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une ligne décorative arc-en-ciel

 

Plusieurs éléments interactifs ont été exclus de cette version du texte. Vous pouvez les consulter en ligne à l’adresse suivante, mais notez que le contenu est en anglais : https://ecampusontario.pressbooks.pub/onhumanlearn/?p=244


Figure 1 : Bande-annonce de Les étudiants, agents de leurs propres destins diversifiés
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Histoire

Objectif : aider l’ensemble des membres d’un établissement à soutenir les étudiants dans leur quête pour devenir des experts autoguidés dans leur propre parcours diversifié axé sur l’apprentissage permanent. Pour pouvoir répondre aux exigences tant actuelles qu’à venir, les étudiants devront cependant se démarquer et continuer à apprendre toute leur vie, et ce, tout en reconnaissant que la diversité est l’atout le plus précieux dans notre société. Cela exigera de repenser les notions de conformité des étudiants aux normes institutionnelles particulières, au recrutement d’exclusion biaisé, aux systèmes de classement et de promotion préférentiels des étudiants, aux techniques d’évaluation réductionnistes, à la surveillance des étudiants et au maintien de l’ordre et aux concours du genre « le gagnant remporte tout », entre autres conventions scolaires. Comment outiller les étudiants pour qu’ils puissent valoriser, développer et utiliser leurs propres contributions pendant toute leur vie?

Un chemin de sable sur la plage
Figure 2 : Alice Donovan Rouse sur Unsplash

Les étudiants sont maîtres de leur parcours et du chemin qu’ils emprunteront pour y parvenir. Pour humaniser ce parcours, nous devons éliminer l’emprise que le milieu universitaire traditionnel exerce sur l’apprentissage, transférer la responsabilité et les pouvoirs aux étudiants et leur permettre de véritablement s’approprier tant leurs décisions que leurs paramètres de « réussite ». Dans ce document, nous définissons le terme « pouvoir » comme la capacité de provoquer des changements dans les comportements, les systèmes et la vie des gens, et l’aptitude à provoquer de tels changements. Changer l’équilibre du pouvoir dans les relations éducatives est au cœur de l’humanisation de l’apprentissage.

En tant qu’enseignants, nous devons nous demander : Comment interagissons-nous avec les étudiants? Les étudiants ont-ils le choix et le droit de montrer ce qu’ils ont appris? Comment pouvons-nous donner aux étudiants un meilleur contrôle sur leur apprentissage? Comment pouvons-nous humaniser notre pratique et ainsi offrir de meilleurs services à nos étudiants? Comment pouvons-nous exemplifier l’importance de la vulnérabilité et de la confiance pour nos étudiants?

Démontrer véritablement sa vulnérabilité a beaucoup de sens et de valeur, car c’est ainsi que chacun de nous peut développer tant la confiance que des liens personnels avec les étudiants. Cela permet notamment d’étendre les perspectives et de créer des dialogues qui pourront mener à une quête de sens. Comment, en tant qu’enseignants, pouvons-nous le faire? Comment pouvons-nous exemplifier la vulnérabilité lorsque nous nous retrouvons en position de précarité?

Pour atteindre la racine de ces problèmes, plusieurs questions de cadrage ont été posées aux participants à la conception participative de ce module :

  • Comment voyez-vous le lien entre la vulnérabilité, l’échec et les gestes que posent les étudiants?
  • Dans quels cas l’échec a-t-il été une occasion d’apprentissage importante pour vos étudiants comme pour vous?
  • Que signifie la vulnérabilité dans un contexte d’enseignement et d’apprentissage?
  • Qu’est-ce qui vous effraie le plus dans la trinité vulnérabilité/échec/gestes que posent les étudiants?

Introduction au thème pour la séance : Les étudiants, agents de leurs propres destins diversifiés

 

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Figure 3 : Le balado Gettin’ Air On de Terry Greene sur HumanLearn

Semaine 3 : Les étudiants, agents de leurs propres destins diversifiés

Mots-clés de la semaine : Vulnérabilité et échec

En préparation pour cette semaine :

Si vous le souhaitez, vous pouvez lire les articles suivants pour obtenir plus d’information :

Résultats de la semaine 1 : « Quoi? » et « Et alors? »

Comment voyez-vous le lien entre la vulnérabilité, l’échec et les gestes que posent les étudiants?

