Chapitre 3 : Phonétique
3.2 Articulateurs vocaux
Vue d’ensemble du conduit vocal
La langue parlée est articulée en manipulant les parties du corps à l’intérieur du conduit vocal, telles que les lèvres, la langue et d’autres parties de la bouche et de la gorge. ;Le conduit vocal est souvent représenté dans un diagramme médiosagittal, un type particulier de diagramme qui représente l’intérieur de la tête comme si elle était coupée en deux entre les yeux. Les diagrammes médiosagittaux sont conventionnellement orientés comme dans la figure 3.2, les narines et les lèvres étant à gauche et l’arrière de la tête étant à droite, de sorte que nous voyons l’intérieur de la tête humaine depuis son côté gauche. Les régions principales et les articulateurs individuels du conduit vocal désignés dans la figure 3.2 sont définis et décrits plus en détail dans le reste de cette section et dans les sections suivantes.
Espaces ouverts dans le conduit vocal
Le conduit vocal se compose de trois grandes régions ouvertes. La cavité buccale est l’intérieur principal de la bouche, occupant l’espace horizontalement depuis les lèvres vers l’arrière. Le pharynx se trouve derrière la cavité buccale et la langue, formant la partie supérieure de ce que nous considérons normalement comme la gorge. Enfin, la cavité nasale est l’intérieur ouvert de la tête au-dessus de la cavité buccale et du pharynx, des narines vers l’arrière et vers le bas jusqu’au pharynx.
Le bas du pharynx se divise en deux tubes : la trachée, qui mène aux poumons, et l’œsophage, qui mène à l’estomac. L’œsophage n’est normalement pas pertinent pour la phonétique, mais la trachée est importante, car la grande majorité de nos phones sont articulés avec de l’air provenant des poumons et, comme nous le verrons plus loin dans la section 3.3, il existe des moyens de manipuler ce flux d’air lorsqu’il passe de la trachée au pharynx.
Les phones comme unité de base du discours
Les parties du conduit vocal peuvent être articulées de différentes façons pour créer et manipuler un large éventail de sons. En phonétique des langues parlées, nous nous intéressons principalement à l’étude des unités de la parole appelées phones ou sons conversationnels. Il est difficile de donner une définition précise de ce qu’est un phone, que ce soit en général ou pour une langue parlée en particulier, mais grosso modo, un phone dans une langue parlée est un son linguistiquement significatif, ce qui signifie qu’il peut être utilisé comme partie d’un mot ordinaire dans cette langue. Par exemple, les mots anglais ordinaires spill, slip, lisp et ;lips contiennent chacun quatre phones; en fait, ces mots ont les mêmes quatre phones, mais dans des ordres différents (avec quelques légères variations dans leur prononciation; voir le chapitre 4 pour plus d’informations).
Il existe de nombreux autres sons que nous pouvons produire avec le conduit vocal ou même avec d’autres parties du corps, comme les rots, les reniflements, les claquements de doigts, etc. Cependant, ces sons ne sont généralement pas étudiés en phonétique parce qu’ils ne sont pas connus pour être des phones dans une langue parlée. Toutefois, même s’ils n’apparaissent pas dans les mots ordinaires, ils peuvent toujours être utilisés pour exprimer un sens non linguistique. Par exemple, dans certaines cultures, le fait de claquer des doigts peut indiquer la rapidité ou le désir d’attirer l’attention.
Il convient de noter que les langues parlées peuvent différer dans leur utilisation des phones, voire ne pas utiliser les mêmes phones. Par exemple, les anglophones peuvent utiliser des sons de clic pour exprimer leur désapprobation (tsk-tsk) ou pour inciter un cheval à aller plus vite (giddyup), mais ce ne sont pas des phones en anglais, parce qu’ils ne sont pas utilisés dans des mots ordinaires. Cependant, ces mêmes sons sont présents sous forme de phones dans d’autres langues, telles que le hadza (une langue parlée en Tanzanie; Sands et al. 1996) et l’isiZulu (également connue sous le nom de zoulou, une langue bantoue méridionale de la famille Niger-Congo, parlée en Afrique australe; Poulos et Msimang 1998).
Nous devons faire attention aux types de mots que nous utilisons pour déterminer les phones d’une langue, car il existe des expressions marginales qui peuvent être utilisées à l’oral, mais qui peuvent contenir des sons qui ne sont pas des phones. Par exemple, le mot anglais ugh est souvent prononcé avec un son graveleux et rugueux qui n’est pas utilisé dans d’autres circonstances en anglais, et nous pouvons dire des choses comme Kaoru noticed their car was making a glzzk-glzzk-glzzk sound, où glzzk est un son impromptu produit pour imiter le bruit fait par un véhicule qui a désespérément besoin d’être réparé.
L’une des distinctions les plus fondamentales entre les phones est de savoir s’il s’agit de consonnes ou de voyelles. Les trois sections suivantes traitent de la manière dont les consonnes et les voyelles sont articulées et dont elles sont décrites et catégorisées de manière pertinente par les linguistes.
Vérifiez votre compréhension
Un élément interactif H5P a été exclu de cette version du texte. Vous pouvez le consulter en ligne ici, mais notez que le contenu est en anglais :
https://ecampusontario.pressbooks.pub/essentialsoflinguistics2/?p=582#h5p-54
Références
Poulos, George, and Christian T. Msimang. 1998. ;A linguistic analysis of Zulu. Pretoria: Via Afrika.
Sands, Bonny, Ian Maddieson, and Peter Ladefoged. 1996. The phonetic structures of Hadza. ;Studies in African Linguistics 25(2): 171–204.