Anaphylaxie

L’anaphylaxie est une réaction allergique potentiellement mortelle résultant de l’exposition à un allergène. Bien que l’anaphylaxie soit extrêmement rare (une réaction par million de doses administrées), les professionnels de la santé qui administrent les vaccins doivent connaître les signes et les symptômes de l’anaphylaxie et savoir comment administrer les interventions appropriées sans délai.

Les signes et les symptômes de l’anaphylaxie (voir le tableau 4.5) apparaissent habituellement dans les minutes qui suivent l’exposition à un allergène. En fait, la plupart des cas d’anaphylaxie surviennent dans les 30 premières minutes suivant l’exposition à un allergène, bien que certaines réactions puissent survenir plus tard. Les signes cliniques impliquent au moins deux systèmes du corps pour classer la réaction comme une réaction anaphylactique. Il est important que les fournisseurs de soins reconnaissent que les symptômes de l’anaphylaxie varient, mais le traitement reste le même. Une réaction anaphylactique grave comprend une enflure obstructive des voies respiratoires supérieures accompagnée de bronchospasmes et d’hypotension. Une baisse soudaine de la tension artérielle peut causer un choc et une perte de conscience. Si un client perd conscience, il s’agit rarement de la seule manifestation d’anaphylaxie, car il s’agit habituellement d’un événement tardif.

Tableau 4.5 : Signes et symptômes de l’anaphylaxie

Système de l’organisme Probable que le système en question fasse partie de la réponse anaphylactique Signes et symptômes
 

Peau et muqueuses

 

80‑90 %

 

  • Démangeaisons, urticaire.
  • Enflure progressive et indolore (angioœdème) autour du visage et de la bouche, qui peut être précédée de démangeaisons, de déchirures, de congestion nasale ou de rougeurs au visage.

 

Respiratoire

 

70 %

 

Les éternuements, la toux, la respiration sifflante, la respiration laborieuse et l’enflure des voies respiratoires supérieures (indiquée par l’enrouement ou la difficulté à avaler) peuvent causer une obstruction des voies respiratoires.

 

Gastro-intestinal

 

45 %

 

Crampes abdominales, nausées et vomissements.

 

Cardiovasculaire

 

Jusqu’à 45 %

 

Douleurs thoraciques, palpitations, tachycardie, baisse soudaine de la tension artérielle ou symptômes de dysfonctionnement des organes terminaux (p. ex., hypotonie et incontinence). Chez le nourrisson, les symptômes peuvent aussi inclure la nervosité, l’irritabilité, la somnolence ou la léthargie.

 

Système nerveux central

 

Jusqu’à 15 %

 

Malaise, altération de l’état mental, étourdissements ou confusion.

Points à prendre en considération

Au cours de la phase de consentement, tous les clients doivent faire l’objet d’un dépistage des contre-indications, y compris des antécédents d’anaphylaxie pour tout vaccin. Le dépistage des contre-indications est de la plus haute importance. Il faut rappeler à tous les clients de rester au moins 15 minutes après la vaccination pour surveiller les effets secondaires.

Réagir à un cas d’anaphylaxie

Les professionnels de la santé devraient examiner les politiques de leur établissement concernant les directives médicales sur la prise en charge de l’anaphylaxie et savoir où trouver une trousse de prise en charge de l’anaphylaxie. L’épinéphrine est le traitement de choix pour l’anaphylaxie. L’administration rapide d’épinéphrine est la priorité et elle ne devrait pas être retardée, parce que le fait de ne pas administrer rapidement l’épinéphrine pourrait entraîner une réaction anaphylactique grave. Le risque d’administrer de l’épinéphrine de façon inappropriée est moins grave que l’anaphylaxie. En cas d’incertitude, privilégier le traitement ; il n’y a aucune contre-indication à l’utilisation de l’épinéphrine. Si on perd du temps au début du traitement d’un épisode anaphylactique aigu, la prise en charge subséquente peut devenir plus difficile.

Certaines procédures de base pour réagir à l’anaphylaxie sont décrites au tableau 4.6.

Tableau 4.6 : Procédure à suivre en cas d’anaphylaxie

 

Évaluer

 

Évaluer les voies respiratoires, la respiration et la circulation (RRC), le niveau de conscience (NC)/l’état mental et le poids approximatif du corps.

*Répondre à RRC et au NC conformément aux politiques et procédures propres au programme décrites par votre établissement.

 

Appel à l’aide

 

Selon les politiques de votre établissement, pour obtenir de l’aide, vous devrez peut-être composer le 9-1-1, utiliser la sonnerie d’appel d’urgence ou appeler un collègue. Soyez prêt et sachez ce que vous devez faire en cas d’urgence.

 

Position

 

Si le client est en détresse respiratoire, placez-le en position couchée ou en position confortable. Si le client vomit ou est inconscient, placez-le sur le côté. Si la cliente est enceinte, placez-la en position semi-couchée sur le côté gauche, les jambes élevées.

 

Intervention

 

Consultez les politiques de votre établissement pour connaître les protocoles de prise en charge de l’anaphylaxie. Sachez qui est responsable de l’injection d’épinéphrine par voie intramusculaire. Consultez les directives et le protocole du site. Enregistrez la durée et la dose. Surveillez la répétition de la dose.

Voici un guide général :

Injecter de l’épinéphrine par voie intramusculaire dans la zone médio-antérolatéral de la cuisse : 0,01 ;mg/kg poids corporel de 1:1000 (1 ;mg/mL) de solution

    • ADOLESCENT ou ADULTE : maximum 0,5 ;mg
    • ENFANT : maximum 0,3 ;mg

 

Surveillance

 

S’il y a lieu, avisez le plus proche parent du client. Surveillez et consigner les signes vitaux toutes les cinq minutes et les réévaluez fréquemment. Assurez-vous que le client demeure en position couchée jusqu’au transfert. Une mort subite peut se produire rapidement si le client est assis, debout ou placé en position debout soudainement après avoir administré de l’épinéphrine. Par conséquent, il est important que le client soit placé en position couchée et que ses membres inférieurs soient élevés et surveillés de près après avoir reçu l’épinéphrine.


Cette section a été remaniée avec des changements éditoriaux et de contenu à partir du Guide canadien d’immunisation publié par le gouvernement du Canada et elle est reproduite dans des conditions non commerciales.