Théorie

4. Géographie de la francophonie canadienne

1. Quelques cartes et remarques

Vous pouvez zoomer sur cette carte pour mieux voir les principales zones de peuplement francophones hors Québec.

Où se situent les francophones au Canada?

 

Figure 1. Population de langue maternelle française et part de la population par province. Recensement canadien de 2016. Source 

 

Observez cette carte (Figure 1) montrant le nombre et le pourcentage de personnes, par province, ayant déclaré que le français était leur langue maternelle au recensement (census) de 2016.

Observez à présent (figure 2) la proportion de personnes ayant déclaré le français comme première langue officielle parlée dans la vie de tous les jours.

On remarque qu’au Québec, les pourcentages entre langue maternelle (78%) et langue parlée (85%) sont assez différents. Cet écart, beaucoup plus grand que pour toutes les autres provinces, s’explique par le fait que beaucoup de locuteurs non francophones à la naissance apprennent le français et l’utilisent dans la vie de tous les jours.

Figure 2. Population déclarant avoir le français comme première langue parlée, par province. Recensement canadien de 2016. Source 

 

La population francophone est donc très inégalement répartie sur le territoire canadien. À l’intérieur même de chaque province, on remarque d’importantes disparités géographiques.

Par exemple, il n’y a qu’un nombre assez restreint de francophones au Manitoba, mais ils sont concentrés dans certains quartiers de Winnipeg (Saint-Boniface, Saint-Vital) ou villages environnants (Saint-Norbert, Saint-Anne-des-Chênes, etc.), ce qui permet de préserver la visibilité du français et des interactions en français dans les commerces, services, entre voisins, etc. C’est la même dynamique qui joue dans des petites villes du Nord de l’Ontario (Hearst, Kapuskasing, etc.) qui comptent de nombreux francophones.

À l’inverse, dans des villes du Sud de l’Ontario par exemple, il peut y avoir un nombre non négligeable de francophones (plus de 10,000 à Kitchener-Waterloo), mais le français y est presque invisible car les gens sont éparpillés, ne se connaissent que peu. Ils se rencontrent par hasard et découvrent qu’ils partagent la même langue. Cela ne facilite pas l’utilisation du français au quotidien, ni la préservation de la langue et de la culture.

Nous étudierons plus en détail la répartition des minorités francophones et les impacts de cette répartition pour chaque région.

La carte suivante (Figure 3) est plus ancienne : elle reflète les données du recensement de 2006 concernant la répartition des minorités de langues officielles au pays (les francophones au Canada anglais, les anglophones au Québec).

Figure 3. Répartition des minorités de langues officielles. Recensement canadien de 2006. Source 

 

Cependant, elle permet de faire plusieurs constats qui sont toujours valables aujourd’hui :

  • On distingue très bien, dans le Nord de l’Ontario, l’arc de peuplement francophone qui a suivi le développement du chemin de fer.
  • On voit bien aussi l’étendue, diluée maintenant, de la diaspora canadienne-française jusqu’en Alberta.
  • La petite communauté francophone de Whitehorse, au Yukon, très active, se distingue bien aussi.
  • Sur la petite carte, en rouge, on voit très bien la concentration de la minorité anglo-québécoise à Montréal, et dans une moindre mesure, dans les Cantons-de-l’Est (au Sud, la région de Sherbrooke).
  • Les points rouges le long de la côte nord du Québec ou dans le Nord de la province correspondent à des villages anglophones et des communautés autochtones qui utilisent l’anglais.

2. Bref aperçu de la francophonie canadienne actuelle

À présent que nous avons un peu mieux situer ces communautés francophones, il est temps d’en apprendre un peu davantage à leur sujet : écoutez la vidéo d’AppelezMoiPhil « Francos hors Québec : Le français existe ailleurs au Canada! » (13 min) qui présente un bref aperçu de chacun des groupes francophones au pays.

3. Des identités et des drapeaux provinciaux

Dans le cours précédent sur l’histoire de la francophonie canadienne, nous avons mentionné comment, depuis la fin des années 1960, les identités des francophones au Canada se sont provincialisées. Après avoir regardé la vidéo d’ « Appelez-moi Phil », vous devriez pouvoir compléter la carte ci-dessous: associez les drapeaux francophones à chaque province qu’ils représentent.

Licence

Symbole de Licence Creative Commons Attribution 4.0 International

Penser la minorisation culturelle et linguistique Droit d'auteur © par Élise Lepage est sous licence Licence Creative Commons Attribution 4.0 International, sauf indication contraire.