  • L’échec et la réflexion peuvent permettre d’approfondir l’apprentissage et la mobilisation.
  • Le contrôle incombe généralement à l’enseignant; il est le seul à pouvoir donner le ton dans la salle de classe et prendre des décisions.
  • Le lien entre l’enseignant et les étudiants peut cependant varier selon la discipline, par exemple en sciences (apprendre à la suite d’un échec lors d’une expérience) en ingénierie (apprendre en raison d’une défaillance de structure) en affaires (échouer rapidement et échouer souvent), en pharmacie (apprendre des erreurs dans les ordonnances)
  • La question de savoir qui a vraiment le droit d’être vulnérable. Puisque la précarité, les antécédents et les mesures associées aux privilèges ou à l’absence de privilèges peuvent rendre la vulnérabilité encore plus risquée, les membres des groupes sous-représentés pourraient en subir davantage les conséquences en raison justement de leur vulnérabilité.
  • L’échec est un composant essentiel du processus d’apprentissage, mais personne ne montre aux étudiants comment accepter l’échec et surtout, comment en tirer des leçons. En fait, l’université n’offre aucun espace structurellement sécuritaire pour que cela puisse se produire.

Dans quels cas l’échec a-t-il été une occasion d’apprentissage importante pour vos étudiants comme pour vous?

  • L’importance de démontrer que même les experts peuvent échouer et que ces échecs permettront d’atténuer la pression qui s’exerce sur les étudiants.
  • En tant qu’enseignants, le fait d’exemplifier les erreurs et de montrer comment nous en tirons des leçons peut aider à réduire la stigmatisation des erreurs pour nos étudiants.
  • Donner l’exemple quant à la manière de réagir à un échec peut aider les élèves à voir comment accepter la critique et la rétroaction, et d’accepter le fait que chacun de nous peut manquer son coup.
  • Humaniser la relation avec les étudiants en étant soi-même vulnérable.
  • L’échec nous révèle ce que nous ne savons pas, oriente notre parcours d’apprentissage et nous fait comprendre qu’il est normal de ne pas tout savoir. En fait, nous nous devons de découvrir ce que nous ne savons pas pour pouvoir concentrer notre apprentissage sur des éléments qui nous permettront d’aller au-delà des limites de notre savoir et de notre ignorance.
  • L’inconfort et l’apprentissage vont de pair. C’est lorsque nous ne nous sentons pas parfaitement à l’aise que nous apprenons le plus. Il nous faut donc normaliser le sentiment de ne pas savoir quelque chose, puisque ce sentiment est intrinsèquement inconfortable.

Que signifie la vulnérabilité dans un contexte d’enseignement et d’apprentissage?

  • Être prêt à faire preuve d’humanité.
  • Normaliser le fait de ne pas savoir. Il est plus facile de faire preuve d’une véritable curiosité lorsque nous acceptons d’être vulnérables.
  • Normaliser la difficulté, car chacun de nous chemine.
  • Il est essentiel d’exemplifier la vulnérabilité et l’échec productif.
  • Démontrer aux étudiants que vous aussi, vous pouvez vivre des échecs pourra leur donner le courage de poser des questions et de contester ce que vous dites.
  • Parler du fait que l’échec fait vraiment partie intégrante de l’enseignement et apprendre à montrer par l’exemple cette façon de voir les choses.

Qu’est-ce qui vous effraie le plus dans la trinité vulnérabilité/échec/gestes que posent les étudiants?

