5 Outils de traduction automatique
Un logiciel de traduction automatique (TA) s’efforce d’accomplir un travail de traduction du début à la fin. Autrement dit, si on lui fournit un texte source qui doit être traduit dans une autre langue, l’outil de traduction automatique prendra ce texte source et produira un texte traduit dans la langue cible sélectionnée. La traduction résultante peut ne pas être parfaite, mais l’outil fera une tentative et générera une traduction qui pourra être utilisée comme brouillon ou point de départ. Dans certains cas, ce brouillon peut suffire (par exemple, si l’objectif est simplement d’essayer de comprendre l’essentiel du message). À d’autres occasions, s’il est nécessaire de produire un texte plus soigné, la décision de modifier le texte traduit automatiquement afin de l’améliorer peut s’imposer. Il est important de prendre en compte le but de la traduction et d’accepter la responsabilité de produire un texte qui répond aux attentes. Cela peut vouloir dire que certaines modifications devront être apportées au texte initial créé par le système de traduction automatique.
Puis-je utiliser la TA pour les cours? Ça dépend! Les cours ont des objectifs d’apprentissage différents. Dans un cours de géographie, il se peut qu’un des objectifs clés soit de démontrer que vous comprenez les concepts principaux. Dans ce cas, si la TA peut vous aider à exprimer ces concepts plus clairement, cela peut être une bonne utilisation de l’outil. Mais si un des buts d’un cours de langue, par exemple, est de montrer que vous maîtrisez une caractéristique grammaticale particulière, il est possible que l’enseignante ou l’enseignant souhaite vous voir le démontrer sans utiliser la TA. Si vous ne savez pas si la TA est autorisée, demandez à votre responsable de cours et faites preuve de transparence à propos de l’utilisation de la TA (par exemple, ajoutez une note expliquant où et comment vous avez utilisé la TA).
Comme les systèmes de traduction automatique effectuent le travail de traductionen arrière-plan, l’interface utilisateur d’un système de traduction automatique en ligne gratuit est généralement assez simple. Tout d’abord, il faut sélectionner à la fois la langue source (ou de départ) et la langue cible (ou d’arrivée). Ensuite, il faut taper ou copier le texte qui doit être traduit dans la zone sous la langue source. L’outil de traduction automatique produira ensuite une traduction de ce texte dans la langue cible.
Google Traduction est probablement le système de traduction automatique en ligne sans frais le plus connu et le plus utilisé. Ce système n’a pas (encore) été adapté pour refléter la variété canadienne de l’anglais ou du français. [MISE À JOUR : En octobre 2024, Google Traduction a ajouté l’option « Français (Canada) »]. Cependant, deux autres systèmes de traduction automatique en ligne gratuits existent qui offrent un certain degré d’adaptation aux variétés linguistiques canadiennes : TradooIT Translator et Microsoft Bing Translator. Avant d’explorer ces deux outils plus en détail, examinons d’abord l’abc de leur fonctionnement afin de mieux comprendre comment il a été possible d’adapter ces outils aux versions canadiennes de l’anglais et du français.
Google Traduction, TradooIT et Microsoft Bing Translator sont tous des exemples de systèmes de traduction automatique neuronale (TAN). L’approche de la TAN en ce qui a trait à la traduction automatique est très récente et se sert de techniques d’apprentissage automatique basées sur l’intelligence artificielle. La toute première approche en matière de traduction automatique (qui remonte à la période à l’issue de la Seconde Guerre mondiale) a été dénommée traduction automatique à base de règles (TABR). La TABR s’est efforcée de faire en sorte que les ordinateurs puissent traiter les langues de manière à ce qu’elles se rapprochent de certains aspects du processus langagier courant. Pour y arriver, on a incorporé à ses systèmes de grands dictionnaires bilingues et un ensemble étendu de règles grammaticales, puis un dictionnaire et un ensemble de règles grammaticales différents ont dû être créés pour chaque paire de langues. Autrement dit, un système de TABR conçu pour travailler avec l’anglais et le français ne pouvait pas aisément être adapté pour prendre en charge l’arabe et le russe, par exemple. Pour que le système fonctionne avec différentes langues, de nouveaux dictionnaires et ensembles de règles de grammaire ont dû être programmés, ce qui a représenté un travail considérable. De plus, ces systèmes de TABR ont eu un succès limité parce que les êtres humains utilisent en réalité bien plus que la grammaire et le vocabulaire pour communiquer. Pour bien communiquer, ils ont amplement recours à un savoir contextuel et à une connaissance du monde réel pour interpréter des phrases susceptibles d’être ambigües. Toutefois, les ordinateurs n’ont pas accès à ces connaissances du monde réel, ils ne sont donc pas bien équipés pour interpréter le langage naturel, qui est intrinsèquement ambigu.
Compte tenu du succès limité de la TABR, une nouvelle approche a donc été tentée, qui ne s’appuyait pas sur la linguistique et la connaissance du monde, mais plutôt sur ce que les ordinateurs font de mieux : l’appariement de formes et le calcul ultrarapide . Cela a conduit à la mise au point d’approches basées sur des corpus, y compris la plus récente, connue sous le nom de traduction automatique neuronale. Avec la TAN, on incorpore au système un corpus bilingue extrêmement volumineux contenant des textes sources et leurs traductions déjà réalisées (généralement par des spécialistes de la traduction). L’ordinateur peut consulter les traductions produites pour détecter des modèles (par exemple, X a été précédemment traduit par Y quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent) et « apprendre » à partir de ces exemples comment traduire de nouveaux textes sources. Bien sûr, cette explication est très simplifiée, mais l’essentiel à retenir, c’est que le système de traduction automatique puise à même le très grand nombre d’exemples qui lui ont été fournis pour apprendre.
