6. Bonnes pratiques pour faciliter la communication
Les personnes ayant une étiquette de déficience intellectuelle ou un handicap du développement ont le droit au respect et à des services de qualité comme tout autre patient ou usager. |
Cette page contient:
À retenir
Au-delà du diagnostic de déficience intellectuelle ou d’autisme, le patient est avant tout un adulte qui a droit à l’autonomie et au respect. Restez disposé à apprendre de nouveaux modes de communication et d’interaction, et à collaborer avec les personnes en qui le patient a confiance.
Introduction
Cette section présente des approches et des attitudes qui facilitent la communication et les relations respectueuses. Outre les connaissances et les techniques, le savoir être est une compétence essentielle dans le domaine de la santé et des services sociaux. Selon Boudreault, le savoir être est un état d’esprit que nous choisissons et qui informe notre manière d’être ou notre façon d’agir dans une situation.[1] Nous espérons que cette section facilitera la mise en pratique du savoir être que vous voulez préconiser dans votre pratique.
Avant la consultation
- Informez-vous auprès de la personne, sa famille et/ou ses assistantes personnelles. Posez des questions telles que:
- Avez-vous des craintes concernant la consultation?
- Quels sont vos besoins et préférences en matière de communication (p. ex. la communication augmentée et alternative [CAA])?
- Qu’est-ce que je peux faire pour faciliter la communication?
- Avez-vous besoin d’aide pour prendre des décisions ? Si oui, de quel type ?
- Quels sont vos besoins en lien avec le lieu?
- Consultez les Facteurs individuels associés avec des diagnostiques de déficience intellectuelle et d’autisme.
- Est-ce qu’il y a autre chose que je devrais savoir avant notre rencontre?
- Proposez des alternatives basées sur les informations partagées par la personne, sa famille ou ses assistants personnels (p. ex. une consultation à la maison, par téléphone ou vidéoconférence).
- Prévoyez plus de temps pour la consultation. Les accompagnateurs (par ex., membres de famille, conseillères ou assistants personnels) ressentent parfois une pression pour accélérer les choses, ce qui peut compromettre la communication et l’autonomie de la personne consultée.
- Informez la personne du temps que vous avez réservé pour la consultation.
- Préparez des informations faciles à lire pour décrire votre métier, vos procédures, et vos recommandations.
- Préparez des instructions faciles à lire pour vous rendre à la clinique par les transports publics et pour trouver votre bureau à l’intérieur du bâtiment.
- Demandez à la personne si elle préfère que vous la rencontriez à la porte principale de l’immeuble pour faciliter l’accès.
Pendant la consultation
Adoptez une approche respectueuse
Bonnes pratiques | À éviter |
Adressez-vous directement à la personne et non à son proche aidant ou son assistante personnelle.
Reconnaissez les capacités de la personne en l’impliquant dans la prise de décision et la planification des consultations futures. Utilisez un ton de voix et des gestes pour adulte. Demeurez disposé à apprendre. Faites preuve de créativité et de flexibilité. Observez sans jugement: cultivez votre curiosité. |
N’écartez pas la personne de la conversation.
Évitez d’infantiliser la personne. Ne sous-estimez pas la personne : la capacité de compréhension est souvent plus élevée que la capacité d’expression. L’évitement et l’infantilisation de la personne sont des exemples de ce que l’on appelle des microagressions. |
Collaborez avec les membres de famille et assistantes personnelles et les inclure dans le processus
Avec la permission de la personne qui consulte, collaborez avec ceux et celles qui l’accompagnent. Si la personne est consentente, ceux-ci peuvent apporter un appui au nivea de la communication et de la prise de décision. De plus, ils peuvent parfois assister avec la mise en application de vos recommandations.
Écoutez et observez
- Pratiquez l’écoute active
- Observez la communication non-verbale (par ex., les gestes, les expressions faciales, le ton de la voix et les vocalisations, la posture, le regard de la personne pour mieux vous adapter)
- Observez l’interaction entre la personne et son accompagnateur:
- Est-ce que l’accompagnatrice est respectueuse de l’autonomie (p. ex. s’adresse à la personne, lui pose des questions, vérifie avec la personne, évite de lui couper la parole, cherche à comprendre)?
- Est-ce que la personne semble à l’aise en présence de son accompagnateur?
Communiquez clairement et sans jargon
- Adaptez votre communication à la personne
- Utilisez des mots clairs, évitez le jargon
- Exprimez une idée à la fois
- Réduisez le surplus d’information
- Posez des questions pour vérifier la compréhension
- En cas de doute, vérifiez avec les accompagnatrices
- Faites preuve de patience en accordant à la personne le temps dont elle a besoin pour s’exprimer
- Gardez à l’esprit qu’une perte d’audition non détectée puisse contribuer à une difficulté de compréhension
Utilisez divers moyens de communication
Pour augmenter votre communication et capter l’attention:
- Utilisez des expressions faciales, le ton de votre voix, votre posture et votre regard pour renforcer le sens de vos paroles
- Utilisez des pictogrammes, des images, des figurines et autres objets pour communiquer de façon concrète et précise
- Faites des gestes et pointez aux images ou aux objets
- Utilisez ou préparez des scénarios sociaux pour raconter ce qui se passe pendant une consultation ou décrire une procédure
Identifiez les obstacles potentiels
La pauvreté et le manque d’accès à l’assistance personnelle représentent des obstacles majeurs pour les personnes ayant une étiquette de déficience intellectuelle ou un handicap du développement. Pour vous aider à identifier des obstacles potentiels, informez-vous auprès de la personne et de son accompagnatrice.
- Est-ce que quelqu’un peut les aider à suivre les recommandations (par ex., suivre une diète, faire des exercices, se pratiquer avec un nouveil appareil adaptif)? Si oui, qui est cette personne et quelle est sa disponibilité?
- Si la personne n’a pas les soutiens nécessaires, comment pouvez-vous revendiquer pour qu’elle reçoive?
- Si vos recommandations nécessitent un investissement financier supplémentaire, la personne peut-elle se le permettre ?
- Si la personne n’a pas les moyens financiers, existent-t-il des subventions ou des programmes pour l’aider à couvrir certaines dépenses? Ou, existe-t-il des alternatives gratuites ou plus abordables?
Après la consultation:
- Documentez les rencontres en notant les adaptations, les supports visuels, les noms des personnes qui ont étaient présentes et toute autre observation qui faciliterait la communication lors d’une prochaine consultation.
Attribution des images
« Certified » par Gregor Cresnar de Noun Project, sous licence CC BY 3.0
- Boudeault, H. (2020). Le savoir-être professionnel – Qu’est-ce que c’est? DIDAPRO – Didactique professionnelle. https://didapro.me/ressources/videos/le-savoir-etre-professionnel-quest-ce-que-cest/ ↵