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une ligne décorative arc-en-ciel

Qu’est-ce que l’animation?

Vous pourriez utiliser certains des éléments suivants pour répondre à cette question :

  • Vous avez une idée de ce qui se passera.
  • Vous dirigez un groupe, vous avez le pouvoir… Ce n’est pas pour rien que vous dirigez ce groupe.
  • Vous êtes un expert dans ce contexte. Vous êtes expert en quelque chose…

Voilà le point de départ de l’animation inclusive. À l’inverse, en fait, l’animation part des hypothèses suivantes :

  • Les participants sont les EXPERTS.
  • La voix de l’animateur devrait se faire entendre rarement.
  • « Il ne s’agit pas de moi du tout », dit l’animateur.
  • « Je vais aider les autres à partager leurs expériences et à faire entendre leurs voix », ajoute l’animateur

Comportements d’un animateur (l’autre côté)

« Diriger, sans être au premier plan », mais comment peut-on y arriver? Vous vous efforcez de ne laisser personne de côté. Vous devez être celui qui parle le moins dans le groupe et, en même temps, vous devez tout mettre en œuvre pour intégrer gentiment dans la conversation les personnes qui ne participent pas ou n’interagissent que peu ou pas avec les autres. Voici quelques moyens d’y parvenir :

  • Écouter et guider, ne pas diriger.
  • S’asseoir et remarquer beaucoup de choses.
  • Qui parle?
  • Qui ne parle pas?
  • Remarquer si une voix s’élève au-dessus des autres…
  • Qui prend toute la place? La façon dont une personne parle, le ton qu’elle emploie et les messages qu’elles communiquent sont-ils absolutistes ou négatifs?
  • Comment pouvez-vous faire en sorte que les participants s’expriment? Qu’ils ne soient pas seulement en train de penser – QUOI, ET ALORS, ET MAINTENANT?
  • Être le « dernier du peloton » (comme lors des promenades de groupe, à vélo).
  • Drogman – rapprocher les gens en aidant à jeter un pont entre les cultures et les points de vue –https://fr.wikipedia.org/wiki/Drogman
  • Utiliser la conception participative et être conscient des très nombreuses questions qui subsisteront lorsque vous la mettrez en pratique : https://jesshmitchell.medium.com/what-is-co-design-851d731286ec

statue d’une jeune fille se tenant fièrement debout
Figure 1 : Photo de Jouwen Wang sur Unsplash

Soyez conscient de la dynamique de groupe. Introvertis ou extrovertis; confiants ou réservés, etc. Qui parle en premier? Qui parle le plus? Qui parle avec autorité ou certitude? Méfiez-vous des questions brise-glace : sans structure, c’est un moyen rapide de réaffirmer les dynamiques de pouvoir que vous voudriez peut-être éliminer dans le groupe.

Qui êtes-vous? Il s’agit d’une question tendancieuse. Certains répondront en utilisant des titres de compétences ou des marqueurs de statut. Que voulons-nous vraiment savoir en posant cette question? C’est vous, l’animateur, qui donnerez le ton selon la manière dont vous vous présentez, selon votre manière d’être et la façon dont vous vous exprimez. C’est la même chose avec la question « d’où venez-vous? » qui est aussi lourde de sens et révélatrice. Là encore, la manière dont l’animateur pose la question peut déterminer le ton de l’interaction. « Présentez-vous » est une autre question tendancieuse.

Lorsqu’il commence à parler, l’animateur doit viser à se trouver à mi-chemin entre un animateur morose et un clown. Il existe un espace où les gens peuvent être sérieux ensemble et aborder des sujets difficiles, tout en gardant leur sens de l’humour. L’animateur doit éviter d’intégrer suffisamment d’incertitude dans le contexte pour que les participants se vantent ou se montrent insensibles aux autres.

Connaissez votre propre situation – par exemple, êtes-vous, en tant qu’animateur, le plus jeune du groupe? Avez-vous les connaissances requises? Êtes-vous conscient de la façon dont vous vous présentez?

Soyez à l’écoute des personnes qui sortent du cadre et ramenez-les doucement sur le sujet. Essayez cependant d’être le plus discret possible lorsque vous faites cela. Sachez que bien que cela puisse sembler plutôt restrictif, l’animateur peut réorienter la conversation si elle s’égare.

