3 Emplois en systèmes d’information
Objectifs d’apprentissage
- Décrire chacun des différents rôles que les personnes jouent dans la conception, le développement et l’utilisation des systèmes d’information;
- comprendre les différents cheminements de carrière disponibles pour ceux qui travaillent avec les systèmes d’information;
- expliquer l’importance de l’emplacement de la fonction des systèmes d’information dans une organisation;
- décrire les différents types d’utilisateurs des systèmes d’information.
Introduction
Cette section traite des personnes, la dernière composante d’un système d’information. Les gens sont impliqués dans les systèmes d’information de presque toutes les manières. Les gens imaginent des systèmes d’information, les gens développent des systèmes d’information, les gens soutiennent des systèmes d’information et, peut-être le plus important, les gens utilisent des systèmes d’information.
Les créateurs de systèmes d’information
Le premier groupe de personnes à considérer joue un rôle dans la conception, le développement et la construction des systèmes d’information. Ces personnes sont généralement techniques et ont une formation en programmation, analyse, sécurité de l’information ou conception de bases de données. Presque tous ceux qui travaillent dans la création de systèmes d’information ont au minimum un baccalauréat en informatique ou en systèmes d’information, bien que ce ne soit pas nécessairement une exigence.
Le graphique suivant montre les projections du Bureau of Labor Statistics des États-Unis concernant l’emploi dans le secteur de l’informatique en 2020.
U. S. Bureau of Labor Statistics – Projections 2020
Analyste d’affaires
L’analyste d’affaires chevauche le fossé entre l’identification des besoins de l’entreprise et l’imagination d’un système nouveau ou repensé pour répondre à ces besoins. Cette personne travaille avec une équipe ou un service cherchant à identifier les besoins de l’entreprise et à analyser les détails propres à un système existant ou à un système qui doit être construit. En règle générale, l’analyste doit avoir une bonne compréhension de l’entreprise elle-même, de l’objectif de l’entreprise, des processus commerciaux impliqués et de la capacité de bien les documenter. L’analyste identifie les différentes parties prenantes du système et s’efforce d’impliquer les personnes appropriées dans le processus d’analyse.
Avant d’analyser le problème ou le système concerné, l’analyste doit a) identifier clairement le problème, b) obtenir l’approbation du projet, c) identifier les parties prenantes et d) élaborer un plan de suivi du projet. La phase d’analyse du projet peut être décomposée en cinq étapes.
- Rechercher et identifier les détails
- Spécifier les exigences
- Décidez quelles exigences sont les plus importantes
- Créer un dialogue montrant comment l’utilisateur interagit avec le système existant
- Demander aux utilisateurs de critiquer la liste des exigences qui ont été développées
La phase d’analyse implique à la fois l’analyste d’affaires et les utilisateurs. Il est important de réaliser le rôle que les utilisateurs prennent dans l’analyse du système. Les utilisateurs peuvent avoir des informations importantes sur le fonctionnement du système actuel et suggérer des améliorations.
Une fois les exigences déterminées, l’analyste commence le processus de traduction de ces exigences en conception de systèmes d’information. Il est important de comprendre les différentes solutions technologiques qui fonctionneront et de proposer plusieurs solutions de rechange au client, en fonction des contraintes budgétaires, des contraintes technologiques et de la culture de l’entreprise. Une fois la solution sélectionnée, l’analyste créera un document détaillé décrivant le nouveau système. Ce nouveau document exigera que l’analyste comprenne comment s’exprimer dans le langage technique des développeurs de systèmes.
La phase de conception permet d’identifier les composants du nouveau système, y compris la manière dont ils sont liés les uns aux autres. Le concepteur doit communiquer clairement avec les développeurs de logiciels ainsi qu’avec les administrateurs de bases de données en utilisant une terminologie cohérente avec ces deux spécialités. La phase de conception du projet peut être décomposée en six étapes.
- Concevoir l’environnement matériel
- Concevoir le logiciel
- Concevoir comment le nouveau système s’interfacera avec les utilisateurs
- Concevoir des interfaces matérielles
- Concevoir des tables de base de données
- Concevoir la sécurité du système
Un analyste d’affaires n’est généralement pas celui qui fait le développement réel du système d’information. Le document de conception créé par l’analyste d’affaires fournit les détails nécessaires à la création du système. Il est transmis à un développeur qui écrit réellement le logiciel et à l’administrateur de la base de données qui construit la base de données et les tables qui la composent.
