4 Étude de cas 3 : Miremba et James

Profil   Femme Homme
Nom Miremba James
Âge au moment du mariage  25 37
Âge*  32 44
Pays d’origine Ouganda Ouganda, résidence et travail au Canada
Religion Chrétienne Chrétienne
Éducation Enseignement secondaire Diplôme en gestion de chaine d’approvisionnement
Connaissance de l’anglais Bon niveau Bon niveau
Emploi avant la migration Étudiant Aucune information disponible
Emploi Sans emploi Emploi à temps plein en tant que chef d’équipe d’une grande chaine d’épicerie
Catégorie d’immigration Parrainage familial : James a parrainé Miremba dans le cadre du programme de parrainage des conjoints en 2006.  

Aucune information disponible

Statut d’immigrant* Résident permanent/citoyen Résident permanent/citoyen
Nombre d’années de mariage* :  6
Enfants* :
  • Fille : Dembe (6 ans)
  • Fils : Noah (3 ans)

*Au moment de la demande auprès de la Cour de la famille

Parcours avant la migration 

Miremba vivait et étudiait en Ouganda quand elle a rencontré James par l’intermédiaire d’un membre de sa famille. James habitait au Canada. Miremba et James se sont mariés en Ouganda le 10 juin 2005. C’était un premier mariage pour tous les deux. Ce n’est qu’après leur mariage que Miremba a découvert que James avait un enfant né d’une relation antérieure. James exerçait un emploi bien rémunéré et à temps plein comme chef d’équipe dans une grande chaine d’épicerie. Il a parrainé Miremba pour qu’elle puisse immigrer au Canada. Elle est arrivée en mars 2006, six mois après leur mariage. Elle a emménagé au domicile de James, une maison avec trois chambres dans une grande ville du Canada.

 

Installation au Canada 

Immédiatement après son arrivée au Canada, la vie de Miremba a été bouleversée par la conduite singulière de James et de ses amis, leur consommation d’alcool et leurs fêtes. James avait l’habitude d’aller dans des clubs et de ramener des amis à la maison pour faire la fête jusqu’aux premières heures du matin. Quelques mois après son arrivée, elle est tombée enceinte et a donné naissance à sa fille. Lorsque Miremba a demandé de l’argent à James pour s’acheter des vêtements de maternité, celui-ci a refusé de lui en donner et Miremba a été obligé de porter des vêtements sans pouvoir fermer les fermetures Éclair ou les boutons.

 

Violence domestique

Tout au long de leurs six années de mariage, la relation conjugale a été marquée par les mauvais traitements. Après la naissance de leur fille, James a continué à amener des amis pour boire et faire la fête à la maison. À plusieurs reprises, les voisins ont appelé la police pour se plaindre de la musique et des bagarres. Mais la police n’arrivait jamais à attraper les amis de James, car ceux-ci partaient avant l’arrivée des policiers. Le week-end, Miremba devait nettoyer la maison après les fêtes. James hébergeait souvent des gens durant de longues périodes, dont certains étaient devenus de véritables locataires.

Lorsque Miremba a commencé à travailler à temps partiel dans une friperie et que James devait s’occuper de leur fille, celui-ci se montrait souvent négligent. Il lui arrivait de laisser le bébé chez son cousin ou un locataire de la maison. Un jour, Miremba est rentré à la maison pour découvrir que les bras et les jambes de sa fille d’un an étaient très enflés. Elle a alors emmené sa fille en urgence à l’hôpital où celle-ci est restée une semaine. James a refusé de l’aider en prétextant que ce n’était pas sa responsabilité. Durant toute la maladie de leur fille, James n’a pas pris un seul jour de congé pour s’occuper de sa fille. C’est Miremba qui a dû prendre deux semaines de congé pour le faire. Le cousin de James a apporté une aide pendant la convalescence de l’enfant. Quand ils ont décidé d’avoir d’autres enfants, Miremba et James ont eu une longue discussion sur la nécessité pour James de changer de comportement. Il était d’accord. Lorsque Miremba est tombée enceinte de leurs fils, James était content. Quelques jours plus tard, James a amené une femme qui devait habiter avec eux et Miremba les a trouvés en train de boire ensemble. Miremba a alors appelé le cousin de James pour lui demander de parler avec James à ce sujet.

