8 Voies d’accès aux micro-titres de compétences
La flexibilité des micro-titres de compétences les rend adaptables à une multitude d’applications. À l’heure actuelle, en Ontario, ils sont le plus souvent utilisés pour valider les compétences acquises dans le cadre de programmes autonomes de formation continue. Cependant, ils peuvent aussi avoir d’autres applications. Les micro-titres de compétences sont censés représenter une « valeur autonome » (Oliver, 2021), ce qui suggère que les compétences doivent être pertinentes pour un employeur une fois achevés. Mais les micro-titres de compétences peuvent aussi être regroupés pour représenter des ensembles de compétences qui peuvent être pertinentes dans un même domaine.
Il faudrait passer des voies d’accès qui mènent à un certificat dans une discipline particulière à des cours issus d’une variété de disciplines qui constituent un certificat dans des domaines tels que les relations humaines, la communication, les compétences en matière de facilitation, par exemple. Il est important d’élaborer des micro-titres de compétences en gardant l’objectif final à l’esprit; par exemple, en examinant les emplois très demandés sur le lieu de travail et en travaillant à rebours pour inclure et cibler les compétences et les attributs requis pour réussir.
Dans certains cas, les voies d’accès aux micro-titres de compétences peuvent être intégrées à des programmes universitaires pour valider un ensemble de compétences particulières acquises dans le cadre d’un programme diplômant donnant droit à des crédits. La valeur de l’intégration est qu’elle peut souligner qu’un étudiant a démontré avec succès une compétence importante pour un employeur, mais pas obligatoire pour la réussite de l’ensemble du cours. Par exemple, un étudiant peut maîtriser un type de logiciel utilisé pour des devoirs en classe qui ne constituent pas l’essentiel de la note.
Une autre voie d’intégration des micro-titres de compétences dans les programmes universitaires pourrait se présenter lorsque les exigences d’un programme changent. Par exemple, le ministère de l’Éducation a annoncé des changements dans le programme des élèves du primaire avec l’incorporation du codage dans les unités de mathématiques. Ce changement a exigé des enseignants qu’ils apprennent de nouvelles compétences. Le codage a été intégré au programme des facultés d’éducation de la province afin d’atteindre les nouveaux candidats à l’enseignement, et les autres enseignants l’ont acquis par le biais du perfectionnement professionnel. Un micro-titre de compétences intégré au diplôme existant pourrait permettre d’identifier les candidats à l’enseignement qui apprennent cette compétence et les distinguer de ceux des programmes qui ne l’enseignent pas et des diplômés antérieurs au changement de programme. Les compétences enseignées étant identiques, le même micro-titre de compétences peut être obtenu soit dans une salle de classe traditionnelle, soit dans le cadre d’une formation continue autonome.
Micro-titres de compétences, temps et évaluation et reconnaissance des acquis (ERA)
Comment les micro-titres de compétences peuvent-ils tenir compte de l’expérience et de l’éducation déjà acquises? Les micro-titres de compétences ne sont pas seulement une question de « temps passé sur un siège », mais sont plutôt validés par une évaluation. Le pouvoir du micro-titre de compétences est qu’il nous permet d’évaluer une compétence indépendamment de la façon dont cette compétence est démontrée ou de la façon dont elle a été maîtrisée.
Le format pédagogique traditionnel en Ontario est basé sur le système de crédits Carnegie, une norme basée sur le nombre d’heures consacrées à l’enseignement direct. Une note est ensuite attribuée en fonction de ce que l’étudiant a réalisé pendant ce nombre d’heures prédéfini. En revanche, les micro-titres de compétences sont généralement basés sur la démonstration d’une compétence plutôt que sur le nombre d’heures passées en salle de classe.
Les micro-titres de compétences sont souvent notés comme un succès ou un échec : un apprenant démontre la compétence ou non, et d’autres paramètres, tels que le temps qu’il a fallu pour atteindre la maîtrise de cette compétence, ne sont pas pertinents pour le résultat final. De cette façon, l’obtention du micro-titre de compétences peut être dissociée de l’expérience d’apprentissage et, en corollaire, offrir une occasion accrue d’évaluer les acquis (Woods et Skapenko, 2021).