Parfois, le système peut être assemblé à partir de composants disponibles sur le marché par une personne appelée intégrateur de systèmes. Il s’agit d’un type spécifique d’analyste d’affaires qui comprend comment faire fonctionner différents progiciels les uns avec les autres.
Pour devenir analyste d’affaires, vous devez avoir une formation en analyse d’affaires et en conception de systèmes. De nombreux analystes travaillent d’abord en tant que développeurs et ont une expérience commerciale avant de devenir analystes d’affaires. Il est essentiel pour les analystes de comprendre clairement le but de l’entreprise d’intérêt, sachant que toutes les entreprises sont uniques.
L’analyste d’affaires : illustration des compétences requises
Si on avait à résumer l’analyse d’affaires en une phrase, elle se lirait ainsi :
« La pratique consistant à permettre le changement dans un contexte organisationnel en définissant les besoins et en recommandant des solutions qui apportent de la valeur aux parties prenantes ».[1]
L’analyste d’affaires est un véritable agent du changement. Ce dernier joue un rôle primordial afin de déceler les besoins de changement et ensuite mettre en œuvre ces derniers. Les domaines de compétence dans lesquels il opère sont variés. Alors qu’un employé peut travailler sur un projet de transformation numérique pour une entreprise œuvrant dans le secteur financier, un autre peut chercher des solutions en marketing pour une entreprise du secteur de la mode. C’est ce qui rend cette carrière intéressante pour les étudiants de commerce de diverses spécialités qui possèdent également une excellente maîtrise des processus d’affaires et une bonne connaissance des systèmes d’information. Si cette perspective de carrière pique votre curiosité, vous cherchez peut-être à en apprendre davantage sur le profil d’un employé typique. Notez que même si vous n’envisagez pas d’obtenir le titre formel d’analyste d’affaires, il est fort probable que vous soyez invité-e à jouer ce rôle dans un projet avec une composante TI au sein de votre future organisation.
Le BABOK, soit le corpus de connaissances de l’analyste d’affaires, définit six compétences sous-jacentes à cette profession. Nous les énumérons ci-après tout en présentant la façon dont elles s’insèrent dans les tâches de l’analyste d’affaires.
Pensée analytique et résolution de problèmes
L’analyste d’affaires est porté à utiliser des techniques d’analyse afin de relever les problèmes et les opportunités pour ultimement transformer les processus de l’organisation. Pour ce faire, il doit consulter une variété de documents (chiffriers, diagrammes, guide d’utilisateur, etc.) en vue de comprendre la situation et l’environnement qui l’entoure. Sa créativité lui permet d’avancer des alternatives et de supporter de façon efficace la prise de décision au sujet de la solution qui procure le plus de valeur pour l’organisation.
Caractéristiques comportementales
En vue de gagner la confiance et le respect des parties prenantes, l’analyste d’affaires doit s’équiper d’une série de caractéristiques comportementales. Si la confiance n’est pas gagnée, il deviendra plus difficile pour l’analyste d’obtenir les informations nécessaires à son emploi, ce qui se répercutera négativement sur les résultats. Un bon sens d’éthique, une bonne gestion du temps, un bon sens de l’organisation et une faculté d’adaptation aux clients peuvent tous accroître ce sentiment de confiance.
Connaissances des affaires
Étant un intermédiaire entre les acteurs de l’organisation qui expriment un besoin et le personnel technique, l’analyste doit avoir une bonne connaissance du monde des affaires.
« Bien que les analystes d’affaires puissent provenir d’une formation en informatique ou en commerce, il semble qu’ils soient plus nombreux à venir du côté commerce aujourd’hui qu’il y a seulement dix ans. »[2]
Les similitudes qui existent entre les organisations permettent à l’analyste de tirer parti des connaissances qu’il a acquises lors de l’implémentation de solutions antérieures pour faire face à ses projets courants. Or, ce dernier doit demeurer vigilant quant aux différences entre les organisations ou les industries. Ces nuances pourraient avoir un impact sur la façon dont la solution conduit ou non aux résultats désirés.
Compétences en communication
L’analyste doit s’engager dans un dialogue continu avec les parties prenantes afin de déterminer les besoins et les attentes de celles-ci. Pour recueillir l’information pertinente, une des techniques préconisées est l’entrevue. Or, pour obtenir un niveau de détail suffisant, l’analyste doit bien structurer le déroulement de l’entretien en posant les bonnes questions au bon moment. S’adapter au niveau de connaissance de l’employé et à la terminologie qu’il utilise s’avère une bonne approche. Le langage corporel et l’écoute active sont deux facettes de la communication qui affecteront la capacité de parvenir à une compréhension mutuelle du message transmis. Outre la communication avec le client, l’analyste doit aussi posséder la capacité de vulgariser les besoins des clients au programmeur.