Un jour, Miremba était allé aux funérailles d’une femme de la communauté qui avait été assassinée par son ex-mari. En rentrant chez elle, elle a découvert James et ses amis en train de boire et de crier devant la télévision. L’un des amis de James s’est alors approché de Miremba pour la menacer en lui disant qu’elle devrait recevoir une leçon comme la femme assassinée. Miremba a eu peur et a demandé à James d’intervenir. L’ami de James a continué à la menacer en affirmant qu’il allait venir tous les jours à la maison, même si cela ne lui plaisait pas. Comme de nombreux amis de James avaient un casier judiciaire et qu’ils étaient recherchés par la police, Miremba était inquiète pour sa sécurité. À la même époque, James a commencé une relation extraconjugale. Un jour, il a amené sa petite amie à un concert organisé pour la communauté ougandaise, une situation très embarrassante pour Miremba.

Lorsque le fils de Miremba est né en décembre 2009, James n’a pas pris un seul jour de congé pour l’aider. Il a continué à boire sans modération et à faire la fête, alors qu’elle devait s’occuper de toutes les tâches ménagères et des deux enfants. Quand il aidait, il se comportait de manière irresponsable. Un jour, en emmenant son fils au parc, il a perdu la poussette du bébé, après avoir bu de la bière.

James n’apportait aucun soutien financier à Miremba qui devait lutter pour joindre les deux bouts. Elle a alors dû emprunter de l’argent (auprès d’un ami et d’un locataire) pour suivre un cours de préposé aux services de soutien à la personne (PSP), afin d’améliorer la situation financière de la famille. James ne subvenait plus aux besoins de sa famille (pas d’argent pour la nourriture et les couches), car son emploi était devenu sporadique.

En 2011, Miremba a trouvé un emploi à temps partiel de préposée aux services de soutien à la personne. Les horaires de travail étaient en soirée. James a alors proposé de changer son service de nuit pour un service de jour afin de s’adapter aux nouveaux horaires de travail de sa femme. Mais une semaine plus tard, James est retourné à son service de nuit. Il laissait les enfants chez son cousin et Miremba venait les chercher à 23h30, ce qui n’était pas sans conséquence pour leur fille qui était toujours fatiguée et somnolente à l’école.

En 2011, six ans après leur mariage, James a été arrêté après avoir agressé sa petite amie durant une fête. À l’époque, il avait déjà dit à Miremba qu’il voulait se séparer d’elle. Elle lui avait alors demandé s’il serait intéressé par des séances de counseling, mais il avait refusé. James a alors poussé Miremba à signer des papiers concernant le refinancement de la maison, ce qu’elle n’a appris que plus tard. Une rencontre a été organisée pour que le pasteur de la communauté et sa femme assistent officiellement à la séparation de Miremba et de James. Au début de l’année 2012, Miremba et ses enfants sont allés vivre dans un refuge. Ils avaient été obligés de quitter le domicile conjugal, car James prévoyait de revenir définitivement en Ouganda et voulait vendre la maison. Bien que Miremba ait informé James de son déménagement, elle a reçu un appel de la police pour vérifier si elle vivait effectivement dans le refuge. En effet, James avait signalé la disparition de Miremba et des enfants à la police.

 

Résolution

Une longue bataille judiciaire a alors été engagée : elle a duré six ans. James ne voulait pas subvenir aux besoins de Miremba et de ses enfants.  Le jugement final a accordé à Miremba la garde complète des enfants et un droit de visite à James. Miremba a obtenu une ordonnance de non-communication à l’exception de l’organisation des droits de visite. La retraite de James a été divisée. Le domicile conjugal a été vendu et Miremba a reçu sa part du produit de la vente. Miremba vit actuellement avec ses enfants dans un logement à loyer modéré et travaille comme préposée aux services de soutien à la personne dans un hôpital. Miremba souhaite acheter une maison au Canada.

 

Licence

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Violence Domestique dans les Communautés d’Immigrants: Études de Cas Copyright © 2021 by Ferzana Chaze, Bethany Osborne, Purnima George and Archana Medhekar is licensed under a Licence Creative Commons Attribution - Pas d’utilisation commerciale - Pas de modification 4.0 International, except where otherwise noted.

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