Créez un espace où personne n’a peur – vous ne pouvez pas garantir un espace sécuritaire. Dans la mesure du possible, créez un espace où les gens peuvent se présenter, être vus et être entendus. Ce faisant, évitez de vous mettre vous-même en danger en franchissant les bonnes limites personnelles que vous ne devez pas dépasser. Ne soyez courageux et vulnérable que dans la mesure où vous vous sentez à l’aise de le faire.

 

Plusieurs éléments interactifs ont été exclus de cette version du texte. Vous pouvez les consulter en ligne ici, mais notez que le contenu est en anglais : https://ecampusontario.pressbooks.pub/onhumanlearn/?p=583


Figure 2 : Vidéo Brave Spaces
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Aidez à développer la curiosité, n’ayez pas toutes les réponses, acceptez la rétroaction avec grâce et laissez-les décanter un peu s’ils provoquent un sentiment ou une réaction en vous. Ne forcez pas la fin de la conversation et soyez conscient que vous pourriez devoir aider les gens à être à l’aise avec cela. Ces conversations ne sont pas toujours faciles, alors soyez conscients que la « fin » est souvent aussi importante, sinon plus, que l’entrée en matière.

  • L’une des solutions consiste à prévoir du temps après l’événement pour se calmer.
  • Une autre solution consiste à réserver 10 minutes à la fin pour quelque chose d’autre… Quelque chose d’humain.
  • Soyez clair sur les réactions positives : à l’avenir, que verront les participants en échange de leurs efforts?

Aidez à attirer les gens dans la conversation, mais assurez-vous de tenir compte de leur degré d’aisance.

Utilisez un langage à la fois effacé, doux et intrigué. Imaginez et montrez beaucoup d’intérêt, qui se manifestera de manière authentique si vous avez véritablement de l’intérêt pour le sujet.

Les animateurs aussi devraient apprendre pendant cette séance!!!!!

Évitez de systématiser ou d’officialiser le tout!

Ne normalisez rien!

Il s’agit fondamentalement d’un processus humain et lorsque nous le transformons en processus, nous en retirons les éléments humains.

Différentes manières de partager

Partager en utilisant un tout autre format.

La communication peut prendre de nombreuses formes, ce qui inclut les expressions faciales, la posture et les gestes. Le manque d’interaction peut également être un indice important. Être conscient de ces signaux peut aider l’animateur à comprendre qui attend peut-être l’occasion de s’exprimer, ou a peut-être quelque chose à dire, mais le retient intentionnellement (ou non). Trouver la manière la plus douce de faire émerger ces idées représente un défi et peut nécessiter de donner différentes occasions ou d’utiliser différentes méthodes pour que les gens partagent leurs idées.

Par exemple, si l’oral ou l’audio est le principal mode de communication utilisé, une personne pourra être réticente à partager ses expériences parce qu’elle préfère ne pas parler en public. L’animateur doit s’efforcer d’être attentif à ceux qui ne s’expriment pas et leur proposer d’autres moyens d’interagir. Il peut s’agir de messages dans un clavardage, de messages privés envoyés à l’animateur, par un autre support sur une autre plateforme, ou plus tard, dans un cadre plus calme ou privé.

Soutien

  • Pensez à être accompagné d’une personne qui pourra vous aider en prenant des notes, en surveillant le clavardage, en s’assurant que les sous-titres fonctionnent, etc.

Plusieurs animateurs peuvent se répartir les responsabilités, ce qui allègera la charge de travail. Par exemple, l’un des animateurs, qui peut parler très ouvertement de différents sujets, peut être responsable de guider les participants, de les encourager et de poser des questions. Un autre animateur pourrait chercher ceux qui, dans le groupe, semblent perdus ou laissés pour compte, et trouver des moyens appropriés pour s’assurer que leurs idées soient entendues.

