Présentation et écriture
Références
Dans ce chapitre vous trouverez :
Si presque toute la communauté historienne anglophone de l’Amérique du Nord se réfère au Chicago Manual of Style/Turabian Style, les spécialistes francophones ont tendance à utiliser la méthode traditionnelle, qui édicte des formats spécifiques pour les références bibliographiques et les notes de bas de pages (ou de fin de texte). Les notes de bas de pages indiquent au lectorat d’où proviennent l’information et les idées utilisées dans le devoir. La bibliographie énumère, par ordre alphabétique d’auteur, toutes les études et les sources auxquelles vous faites référence dans votre travail. Une utilisation appropriée des références est fondamentale pour l’écriture académique de niveau universitaire puisqu’elle permet aux lecteurs et aux lectrices de vérifier l’exactitude et la véracité de l’information employée.
Consulter au sujet du plagiat la page de la fraude et du plagiat ou celle de l’intégrité académique pour les étudiants de l’Université d’Ottawa. Pour une compréhension plus approfondie de l’intégrité académique et des citations, consulter aussi le chapitre Propriété intellectuelle, intégrité académique et citations dans le manuel Compétences informationnelles : Principes fondamentaux.
Voir la Liste de contrôle « Présentation et écriture ».
Préférez-vous une vidéo pour apprendre? Consulter les vidéos Comment éviter de plagier et Comment reconnaître les cas de plagiat réalisées par InfoTrack et la Bibliothèque de l’Université de Genève[1].
Notes de bas de page
Les styles de référence varient de discipline en discipline, mais l’obligation de citer est, elle, incontournable. Il est tout à fait acceptable d’utiliser les idées d’une autre personne dans votre travail. Néanmoins, il faut présenter ces idées de manière appropriée pour éviter le plagiat (voir l’exemple ci-dessous). Les travaux historiques utilisent des appels de notes insérés dans le corps du texte à la fin d’une phrase (numéro en exposant, avant le point) ou à la fin d’une citation (après les guillemets, mais avant la ponctuation finale). Les appels de notes sont numérotés séquentiellement en utilisant les nombres arabes (1, 2, 3, etc.).
À quelle fréquence devriez-vous utiliser les notes de bas de pages? Si vous les utilisez à chaque phrase, c’est signe que vous compilez de l’information plus que vous n’argumentez. En règle générale, une page devrait compter en moyenne de 2 à 4 notes de bas de page.
Quand devez-vous utiliser des notes de bas de page?
- Pour toutes les citations directes, incluant celles provenant du Web
- Pour tous les résumés d’idées ou tous les mots formulés par une autre personne (paraphraser ou reformuler les propos d’un autre sans utiliser de notes de bas de page est considéré comme du plagiat)
- Pour toutes statistiques ou données provenant de quelqu’un d’autre
Vous n’avez pas besoin de notes de bas de page quand vous faites appel à du savoir général, c’est-à-dire à des faits communs présents dans tout manuel d’histoire générale ou encyclopédie.
Consulter le Modèle de dissertation pour des exemples de notes de bas de page.
Bibliographies
La bibliographie est placée à la fin du travail et commence toujours sur une nouvelle page. Elle liste les ouvrages qui ont été utilisés dans votre travail. Ils sont placés en ordre alphabétique selon le nom de leur auteur respectif ou de leur éditeur (s’il y a plus d’un auteur ou éditeur, il faudra utiliser le premier nom pour déterminer l’emplacement de cet ouvrage dans l’ordre alphabétique). S’il n’y a pas d’auteur ou d’éditeur, le document est placé dans la liste alphabétique en se référant à son titre. La bibliographie ne comporte que les ouvrages que vous avez utilisés (donc qui figurent généralement en notes de bas de page) dans votre travail. Assurez-vous d’inclure un nombre suffisant de monographies et d’articles de niveau académique. Les sources (les documents originaux) sont présentées séparément des études (les livres et les articles écrits par des historiens) : vous pouvez distinguer ces deux sections en faisant appel à des sous-titres. Le style de présentation des notes de bas de pages n’est pas exactement le même que celui des bibliographies.
