La santé de Nancy, partie A : Fracture de stress

Au cours des semaines qui suivent, Nancy rencontre les spécialistes de la santé qui lui ont été recommandés par la médecin urgentiste. Tous concluent que Nancy doit s’abstenir de pratiquer le sport jusqu’à ce que son état soit pleinement rétabli et qu’on lui donne le feu vert.

Jacques croit que l’équipe interdisciplinaire commet un excès de prudence. Il encourage sa fille à ne pas trop s’en faire et à retrouver les activités sportives qui la passionnent.

Nancy se rend à tous ses rendez-vous pour satisfaire sa mère et son médecin de famille. Cependant, elle continue secrètement à se gaver de nourriture et à se faire vomir. Elle sèche des cours pour faire de la course à pied pendant la journée scolaire.

En dépit de ces difficultés, Nancy se rétablit graduellement au cours des trois années qui suivent. À force de détermination, elle parvient à atteindre un poids santé, à mieux s’alimenter et à adopter une vision saine de l’activité physique. Cependant, son oligoménorrhée persiste.

Nancy fréquente l’université à l’extérieur de sa région d’origine. Pendant ses études, elle recommence à faire de l’exercice et à courir plus fréquemment. Après avoir obtenu son diplôme, elle décroche un emploi dans le domaine de la finance à Toronto. Vivant seule, Nancy se sent libre de s’entraîner et de courir deux fois par jour, dans le but d’évacuer le stress associé à son emploi exigeant. Il s’agit d’un mode de vie auquel elle ne peut renoncer. Nancy est obsédée par le maintien d’un poids « idéal » et connaît à nouveau des épisodes boulimiques.

La jeune femme rencontre Paul par l’entremise d’amis communs. Ils commencent à se fréquenter en 2010 et se marient en 2012. Environ deux ans après leur mariage, ils envisagent la fondation d’une famille. Paul avait adopté des jumelles lors d’un mariage précédent, mais il les voit rarement.

Nancy et Paul essaient de concevoir un enfant à compter de 2013, mais sans succès. Trois années s’étant écoulées, ils consultent des spécialistes de la fertilité en 2016. Les spécialistes indiquent que les problèmes d’infertilité sont sans doute liés aux antécédents de Nancy, à sa pratique excessive de l’activité physique, à ses problèmes d’alimentation et au fort stress qu’elle éprouve.

Le médecin recommande à Nancy de modifier ses habitudes alimentaires. Il pose un diagnostic
de trouble de dysmorphie corporelle.


En 2019, la carrière de Nancy est florissante et elle fait des études pour obtenir son titre de CPA. Son conjoint Paul l’appuie dans cette démarche et effectue la majorité des tâches ménagères pour donner à Nancy le temps d’étudier. Nancy est toutefois préoccupée par la consommation d’analgésiques de son mari, car cela semble devenir problématique au fil du temps. Mettant ses
inquiétudes à l’écart, Nancy garde le cap sur son objectif de devenir mère. Le couple n’arrive toujours pas à concevoir un enfant et la fécondation in vitro est infructueuse. Nancy et Paul se tournent donc vers l’adoption. En janvier 2020, ils apprennent qu’un petit garçon nommé Sam est prêt pour l’adoption (voir l’étude de cas de Sam).

Il existe trois options d’adoption au Canada : le placement en famille d’accueil, l’adoption privée avec le concours d’un avocat (il s’agit généralement de l’adoption d’un nourrisson), et l’adoption internationale.

Le couple est comblé par l’arrivée de Sam. Toutefois, peu après, Nancy reçoit un appel de son père Jacques lui annonçant que sa mère, Marie, est hospitalisée dans le Nord de l’Ontario à la suite d’une chute ayant causé une fracture de la hanche. Marie doit subir une intervention de remplacement complet de la hanche dès le lendemain. Jacques demande à Nancy de l’héberger,
ainsi que Marie, pendant la convalescence suivant cette intervention. La maison familiale n’est pas adaptée aux besoins de Marie.

Nancy propose que Jacques et Marie emménagent temporairement chez leur fils Phillip, mais Jacques refuse d’envisager cette possibilité.

Nancy est coincée. Elle doit s’absenter de son emploi à Toronto et trouver de l’aide pour s’occuper de Sam, de Paul et des tâches ménagères pendant son absence de quelques jours. Elle espère ne pas avoir à interrompre ses études. Étant donné que ses parents n’ont pas accès à Internet, Nancy envisage de se rendre quelques heures par jour à la bibliothèque locale pour étudier.

Quelques jours avant la sortie de sa mère de l’hôpital, Nancy se rend à la maison familiale pour aider Jacques à préparer les effets personnels nécessaires pour leur séjour de ses parents chez elle à Toronto.

Nancy trouve son père en mauvais état. Il a un besoin urgent de soins médicaux. Nancy l’accompagne au service des urgences de l’hôpital local, où Jacques est hospitalisé (voir l’étude de cas de Jacques).