Compétences en matière d’interaction
L’analyste d’affaires est souvent appelé à travailler en équipe. D’ailleurs, une grande partie de son temps est consacré à des réunions avec les parties prenantes. Il joue un rôle de facilitateur afin d’engager ces dernières dans des discussions. S’en suit parfois une tâche de négociation et de résolution de conflits. La négociation est souvent requise dans la phase d’analyse lorsque plusieurs décisions doivent être prises quant aux ressources allouées au projet. L’analyste d’affaires doit alors transmettre ses connaissances du contexte afin que tous reconnaissent la valeur des besoins. Son leadership et son influence sont ensuite importants afin de valoriser les changements proposés. Lorsque les acteurs impliqués dans la solution fournissent soutien et collaboration et que la résistance au changement est minimisée, les chances de succès du projet sont plus élevées.
Outils et technologie
Bien que l’analyste ne soit pas responsable d’écrire le code ou de développer le programme, il doit comprendre les technologies et les systèmes en place dans l’entreprise. Par ailleurs, ses tâches vont le porter à utiliser une vaste gamme d’outils. Une maîtrise des technologies bureautiques s’avère un bon point de départ. L’analyste doit, entre autres, utiliser des logiciels de traitement de texte pour colliger les exigences et des logiciels de présentation pour avancer des idées aux parties prenantes. Certaines tâches par contre requièrent des outils plus spécialement conçus pour le travail d’un analyste d’affaires. À titre d’exemple, les outils de modélisations (Microsoft Visio par exemple) offrent un apport visuel à la compréhension de la portée, des règles d’affaires, des exigences, des entités, des parties prenantes, du contexte ainsi qu’à la relation qui existe entre ces éléments. Terminons en notant que l’analyste d’affaires ne doit pas utiliser la meilleure technologie, mais plutôt la technologie qui répond le mieux au besoin des parties prenantes, surtout lorsqu’il vient à sélectionner les outils de communication.
Références
International Institute of Business Analysis. (2015). A Guide to the Business Analysis Body of Knowledge (BABOK guide), version 3.0.
International Institute of Business Analysis. (s. d.). What is Business Analysis? https://www.iiba.org/professional-development/career-centre/what-is-business-analysis/
Jonasson, H. (2016). CBAP Certification and BABOK Study Guide (1re éd.). Auerbach Publications. https://doi-org.proxy.bib.uottawa.ca/10.1201/9781315367347
Programmeur/Développeur
Les programmeurs passent leur temps à écrire du code informatique dans un langage de programmation. Dans le cas du développement de systèmes, les programmeurs tentent généralement de respecter les spécifications de conception qui leur sont données par un analyste/concepteur de systèmes. Il existe de nombreux styles différents de développement de logiciels. Un programmeur peut travailler seul pendant de longues périodes ou travailler en équipe avec d’autres développeurs. Un programmeur doit être capable de comprendre les processus complexes ainsi que les subtilités d’un ou plusieurs langages de programmation.
Ingénieur informaticien
Les ingénieurs informaticiens conçoivent les appareils informatiques qui sont utilisés tous les jours. Il existe de nombreux types d’ingénieurs informaticiens qui travaillent sur une variété de différents types de dispositifs et de systèmes. Certains des emplois les plus importants en ingénierie informatique sont les suivants :
- Ingénieur en matériel. Un ingénieur en matériel conçoit du matériel et des composants de test tels que des microprocesseurs, des dispositifs de mémoire, des routeurs et des réseaux. Souvent, un ingénieur en matériel est à la fine pointe de la technologie informatique et crée des choses tout à fait nouvelles. D’autres fois, le travail de l’ingénieur en matériel consiste à reconcevoir un composant existant pour qu’il fonctionne plus rapidement ou consomme moins d’énergie. Souvent, le travail de l’ingénieur en matériel consiste à écrire du code pour créer un programme qui sera implémenté directement sur une puce informatique.
- Ingénieur logiciel. Les ingénieurs logiciels ont tendance à se concentrer sur un domaine spécifique du logiciel, comme les systèmes d’exploitation, les réseaux, les applications ou les bases de données. Les ingénieurs logiciels utilisent trois domaines de compétences principaux : l’informatique, l’ingénierie et les mathématiques.
