Ginette’s Health, partie B : Alzheimer

Au fil des ans, Ginette oublie de plus en plus de choses et adopte des comportements inhabituels pour elle.

Par exemple, elle oublie une poêle sur la cuisinière ou oublie d’activer son oxygénothérapie. Elle néglige son apparence et demande sans cesse quand Paul rentrera de l’école.

Ginette est retrouvée plusieurs fois errant dans la rue sans savoir comment rentrer chez elle. Elle adopte des comportements sexuels inappropriés, notamment en méprenant Paul pour Hughes et en commençant à embrasser son propre fils. Elle repousse Hughes avec force lorsqu’il tente de l’aider.

Après consultation, la médecin de famille pose un diagnostic de maladie d’Alzheimer.

Maladie d’Alzheimer

La maladie d’Alzheimer se caractérise par des pertes de mémoire progressives, un déclin de la capacité de raisonnement, ainsi que des changements majeurs dans la personnalité. Ces pertes cognitives s’accompagnent de changements dans le cerveau, notamment l’accumulation de plaques amyloïdes et d’enchevêtrements neurofibrillaires contenant de la protéine tau, qui entraînent la mort des cellules cérébrales et la rupture des connexions entre elles.

 

Les plaques amyloïdes et les enchevêtrements neurofibrillaires sont les principales caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. Les plaques sont des dépôts denses de protéines et de matériaux cellulaires à l’extérieur et autour des cellules nerveuses du cerveau. Les enchevêtrements sont des fibres torsadées qui s’accumulent à l’intérieur des cellules nerveuses. Les scientifiques connaissent l’existence des plaques et des enchevêtrements depuis 1906, date à laquelle un médecin allemand, Alois Alzheimer, les a identifiés pour la première fois dans le cerveau d’une femme décédée après avoir souffert de délire paranoïaque et de psychose.

Tests en laboratoire

Le médecin peut commander des tests visant à écarter certaines maladies aux symptômes similaires à ceux de l’Alzheimer :

Vitamine B12

  • Importante pour les fonctions cérébrales et nerveuses
  • Production de globules rouges
  • Réparation des cellules

Thyréo-stimuline

  • Test pour exclure les symptômes neurolo-giques liés à des troubles thyroïdiens

Dépistage toxicologique

  • Tests d’alcoolémie et de toxicomanie pour écarter les symptômes d’intoxication

Hémogramme complet

  • Aperçu des composants sanguins pour aider à déterminer la cause de nombreux symptômes

Électrolytes

  • Équilibre des électrolytes important pour le fonction-nement normal du cerveau et des nerfs

Médicaments prescrits à Ginette pour son Alzheimer

Médicament Type et utilisation Mode d’action Effets secondaires Dosage recommandé par le fabricant
Aricept® (donépézil) Inhibiteur de la cholinestérase utilisé pour traiter les symptômes légers, modérés et sévères Prévient la dégradation de l’acétylcholine Nausées, vomis-sements, diarrhée, crampes muscu-laires, fatigue, perte de poids
  • Comprimé : Dose initiale de 5 mg une fois par jour; peut être augmentée après 4 à 6 semaines si le médicament est bien toléré, et à nouveau après au moins 3 mois
  • Comprimé à désintégration orale : Même dosage que ci-dessus
Namenda® (mémantine) Antagoniste N-méthyl-D-aspartate (NMDA) utilisé pour traiter les symptômes modérés ou sévères Bloque les effets toxiques d’un excès de glutamate et régule l’activation du glutamate Étourdis-sements, maux de tête, diarrhée, constipa-tion, confusion
  • Comprimé : Dose initiale de 5 mg une fois par jour; peut être augmentée à intervalles d’au moins une semaine si le médicament est bien toléré
  • Solution orale : Même dosage que ci-dessus
  • Comprimé à libération prolongée* : Dose initiale de 7 mg une fois par jour; peut être augmentée à intervalles d’au moins une semaine si le médicament est bien toléré

Maladie d’Alzheimer : altération de la personnalité et des comportements

  • Être plus facilement contrarié, inquiet ou en colère
  • Se comporter de manière déprimée ou indifférente
  • Cacher des objets ou croire que d’autres le font
  • Imaginer des choses inexistantes
  • Avoir des épisondes d’errance
  • Marcher en rond sans but apparent
  • Avoir des comportements sexuels inappropriés
  • Donner des coups aux autres

Lesquels de ces comportements se présentent chez Ginette?

Réagir à l’altération de la personnalité et des comportements

  • Demandez ou dites une chose à la fois.
  • Adoptez une routine quotidienne.
  • Rassurez la personne en lui disant qu’elle est en sécurité et que vous êtes là pour l’aider.
  • Concentrez-vous sur les sentiments et émotions de la personne, plutôt que sur ses paroles.
  • N’essayer pas de raisonner la personne.
  • Évitez de montrer de la frustration ou de la colère.
  • Faites preuve d’humour lorsque la situation s’y prête.
  • Permettez à la personne de marcher en rond ou de faire les cent pas dans un environnement sûr.
  • Essayez de la musique, des chants ou des danses comme distractions.
  • Demandez de l’aide à la personne, par exemple pour mettre la table ou plier les vêtements.