  • Les étudiants peuvent voir la vulnérabilité comme une faiblesse. L’enseignant risque-t-il de « perdre le contrôle » de sa classe? (Et le fait de « perdre le contrôle » ne fait-il pas partie du processus visant à donner aux étudiants plus d’autonomie dans leur parcours d’apprentissage?)
  • La vulnérabilité s’accompagne de risques tant émotionnels que pour la réputation et l’avancement professionnel.
  • Le fait d’avoir oublié ce que c’était que d’être novices. En tant qu’enseignants, nous devons nous assurer de toujours laisser de l’espace aux étudiants, puisqu’ils entrent dans leur future vie professionnelle.
  • Le syndrome de l’imposteur!
  • La capacité à reconnaître le pouvoir et le privilège existants dans le cadre de cette discussion sur la vulnérabilité et l’échec. Est-ce que tout le monde a accès aux mêmes espaces sécuritaires, soit à des espaces où ces personnes peuvent exprimer leur vulnérabilité?

Résultats de la semaine 2 : « Et maintenant? »

L’importance d’accepter l’inconfort et d’apprendre de l’échec

Apprendre de ses échecs est un composant essentiel du processus d’apprentissage, mais il ne fait malheureusement pas toujours partie des notions activement enseignées dans l’enseignement supérieur. En fait, il s’agit d’un composant essentiel de toute vie vécue de façon réfléchie. Puisque nous voulons que nos étudiants vivent des expériences significatives qui vont au-delà de l’enseignement supérieur, il est crucial d’exemplifier l’apprentissage de l’échec. Apprendre de l’échec demande du temps; ce n’est donc pas quelque chose qui peut être précipité. Cet apprentissage sera d’autant plus significatif lorsqu’il est accompagné de liens et de soutien. La science de l’apprentissage nous indique que notre cerveau se souvient mieux des choses lorsque nous nous sentons un peu mal à l’aise. Donc, en fait, l’inconfort nous aide à apprendre. Les frictions et l’inconfort jouent donc un rôle important dans nos cours, mais uniquement lorsque les liens et le soutien structurel en place permettent aux étudiants de vivre une expérience équitable grâce à laquelle ils peuvent vivre des échecs et les dépasser.

Le soutien structurel pour la trinité vulnérabilité/échec/gestes posés par les étudiants

Il est urgent de créer des refuges sûrs où les étudiants n’auront pas peur d’échouer. En fait, conseiller aux étudiants d’« embrasser les échecs et d’apprendre de ceux-ci » sera vide de sens si ce conseil n’est pas associé à un espace sécuritaire où l’échec est possible. De tels espaces devraient cependant bénéficier d’un soutien structurel en ce qui concerne notamment les normes institutionnelles, les politiques sur les cours, de soutien tangible offert par l’enseignant et les changements dans la culture ou l’environnement du cours. Certains exemples de changements institutionnels et de soutien structurel pourraient notamment inclure le fait de modifier les politiques rigides de classement dans les établissements ou leurs critères d’admission; modifier les politiques sur les reprises de cours définies par le registraire; augmenter le soutien accordé aux aides-enseignants pour permettre une rétroaction plus formative et de créer de véritables liens avec les étudiants; intégrer dans les cours des activités d’apprentissage plus axées sur la réflexion et modifier la manière dont les étudiants évaluent l’enseignement, tout particulièrement pour les enseignants en position de précarité.

L’importance de souligner les liens et les relations

Pour que ce travail puisse se faire et pour que l’échec puisse entrainer croissance et réflexion, il faut cependant prioriser les liens et la rétroaction. Puisque l’apprentissage est un acte relationnel, le fait de mettre l’accent sur les liens qui peuvent exister entre les étudiants et les enseignants et entre les étudiants eux-mêmes nous permettra de commencer à adopter des perspectives différentes et de reconnaître que nous sommes tous en cours d’évolution. En axant la rétroaction formative et la modélisation sur la manière d’avancer grâce à la rétroaction, les enseignants peuvent favoriser un dialogue axé sur la rétroaction et le changement avec les étudiants. Il y a cependant un autre aspect dont il faut tenir compte : le temps. Comme ce travail doit être effectué lentement, il ne peut pas être précipité pour respecter les calendriers institutionnels. Les étudiants comme les enseignants ont besoin de temps pour établir des liens et créer des cultures axées sur le dialogue et la rétroaction.

