PNCE ou l’équivalent + formation sur la sécurité dans le sport de l’ACE ou l’équivalent + 5 ans d’expérience en entraînement à temps partiel ou 2 ans à temps plein (4 000 heures)
  3. J’ai obtenu la certification du PNCE -> inscrit au Diplôme avancé en entraînement du PNCE et à la certification Compétition – Développement du PNCE ou l’équivalent + formation sur la sécurité dans le sport de l’ACE ou l’équivalent  + 5 ans d’expérience en entraînement à temps partiel ou 2 ans à temps plein (4 000 heures)
  4. (Offert en 2022-2023) J’ai obtenu un diplôme d’études postsecondaires d’un programme de formation accrédité par l’ACE -> formation sur la sécurité dans le sport de l’ACE ou l’équivalent  + 5 ans d’expérience en entraînement à temps partiel ou 2 ans à temps plein (4 000 heures).
* Cheminement de certification du PNCE par une évaluation ou une reconnaissance des apprentissages préalables par l’ONS. [retour au texte]

Figure 6.4 Cette image illustre la relation entre les différentes sphères qui sous-tendent le concept de sport sécuritaire. La première sphère est la sphère individuelle, l’athlète. La deuxième sphère, qui englobe l’athlète, est la sphère interpersonnelle, qui comprend les coéquipiers, les entraîneurs et les parents et tuteurs. La troisième sphère, la sphère organisationnelle, englobe les sphères individuelle et interpersonnelle. Cette sphère comprend les organismes nationaux de sport, les organismes provinciaux/territoriaux de sport, les organismes de sport multiservices ainsi que  les organismes locaux de sport et les clubs. La prochaine sphère est la sphère des politiques qui comprend les règlements, le gouvernement et le CCUMS. Finalement, la dernière sphère, qui a une incidence sur toutes les autres, est celle du changement de culture, et elle comprend la santé mentale, les normes sociales et les normes de genre acceptées, la lutte contre le racisme, la violence fondée sur le genre et l’équité, la diversité et l’inclusion. [retour au texte]

Figure 6.5 Le mot « PARTICIPANT » est affiché au milieu de la page, entouré de plusieurs éléments qui font de chaque participant une personne unique, notamment les suivants : stade de développement, déficiences et handicaps, orientation sexuelle, motivation intrinsèque pour le sport, sexe assigné à la naissance, race et contexte culturel, identité et expression de genre, santé mentale, intelligence émotionnelle, habiletés, facteurs socioéconomiques, expériences de vie et autres facteurs. [retour au texte]

Figure 6.6 Cette image a pour titre « Mouvement Entraînement responsable », qui comporte trois piliers principaux : la Règle de deux, la vérification des antécédents et la formation sur l’éthique. Au bas de l’image, on peut lire « Appel à l’action : Rejoignez le mouvement. Signez la déclaration d’engagement. » Le logo de MER de l’ACE est visible dans le coin supérieur droit de l’image. [retour au texte]

Figure 6.7 Cette image est intitulée « Règle de deux ». Le but est de s’assurer que toutes les interactions et les communications sont justifiables et se font dans un environnement ouvert et observable. Elle vise à protéger les participants (particulièrement les mineurs) et les entraîneurs dans des situations de vulnérabilité potentielle en imposant la présence de plus d’un adulte. Il peut y avoir des exceptions en cas d’urgence. Pour en savoir plus, visitez le coach.ca/entrainement-responsable. L’image montre qu’un ratio d’un entraîneur pour un athlète n’est pas acceptable, d’un entraîneur pour deux athlètes est acceptable, d’un entraîneur formé et d’un adulte dont les antécédents ont été vérifiés pour un athlète est préférable et que le scénario idéal serait le ratio de deux entraîneurs formés et dont les antécédents ont été vérifiés pour un athlète. [retour au texte]

Figure 6.8 Cette image illustre la chronologie des événements qui ont eu lieu dans le cadre du cheminement de l’ACE vers un sport sécuritaire, de 2015 à 2021. L’ACE et le CCES ont présenté le Sommet des ONS sur les violences sexuelles dans le sport auprès de 60 organismes sportifs et du gouvernement, suivi du lancement du MER en 2016. En février 2022, plus de 940+ organismes sportifs ont signé la déclaration d’engagement du MER. En 2018, le ministère responsable des sports a stipulé que les organismes financés par le gouvernement fédéral doivent divulguer les incidents de harcèlement, d’abus et de discrimination, que des enquêtes doivent être menées par des tiers indépendants et des officiels du sport sécuritaire et que la formation sur la sécurité dans le sport est obligatoire. L’année 2019 a vu la signature de la Déclaration de Red Deer, la publication du rapport sur la maltraitance de l’organisme AthlètesCAN, la tenue de 13 Sommets sur la sécurité dans le sport provinciaux et territoriaux et d’un sommet national ainsi que le lancement du CCUMS. En 2020, il y a eu le point de vue de l’entraîneur, des projets de recherche et des Sommets sur la sécurité dans le sport. En février 2022, la formation sur la sécurité dans le sport avait été suivie par 50 000 personnes. [retour au texte]