Nancy se retrouve devant un dilemme. Ses deux parents sont hospitalisés, mais Marie doit sortir de l’hôpital le jour suivant. Nancy avait prévu héberger ses parents chez elle, le temps que sa mère se rétablisse. Entre-temps, Nancy doit rentrer à Toronto pour retrouver son fils et son mari et pour poursuivre ses études. Le temps presse.

Nancy discute avec la responsable des congés de l’hôpital pour lui expliquer la situation. Ensemble, elles décident que Marie demeurera hospitalisée, mais sous un autre niveau de soins, jusqu’à ce que Jacques soit également prêt à sortir. Nancy appelle son conjoint Paul pour discuter des prochaines étapes.

Nancy rentre chez elle le lendemain pour préparer l’arrivée de ses parents. Au cours de la semaine qui suit, Nancy est accaparée par les préparatifs.

Sam, le fils adoptif de Nancy et Paul, est atteint de fibrose kystique. Il a de nombreux rendez-vous médicaux et il faut lui fournir des soins supplémentaires, surveiller son état de santé et lui donner un régime alimentaire particulier (voir l’étude de cas de Sam). Paul n’est pas d’une grande aide. Il se montre souvent distant.

Nancy subit de multiples facteurs de stress : son emploi exigeant, les besoins de son fils adoptif, les problèmes de santé de ses parents, et sa relation tendue avec son mari. Les répercussions se font sentir, tant physiquement que mentalement. Nancy décide de se concentrer sur les choses qu’elle peut contrôler, ce qui inclut sa quête obsessive d’un poids « idéal ». Elle se sent mal dans
sa peau et ressent une grande insécurité quant à son corps. Les crises de boulimie ne font que s’aggraver.

Sous l’emprise du stress, Nancy mange à l’excès, puis se culpabilise et se force à vomir. Elle croule sous le poids des décisions à prendre pour ses parents et son fils adoptif. Son stress est exacerbé par la consommation d’analgésiques et les comportements erratiques de son mari Paul.

L'image illustre une radiographie d'une réaction périostée d'une fracture de fatigue du radius. Illustre deux os près du tibia d’une jambe. Le Tibia à droite et le Fibula à gauche. C'est un fond sombre avec les deux os blancs décolorés sur le dessus. Avec une flèche blanche pointant vers l'os du tibia.
CC-BY-3.0 L’image illustre une radiographie d’une réaction périostée d’une fracture de fatigue du radius. Illustre deux os près du tibia d’une jambe. Le Tibia à droite et le Fibula à gauche. C’est un fond sombre avec les deux os blancs décolorés sur le dessus. Avec une flèche blanche pointant vers l’os du tibia.

À 15 ans, Nancy subit une blessure à la jambe lors d’une course à pied de 10 km. Elle souffre beaucoup et est incapable de porter du poids sur sa jambe.

Sa mère l’emmène au service des urgences de l’hôpital local.

Fracture de fatigue

La médecin urgentiste examine Nancy et commande une radiographie et des analyses sanguines.

Diagnostic : fracture de fatigue du tibia gauche

Causes des fractures de fatigue à la partie inférieure de la jambe

  • De nombreux facteurs peuvent entrer en jeu dans une fracture de fatigue du tibia. Certains sont contrôlables, et d’autres non.
  • Mouvements répétitifs dans des activités de haute intensité
    • Exemples : course à pied sur de longues distances, athlétisme, ballon-panier, soccer, gymnastique, danse
  • Technique athlétique inadéquate ou chaussures mal adaptées
  • Augmentation trop rapide de l’intensité de l’entraînement ou des exercices de mise en charge
  • Récupération insuffisante entre les séances d’entraînement
  • Entraînement sur un nouveau type de surface

Lesquels de ces facteurs pourraient être en cause dans le cas de Nancy?

Traitement de la fracture de fatigue de Nancy

Nancy consulte des spécialistes qui concluent qu’elle doit s’abstenir de pratiquer le sport jusqu’à ce que son état soit pleinement rétabli. Nancy doit :

  • Surélever sa jambe
  • Prendre des anti-inflammatoires en vente libre
  • Utiliser des béquilles pour ne pas mettre de poids sur son tibia
  • Faire de la physiothérapie
  • Augmenter lentement son niveau d’activité
  • Consulter des spécialistes e
  • Les fractures de fatigue graves peuvent nécessiter un plâtre ou une intervention chirurgicale.
  • La guérison prend de 4 à 12 semaines, mais parfois plus.

Autres conseils pour une meilleure guérison

Soins

  • Repos
  • Surélévation
  • Glace

Exercice

  • Variation des types d’activités
  • Chaussures adaptées
  • Entraîneur qualifié et expérimenté

Alimentation

  • Alimentation saine
  • Maintien d’un poids santé

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Études De Cas Polyvalentes En Sciences De La Santé Copyright © 2024 by Laura Banks; Elita Partosoedarso; Manon Lemonde; Robert Balogh; Adam Cole; Mika Nonoyama; Otto Sanchez; Sarah West; Sarah Stokes; Syed Qadri; Robin Kay; Mary Chiu; and Lynn Zhu is licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial-ShareAlike 4.0 International License, except where otherwise noted.

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