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6 Chapitre 6 : Participer à la conversation numérique

Katie Blocksidge et Autumm Caines

 

Vue d’ensemble

Ce chapitre traite de la création de connaissances par la conversation numérique et explique comment les étudiant.e.s-chercheur.euse.s peuvent participer à un large éventail de conversations en ligne par leurs questions et réflexions, y compris des conversations universitaires. Les étudiant.e.s examineront leur rôle actuel dans le discours en ligne, en plus d’apprendre à repérer et à joindre de nouvelles discussions dans leurs champs d’intérêt.

Thèmes des chapitres

  1. Introduction
  2. Identités numériques : Qui êtes-vous en ligne?
  3. Trouver la conversation
  4. Participer à la conversation

Objectifs d’apprentissage

À la fin du chapitre, vous devriez être en mesure de faire ce qui suit :

  • Rechercher les conversations numériques qui ont lieu dans votre domaine d’intérêt.
  • Contribuer aux conversations numériques à un niveau approprié, en particulier à un niveau scientifique.
  • Vous considérer à la fois comme un.e participant.e et un.e consommateur.trice dans les conversations scientifiques numériques.
  • Agir avec confiance en tant qu’étudiant.e-chercheur.euse dans les environnements scientifiques en ligne.
  • « Reconnaître les obstacles à la participation à des conversations scientifiques par divers moyens numériques » (ACRL Framework, 2015, p. 20).

(Cadre de l’ACRL, 2015)

Introduction

Vous est-il déjà arrivé de vous présenter à une réunion ou à une fête et de vous rendre compte que vous ne connaissiez personne dans la salle? Imaginons une telle situation. Vous avez le trac, mais vous décidez de tenir bon : vous circulez lentement dans la salle et vous écoutez les conversations. Certaines conversations ne vous intéressent pas, mais l’une d’entre elles porte sur une série télévisée que vous regardez, alors vous vous attardez un peu plus pour écouter les différents points de vue. Comme dans toutes les bonnes conversations, les gens ne se contentent pas d’être d’accord. Différent.e.s interlocuteur.trice.s avancent et soutiennent des points de vue ou des arguments divergents sur des éléments de l’intrigue et différents personnages. Comme vous avez joint une conversation en cours, vous pourriez vous sentir mêlé. Personne ne peut proposer une analyse exhaustive de l’émission, mais, ensemble, les commentaires des participant.e.s en dressent l’ébauche d’une interprétation et d’un aperçu complets. Après un moment, vous donnez votre avis sur un épisode récent et plongez dans la discussion; avant même de vous en rendre compte, une heure s’est écoulée et vous êtes bien intégré.e. Vous faites désormais partie intégrante de la conversation.

Les conversations scientifiques en ligne se déroulent à peu près de la même manière. Les chercheur.euse.s et scientifiques du monde entier communiquent par des outils numériques tels que les médias sociaux, les blogues personnels, les listes de diffusion par courrier électronique et les clavardages vidéo : ils les utilisent pour développer leurs réseaux et enrichir leurs recherches. En tant qu’étudiant.e, vous pensez peut-être que vous n’êtes pas encore prêt à participer à ces conversations; vous attendez d’être plus avancé dans votre spécialisation ou même d’avoir obtenu votre diplôme avant de vous exprimer. La participation responsable à des communautés de pratique réputées, soucieuses de l’exactitude, de la fiabilité et du respect de la propriété intellectuelle peut constituer une expérience enrichissante pour un étudiant.e qui développe sa propre autorité. L’université est une période d’ouverture, ce qui peut vous amener à découvrir que vos questions et vos idées peuvent enrichir une conversation élargie sur la création et la diffusion de la connaissance.

Identités numériques : Qui êtes-vous en ligne?

Nous nous présentons tous différemment en fonction du contexte. Nous adoptons différents rôles selon l’interaction complexe entre la perception que les autres ont de nous et notre perception de nous-mêmes. Vous pouvez simultanément faire partie d’une famille, d’une équipe, d’une cohorte étudiante et d’un cercle d’ami.e.s, et votre perception de vous-même et l’image que vous projetez peut varier selon ces contextes. Vos identités dans chaque contexte peuvent dépendre de l’intérêt que vous portez à ces groupes et de la perception que les autres membres ont de vous. Par exemple, vous ne vous adressez pas à votre professeur.e en classe comme à vos ami.e.s pendant le dîner ni, probablement, comme vous parlez à ceux-ci sur un forum en ligne.