Changements au fil du temps (une première version de ce travail a été publiée sur https://jesshmitchell.medium.com/what-does-it-look-like-and-feel-like-to-do-inclusive-design-thinking-and-practice-1ac489d58c8b)

Séance 1 :

1re rencontre : incertitude, désapprendre et bâtir la confiance

La première rencontre est généralement empreinte d’incertitude. C’est le moment de définir les attentes et celui où la confiance doit commencer à s’installer. À partir de là, l’animateur peut commencer à déterminer fondamentalement « où » se trouvent les participants et experts et « jusqu’où » chacun est prêt à aller.

Cette première introduction à un groupe, quel qu’il soit, est généralement empreinte d’une grande incertitude personnelle. La première séance vise donc à créer un espace où les participants n’ont pas peur de s’exprimer, de partager leurs expériences individuelles ET de commencer à établir des liens. Rien de cela ne peut être imposé. Ce sera une réussite seulement grâce à la capacité de réaction à la situation, au groupe et aux interactions.

Mesures du succès non contraignantes :

  • Les participants parlent-ils entre eux ou seulement à l’animateur?
  • Les participants s’appuient-ils sur ce que disent les autres?
  • Les participants nomment-ils leurs collègues?
  • Les participants font-ils preuve de générosité mutuelle? Établissent-ils un climat de confiance en tant que collectivité? Ou bien se protègent-ils et gardent-ils tout, tout près d’eux?

Ressentir

Qu’il s’agisse de se sentir à l’aise avec sa propre voix ou d’avoir l’impression de devoir s’asseoir à l’arrière et de regarder, l’animateur doit être conscient de ces deux sentiments et s’efforcer de rester au « milieu »

Réflexion critique

Que serait-il approprié de dire? Comment puis-je avoir le sentiment de contribuer à créer un espace de courage? Suis-je satisfait? Il est difficile de convaincre les gens qu’ils n’ont pas besoin d’arranger les choses ou de les résoudre. Laisser autant d’espace pour le partage peut sembler étrange, en particulier en ce qui concerne les histoires qui semblent en dehors du champ d’application. Et je déteste les silences gênants. Est-ce que je les remplis de bavardages à cause de ma propre anxiété?

Faire

Trouver comment s’assurer que la voix et les idées sont prises en considération, ce que les experts et participants sont probablement en train d’essayer de faire. Que peuvent faire les animateurs pour le permettre? Assurez-vous que vous les prenez en considération. Répétez leurs idées et faites-y référence à plusieurs reprises pendant la conversation. À cette étape-ci, assurez-vous de garder tous les fils de discussion actifs.

Séance 2 :

Les participants arrivent souvent à une deuxième séance avec de l’énergie! L’inquiétude d’être vu et entendu s’est quelque peu atténuée et l’énergie de « savoir » qui sera présent et « comment » les choses se dérouleront peut être rassurante, voire stimulante. Passer de la timidité et de l’incertitude ressenties pendant la première séance à la maîtrise de sa propre histoire, de sa voix et de sa présence peut être lourd. Cela peut parfois sembler incontrôlable.

2e vague : le changement

C’est pendant cette séance que nous demanderons aux personnes qui n’ont pas été invitées à participer à la table de le faire et de discuter de mesures visant à essayer d’améliorer la situation. Les membres du groupe seront plus à l’aise les uns avec les autres et chacun sera plus confiant en sachant ce qui doit se passer pendant la séance. C’est généralement pendant cette séance que les experts échangeront le plus. Il est possible d’atteindre une grande profondeur, ce qui peut se faire dans un laps de temps qui semble plutôt indéfini (qu’est-ce qui est pertinent? Approprié?).

Ressentir

Écoutez-moi! Être vu et entendu est un sentiment formidable. J’ai tellement de choses à dire. Je n’ai rien oublié des nombreuses choses auxquelles j’ai pensé la dernière fois et que je n’ai pas eu la chance de dire. J’ai donc besoin d’espace et de temps pour les communiquer. Les animateurs peuvent assouplir l’espace pour que cela se produise, mais ils devront également s’assurer que tous les membres du groupe continuent d’être au même niveau et d’avancer ensemble.

Réflexion critique

Restons-nous suffisamment proches du champ d’application? Suis-je en train de perdre notre chemin de vue? Suis-je totalement inefficace en animation?