- Ingénieur système. Un ingénieur système prend les composants conçus par d’autres ingénieurs et les fait fonctionner ensemble, en se concentrant sur l’intégration du matériel et des logiciels. Par exemple, pour construire un ordinateur, la carte mère, le processeur, la mémoire et le disque dur doivent tous fonctionner ensemble. Un ingénieur système a de l’expérience avec de nombreux types de matériel et de logiciels différents et sait comment les intégrer pour créer de nouvelles fonctionnalités.
- Ingénieur réseau. Un ingénieur réseau comprend les exigences en réseau d’une organisation, puis conçoit un système de communication pour répondre à ces besoins, en utilisant le matériel et les logiciels de mise en réseau, parfois appelés système d’exploitation réseau. Les ingénieurs réseau conçoivent aussi bien des réseaux locaux que des réseaux étendus.
Il existe de nombreux types d’ingénieurs informaticiens et les descriptions de poste se chevauchent souvent. Bien que de nombreuses personnes puissent se qualifier d’ingénieurs sur la base de l’intitulé de leur poste au sein de l’entreprise, il existe également un titre professionnel d’« ingénieur professionnel » qui comporte des exigences spécifiques. Au Canada, les provinces et les territoires ont leur propre ensemble d’exigences pour l’utilisation de ce titre, tout comme dans différents pays du monde. Le plus souvent, il faut passer un examen pour obtenir sa licence professionnelle.
Opérations et administration des systèmes d’information
Un autre groupe de professionnels des systèmes d’information est impliqué dans les opérations et l’administration quotidiennes des technologies de l’information. Ces personnes doivent assurer le fonctionnement et la mise à jour des systèmes afin que le reste de l’organisation puisse utiliser ces ressources le plus efficacement possible.
Opérateur informatique
Un opérateur informatique est la personne qui supervise les ordinateurs centraux et les centres de données dans les organisations. Il doit notamment veiller à la mise à jour des systèmes d’exploitation, à la disponibilité de la mémoire et du stockage sur disque, à la redondance (pensez à l’électricité, la connectivité à Internet et les sauvegardes des bases de données) et à la supervision de l’environnement physique de l’ordinateur. Étant donné que les ordinateurs centraux sont de plus en plus remplacés par des serveurs, des systèmes de gestion de stockage et d’autres plates-formes, les tâches des opérateurs informatiques se sont élargies et incluent le travail avec ces systèmes spécialisés.
Administrateur de base de données
Un administrateur de base de données est la personne qui conçoit et gère les bases de données d’une organisation. Cette personne crée et maintient les bases de données qui sont utilisées dans le cadre des applications ou de l’entrepôt de données. L’administrateur de bases de données consulte également les analystes d’affaires et les programmeurs sur les projets qui nécessitent l’accès ou la création de bases de données.
Centre d’assistance/Analyste de soutien
La plupart des entreprises de taille moyenne à grande ont leur propre service d’assistance informatique. Le service d’assistance est la première ligne d’appui pour les utilisateurs d’ordinateurs dans l’entreprise. Les utilisateurs d’ordinateurs qui rencontrent des problèmes ou qui ont besoin d’informations peuvent contacter le service d’assistance pour obtenir de l’aide. Souvent, un employé du service d’assistance est un employé de niveau junior capable de répondre aux problèmes de base pour lesquels les utilisateurs ont besoin d’aide. Les analystes du service d’assistance travaillent avec des analystes de niveau supérieur ou disposent d’une base de connaissances informatique pour les aider à étudier les problèmes en question. Le service d’assistance est un excellent point de départ pour travailler dans l’informatique, car il vous expose à toutes les différentes technologies de l’entreprise. Pour réussir, un analyste du service d’assistance doit avoir de bonnes compétences en communication et un intérêt sincère pour aider les utilisateurs.
Formateur en informatique
Un formateur en informatique donne des cours pour enseigner aux gens des compétences informatiques spécifiques. Par exemple, si un nouveau progiciel de gestion intégré est installé dans une organisation, une partie du processus de mise en œuvre consiste à enseigner à tous les utilisateurs comment utiliser le nouveau système. Un formateur peut travailler pour une entreprise de logiciels et être embauché pour offrir des cours en cas de besoin ; un formateur peut travailler pour une entreprise qui propose des sessions de formation régulières. Il peut aussi être employé à temps plein par une organisation pour répondre à tous ses besoins en matière de formation informatique. Pour réussir en tant que formateur, vous devez être capable de communiquer clairement des concepts techniques et de faire preuve de patience avec les apprenants.