Si vous passez beaucoup de temps dans des espaces de communication numérique, vos identités varient selon les plateformes. Par exemple, dans le système de gestion de cours de votre collège ou de votre université, les autres vous considèrent comme un étudiant.e et vous vous présentez comme tel. Votre identité étudiante est renforcée par plusieurs facteurs, notamment l’administrateur.trice du système de l’université qui limite vos options et définit les attentes universitaires liées à votre rôle d’étudiant.e. Par exemple, d’un point de vue purement technique, vous n’avez pas autant de contrôle sur le système que votre professeur.e : vous ne pouvez pas voir les notes de tout le monde. En outre, votre identité est influencée par les attentes liées à votre rôle d’étudiant.e et au rôle d’instructeur.trice de votre professeur.e, qui vous indiquent comment réussir le cours et non le contraire. Tous ces facteurs externes renforcent votre identité d’étudiant.e dans cet environnement numérique particulier. Cependant, dans un forum consacré à votre jeu en ligne multijoueur préféré, vous pouvez faire autorité pour certains aspects du jeu. Il se peut que vous ayez des privilèges de modérateur.trice sur le forum et que d’autres fassent appel à votre expertise. Tout comme vos autres identités, les identités en ligne sont contextuelles, et l’autorité qu’elles confèrent peut changer en fonction de la plateforme ou du rôle que vous jouez à un moment donné. Vous ne resterez probablement pas éternellement un étudiant.e utilisateur.trice de votre système de gestion de cours : vous obtiendrez votre diplôme et assumerez de nouvelles fonctions dans divers contextes.

Les personnes peuvent développer des identités numériques nouvelles ou distinctes pour diverses raisons. Certain.e.s ne souhaitent pas interagir avec les autres en ligne, mais choisissent de diffuser des messages sur leurs projets à venir. Plusieurs peuvent choisir de communiquer avec d’autres personnes en ligne lors d’interactions plus longues. Selon le contexte, la décision d’interagir avec des personnes en ligne peut s’avérer difficile à prendre; vous ne disposez peut-être pas du temps, de l’énergie et de l’attention nécessaires. Par exemple, un parent qui travaille et suit des cours pour obtenir un diplôme universitaire pourrait devoir réaliser des travaux avec ses pairs au moyen de médias sociaux et d’autres outils numériques. Cependant, le nombre d’heures disponibles pour ces conversations en ligne est limité; les gens ont besoin de temps pour leurs autres conversations, leur famille, leurs ami.e.s, leurs repas et leur sommeil. À mesure que vous augmentez votre présence dans les conversations universitaires en ligne, il peut être utile de gérer le temps (la durée et le moment, par exemple, une heure le matin et deux heures le soir) que vous consacrerez au développement de votre propre réseau en ligne.

Les participant.e.s en ligne peuvent se heurter à des obstacles liés à leur genre, leur race, leur origine ethnique, leur statut juridique, leur orientation sexuelle ou leur statut socio-économique. Les personnes qui présentent l’une de ces vulnérabilités peuvent hésiter à interagir dans des environnements en ligne ouverts. Imaginez un instant une étudiante journaliste qui vient de publier un article dans le journal de son université sur une récente élection provinciale controversée. Les premiers commentaires en ligne portaient sur le contenu de l’article, mais les suivants se sont rapidement concentrés sur la journaliste elle-même; des remarques désobligeantes ont été faites sur son apparence, son origine ethnique et son intelligence. Le même type de commentaires apparaît sur les prochains articles qu’elle publie pour le journal étudiant, en particulier lorsque ces articles sont publiés sur le compte Twitter de ce journal. L’étudiante journaliste commence par ignorer les commentaires injurieux, mais après en avoir reçu plusieurs directement sur Twitter, elle s’inquiète davantage. Elle organise une réunion avec la rédactrice en chef et le conseiller pédagogique pour discuter de la création et de la mise en œuvre d’une politique de modération des commentaires sur le site du journal étudiant.

