Méthodologie
Les cas présentés dans ce livre sont extraits de dossiers juridiques traités par le cabinet d’avocats Archana Medhekar. Ils retracent les expériences vécues par des femmes immigrantes, racialisées et victimes de violence domestique qui ont demandé une aide juridique au Canada. L’autorisation de mener cette recherche a été accordée par le Comité d’éthique de la recherche de l’Université Ryerson et le Research Ethics Board du Sheridan College en juin 2019. Toutes les affaires décrites dans cette recherche ont eu lieu au cours des dix dernières années. Elles ont été classées au moins un an avant le début de cette recherche. Il s’est donc écoulé un temps suffisant entre le classement de ces affaires et la publication de ce livre.
Toutes les précautions ont été prises pour qu’aucune femme ne se sente obligée de participer à cette étude et pour qu’elles y consentent de manière libre et éclairé. Le cabinet d’avocats d’Archana Medhekar a publié sur son site internet une affiche appelant des volontaires à participer à ce projet. Les anciennes clientes qui souhaitaient participer à cette recherche, et dont les cas répondaient aux critères de recevabilité, ont été invitées à entrer directement en contact avec Purnima George, l’une des chercheuses de l’étude. Après ce premier contact, Purnima a organisé une réunion téléphonique avec les volontaires pour leur décrire l’étude, répondre à leurs questions, informer les participantes qu’elles avaient le droit de se retirer de l’étude à tout moment et obtenir leur consentement éclairé. Le fait que les personnes intéressées se soient adressées à une seule chercheuse a permis à l’équipe de limiter toute influence involontaire sur la décision de ces femmes de participer à l’étude et de minimiser le nombre de personnes susceptibles de connaître l’identité des participantes, afin de garantir une meilleure confidentialité.
L’équipe de recherche a pris d’autres mesures pour s’assurer que l’identité des participantes demeurerait confidentielle. Une fois le consentement éclairé obtenu, l’équipe de recherche a créé des études de cas à partir des histoires vécues par ces femmes, principalement sur la base des copies des plaidoiries auprès de la Cour de la famille. Afin de mieux expliquer la complexité de chaque cas, la recherche a fait référence aux documents suivants : documents de la Cour de la famille (réponses, répliques, affidavits tels que : affidavits à l’appui de la garde ou du droit de visite, affidavits à l’appui des motions, mémoires tels que : mémoire de la conférence relative à la cause, mémoires de la conférence en vue d’une transaction, mémoires de la conférence de gestion de procès, ordonnances de la Cour : ordonnances et décisions écrites du juge) ; dossier de la Cour pénale : (dossiers de police tels que les copies de dénonciation, les transcriptions des appels au 911) ; documents de l’immigration : (copies des demandes auprès de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié et les ordonnances de celle-ci) ; et autres documents : dossiers médicaux, rapports des droits de visite, rapports d’évaluation des besoins des enfants (L.R.O. chap. 12 par. 30) et rapports du bureau de l’avocat des enfants (BAE). Il a été décidé de créer des pseudonymes pour désigner les participantes à l’étude afin de permettre au lecteur de suivre plus facilement le récit. Une fois ce travail terminé, les études de cas ont été présentées aux participantes respectives pour qu’elles puissent vérifier les faits et incorporer leurs commentaires dans la version finale du document. Cette vérification a permis aux participantes d’examiner et d’approuver la façon dont elles étaient représentées dans l’étude de cas. L’équipe de recherche a aussi fourni aux participantes des informations sur des lignes d’assistance téléphonique d’urgence accessibles, au cas où elles se sentiraient traumatisées après avoir lu leur étude de cas.