L’importance de modéliser le processus et d’éviter le culte du professeur

  • Le renforcement des capacités est différent du renforcement des aptitudes. En tant qu’enseignants, nous pouvons jeter les bases pour encourager les étudiants à tirer des leçons et à apprendre de leurs échecs. Nous pouvons le faire en donnant l’exemple au cours du processus d’acceptation de nos erreurs et d’apprentissage par nos erreurs.
  • Les « idées ratées font du bon compost » et « apprendre aux gens à prendre leurs idées à la légère » sont deux citations de McKercher (2020) qu’il faut toujours avoir à l’esprit.
  • L’expression « c’est en forgeant qu’on devient forgeron » fait partie des souvenirs d’enfance de bon nombre de gens. Nous proposons cependant de la remplacer par « la pratique est ce qui nous fait avancer ». Nous devons souligner que chacun de nous veut s’améliorer et évoluer, que chacun a des lacunes et qu’il faut s’en réjouir. Que plusieurs personnes perçoivent un professeur ou un enseignant comme « ayant réussi », comme un « expert » ou un « génie » va à l’encontre de l’idée qu’eux aussi évoluent. Le culte des « professeurs génies » et l’idolâtrie qui en découle sont nuisibles; il faut les nommer et les éviter à tout prix. Ceux qui « idolâtrent les professeurs » renforcent cette notion erronée selon laquelle il y a les génies et les autres. Elles renforcent donc une idéologie binaire axée sur l’excellence ou l’inverse. En tant qu’enseignants, nous pouvons aller au-delà d’une telle idéologie en montrant l’apprentissage par les erreurs et en partageant des récits axés sur la réflexion et la croissance personnelles. Nous reconnaissons toutefois que cette démonstration s’effectue dans le contexte plus vaste d’un établissement d’enseignement soumis à des normes portant sur les différentes définitions de l’excellence, ce qui renforce la nécessité d’effectuer des changements structurels connexes.

Le pouvoir et le privilège de la vulnérabilité et de l’échec

  • Nous devons commencer par reconnaître que le pouvoir et le privilège sont partout, qu’ils ont toujours été là et qu’ils continuent à évoluer.
  • Il nous faut examiner le pouvoir dans ces contextes et nous poser des questions précises sur le pouvoir et l’échec. Quel pouvoir avons-nous? D’où vient-il? Comment pouvons-nous l’utiliser pour que les autres se sentent en sécurité et puissent démanteler eux-mêmes les structures du pouvoir? Tous les étudiants ont-ils un accès égal à une deuxième chance? Ont-ils tous accès à un filet de sécurité qui leur permet de prendre plus de risques? Le conseil que nous donnons aux étudiants, soit de prendre des risques et d’accepter l’échec, leur semblera malhonnête s’il n’est pas accompagné d’une reconnaissance des structures de pouvoir inhérentes à ces espaces.
  • Nous ne devons pas confondre le silence avec l’idée de progresser ou d’être d’accord. Comment constaterons-nous que nos élèves s’engagent de façon significative avec l’échec? Nous devons faire bien attention de ne pas interpréter à tort les silences associés à la vulnérabilité et à l’échec.
  • Nous sommes tous conscients qu’il existe une inégalité bien documentée en ce qui concerne les personnes qui « ont droit » à l’échec. Les membres des groupes sous-représentés sont bien souvent assujettis à des normes plus sévères que ceux du groupe dominant. Il existe un important préjugé en ce qui concerne la manière dont la société interprète les échecs et les personnes qui échouent. Nous devons reconnaître ce fait lorsque nous parlons de l’échec et de son rôle dans le processus d’apprentissage.

Liens vers le matériel de la séance

Vidéo de la plénière

 

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Figure 4 : Module 2 Plénière : Les étudiants, agents de leurs propres destins diversifiés
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Présentation sur l’humanisation

 