Selon une étude de Pew Research réalisée en 2017, les femmes sont victimes de manière disproportionnée de harcèlement en ligne et ne le vivent pas comme les hommes. Cette même étude a également révélé qu’un Noir américain sur quatre a été victime de harcèlement en raison de sa race. Il est important de se rappeler que le contexte est primordial et qu’une même expérience peut être interprétée différemment selon l’origine ou le statut des gens. Il est également important de se rappeler que cette ambiguïté n’excuse pas les mauvais comportements; en tant que citoyen.ne numérique, vous êtes entre autres responsable de traiter vos pairs avec respect et empathie.

Des populations entières à l’échelle de la planète n’ont pas les moyens ou la possibilité d’interagir avec d’autres personnes en ligne. Bien qu’Internet permette à beaucoup de gens de participer à de nombreuses conversations et activités en ligne, une grande partie de la population mondiale ne le peut pas. Dans son rapport de 2017 intitulé L’État du haut débit, la Commission sur le haut débit pour le développement numérique de l’Union internationale des télécommunications (UIT) et de l’UNESCO a constaté qu’environ 52 % de la population mondiale n’avait pas accès à Internet. Le taux de possession de cellulaires est beaucoup plus élevé, le nombre d’abonnements étant supérieur à celui de la population mondiale totale; l’accès à des connexions cellulaires fiables et rapides reste un problème, puisque seulement 76 % de la population mondiale vit à portée d’un réseau 3G. En tant qu’étudiant.e-chercheur.euse et citoyen.ne numérique, vous devez être conscient.e des nombreux obstacles qui empêchent certaines personnes de participer à des conversations en ligne, ce qui entraîne la perte de leurs connaissances, de leurs points de vue et de leurs réseaux. Il peut s’agir, par exemple, d’un accès limité à Internet ou de la nécessité de rester anonyme pour préserver sa sécurité personnelle. Internet est ouvert à tous, ce qui présente d’énormes avantages, mais il peut aussi faciliter l’identification, le suivi et le harcèlement des populations vulnérables, même celles qui ne sont pas spontanément considérées comme telles. Respectez vos pairs et collègues qui peuvent être réticent.e.s à se joindre à vous dans des conversations en ligne.

Il peut être utile d’envisager les identités numériques dans un cadre intitulé « Visitors and Residents » (visiteur.euse.s et résident.e.s). Développée par White et Le Cornu, la typologie « Visitors and Residents » est un moyen de réfléchir à l’utilisation d’Internet dans différents contextes; un.e visiteur.euse voit le Web comme une série d’outils pour exécuter un travail ou une tâche spécifique, tandis qu’un.e résident.e voit Internet comme un lieu réel où développer des relations et acquérir des connaissances (White et Le Cornu, 2011). Il est important de souligner que la typologie « Visitors and Residents » se situe sur un spectre; elle ne limite pas à cocher une des deux cases. Vous pouvez être un.e visiteur.euse dans certains contextes et un.e résident.e dans d’autres; ces identités ne sont pas figées et évolueront tout au long de votre vie dans l’enseignement supérieur et au-delà.

Alors que la typologie « Visitors and Residents » nous demande de placer l’identité numérique sur une échelle indiquant le mode d’engagement, elle examine simultanément un autre continuum : personnel par rapport à professionnel ou universitaire. En tant qu’étudiant.e-chercheur.euse, vous n’interagissez probablement pas en ligne comme vous le faites dans les espaces numériques plus sociaux. En tant qu’étudiant.e de premier cycle, vous vous considérez peut-être encore comme un.e visiteur.euse dans de nombreuses conversations relatives à votre spécialisation ou à la carrière que vous souhaitez. Pour pour l’instant, vous passez peut-être plus de temps à apprendre des faits et des informations qu’à communiquer avec d’autres personnes qui s’intéressent également à ces sujets. Il est important de prendre le temps d’écouter les gens d’expérience dans votre domaine ou votre spécialisation, mais les étudiant.e.s peuvent également apporter des contributions importantes à ces conversations universitaires. Bon nombre des personnes qui participent actuellement à des conversations scientifiques ont déjà été des visiteur.euse.s, mais elles y ont soulevé des questions et idées; même en tant qu’étudiant.e.s, elles savaient qu’elles avaient un point de vue important à partager avec l’ensemble de la communauté.