Gestion des systèmes d’information
La gestion des fonctions des systèmes d’information est essentielle au succès des systèmes d’information au sein de l’organisation. Voici quelques-uns des emplois associés à la gestion des systèmes d’information.
Directeur des systèmes d’information (DSI)
Le directeur des systèmes d’information (DSI) (Chief information officer (CIO)) est le chef de la fonction des systèmes d’information. Cette personne aligne les plans et les opérations des systèmes d’information avec les objectifs stratégiques de l’organisation. Ses tâches comprennent la budgétisation, la planification stratégique et les décisions relatives au personnel pour la fonction des systèmes d’information. Le DSI doit également être le visage du département informatique au sein de l’organisation. Cela implique de travailler avec les hauts dirigeants de tous les secteurs de l’organisation pour assurer une bonne communication, une bonne planification et une bonne budgétisation.
Il est intéressant de noter que le poste de DSI ne requiert pas nécessairement une grande expertise technique. Bien que cela soit utile, il est plus important pour cette personne d’avoir de bonnes compétences en gestion et de comprendre l’entreprise. De nombreuses organisations n’ont pas de personne portant le titre de DSI. Au lieu, le responsable de la fonction des systèmes d’information est appelé vice-président des systèmes d’information ou directeur des systèmes d’information.
Gestionnaire fonctionnel
Au fur et à mesure que l’organisation des systèmes d’information prend de l’ampleur, de nombreuses fonctions différentes sont regroupées et dirigées par un responsable. Ces responsables fonctionnels rendent des comptes au DSI et gèrent les employés de leur fonction spécifique. Par exemple, dans une grande organisation, il existe un groupe d’analystes d’affaires qui relèvent d’un responsable de la fonction d’analyse d’affaires.
Gestion de progiciel de gestion intégré (PGI)
Les organisations utilisant un progiciel de gestion intégré ont besoin d’une ou plusieurs personnes pour gérer ces systèmes. Les responsables des PGI s’assurent que le système de PGI est complètement à jour, s’efforcent de mettre en œuvre les modifications nécessaires au PGI et consultent divers services utilisateurs sur les rapports ou les extraits de données nécessaires.
Chef de projets
Diagramme de Gantt pour la gestion de projets
Les projets de systèmes d’information sont connus pour dépasser le budget et être livrés en retard. Dans de nombreux cas, un projet informatique qui échoue peut être fatal pour une entreprise. Un chef de projet est responsable du respect des délais et du budget des projets. Cette personne travaille avec les parties prenantes du projet pour garder l’équipe organisée et communique l’état du projet à la direction. Les diagrammes de Gantt, illustrés ci-dessus, sont utilisés pour illustrer graphiquement le calendrier, les tâches et les ressources d’un projet.
Un chef de projet n’a pas autorité sur l’équipe de projet. Il coordonne plutôt les calendriers et les ressources afin de maximiser les résultats du projet. Ce leader doit être un bon communicateur et une personne extrêmement organisée. Un chef de projet doit également avoir de bonnes aptitudes relationnelles. De nombreuses organisations exigent que chacun de leurs chefs de projet soit certifié en tant que Professionel en gestion de projet (Project Management Professional (PMP)).
Responsable de la sécurité de l’information
Un responsable de la sécurité de l’information est chargé de définir des politiques de sécurité de l’information pour une organisation, puis de superviser la mise en œuvre de ces politiques. Cette personne peut avoir une ou plusieurs personnes qui lui rendent compte dans le cadre de l’équipe de sécurité de l’information. L’information étant devenue un atout essentiel, ce poste est devenu très important. Le responsable de la sécurité de l’information doit s’assurer que les informations de l’organisation restent protégées contre les menaces internes et externes.
Rôles émergents
À mesure que la technologie évolue, de nombreux nouveaux rôles deviennent de plus en plus courants alors que d’autres diminuent. Par exemple, alors que nous entrons dans l’ère du « big data », nous constatons un besoin accru d’analystes de données et de spécialistes en intelligence d’affaires. De nombreuses entreprises embauchent désormais des experts en médias sociaux et des spécialistes des technologies mobiles. L’utilisation accrue de l’informatique en nuage et des technologies de machines virtuelles augmente également la demande d’expertise dans ces domaines.
Cheminements de carrière dans les systèmes d’information
Comparaison des parcours professionnels dans les systèmes d’information
Ces descriptions de postes ne représentent pas tous les emplois possibles au sein d’une organisation de systèmes d’information. Les grandes organisations auront des rôles plus spécialisés, tandis que les petites organisations pourront combiner certains de ces rôles. Beaucoup de ces rôles peuvent exister en dehors d’une organisation traditionnelle de systèmes d’information.