Un élément interactif H5P a été exclu de cette version du texte. Vous pouvez le consulter en ligne à l’adresse suivante, mais notez que le contenu est en anglais :
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Diapositive 1 : Les étudiants, agents de leurs propres destins diversifiés
Destin diversifié – les étudiants sont maîtres de leur parcours et du chemin qu’ils emprunteront pour y parvenir. Mettre fin à l’emprise que le milieu universitaire traditionnel a sur l’apprentissage en transférant la responsabilité et le pouvoir aux étudiants et en les rendant responsables de leur parcours. Réfléchissez à votre façon de faire : à quelle fréquence interagissez-vous avec les étudiants? Dans le contexte de ces interactions, ont-ils le choix et la responsabilité de montrer les connaissances qu’ils ont acquises? Comment pouvons-nous humaniser notre pratique et ainsi offrir de meilleurs services à nos étudiants? Il est bien évident qu’il existe, dans le monde universitaire, un préjugé de survie qui permet de favoriser les voies traditionnelles vers la réussite. Comment, dans un tel cas, pouvons-nous abandonner cette notion de « ce qui fonctionne » et transférer plutôt le pouvoir et la responsabilité aux étudiants?

Diapositive 2 : Vulnérabilité et échec
Comment la vulnérabilité et l’échec favorisent-ils les gestes que posent les étudiants dans un environnement d’apprentissage en ligne?

La vulnérabilité nous permet de renforcer la confiance et les liens personnels avec les étudiants. Selon Yair, ce sont ces liens personnels qui donnent lieu à des « moments d’apprentissage transformationnels » (2019). Le fait de nous permettre d’être vulnérables et de donner l’occasion aux étudiants de l’être aussi favorise un état d’esprit axé sur la croissance. Comme Carol Dweck (2016) l’a dit, la volonté d’accepter que l’échec et les erreurs fassent partie du processus d’apprentissage se traduit par une plus grande réussite globale. Il est donc utile d’essayer d’utiliser de nouvelles méthodes d’enseignement et d’apprentissage, au point où cela l’importe même sur le risque de commettre des erreurs.

L’une de mes citations préférées dans l’article Train Wreck, coécrit par Pat Maher et Jessica Bennett (2017), porte sur le Failing Well Certificate of Failure du Smith College. Voici ce qui est écrit sur ce certificat : « You are hereby authorized to screw up, bomb or fail at one or more relationships, hookups, friendships, texts, exams, extracurriculars or any other choices associated with college … and still be a totally worthy, utterly excellent human. » (traduction : Par la présente, vous êtes autorisé à vous planter, à échouer ou à bousiller ce que vous entreprenez, qu’il s’agisse d’une ou de plusieurs relations, de rencontres, d’amitiés, de textes, d’examens, d’activités parascolaires ou tout autre choix associé à l’université que vous pouvez faire… tout en restant un être humain tout à fait digne et excellent.) Qu’arriverait-il si les enseignants et les étudiants avaient la permission d’échouer? M. Maher parle de profiter de cette expérience pour en tirer des leçons. Ainsi, plutôt que se dire « j’ai échoué » donc « je ne vaux rien », nous devrions plutôt voir simplement cet échec comme quelque chose qui n’a pas fonctionné, en tirer des leçons et qui nous me propulser vers l’avant. David Kelly, le PDG d’IDEO, dit que plus vite on échoue, plus vite on peut réussir.

Alors, au moment où vous pousserez la porte et entrerez dans une salle de discussion, réfléchissez aux questions suivantes :

  • Comment voyez-vous le lien entre la vulnérabilité, l’échec et les gestes que posent les étudiants?
  • Dans quels cas l’échec a-t-il été une occasion d’apprentissage importante pour vos étudiants comme pour vous?
  • Que signifie la vulnérabilité dans un contexte d’enseignement et d’apprentissage?
  • Qu’est-ce qui vous effraie le plus dans la trinité vulnérabilité/échec/gestes que posent les étudiants?

Remarque concernant les images ci-dessous : il s’agit de la navette SpaceX utilisée dans notre séance en direct, de façon délibérément provocatrice, pour encourager les participants de la communauté à réfléchir à ce qui suit.

  • Qui peut échouer (avec ou sans permission) et dont l’échec peut être glorifié?
  • Qui peut échouer sans que cela ait de conséquences?
  • Lorsque ceux qui ont « réussi » dans le milieu universitaire parlent de l’importance de l’échec dans le processus d’apprentissage, ne font-ils que montrer leurs propres privilèges en les présentant comme de la résilience?