Activité 7.1

Réfléchissez à votre propre utilisation d’Internet et des médias sociaux : Quelles sont les plateformes que vous utilisez le plus souvent? Lesquelles évitez-vous? Avez-vous apprivoisé certaines plateformes (telles que votre système de gestion de cours) en raison d’exigences professionnelles ou universitaires?

Prenez quelques minutes pour visionner cette vidéo de David White qui crée une carte « Visitors and Residents » de sa propre identité numérique. En vous inspirant de cet exemple, dessinez une carte de vos propres identités numériques dans la typographie « Visitors and Residents ».

Le saviez-vous?

Vous trouverez ci-dessous quelques exemples de personnes qui ont été en mesure d’apporter un réel changement et d’avoir une influence dans le cadre d’une vaste conversation numérique.

Articles connexes

Jordan, Lindsay.  « Visitors and Residents (#heanpl). » http://lindsayjordan.edublogs.org/2012/04/23/residents-and-visitors-heanpl/. 23 avril 2012

White, David S. et Alison Le Cornu. « Visitors and Residents: A New Typology for Online Engagement. » First Monday 16, no 9 (5 septembre 2011) : http://firstmonday.org/ojs/index.php/fm/article/view/3171/3049.

Trouver la conversation

Nous avons des conversations tous les jours, que ce soit quand nous faisons la file au café, que nous demandons notre chemin, que nous commençons un projet scolaire ou que nous attendons le début d’un cours. Vous avez peut-être entamé ou suivi des discussions sur Twitter, envoyé des SMS en classe ou interagi avec vos ami.e.s jusque tard dans la nuit au moyen d’une application de clavardage vidéo. Pour chacun de ces scénarios, il se peut que vous ayez vous-même pris l’initiative ou qu’un.e ami.e ou un pair vous ait orienté vers la conversation. Si vous avez rejoint une conversation en cours sur Facebook ou Twitter, il se peut même que la conversation ait été portée à votre attention par les algorithmes et la publicité propres à ces produits.

Si vous avez rédigé un document et y citez d’autres sources, vous avez participé à un autre type de conversation, qui s’est déroulé dans un contexte scientifique et à un rythme plus lent. Imaginez par exemple que vous devez rédiger un article sur la prolifération des algues dans les lacs d’eau douce dans le cadre de votre cours de biologie. Avant de commencer à rédiger, vous consulterez Google Scholar ou les bases de données de votre bibliothèque pour trouver des informations générales et des articles de revue à citer dans votre document pour étayer votre argumentation. En les lisant, vous remarquerez peut-être que les auteur.e.s citent d’autres sources pour étayer leur propre argumentation; ils invitent d’autres personnes à la conversation qui se déroule dans leur article. Lorsque vous citez ensuite ces sources dans vos propres travaux, vous participez à cette même conversation scientifique.

Mais comment trouvez-vous les conversations scientifiques ailleurs que dans les documents universitaires? Vous vous souvenez de notre fête déjà mentionnée, où vous êtes arrivé.e seul.e et avez dû faire connaissance avec des gens? Et si, au lieu d’arriver seul.e à la fête, vous aviez rejoint un.e ami.e qui allait vous présenter des gens? Parfois, vous pouvez joindre des conversations par l’intermédiaire d’autres personnes qui ont des domaines d’intérêt similaires. De cette manière, vous pouvez construire un réseau qui peut vous aider à trouver les contextes et le contenu qu’il vous faut pour approfondir votre recherche. Ces « ami.e.s » qui vous invitent à la « fête » peuvent être vos professeur.e.s, vos superviseur.e.s et vos conseiller.ère.s, mais aussi d’autres chercheur.euse.s que vous pourriez citer dans vos travaux. Les chercheur.euse.s ne participent pas tous ouvertement, mais il est pertinent de vérifier si la personne dont le travail vous intéresse tient un blogue ou est active dans les médias sociaux.

Activité 7.2

Dans le moteur de recherche de votre choix, cherchez de l’information sur un.e de vos professeur.e.s en ligne. Ont-ils une présence professionnelle en ligne? Que pouvez-vous apprendre sur leurs domaines d’intérêt de recherche?

Dans les arènes en ligne, les conversations scientifiques peuvent évoluer à des rythmes différents. Examinons deux méthodes courantes de conversation en ligne : les blogues personnels et les médias sociaux.

