Émergence du mouvement moderne contre la vaccination

Le mouvement anti-vaccin d’aujourd’hui est semblable à celui des premiers activistes en ce qui concerne les faux messages qu’ils envoient au sujet des prétendus dangers des vaccins. La différence marquée est la plateforme que les défenseurs actuels de la vaccination utilisent pour promouvoir les messages. L’Internet – et l’essor des médias sociaux, en particulier – ont permis aux activistes de s’exprimer sur une grande scène mondiale et d’élaborer des méthodes sophistiquées pour influencer et persuader les auditoires.

L’aube de l’ère Internet dans les années 1990 a coïncidé avec la publication d’un article de recherche désormais tristement célèbre qui établissait un lien erroné entre le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) et l’autisme. Ce document, rédigé par l’ancien médecin déchu Andrew Wakefield, était très imparfait et il a finalement été démasqué et retiré. Malgré ces mesures, le document de Wakefield continue de circuler en ligne et a attiré des légions d’abonnés.

Les médias sociaux jouent un rôle de plus en plus important dans la façon dont les gens accèdent à l’information. Une étude publiée en 2018 par le Pew Research Center a révélé que près de 70 % des Américains recevaient des nouvelles par l’entremise des médias sociaux. De ce nombre, 43 % ont déclaré que Facebook était la principale source de nouvelles quotidiennes.

Ces résultats posent un défi aux programmes de vaccination, car Facebook et d’autres sites de médias sociaux ne font pas de distinction entre les organismes de presse légitimes et ceux qui font la promotion de la désinformation. Contrairement aux médias traditionnels, les pages des médias sociaux n’ont pas besoin de se conformer à des codes de conduite rédactionnels, de respecter les principes de responsabilité et de transparence, ni même de s’en tenir aux faits. Dans le contexte de la vaccination, cela a entraîné la prolifération des pages des médias sociaux qui tentent de persuader le public par n’importe quel moyen, même si cela implique de s’éloigner de la vérité.

Points à prendre en considération

En 1998, Andrew Wakefield et 12 coauteurs ont publié une étude intitulée « Ileal-lymphoid-nodular hyperplasia, non-specific colitis, and pervasive developmental disorders in children » dans le Lancet, une revue médicale renommée. Cet article a émis des hypothèses sur les déclencheurs environnementaux qui ont mené à des entérocolites chroniques et à des troubles du développement régressifs. Seulement 12 enfants ont été inclus dans l’étude (n=12). L’étude a utilisé un modèle de recherche non contrôlé rétrospective qui a conclu à un lien illogique entre le vaccin ROR et l’autisme. Ce document a par la suite été retiré par le Lancet, accompagné d’une déclaration faisant état de l’absence de lien de cause à effet entre le ROR et l’autisme, citant des données insuffisantes. De plus, on a découvert plus tard qu’Andrew Wakefield avait omis de divulguer ses intérêts financiers dans son document. Il avait été financé par des avocats engagés par des parents dans une poursuite. On a également découvert qu’il avait mal rapporté les techniques d’échantillonnage et falsifié des faits. De nombreuses études importantes et crédibles ont depuis réfuté le lien entre l’autisme et le ROR. Le vidéo 6.1 offre une perspective historique de la Dre Health MacDougall sur l’hésitation à l’égard de la vaccination et la façon dont l’enjeu est devenu un sujet d’actualité aujourd’hui.

Vidéo 6.1 : Entrevue sur l’histoire de l’hésitation à se faire vacciner

Vignette de l'élément incorporé « Soins infirmiers en RÉL : Entrevue sur l’histoire de l’hésitation à se faire vacciner

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