L’image de l’explosion visait aussi à être provocatrice. Plus tard, dans des conversations ouvertes avec un groupe diversifié composé de participants à la conception participative, nous nous sommes rendu compte qu’une fusée qui explose peut avoir des significations très différentes pour différentes personnes. Pour certaines, il s’agit simplement d’une image d’« échec »; pour d’autres, elle leur a rappelé le souvenir de l’horrible catastrophe de Challenger, que certains avaient vue en direct dans l’espace apparemment sûr de leur salle de classe. La conservation de cette image vise à mettre en évidence les points soulevés précédemment : pour un public diversifié, rien n’est neutre et rien ne peut l’être. Quand chacun de nous prend la peine de créer un espace où les gens peuvent s’exprimer, dire ce qu’ils pensent et ce qu’ils ressentent, nous pouvons tous apprendre les uns des autres; nos expériences diverses, nos réactions et les associations que nous créons constituent notre humanité.

Questions pour les conversations futures

  • À quoi ressemble le vocabulaire utilisé pour parler de l’échec? Si nous utilisions un vocabulaire différent, nos discussions seraient-elles moins stigmatisées?
  • À quoi ressemblent les soutiens structurels qui permettent de tirer des leçons de nos échecs? Comment peuvent-ils être mis en œuvre de façon durable?
  • Comment pouvons-nous encourager nos étudiants à embrasser l’échec et à en tirer des leçons alors que nous enseignons dans un système institutionnel qui documente et punit l’échec?
  • Comment pouvons-nous reconnaître que tout le monde n’a pas la même « permission d’échouer » et que ceux qui ont plus de ressources ont moins peur de risquer d’échouer parce qu’ils ont un filet de sécurité et un nombre illimité de deuxièmes, de troisièmes et de quatrièmes chances?

Matériel supplémentaire

Lien vers des conversations sur Twitter

L’équipe a créé un mot-clic pour poursuivre les conversations sur Twitter : #OnHumanLearn

https://twitter.com/search?q=%23OnHumanLearn&src=typed_query

Œuvres citées

Ressources particulièrement pertinentes pour le sujet.

Blaschke, Lisa Marie, et coll. « Learner Agency and the Learner-Centred Theories for Online Networked Learning and Learning Ecologies. » Unleashing the Power of Learner Agency, EdTech Books, 1 janv. 1970, https://edtechbooks.org/up/ecol.

Bloom, Timothy J. « The Importance of Vulnerability in Pharmacy Educators. » American Journal of Pharmaceutical Education, American Journal of Pharmaceutical Education, juillet 2020, https://www.ajpe.org/content/84/7/ajpe7939.

Humanizing Learning. https://www.zotero.org/groups/3361442/humanizing_learning.

Lowrie, LynnAnne. « Vulnerability in the Classroom. » Faculty Focus, Faculty Focus, 21 oct. 2019, https://www.facultyfocus.com/articles/teaching-and-learning/vulnerability-in-the-classroom/.

McKercher, Kelly Ann. « Beyond sticky notes » Doing co-design for Real: Mindsets, Methods, and Movements, 1st Edn. Sydney, NSW: Beyond Sticky Notes (2020).

Morgan, Sandie, et Bonni Stachowiak. « Vulnerability in Our Teaching » Teaching in Higher Ed, 4 juin 2015, https://teachinginhighered.com/podcast/vulnerability-in-our-teaching/.

Prinsloo, Paul, et Sharon Slade. « Student Vulnerability, Agency, and Learning Analytic An Exploration. » Journal of Learning Analytics, Society for Learning Analytics and Research, 2016, https://files.eric.ed.gov/fulltext/EJ1126808.pdf.

Rosen, Jody R, and Maura A Smale. « Open Digital Pedagogy = Critical Pedagogy. » Hybrid Pedagogy, Hybrid Pedagogy, 6 janv. 2015, https://hybridpedagogy.org/open-digital-pedagogy-critical-pedagogy/.

Strean, William Ben, et coll. « Train Wrecks. » Essais rassemblés sur l’apprentissage et l’enseignement, 2019, https://celt.uwindsor.ca/index.php/CELT/article/view/5295.

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