Difficultés de communication chez Ginette

Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer connaissent plusieurs difficultés de communication :

  • Ne pas trouver le mot juste ou perdre le fil de sa pensée
  • Ne plus comprendre le sens des mots
  • Manquer d’attention lors d’une longue conversation
  • Oublier les étapes d’activités autrefois familières
  • Avoir de la difficulté à bloquer les bruits de fond
  • Ressentir de la frustration lorsque la communication échoue
  • Être très sensible à la tonalité et au volume des voix

Stratégies pour faciliter la communication

La maladie d’Alzheimer altère la communication

  • Établissez un contact visuel et dites le nom de la personne.
  • Surveillez le ton et le volume de votre voix ainsi que votre langage corporel.
  • Encouragez la personne à participer le plus longtemps possible à la conversation.
  • Utilisez d’autres méthodes que la parole, comme le toucher doux.
  • Essayez une distraction si la communication pose problème.
  • Armez-vous de patience.
  • Donnez des instructions simples, étape par étape.
  • Évitez d’interrompre la personne.
  • N’utilisez pas un ton ou des mots enfantins. La personne est une adulte et non un bébé.

L’activité physique comme stratégie préventive

  • L’activité physique régulière réduit le risque de maladie d’Alzheimer et de démence vasculaire
  • L’exercice pourrait être directement bénéfique pour les cellules cérébrales en augmentant la circulation du sang et de l’oxygène dans le cerveau
  • En raison de ses bienfaits cardiovasculaires, un programme d’exercice physique approuvé est un élément important de toute stratégie de bien-être

Cœur en santé, cerveau en santé

Deux régimes alimentaires ont fait leurs preuves pour réduire le risque de maladie d’Alzheimer.

Régime DASH

  • Privilégie les légumes, les fruits, les produits laitiers sans gras ou à faible teneur en gras, les grains entiers, le poisson, la volaille, les fèves, les graines, les noix et les huiles végétales
  • Limite le sodium, les sucreries, les boissons sucrées et les viandes rouges

Régime méditerranéen

  • Alimentation faible en viandes rouges
  • Accent sur les grains entiers, les fruits et légumes, le poisson, les crustacés et les gras sains comme ceux contenus dans les noix et l’huile d’olive

Tabagisme et maladie d’Alzheimer

L’inhalation de la fumée de tabac est liée au stress oxydatif.

Le stress oxydatif est un déséquilibre entre les molécules toxiques présentes dans les cellules et les antioxydants qui agissent pour les éliminer. Ce déséquilibre endommage les cellules.

Le tabagisme endommage la structure des vaisseaux sanguins, ce qui entrave la libre circulation du sang dans le cerveau et dans l’ensemble du corps.

Le cerveau utilise environ 20 % de l’oxygène acheminé par le sang. Lorsque le cerveau ne bénéficie pas d’un apport sanguin riche en oxygène, les cellules cérébrales sont privées des nutriments dont elles ont besoin pour résister aux dommages, survivre et demeurer saines.

Alcool et maladie d’Alzheimer

Une forte consommation d’alcool sur une longue période peut causer des lésions cérébrales.

La consommation d’alcool en grandes quantités pendant plusieurs années est aussi associée à une perte de volume de la substance blanche du cerveau, qui aide à transmettre les signaux entre les différentes régions du cerveau. Cela risque de nuire à la fonction cérébrale.

À long terme, une forte consommation d’alcool peut entraîner une carence en thiamine B1 et être une cause du syndrome de Korsakoff, un trouble de la mémoire à court terme.

L’état de santé de Ginette se détériore

Au tournant de 2018, Ginette ne parvient plus à communiquer et est entièrement dépendante des soins prodigués par d’autres. Une conférence de cas est convoquée avec l’équipe de soins primaires, Hughes et Paul. La décision est prise de placer Ginette dans un établissement de soins de longue durée.

Environ neuf mois après son admission en soins de longue durée, Ginette contracte une pneumonie par aspiration. La médecin de l’établissement propose de prescrire des antibiotiques pour traiter la pneumonie et de poser une sonde d’alimentation pour fournir à Ginette un apport nutritionnel tout en réduisant le risque d’aspiration. Hughes réfléchit aux avantages et aux risques de ces approches, mais surtout aux valeurs de Ginette et à ce qu’elle souhaiterait dans une telle situation. Hughes décide de renoncer à tout traitement et signe une ordonnance de non-réanimation.

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Les ordonnances de non-réanimation et de non-hospitalisation en soins de longue durée réduisent les hospitalisations inappropriées

  • En Ontario, 3 résidents d’un foyer de soins de longue durée sur 5 ont une ordonnance de non-réanimation documentée lors de l’admission
  • 1 résident sur 7 a une ordonnance de non-hospitalisation
  • Les résidents ayant une telle ordonnance subissent moins d’hospitalisations ou de décès à l’hopital

Hospitalisation

  • 13 % moins probable en cas d’ordonnance de non-réanimation
  • 30 % moins probable en cas d’ordonnance de non-hospitalisation

Décès à l’hôpital

  • 40 % moins probable en cas d’ordonnance de non-réanimation
  • 60 % moins probable en cas d’ordonnance de non-hospitalisation

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Études De Cas Polyvalentes En Sciences De La Santé Copyright © 2024 by Laura Banks; Elita Partosoedarso; Manon Lemonde; Robert Balogh; Adam Cole; Mika Nonoyama; Otto Sanchez; Sarah West; Sarah Stokes; Syed Qadri; Robin Kay; Mary Chiu; and Lynn Zhu is licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial-ShareAlike 4.0 International License, except where otherwise noted.

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