Consulter les Formats des notices bibliographiques et leur équivalence en notes de bas de page pour les exemples les plus communs. Pour en apprendre davantage au sujet de la méthode traditionnelle, voir aussi la section La méthode traditionnelle des Outils de rédaction préparés par le Centre d’aide à la rédaction des travaux universitaires (CARTU).
Préférez-vous une vidéo pour apprendre? Consulter la vidéo Les standards pour la rédaction d’une bibliographie réalisée par InfoTrack et la Bibliothèque de l’Université de Genève[2].
Exemple de plagiat
Texte original[3]
Dès qu’il est question de l’an mille, le public pense fin du monde. C’est en matière d’histoire une de ses réactions les plus constantes. Il est entendu qu’à la fin du Xe siècle, les hommes, persuadés que la millième année de l’Incarnation serait la dernière de la terre et verrait se lever « le jour du seigneur », n’eurent désormais plus d’autre souci que de préparer leur âme à affronter l’éternelle Justice ; une torpeur résignée fit retomber leurs bras et suspendit leurs travaux ; espérant se gagner la clémence divine avec des biens qu’ils pensaient perdre bientôt ils multiplièrent leurs offrandes aux églises. Des prodiges, des épidémies, des troubles atmosphériques anormaux, des famines vinrent à point confirmer et accroître leurs terreurs. Toute activité s’arrêta. Puis, l’an mille passé, un immense espoir s’épanouit dans les cœurs ; on se remet à vivre, à cultiver la terre, à bâtir – à bâtir surtout, – et voilà que le monde revêt de toutes parts le « blanc manteau des églises neuves ».
Tel est le schéma qui s’esquisse presque immuablement dans les esprits à l’évocation de l’an mille. Or il ne correspond nullement à la vérité historique.
Plagiat
Dès que l’on évoque l’an mille, le public pense le plus souvent à la fin du monde et à ces hommes persuadés qu’ils verraient alors la dernière année de la terre. On affirme qu’une grande torpeur leur fit baisser les bras et arrêter leurs travaux, que des prodiges, des perturbations atmosphériques et des famines vinrent accroître leurs frayeurs. Toute activité s’arrêta. Ce schéma ne correspond pas du tout à la réalité1.
1Edmond Pognon, L’An mille, Paris, Gallimard, 1947, p. vii.
Des mots sont repris ou simplement remplacés par des synonymes, la structure du raisonnement est identique. Même s’il y a une référence bibliographique, le texte, sans guillemets, suit de trop près le texte original pour être considéré différent. C’est du plagiat, car on s’attribue des idées et une formulation qui sont en fait celles de l’auteur original.
Utilisation adéquate
Selon une idée bien ancrée dans nos croyances, mais fortement erronée, les médiévaux auraient vu avec appréhension arriver l’an mille. Cette angoisse se serait traduite par des comportements d’attente et de dévotion effrayée, renforcés par des accidents climatiques ou naturels. La date fatidique passée, ils se seraient remis au travail avec une ardeur exceptionnelle : « on se remet à vivre, à cultiver la terre, à bâtir »1.
1Edmond Pognon, L’An mille, Paris, Gallimard, 1947, p. vii.
L’idée de départ est résumée plutôt que paraphrasée, la partie empruntée textuellement est placée entre guillemets et l’ouvrage cité en référence.
Exercices sur le plagiat
Mettez vos connaissances à l’épreuve à l’aide des exercices ci-dessous[4].
- Ces vidéos ont été créées par InfoTrack, la plateforme de formation aux compétences informationnelles développée par la Bibliothèque de l'Université de Genève. Cette réutilisation est permise selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International. ↵
- Cette vidéo a été créée par InfoTrack, la plateforme de formation aux compétences informationnelles développée par la Bibliothèque de l'Université de Genève. Cette réutilisation est permise selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International. ↵
- Extrait d’Edmond Pognon, L'An mille, Paris, Gallimard, 1947, p. vii. ↵
- Ces exercices sont une adaptation du jeu-questionnaire créé par Ann Hemingway, Catherine Lachaîne et Jennifer Dekker pour le cours en ligne Compétences informationnelles : Principes fondamentaux selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Consitions. 4.0 International. ↵
Commentaires/Errata