  • Blogues personnels – il s’agit de textes plus longs et, si elle est activée, la fonction « commentaires » permet un dialogue plus approfondi sur une période prolongée. Alors que les conversations en ligne peuvent parfois paraître très rapides, un blogue peut mener à des discussions qui mûrissent au fil du temps. Toutefois, si son auteur.e ne dispose pas d’un réseau en ligne actif, il peut également donner l’impression de crier dans le vide d’Internet.
  • Médias sociaux – Les plateformes de médias sociaux permettent aux conversations d’évoluer rapidement, comme les discussions que vous pourriez avoir en personne. De nombreuses plateformes utilisent également des mots-clés ou des mots-clics qui permettent aux utilisateur.trice.s de suivre ou de repérer rapidement les nouvelles discussions. Les conversations sur les plateformes de médias sociaux se déroulent si rapidement qu’elles peuvent devenir accablantes. N’oubliez pas de commencer lentement et d’accepter que la conversation puisse se dérouler sans vous.

Tout nouvel environnement social, que ce soit en personne ou en ligne, peut avoir des normes, des comportements ou un jargon qui ne sont pas familiers. Pour revenir à la métaphore de la fête que nous avons évoquée plus tôt, il peut être utile d’être accompagné.e d’un.e ami.e ou d’un.e guide pour vous aventurer dans une nouvelle conversation; il peut vous expliquer le contexte de la discussion, répondre à vos questions et vous orienter vers de nouvelles sources d’information. Comme dans tout nouvel environnement ou expérience d’apprentissage, vous pouvez vous sentir dépassé par toutes les informations; prenez le temps de lire attentivement la conversation et de l’assimiler. Écouter est un excellent moyen de faire vos premiers pas dans une conversation en personne ou numérique.

Pensez à demander à vos professeur.e.s si des personnes de leur domaine participent aux conversations numériques. À qui s’adressent-ils lors des conférences et qui citent-ils dans leurs propres recherches? Utilisez les bases de données de l’université et de la bibliothèque municipale pour trouver des articles récents sur des sujets relevant de votre domaine d’étude, puis tentez de trouver des informations sur les auteur.e.s de ces articles. Ont-ils une présence numérique?

Activité 7.3

Jetez un coup d’œil à l’article, au billet de blogue et à la conversation Twitter qui suivent. Comment chaque exemple s’inscrit-il dans une conversation? Qui participe à chaque conversation? Quelles sont les principales différences entre les types de conversation?

Article : « A Critical Take on OER Practices » (un regard critique sur les pratiques en matière de ressources éducatives libres [REL]) par Sarah Crissinger

Article de blogue : « New Directions in Open Education » (nouvelles orientations de l’éducation ouverte) par Mike Caulfield

Conversation sur Twitter : « CritLib – Ressources éducatives libres »

Pause et réflexion

Pensez à un moment où vous êtes entré dans un nouvel environnement, par exemple le premier jour d’un cours, à la première pratique avec une nouvelle équipe sportive ou au moment de commencer un nouveau passe-temps. Comment avez-vous rencontré des gens dans votre nouvel environnement? Avez-vous sauté à pieds joints ou êtes-vous resté à l’écart pour observer? Comment ces expériences peuvent-elles influencer votre comportement lorsque vous joignez des conversations dans des espaces numériques?

Participer à la conversation

En repensant à notre métaphore de la fête, nous avons déjà vu à quel point il est plus facile de joindre une conversation lorsqu’un.e ami.e nous guide. Il peut vous aider à reconnaître les acteur.trice.s clés et à comprendre la terminologie ou le jargon professionnel. Si vous avez acquis une certaine expérience des conversations en ligne dans vos activités sociales, les discussions auxquelles vous participez en tant qu’étudiant.e-chercheur.euse peuvent revêtir une importance différente : vous entrez dans le monde professionnel.

