2

 

une ligne décorative arc-en-ciel

La façon dont les choses commencent est importante. Dans un esprit de transparence, de narration, voici comment les choses ont commencé et évolué.

Jess Mitchell et Jutta Treviranus étaient enthousiastes à l’idée de réunir un groupe d’Ontariens qui se soucient profondément de l’éducation et de l’humanisation de l’expérience pour tous. Tous deux ont entamé des conversations qui se sont répandues comme un rhizome et ont inclus des personnes qui avaient travaillé ensemble, des personnes qui se connaissaient de réputation, des personnes qui n’avaient jamais travaillé ensemble et un groupe hétéroclite de personnes passionnées, intéressées et désireuses de se lancer ensemble dans une aventure inexplorée.

Les réunions ont commencé dès le début du projet à raison d’une heure par semaine. L’idée de se réunir hebdomadairement a suscité un certain scepticisme, mais il a rapidement été remplacé par l’envie de passer du temps ensemble : pour jouer, pour parler des choses dont nous voulions désespérément discuter, pour former une communauté. Nous avons donc créé une communauté autour de nos différentes perspectives, expériences et formations, et de notre passion commune pour l’enseignement et l’apprentissage.

Les groupes évoluent naturellement lorsqu’ils passent d’un simple rassemblement de personnes à un réseau d’échange de pratiques. Cette équipe n’a pas dérogé à la règle en suivant une évolution organique et naturelle. Les premières réunions étaient moins axées sur la conversation. Plus de temps était consacré à nous mettre d’accord sur ce que nous pensions faire et sur la manière dont nous pensions le faire. Ces conversations ressemblaient davantage à celles de membres d’une équipe qui lançaient des idées dans un cercle collectif tout en déterminant comment et dans quelle mesure chacun contribuerait au « produit ». Nous négocions doucement le degré de structure (ou d’absence de structure) et le degré de narration de ce projet. Nous déterminions ce que nous promettions, la manière de nous assurer que nous tenions nos promesses et comment nous pouvions nous rassembler autour d’un objectif commun. Très tôt dans le processus, un des membres de l’équipe a déclaré : « Je pense que nous voulons tous faire quelque chose dont nous sommes fiers ». Nous avions besoin d’un plan – ou pas.

Voici les choses que nous pensions faire (comme indiqué dans la subvention) :

L’équipe multiétablissements concevra quatre « modules vivants » qui prendront en compte les nombreuses fonctions imbriquées et interconnectées de l’écosystème universitaire. Chaque module fournira des expériences d’apprentissage et des supports destinés aux rôles et fonctions pertinents dans la structure scolaire : des étudiants aux éducateurs, en passant par les services, l’administration, les bailleurs de fonds, les décideurs politiques et la communauté élargie.

Au début de la mission, alors que nous ne nous connaissions pas et que nous n’étions pas habitués à passer du temps ensemble chaque semaine, nos réunions étaient ciblées et « professionnelles ». Grâce à la pandémie, nos réunions ont rapidement et nécessairement pris un ton humanisé avec des enfants, des animaux, des travaux, des livraisons qui ont contribué à l’atmosphère. Pendant un peu moins d’un an, nous nous sommes réunis en ligne, chaque semaine, dans le contexte d’une pandémie, à partir de nos domiciles. Nous étions inextricablement liés à nos contextes d’origine : nous étions professionnellement situés dans des espaces fondamentalement personnels. Nous partagions ces espaces personnels les uns avec les autres; nous avons commencé à développer un rythme.

Étaient-ce les sujets abordés, le contexte dans lequel nous les avons abordés ou les relations que nous avons nouées qui nous ont semblé magiques? Probablement tout ce qui précède, mais surtout le relationnel : nos interactions. Nous y sommes parvenus grâce à ce qui nous a semblé être de la magie, ou du moins une combinaison des éléments suivants : laisser les choses se dérouler de manière organique plutôt que selon un calendrier fixe; laisser de l’espace pour l’exploration, la réflexion et la réflexivité en évitant les ordres du jour stricts; établir une manière de se comporter ensemble plutôt que de laisser planer l’ambiguïté sur les types de valeurs collectives que nous avions. En partie accidentelles, en partie tout à fait intentionnelles, nos propres expériences collectives dans les communautés nous ont prouvé que les meilleures communautés inclusives avaient souvent une structure horizontale ou évitaient les structures et étaient créatives et sécuritaires. Chaque semaine, nous construisions quelque chose, et ce n’était pas du contenu. C’était de la confiance, des relations… C’était une communauté. Elle est née de manière organique et naturelle, à son propre rythme et à travers une série de conversations ouvertes sur les familles, la santé, l’éducation et ce qui se passait dans nos vies.