Travailler avec des systèmes d’information peut être un choix de carrière enrichissant. Que vous souhaitiez occuper des emplois très techniques (programmeur, administrateur de base de données) ou travailler avec des personnes (analyste d’affaires, formateur, chef de projet), de nombreux parcours professionnels sont possibles.
Souvent, les personnes occupant des emplois techniques qui souhaitant évoluer dans leur carrière se retrouvent face à un dilemme. Une personne peut continuer à faire du travail technique, où ses possibilités d’avancement sont parfois limitées, ou devenir un gestionnaire d’autres employés et s’engager dans une carrière en gestion. Dans de nombreux cas, les personnes qui maîtrisent les compétences techniques ne sont pas douées pour la gestion. Certaines organisations, en particulier celles qui valorisent fortement leurs employés techniquement compétents, créent une filière technique qui existe parallèlement à la filière de gestion afin de pouvoir conserver les employés qui contribuent à l’organisation grâce à leurs compétences techniques.
Encadré : Les certifications valent-elles la peine d’être poursuivies ?
Alors que la technologie devient de plus en plus importante pour les entreprises, l’embauche d’employés ayant des compétences techniques devient critique. Mais comment une organisation peut-elle s’assurer que la personne qu’elle embauche possède les compétences nécessaires ? De nombreuses organisations incluent des certifications techniques comme condition préalable à l’embauche.
Cisco Certified Internetwork Expert.
Badge de certification CISCO
Les certifications sont des désignations données par un organisme de certification indiquant qu’une personne possède un niveau déterminé de connaissances dans une technologie donnée. Cet organisme de certification est souvent le vendeur du produit lui-même, bien qu’il existe également des organismes de certification indépendants, tels que CompTIA. Beaucoup de ces organisations proposent des filières de certification, permettant d’obtenir un certificat de base comme condition préalable à l’obtention de certificats plus avancés. Pour obtenir un certificat, vous assistez généralement à une ou plusieurs formations puis passez un ou plusieurs examens de certification. Réussir les examens avec un certain score vous qualifiera pour un certificat. Dans la plupart des cas, ces cours et certificats ne sont pas gratuits. En fait, une certification hautement technique peut coûter des milliers de dollars. Parmi les certifications les plus demandées, citons Microsoft (certifications logicielles), Cisco (mise en réseau) et SANS (sécurité).
Pour de nombreuses personnes travaillant dans l’informatique, déterminer s’il faut poursuivre une ou plusieurs de ces certifications est une question importante. Pour de nombreux emplois, tels que ceux impliquant la mise en réseau ou la sécurité, un certificat sera requis par l’employeur afin de déterminer quels employés potentiels ont un niveau de compétence de base. Pour ceux qui sont déjà dans une carrière informatique, un certificat plus avancé peut conduire à une promotion. Pour ceux qui s’interrogent sur l’importance de la certification, la meilleure solution est de parler aux employeurs potentiels et à ceux qui travaillent déjà dans le domaine pour déterminer le meilleur choix.
Organisation de la fonction des systèmes d’information
Dans les premières années de l’informatique, la fonction des systèmes d’information (généralement appelée « traitement des données ») était placée dans le service financier ou comptable de l’organisation. Lorsque l’informatique a pris de l’importance, une fonction distincte de systèmes d’information a été formée, mais elle était encore généralement placée sous la responsabilité du directeur financier et considérée comme une fonction administrative de l’entreprise. Dans les années 1980 et 1990, lorsque les entreprises ont commencé à se mettre en réseau en interne puis à se connecter à Internet, la fonction des systèmes d’information a été combinée avec les fonctions de télécommunications et désignée sous le nom de département des technologies de l’information (TI). Au fur et à mesure que le rôle de la technologie de l’information s’est accru, sa place dans l’organisation est devenue plus importante. Aujourd’hui, dans de nombreuses organisations, le responsable de l’informatique (le DSI) rend compte directement au PDG.
Où dans l’organisation les SI devraient-ils être ?