Faire

Il s’agit d’un moment charnière où une source inépuisable d’idées semble presque forcer les participants à agir. La réflexion se transforme alors en action et des documents commencent à être créés et partagés. Quant aux idées, elles changent afin d’aborder la manière dont les structures, les cycles ou les styles de communication existants peuvent être modifiés. C’est le moment où les gens pensent à élaborer un guide, un cadre, un mode d’emploi ou un manuel dans ce qui est un effort sincère pour faire connaître ce qui s’est passé et ce qu’ils pensent et font différemment. C’est le moment où les participants commencent à intégrer ce qu’ils voient et ce à quoi ils pensent dans ce qu’ils font. Ne tombez pas dans la routine et évitez de faire la même chose. Laissez plutôt les gens discuter, puis posez des questions plus approfondies. Établissez des liens entre les histoires et commencez à formuler doucement des recommandations à partir de ce que vous entendez. Il ne doit pas s’agir de la dernière étape du processus.

Techniques – absence de structure; jeu d’explication à un enfant; TRIZ

https://en.wikipedia.org/wiki/The_Tyranny_of_Structurelessness

https://guide.inclusivedesign.ca/fr/activites/expliquer-a-un-enfant/

https://www.liberatingstructures.com/6-making-space-with-triz/

https://www.liberatingstructures.com/1-1-2-4-all/

Séance 3 :

3e vague : le pont

Reconstruire le lien entre les animateurs et les experts. Maintenant que tous travaillent ensemble, ils poursuivent désormais un même objectif, soit transformer les expériences individuelles en quelque chose qui peut être mis en commun et mis en œuvre. Les animateurs devront faire en sorte que la séance continue à porter sur la création de quelque chose, ce qui veut dire que le champ d’application devra être plus étroit.

En fin de compte, je pense qu’il faut s’attendre à perdre une partie du terrain déjà défriché dans la deuxième étape. C’est véritablement le retour à quelque chose de durable. C’est le moment où toutes les structures reviennent (pouvoir, culture de l’organisation, volonté de changement, styles de direction, rôle du personnel). Comme nous en avons déjà discuté au module 4, que pouvons-nous réellement changer? Que ferez-vous différemment lundi? Dans quelle mesure êtes-vous prêt à changer?

Risquer

À cette étape-ci, le risque est plutôt lié au fait de savoir dans quelle mesure il y aura un retour en arrière. Comment pouvez-vous l’atténuer ou l’arrêter? Comment pouvez-vous faire en sorte que les gens arrivent à quelque chose d’utilisable et ne sombrent pas dans le désespoir? Commencez petit, puis bâtissez sur ces fondations!

Ressentir

Cette vague peut être caractérisée par des sentiments d’incertitude, d’espoir et de confiance croissante.

Résultats

Ces pratiques (et les vagues mentionnées ci-dessus) ne sont pas linéaires; elles sont plutôt cycliques et itératives. Les sentiments et les descriptions ne font pas partie de catégories distinctes. Ils visent tout simplement à préciser ou à clarifier ce qui se passe.

L’objectif de l’animation n’a jamais été une finalité alors que le produit ou les résultats en sont.

  • Autoréflexion : comment cette pratique peut-elle vous changer?
  • Sensibilisation
  • Pratiquer une manière d’être; remarquer les impacts; tenir compte des sentiments
  • Ce n’est pas une compétence que l’on acquiert et que l’on met sur son profil LinkedIn.
  • Essayer d’autres façons d’être.
  • Fait partie de vous, avec le temps.
  • Être transparent.
  • Être authentique.
  • S’attaquer à quelque chose avant les chiffres ou avant le point de crise? À quoi est-ce que cela pourrait-il ressembler?
  • Offrir des voies plus larges.
  • Montrer l’impact à plus long terme.
  • Définir les obstacles – les éliminer graduellement ou catégoriquement.
  • D’où vient l’absence d’ouverture?
  • Se sentir attaqué en raison de sa culture ou de sa situation – se heurter à un mur.
  • Montrer à quoi peut ressembler la collaboration.

 

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Apprendre à être humain ensemble Copyright © 2022 by Co-designed by Students, Faculty and Staff at OCAD University, Mohawk College, Brock University, Trent University, Nipissing University, University of Windsor, University of Toronto-Mississauga is licensed under a Creative Commons Attribution 4.0 International License, except where otherwise noted.

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