Une partie de notre expérience collective qui s’est avérée si précieuse a été la manière dont nous avons tous trouvé des moyens, avec douceur, intention, respect et humanité, de maintenir le groupe à l’intérieur d’un ensemble de paramètres de sécurité lorsqu’ils étaient nécessaires. Cela s’est produit de plusieurs manières et à plusieurs moments : parfois, c’était lorsqu’une blague allait trop loin et que l’on faisait gentiment comprendre au plaisantin qu’elle avait des conséquences involontaires; parfois, c’était une activité à laquelle certains ne voyaient pas de réaction potentielle (parce qu’elle ne faisait pas partie de leur expérience vécue); et parfois, c’était la nécessité pour quelqu’un de prendre les choses en main temporairement pour nous réorienter dans une direction particulière, pour corriger le tir ou définir la prochaine petite étape du parcours. Chaque semaine, nous ne construisions pas seulement la confiance et les relations (construction d’une communauté), mais nous élaborions également diverses manières de nous maintenir mutuellement, de manière respectueuse et équitable, dans les limites souples dont nous avions besoin, sans que celles-ci ne soient contraignantes ou préjudiciables. Ces moments ont été rendus possibles grâce à la confiance et l’ouverture et se sont avéré une occasion à explorer ensemble.

Personne portant un sac à dos, en randonnée dans les montagnes
Figure 1 : Photo par Holly Mandarich sur Unsplash

Après tout, nous étions des collègues se réunissant durant une année de notre vie. Nous avons su très tôt que nous étions tous ouverts et déterminés à vivre « cette expérience » telle que nous la créons (peu importe la forme que « cette expérience » prendrait). Nous nous demandions comment nous pouvions tous nous rassembler d’une manière radicalement humanisée. Nous voulions renverser la tendance : il ne s’agissait pas d’un projet statique; nous n’allions pas nous disperser pour rédiger des documents didactiques et les coller maladroitement les uns aux autres. Nous étions déterminés à créer ensemble.

Ainsi, alors que nous plongeons dans nos méthodes révolutionnaires, gardez à l’esprit que ce que nous avons fait, la communauté que nous avons créée, était particulier à une époque, à un lieu et aux personnes présentes. Nous vivions notre vie à cette époque et dans ce lieu. En tant qu’acte profondément personnel et entièrement humanisé (et sans doute révolutionnaire), nous présentons la liste suivante d’événements humains qui se sont produits parallèlement à ce travail. Comment mesure-t-on une année (référence évidente aux BAUX)?

Comment étions-nous humains (reconnaître notre humanité) :

  • La déchirure du ménisque de Fiona
  • L’apnée du sommeil de Terry, de niveau olympique et d’élite mondiale (78 fois par heure – essayez de faire mieux!)
  • La chirurgie au cerveau de Jutta
  • La citoyenneté de Jess!
  • La citoyenneté de Nick!
  • Les trois pièces de théâtre de la famille Stewart/Cormier
  • Les moments RH de Jonas : « N’enlève pas ta couche! »
  • Les enfants de Pat et les réalités des écoles indépendantes (bonnes et mauvaises)
  • Les funérailles du père de Dave
  • L’accident dont ont été victimes Fiona et des étudiants sur le chemin des funérailles (et la commotion cérébrale subséquente)
  • La pandémie mondiale
  • La quarantaine
  • L’école en ligne pour les enfants
  • L’apprentissage de la propreté des enfants (pendant les séances de conception participative, et pratiquement sans succès)
  • Le déménagement de Heather
  • Le déménagement de Jaime
  • Le déménagement de Nick
  • Le déménagement de Pat
  • Le chat qui hurle de Kristen
  • La présence des filles de Terry à la maison après l’école
  • La mauvaise qualité de la connexion internet de Jennifer et Kristen lorsqu’elles rendent visite à leur famille

De plus, notre contexte était complexe et changeait constamment, souvent sans préavis. Voici quelques-uns des changements de contexte auxquels tout le monde en Ontario a dû s’adapter :

  • Annonces relatives à l’apprentissage en ligne, à la rentrée scolaire et aux différents dépistages de la COVID Le retour en salle de classe des étudiants de CTV Ontario
  • L’article « Students Need to Get Back in the Classroom », publié dans The Star
  • Annonces du maintien du service de garderies alors que les écoles publiques sont passées à l’enseignement en ligne
  • La division des familles qui ont des enfants à la garderie et à l’école
  • Les retards de vaccination du personnel des garderies et des écoles
  • Lorsque les vaccins deviendraient disponibles, qui seraient les premiers à en bénéficier? (Article « Covid-19 Vaccine Policies », publié dans The Star)
  • Les annonces provinciales du ministère des Collèges et Universités effectuées le vendredi et qui entraient en vigueur le lundi (sans avertissement préalable)
  • La crise d’insolvabilité de l’Université Laurentienne et le démantèlement subséquent (cliquez icipour en savoir plus)
  • Crise d’insolvabilité de CTV Laurentian
  • Les articles de blogue de Higher Education Strategy Associates sur l’Universtié Laurentienne (en anglais)
  • L’article de blogue de Ken Steele avec de nombreux liens vers des ressources externes

License

Icon for the Creative Commons Attribution 4.0 International License

Apprendre à être humain ensemble Copyright © 2022 by Co-designed by Students, Faculty and Staff at OCAD University, Mohawk College, Brock University, Trent University, Nipissing University, University of Windsor, University of Toronto-Mississauga is licensed under a Creative Commons Attribution 4.0 International License, except where otherwise noted.

Share This Book