Avant l’avènement de l’ordinateur personnel, la fonction des systèmes d’information était centralisée au sein des organisations afin de maximiser le contrôle sur les ressources informatiques. Lorsque le PC a commencé à proliférer, de nombreux départements au sein des organisations y ont vu une chance d’acquérir des ressources informatiques pour eux-mêmes. Certains départements ont créé un groupe de systèmes d’information interne, composé d’analystes d’affaires, de programmeurs et même d’administrateurs de bases de données. Ces groupes de SI départementaux étaient dédiés aux besoins d’information de leurs propres départements, offrant des délais d’exécution plus rapides et des niveaux de service plus élevés qu’un département informatique centralisé. Cependant, le fait d’avoir plusieurs groupes de SI au sein d’une organisation a conduit à de nombreuses inefficacités. Il y avait maintenant plusieurs personnes exerçant les mêmes tâches dans différents départements. Cette décentralisation s’est également traduite par le stockage des données de l’entreprise à plusieurs endroits à travers l’entreprise.
Dans certaines organisations, une structure hiérarchique matricielle s’est développée dans laquelle le personnel informatique était placé au sein d’un département et relevait à la fois de la direction du département et de la direction fonctionnelle des SI. Les avantages d’un personnel des SI dédié à chaque service doivent être mis en balance avec la nécessité de mieux contrôler les ressources d’information stratégiques de l’entreprise.
Pour de nombreuses entreprises, ces questions sont résolues par la mise en œuvre du progiciel de gestion intégré (PGI) (Enterprise resource planning (ERP)). Étant donné qu’un PGI consolide la plupart des données d’entreprise dans une base de données unique, la mise en œuvre d’un système de PGI oblige les organisations à trouver les « silos » de données afin de pouvoir les réintégrer dans le système d’entreprise. Le PGI permet aux organisations de reprendre le contrôle de leurs informations et influence les décisions organisationnelles dans toute l’entreprise.
Externalisation
Il arrive fréquemment qu’une organisation ait besoin d’une compétence particulière pour une période de temps limitée. Au lieu de former les employés existants ou d’embaucher de nouveaux employés, il peut s’avérer plus judicieux d’externaliser le travail. L’externalisation peut être utilisée dans de nombreuses situations différentes au sein de la fonction des systèmes d’information, telles que la conception et la création d’un nouveau site Web ou la mise à niveau d’un progiciel de gestion intégré. Certaines organisations considèrent l’externalisation comme une mesure de réduction des coûts et choisissent de sous-traiter un groupe ou un service en entier.
Nouveaux modèles d’organisations
L’intégration des technologies de l’information a influencé la structure des organisations. La capacité accrue de communiquer et de partager l’information a conduit à un « aplatissement » de la structure organisationnelle en raison de la suppression d’un ou plusieurs niveaux de gestion.
La structure organisationnelle en réseau est un autre changement rendu possible par les systèmes d’information. Dans une structure organisationnelle en réseau, des groupes d’employés peuvent travailler de manière quelque peu indépendante pour accomplir un projet. Les personnes possédant les bonnes compétences sont réunies pour un projet et sont ensuite libérées pour travailler sur d’autres projets lorsque celui-ci est terminé. Ces groupes sont quelque peu informels et permettent à tous les membres du groupe de maximiser leur efficacité.
Utilisateurs des systèmes d’information – Types d’utilisateurs
Outre les personnes qui travaillent à la création, à l’administration et à la gestion des systèmes d’information, il existe un autre groupe de personnes extrêmement important, à savoir les utilisateurs des systèmes d’information. Ce groupe représente un très grand pourcentage des employés d’une organisation. Si l’utilisateur n’est pas capable d’apprendre et d’utiliser avec succès le système d’information, ce dernier est voué à l’échec.
Types d’utilisateurs pour l’adoption de la technologie
Diffusion de l’innovation
Un outil qui peut être utilisé pour comprendre comment les utilisateurs adopteront une nouvelle technologie provient d’une étude réalisée en 1962 par Everett Rogers. Dans son livre «Diffusion of Innovation»[3], Rogers a étudié comment les agriculteurs adoptaient les nouvelles technologies et a remarqué que le taux d’adoption commençait lentement puis augmentait de façon spectaculaire une fois que l’adoption atteignait un certain point. Il a identifié cinq types d’utilisateurs de technologies :
- Innovateurs. Les innovateurs sont les premiers individus à adopter une nouvelle technologie. Les innovateurs sont prêts à prendre des risques, sont les plus jeunes, appartiennent à la classe sociale la plus élevée, disposent de grandes liquidités financières, sont très sociables et ont le contact le plus étroit avec les sources scientifiques et l’interaction avec d’autres innovateurs. La tolérance au risque est élevée, il existe donc une volonté d’adopter des technologies qui pourraient finalement échouer. Les ressources financières aident à absorber ces échecs (Rogers, 1962, p. 282).