Les micro-titres de compétences s’éloignent peut-être des conversations sur le temps de présence en classe, mais la « taille » du titre de compétences a généralement été exprimée en utilisant le temps comme monnaie commune au-delà du contexte d’apprentissage initial. Les exemples sont les « heures d’apprentissage théoriques », le « volume d’apprentissage » et les « crédits ». Comme le disent les Australiens, le « volume d’apprentissage » est le temps qu’il faudrait à une personne « normale » pour apprendre une compétence. Le temps réel nécessaire est variable, mais les unités de reconnaissance (généralement des crédits) sont ultimement basées sur le temps d’effort. Oliver (2019) a simplifié ce concept à l’idée d’« heures d’apprentissage théoriques ».
Les micro-titres de compétences peuvent être proposés de différentes manières, notamment en mode autodidacte, asynchrone et synchrone. Le matériel lui-même devrait guider la méthode de prestation du programme plutôt que le titre de compétences obtenu.
Les renseignements sur les détails du micro-titre de compétences doivent être clairement décrits dans la description et le plan. Il s’agit notamment du nombre d’heures d’enseignement, des résultats d’apprentissage et de la méthode d’évaluation. De même, les apprenants doivent savoir si le micro-titre de compétences est crédité ou non. Les voies de transférabilité devraient être établies entre les établissements et leur bureau du registraire afin de s’assurer que le processus se déroule sans heurts et qu’il est enregistré dans les dossiers ou les relevés de notes de l’apprenant.
Voie d’accès des préposés aux services de soutien à la personne au Collège Lambton
Les micro-titres de compétences qui sont cumulables et s’échelonnent dans d’autres programmes doivent être clairement décrits dans leur description, et tous les départements qui gèrent les transferts et les occasions de voie d’accès doivent avoir un accès facile à ces organigrammes d’échelonnement et de progression. Voir, par exemple, la vue d’ensemble de la voie d’accès des micro-titres de compétences de préposés aux services de soutien à la personne élaboré par le Collège Lambton (2022).
Les micro-titres de compétences peuvent être autonomes ou faire partie d’un programme de micro-titres de compétences. Cependant, il n’est pas nécessaire que tous les micro-titres de compétences soient cumulables. Si l’équipe de conception s’est entendue sur des occasions de voie d’accès, les micro-titres de compétences doivent être conçus pour aider les apprenants à obtenir les résultats d’apprentissage ou les compétences requises pour passer de façon transparente à un programme de titres de compétences plus important, comme un certificat ou un diplôme d’un collège de l’Ontario.
Micro-titres de compétences : avec ou sans crédits?
Les micro-titres de compétences peuvent être crédités ou non; par conséquent, certains micro-titres de compétences peuvent être conçus et élaborés pour aider les apprenants qui souhaitent se diriger vers des programmes avec certificat ou diplôme. Les voies d’accès pour les cours crédités et non crédités doivent être clairement articulées, et cette information doit être identifiée dès le début du micro-titre de compétences. Les apprenants doivent savoir si l’obtention de ce micro-titre de compétences les aidera à passer à d’autres titres de compétences.
Lorsqu’il s’agit de déterminer si un micro-titre de compétences doit être crédité ou non, il est utile de considérer la question des points de vue suivants.
Objectifs et normes en matière d’éducation
- Pertinence de la structure du programme et des exigences d’admission, de la méthode d’enseignement et de la qualité de l’enseignement proposé.
- L’adéquation et l’utilisation efficace des ressources de l’établissement par rapport aux exigences du programme de micro-titres de compétences.
- Les résultats d’apprentissage obtenus par les étudiants/diplômés répondent aux objectifs déclarés du programme, à la norme du titre de compétences et aux normes de toute association réglementaire, d’accréditation ou professionnelle liée à la discipline.
- L’adéquation, la pertinence et la rigueur académique des méthodes utilisées pour évaluer les progrès et la réussite des étudiants afin de s’assurer que les résultats articulés du programme ont été atteints.
Responsabilité des établissements
- Démontrer une politique et un processus d’approbation des nouveaux programmes.
- Montrer que les orientations politiques sont différenciées et adaptables à la gamme de programmes et d’offres de l’établissement, et qu’elles répondent aux besoins et aux contextes.
- Fournir des moyens et une orientation mesurables et cohérents pour entreprendre une évaluation de la qualité.
- Démontrer que les directives relatives aux politiques et aux processus sont conformes au mandat, à la mission, à la vision et aux objectifs stratégiques de l’établissement.
- Créer des grilles d’évaluation pour mesurer le produit, l’élaboration et la qualité du contenu.
Responsabilité provinciale
- Les similitudes entre les établissements, l’industrie, les conseils sectoriels et les employeurs, ainsi que les politiques et lignes directrices provinciales.
- Compétences normalisées accessibles aux transferts et aux voies d’accès entre les établissements.