Dans une étude portant sur des étudiant.e.s-chercheur.euse.s de premier cycle, Riehle et Hensley (2017) ont constaté que si les étudiant.e.s étaient enthousiastes à l’idée de partager leurs recherches avec le public, ils étaient également préoccupés par les ramifications à long terme de la publication de leurs travaux dans un environnement en ligne. D’autres chercheur.euse.s pourraient bénéficier du travail effectué par les étudiant.e.s de premier cycle, mais ces derniers se sentaient obligés de publier avant même d’avoir terminé leur programme universitaire. « Une personne interrogée s’est dite préoccupée par le fait que ses travaux de premier cycle, en particulier ceux réalisés tôt dans l’expérience universitaire, seraient facilement accessibles par Google Scholar pendant des années chaque fois que quelqu’un chercherait [son] nom » (Riehle et Hensley, 2017). Les réseaux d’information ouverts et partagés créés par les conversations numériques offrent beaucoup plus de visibilité qu’avant aux nouveaux.elles participant.e.s. Les participant.e.s ont un public élargi, mais sont peut-être aussi soumis à un examen plus approfondi; vous devez vraiment faire vos recherches avant de cliquer sur « publier ».

Figure 7.1 : Anneau bleu vert

En tant qu’étudiant.e-chercheur.euse, vous devrez tenir compte de l’effet d’entraînement de votre propre participation aux discussions en ligne dans votre domaine et vos domaines d’intérêt. Par exemple, l’article que vous avez rédigé en dernière année d’université et soumis au système de gestion de l’apprentissage ne sera probablement jamais accessible à un public extérieur. En revanche, un article de blogue que vous avez écrit sur un sujet controversé continuera d’exister même si votre point de vue a évolué et complètement changé. Vous ne devez pas nécessairement éviter ces conversations ouvertes pour cette raison, mais vous devriez bien tenir compte de vos responsabilités en tant que participant.e actif.ve. Participer à une conversation scientifique en ligne peut être l’occasion d’établir vos références professionnelles. Il est probable que les réseaux que vous créez grâce à ces discussions vous aideront dans d’autres domaines de votre vie universitaire et professionnelle. C’est précieux. Assurez-vous simplement que vous êtes prêt.e à accepter d’être associé.e aux commentaires ou aux idées que vous diffusez aujourd’hui pendant de nombreuses années.

Lorsque vous réfléchissez à votre rôle de participant.e en ligne, vous pouvez décider que vous n’êtes pas tout à fait prêt.e à présenter vos propres recherches ou travaux au public. Poser des questions peut alors constituer une excellente façon de joindre une conversation élargie : il y a peu de risque, ce qui vous permet d’apprendre à connaître les autres participant.e.s et les paramètres de la discussion avant de décider quelle part de votre identité et de votre travail vous êtes prêt.e à dévoiler.

Pause et réflexion

Revenons une dernière fois sur notre métaphore de la fête. Vous êtes complètement absorbé.e par la conversation sur votre émission de télévision préférée lorsque vous remarquez un.e retardataire qui se tient tranquillement près du mur. Il observe les conversations dans la salle, mais ne sait pas comment intervenir au milieu d’une discussion. C’est maintenant à vous de jouer le rôle de l’ami.e ou du mentor.e et d’intégrer cette personne à certaines conversations. Les conversations, quel que soit le support, ne peuvent s’épanouir sans nouveaux.elles partenaires et idées novatrices. En tant qu’étudiant.e-chercheur.euse, c’est le moment de saisir les nombreuses occasions de discussion dans votre domaine et de développer votre propre réseau de pairs.

Activité 7.4

Rechercher sur la plateforme de médias sociaux de votre choix des mots-clics ou des mots-clés liés à votre spécialisation ou à votre domaine d’intérêt. Pouvez-vous relever un mot-clic ou un mot-clé fréquemment utilisé? Y a-t-il des personnes qui se distinguent par leur participation à ces conversations? Leurs contributions sont-elles réfléchies, éclairées et étayées par des preuves et des citations fiables?

Articles connexes

Stewart, Bonnie. « In Abundance: Networked Participatory Practices as Scholarship. » http://www.irrodl.org/index.php/irrodl/article/view/2158/3343?utm_content=buffer4b8c7&utm_medium=social&utm_source=twitter.com&utm_campaign=buffer. (Juin 2015)

Références

Framework for information literacy for higher education. (2015) Chicago: Association of College and Research Libraries. http://www.ala.org/acrl/standards/ilframework

Attribution des éléments visuels

Licence

Trousse de citoyenneté numérique© par Michelle Schwartz. Tous droits réservés.