Sources

Association canadienne des entraîneurs (ACE). (3 avril 2020) Promotion Formation sécurité dans le sport [vidéo]. YouTube https://www.youtube.com/watch?v=oWcOXw0C5dc

ACE (10 septembre 2021) Analyse de la sécurité dans le sport. Consulté le 9 décembre 2021 sur le site : https://coach.ca/fr/le-point-de-vue-de-lentraineur-analyse-de-la-securite-dans-le-sport

ACE (n.d.a). Communautés de pratique : Modèle pour créer un espace d’apprentissage social. Consulté le 9 décembre 2021 sur le site : https://coach.ca/fr/communautes-de-pratique

ACE (n.d.b). Encadrer la reprise des activités sportives. Consulté le 9 décembre 2021 sur le site : https://coach.ca/fr/encadrer-la-reprise-des-activites-sportives.

ACE (n.d.c). La santé mentale dans le sport. Consulté le 9 décembre 2021 sur le site : https://coach.ca/fr/la-sante-mentale-dans-le-sport

ACE (n.d.d). Création d’un environnement sportif sain PNCE. Consulté le 9 décembre 2021 sur le site : https://coach.ca/fr/creation-dun-environnement-sportif-sain-pnce

ACE (n.d.e). Prise de décisions éthiques PNCE. Consulté le 9 décembre 2021 sur le site : https://coach.ca/fr/prise-de-decisions-ethiques-pde

Campbell, M. (18 août 2021). Exploiting Osaka’s vulnerability isn’t a solution to media’s swindling access. CBC Sports. Consulté le 9 décembre 2021 sur le site : https://www.cbc.ca/sports/opinion-naomi-osaka-media-1.6144374

Donaldson, B [@brittni_d]. (24 mai 2021) Entraîneurs, formateurs et spécialistes de la performance mentale – J’aimerais connaître vos pratiques exemplaires sur la façon dont vous trouvez un équilibre entre encourager vos athlètes à se dépasser et persévérer devant l’adversité (une leçon si importante) tout en veillant à ce qu’ils ne se blessent pas. [Gazouilli] Twitter : https://twitter.com/brittni__d/status/1396872341569908736

Edmondson, A.C. (2019). The fearless organization: creating psychological safety in the workplace for learning, innovation, and growth. Wiley.

Fendrich, H. (31 mai 2021). Naomi Osaka withdraws from French Open, says it’s the best thing’ for her well-being. The Associated Press. Consulté le 9 décembre 2021 sur le site : https://www.cbc.ca/sports/tennis/naomi-osaka-withdraws-french-open-1.6047177

Kerr, G., Willson, E., et Stirling, A. (2019). Prévalence des mauvais traitements chez les athlètes, tant anciens qu’actuels, de l’équipe nationale 1-55 : https://athletescan.com/sites/default/files/images/prevalence_of_maltreatment_reportfr.pdf

Lowrie, M. (8 décembre 2017). Ex-ski coach Bertrand Charest gets 12-year prison sentence. The Canadian Press. Consulté le 9 décembre 2021 sur le site : https://www.theglobeandmail.com/sports/more-sports/ex-ski-coach-bertrand-charest-gets-12-year-prison-sentence/article37268149/

Register-Mihalik, J., Baugh, C., Kroshus, E., Kerr, Z.Y, Valovich McLeod, T.C. (2017). A multifactorial approach to sport-related concussion prevention and education: Application of the socioecological framework. Journal of Athletic Training, vol. 52, no 3, p. 195-205. (DOI : 10.4085/1062-6050-51.12.02)

Safe Sport eReader. (3 décembre 2021). Cayer 2 : Sport is in a culture renovation [Vidéo]. Youtube. https://www.youtube.com/watch?v=Vc4-Dy0yBeo

Safe Sport eReader. (3 décembre 2021). Cayer 3 : Support through sport series [Vidéo]. YouTube . https://www.youtube.com/watch?v=9r_u0DUkTBg

Secrétariat des conférences intergouvernementales canadiennes (15 février 2019) Déclaration de Red Deer – Pour la prévention du harcèlement, de l’abus et de la discrimination dans le sport. Consulté le 9 décembre 2021 sur le site : https://scics.ca/fr/product-produit/declaration-de-red-deer-pour-la-prevention-du-harcelement-de-labus-et-de-la-discrimination-dans-le-sport/.


  1. Register-Mihalik et al., 2017
  2. Kerr et al., 2019
  3. Edmonson, 2019
  4. CAC, 2021
  5. CAC, n.d.a

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