- Adeptes précoces. Les adeptes précoces sont ceux qui adoptent l’innovation peu de temps après qu’une technologie a été introduite et prouvée. Ces personnes ont le plus haut degré de leadership d’opinion parmi les autres catégories d’adeptes, ce qui signifie qu’ils peuvent influencer les opinions de la plus grande majorité. Les caractéristiques comprennent le fait d’être plus jeune, d’avoir un statut social plus élevé, de posséder plus de liquidités financières, d’avoir une éducation avancée et d’être plus conscient socialement que les adeptes tardifs. Ces utilisateurs sont plus discrets dans les choix d’adoption que les innovateurs, et réalisent qu’un choix d’adoption judicieux les aidera à maintenir une position de communication centrale (Rogers, 1962, p. 283).
- Majorité précoce. Les individus de cette catégorie adoptent une innovation après un laps de temps plus ou moins long. Ce temps d’adoption est nettement plus long que celui des innovateurs et des adeptes précoces. Ce groupe a tendance à être plus lent dans le processus d’adoption, a un statut social supérieur à la moyenne, a des contacts avec les adeptes précoces et occupe rarement des positions de leadership d’opinion dans un système (Rogers, 1962, p. 283).
- Majorité tardive. La majorité tardive adoptera une innovation après le membre moyen de la société. Ces individus abordent une innovation avec un degré élevé de scepticisme, ont un statut social inférieur à la moyenne, très peu de liquidités financières, sont en contact avec d’autres membres de la majorité tardive et de la majorité précoce et font preuve de très peu de leadership d’opinion.
- Retardataires. Les individus de cette catégorie sont les derniers à adopter une innovation. Contrairement à ceux des catégories précédentes, les individus de cette catégorie ne font preuve d’aucun leadership d’opinion. Ces personnes ont généralement une aversion pour les agents de changement et ont tendance à être plus âgées. Les retardataires ont généralement tendance à se concentrer sur les « traditions », sont susceptibles d’avoir le statut social le plus bas et la plus faible liquidité financière, d’être les plus âgés de tous les autres adeptes et d’être en contact uniquement avec leur famille et leurs amis proches.[4]
Ces cinq types d’utilisateurs peuvent également être transposés aux utilisateurs de technologies de l’information et fournir des informations supplémentaires sur la façon de mettre en œuvre de nouveaux systèmes d’information au sein de l’organisation. Par exemple, lors du déploiement d’un nouveau système, le service informatique peut vouloir identifier les innovateurs et les adeptes précoces au sein de l’organisation et travailler d’abord avec eux, puis tirer parti de leur adoption pour diriger le reste de la mise en œuvre vers les autres utilisateurs.
Éléments clés à retenir
Dans ce chapitre, nous avons passé en revue les nombreuses catégories d’individus qui constituent la composante humaine des systèmes d’information. Le monde des technologies de l’information évolue si rapidement que de nouveaux rôles sont constamment créés et que des rôles qui existaient depuis des décennies sont progressivement supprimés. Cette section devrait vous avoir donné une bonne idée et appréciation de l’importance de la composante humaine des systèmes d’information.
Questions et exercices
- Décrivez le rôle d’un analyste d’affaires.
- Quels sont les différents rôles d’un ingénieur informaticien ?
- Quelles sont les missions d’un opérateur informatique ?
- Que fait le DSI ?
- Décrivez le travail d’un chef de projet.
- Expliquez l’intérêt d’avoir deux parcours professionnels différents dans les systèmes d’information.
- Quels sont les avantages et les inconvénients de centraliser la fonction des technologies de l’information ?
- Quel impact les technologies de l’information ont-elles eu sur l’organisation des entreprises ?
- Quels sont les cinq types d’utilisateurs des systèmes d’information ?
- Pourquoi une organisation externaliserait-elle ?
- Quel emploi en technologie de l’information aimeriez-vous occuper ? Quelles sont les fonctions de l’emploi qui vous intéresse ?
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Référence
Bourgeois, D. T., Smith, J. L., Wang, S., et Mortati, J. (2019) Information Systems for Business and Beyond. https://opentextbook.site/informationsystems2019/front-matter/title-page-information-systems-introduction/
- International Institude of Business Analysis. (2015). A Guide to the Business Analysis Body of Knowledge (BABOK guide), version 3.0. ↵
- Jonasson, H. (2016). CBAP Certification and BABOK Study Guide (1re éd.). Auerbach Publications. https://doi-org.proxy.bib.uottawa.ca/10.1201/9781315367347 ↵
- Rogers, E. M. (1962). Diffusion of innovations. The Free Press. ↵
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