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Les approches utilisées pour enseigner et pour apprendre présentées dans ces modules sont effectuées dans un système institutionnel plus vaste — le mastodonte universitaire, si l’on peut dire. Il comporte des couches administratives dans lesquelles les politiques sont élaborées et promulguées, et les normes institutionnelles, sélectionnées et consolidées. Nous devons reconnaître les frictions qui peuvent exister ici en raison des divergences entre les objectifs communs et l’éthos de base entre les enseignants, les étudiants et l’administration. Il existe des différences au niveau du pouvoir, ce qui peut entrainer l’utilisation de différents points de vue au moment d’évaluer les initiatives d’enseignement et d’apprentissage, ou de décider de l’élément qui sera touché par les augmentations et les restrictions budgétaires. Il y a plusieurs domaines dans lesquels nous voulons être explicitement conscients des nuisances administratives potentielles associées à cette déconnexion :

• Les enseignants et l’administration peuvent voir les calendriers et la justification des échéanciers de façon très différente. Lorsque nous établissons des échéanciers, nous devons nous demander ce qui le justifie et s’il aura différentes répercussions sur différents groupes.
• Les listes de contrôle et les organisateurs de tâches : l’administration pourrait être plus encline à adopter des listes de contrôle et des approches ponctuelles.
• Importance accordée aux mesures et au dénombrement : l’administration pourrait mettre davantage l’accent sur les mesures et le dénombrement, parfois même sur le dénombrement des personnes, comme dans le cas des vérifications axées sur la représentation. L’administration pourrait s’intéresser davantage aux données quantitatives et les valoriser plutôt que de tenir uniquement compte des données qualitatives. En tant qu’enseignants, nous ne devons pas oublier la valeur de la narration, du contexte et de l’expérience vécue par chaque personne.
• Une politique, un énoncé et une norme n’auront de sens que si des mesures sont prises pour les concrétiser.
• La mise en application des politiques doit se faire de manière équitable. Si une politique peut inclure des exceptions, mais qu’elles ne sont pas appliquées uniformément ou si seuls les membres du groupe dominant savent qu’ils peuvent demander une telle exception, la mise en œuvre de cette politique aura entrainé la création d’un traitement partial et inéquitable des étudiants.
• L’importance de l’« équité » : il est possible d’entendre l’administration dire que si elle permet quelque chose pour un étudiant, ce ne sera pas juste pour les autres, car ils n’y auront pas droit. Dans ce contexte, l’administration, et parfois l’enseignant, confond équité et égalité. Nous devons remettre en question cette étiquette d’« équité » et reconnaître qu’elle est loin d’être une solution universelle.
• L’administration a tendance à mousser le discours selon lequel l’« éducation est une compétition ». Nous pouvons contribuer à réorienter l’attention vers la notion de diversification et de collaboration dans le domaine de l’éducation.
• En tant qu’enseignants, nous pouvons rappeler à l’administration que « diriger, c’est apprendre » et qu’une partie essentielle de l’apprentissage exige d’abord d’écouter, puis d’agir.
• Nous devons être conscients du fait que l’administration s’appuie souvent sur le solutionnisme, c’est-à-dire l’idée que le problème peut être résolu et qu’il peut alors être retiré d’une de liste de problèmes de façon permanente, plutôt que de comprendre qu’il vaudrait mieux s’en occuper de façon diligente. Le processus axé sur l’attention et l’action devra être modifié, en plus d’évoluer en fonction des différents contextes changeants et de la participation de différentes personnes.