Cela signifie qu’il est beaucoup plus facile de créer un outil apte à traduire différentes langues puisque le principal élément nécessaire est un nouveau corpus bilingue que le système peut interroger pour apprendre. En sélectionnant soigneusement ce qui est inclus dans le corpus, il est possible d’enseigner au système différentes choses, comme une variété linguistique différente. N’oubliez pas cependant que pour produire des résultats de haute qualité, il est nécessaire d’avoir un corpus vraiment imposant (c’est-à-dire des milliards de pages de texte), ce qui peut être difficile à compiler si une langue particulière ou une variété de langues n’est pas largement utilisée.
TradooIT Traducteur
La collection d’outils TradooIT a été créée par Simon McDuff, fondateur d’Okidoo Inc. En plus d’offrir le concordancier bilingue décrit dans une section précédente, la suite d’outils TradooIT contient également un outil gratuit de traduction automatique neuronale en ligne. Selon le site Web TradooIT, ce système de traduction automatique neuronale a été conçu principalement à l’aide de textes du gouvernement canadien et se trouve donc adapté au vocabulaire canadien. De plus, il peut être consulté à la fois pour l’anglais canadien et le français canadien. En effet, il est dédié à ces variétés linguistiques particulières et aucune autre option linguistique n’est disponible. Il convient de noter que puisque l’outil a été mis sur pied en utilisant principalement des textes gouvernementaux, il peut ne pas fonctionner aussi bien avec d’autres types de textes. N’oubliez pas que les systèmes de TAN apprennent à partir des exemples du corpus. Différents types de textes ont des caractéristiques différentes, de sorte qu’un outil de traduction automatique édifié à partir d’un type de texte (par exemple, les textes gouvernementaux) peut ne pas être bien équipé pour composer avec d’autres types de textes (par exemple, des recettes, des manuels, des œuvres littéraires).
Comme pour la plupart des outils de traduction automatique en ligne gratuits, l’interface de TradooIT Translate parle d’elle-même et l’outil est facile à utiliser. Collez simplement le texte source dans le champ gauche, puis notez le texte traduit qui s’affiche dans le champ droit.
À vous d’essayer! Est-ce que TradooIT Translate peut produire du contenu langagier canadien?
- Accédez au site Web TradooIT Translate.
- Sélectionnez le français comme langue source et l’anglais comme langue cible.
- Copiez/collez le texte suivant dans la zone de texte source à gauche :
De quelle couleur est leur médaille olympique ? Les plongeuses canadiennes ont gagné la médaille d’argent à l’épreuve féminine du tremplin de 3 mètres synchronisé.
- Regardez le texte cible proposé en anglais dans la zone de droite.*
- L’orthographe reflète-t-elle les préférences de l’anglais canadien, soit un mélange des options américaines et britanniques ?
- Les mots colour et metre reflètent les terminaisons –our et –re que l’anglais canadien a hérité de l’anglais britannique.
- Le terme synchronized reflète la préférence –ize de l’anglais canadien, sous l’influence de l’anglais américain.
*Remarque : les systèmes de TAN étant constamment en train d’apprendre, les résultats produits peuvent différer de ceux affichés au moment de la création de cette ressource.
Microsoft Bing Traducteur
Même si Microsoft Bing Traducteur n’est pas un produit canadien, il offre une option que la plupart des autres outils de traduction automatique en ligne gratuits que l’on connait bien ne proposent pas, soit l’option de choisir « Français (Canada) » comme langue, plutôt que de choisir seulement « Français ». Autrement dit, Microsoft a instruit une version de son système de traduction automatique à l’aide d’un corpus de textes rédigés en français canadien. Par conséquent, les traductions qui sont produites lorsque l’option « Français (Canada) » est sélectionnée refléteront une version française qui est plus généralement utilisée au Canada.
À vous d’essayer! Microsoft Bing Traducteur peut-il produire du contenu langagier en français canadien?
- Rendez-vous sur le site Web de Microsoft Bing Traducteur.
- Sélectionnez l’anglais comme langue source et le français (Canada) comme langue cible.
- Copiez/collez le texte suivant dans la zone de texte source à gauche :
Soccer is a very popular sport. Sometimes kids even play in empty parking lots.
- Choisissez « Français » comme langue cible
- Observez le texte cible proposé dans la zone de texte à droite.*
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- Notez que soccer a été traduit par football
- Voyez comment parking lots a été traduit par parkings
- Changez la langue cible pour « Français (Canada) » et observez comment la traduction change.
- Soccer est désormais traduit par soccer.
- Cette fois, parking lots est traduit pas stationnements.
*Remarque : les systèmes de TAN étant constamment en train d’apprendre, les résultats produits peuvent différer de ceux affichés au moment de la création de cette ressource.
Malheureusement, Microsoft Bing Translator n’a pas d’option comparable pour l’anglais canadien. La seule option disponible est « Anglais » et il n’y a aucune variété régionale offerte à l’heure actuelle.