Semaine 7 : Rédiger l’introduction

Les éléments de la thèse s’emboîtent parfaitement alors qu’arrive un moment charnière.

Après avoir terminé les sections sur les méthodes et les résultats, il faut rédiger l’introduction. Cette étape est le fruit de vos efforts laborieux et constants chaque semaine dédiés à la lecture d’articles scientifiques, aux discussions théoriques animées et à la prise de notes assidue. L’introduction n’est pas qu’une simple entrée en matière; elle pose le fondement d’une trame narrative convaincante pour la recherche. En recherche, il faut comprendre que les responsabilités dépassent la phase de découverte, car il est impératif de communiquer efficacement le savoir. Ce faisant, on trace la ligne entre un.e chercheur.euse exceptionnel.le et un.e chercheur.euse compétent.e. Les articles scientifiques ne sont pas des textes rébarbatifs réservés aux spécialistes. Au contraire, ils doivent être inclusifs et accessibles en attirant un lectorat diversifié.

Cette semaine, nous concevons une introduction qui ne présente pas, mais qui raconte. Nous entendons accompagner le lectorat tout au long d’un parcours méticuleusement réfléchi, en abordant le problème de recherche qui a retenu notre attention, les lacunes des ouvrages existants visés par l’étude, en expliquant la pertinence de notre recherche et en présentant notre étude comme une bonne solution. Cet arc narratif est plus qu’informatif; il crée un lien, éveille la curiosité et la réflexion du public.

Nous souhaitons transcender les barrières du jargon technique, en rendant notre recherche non seulement accessible, mais aussi attrayante et intéressante. L’introduction est la porte d’entrée qui s’ouvre sur les complexités de notre étude d’une manière compréhensible et attractive pour un large public. Ainsi, nous ne nous contentons pas d’améliorer la portée et la visibilité de nos travaux. Nous encourageons un public plus large à participer à la conversation autour de nos recherches scientifiques. En plus de favoriser les retombées de nos recherches, une telle démarche comble le fossé entre des concepts scientifiques complexes et la compréhension du public. Par conséquent, plus qu’une simple contribution, notre recherche instaure un dialogue significatif enrichi de points de vue divers et approfondit la connaissance collective de notre domaine. Nous souhaitons donc contribuer au discours théorique, mais aussi démocratiser la science, en en faisant une entreprise commune qui résonne avec une communauté plus large, qui en tirera profit.

Communication scientifique : Adapter la thèse au public

Après avoir souligné la pertinence de l’inclusion, il est crucial de s’attarder sur l’importance de cibler et de satisfaire le public cible. Ce n’est pas une critique des documents très spécialisés qui, à première vue, semblent très poussés et destinés à un cercle restreint. De tels documents sont essentiels pour concevoir un récit de recherche destiné à un public précis. Par exemple, s’ils permettent de simplifier la complexité et la particularité de la recherche pour attirer un public plus large, ils pourraient ne pas intéresser les personnes ciblées ou être moins appréciés par ces dernières, à savoir les spécialistes profondément investis dans des observations nuancées dans un domaine particulier. Pour un public général, développer divers concepts et lancer des discussions approfondies sur les effets et les ouvrages dans l’introduction peut être pertinent, car il permet de mieux comprendre et apprécier le sujet. Néanmoins, pour les spécialistes qui sont probablement familiers avec la plupart des travaux cités, un tel éclairage peut sembler redondant, rendant la thèse fastidieuse et moins intéressante. Ils pourraient la percevoir comme une lecture trop détaillée et un tant soit peu monotone. Il faut donc trouver un juste milieu lorsque l’on s’adresse au lectorat. Adapter l’introduction en présentant le contexte et la portée aux personnes moins familières avec le sujet, en misant sur la concision tout en démontrant la pertinence au public expert, vous permet de trouver un écho auprès d’un cercle plus large. Votre travail demeure donc accessible et instructif pour les novices sans mettre de côté l’intérêt et l’engouement des personnes en recherche chevronnées dans votre domaine.

Il faut donc discuter du public ciblé avec votre responsable, qui maîtrise bien le sujet et fort probablement lira et évaluera votre travail Il ne s’attend pas forcément à une introduction approfondie ou des explications sur des termes et des phénomènes qui lui sont déjà familiers. Pensez surtout à adapter votre travail à ce type de public, en jonglant entre renseignements pertinents, concision et profondeur. Vous devez concevoir une thèse que votre responsable jugera à la fois informative et succincte.

Rédiger un travail en tenant compte du public cible ne signifie pas que vous devez compromettre la qualité ou l’intégrité de votre recherche. Au contraire, vous devez prendre des décisions stratégiques sur la présentation de vos résultats, sur la quantité de détails et sur les aspects mis en avant. Ce faisant, vous respectez les normes universitaires en plus de faire en sorte que votre réalisation interpelle et intéresse les plus fervents dans votre travail.

En somme, même en quête d’inclusivité, ne perdez pas de vue l’importance de la particularité et de la pertinence pour votre public cible. Cette approche garantit un accès plus large à votre document à plus de personnes et l’intérêt des spécialistes qui espèrent vos résultats. En discutant de ces enjeux avec votre responsable, vous obtiendrez des pistes précieuses pour bien structurer votre article, afin qu’il soit un apport convaincant et percutant à votre domaine d’activité.

Respecter les lignes directrices

Avant de rédiger l’introduction, il faut connaître les exigences de votre établissement ou de vos responsables : le nombre de mots ou de pages et la mise en forme. Par exemple, pour un projet de thèse de premier cycle, mon responsable a émis des consignes claires : l’introduction compte au moins 5 pages, mais pas plus de 7, elle est à double interligne et sa mise en forme respecte les normes de l’APA. L’introduction pouvait légèrement dépasser 7,5 pages. Toutefois, le seuil minimal acceptable demeurait 5 pages. Les instructions ont été pertinentes pour la rédaction de mon introduction.

En revanche, pour mon mémoire de maîtrise, l’introduction était beaucoup plus longue : 12 pages à double interligne. Elle devait satisfaire aux directives les plus rigoureuses du département, toutes détaillées dans un document exhaustif décrivant les exigences pour les titres, les sous-titres et d’autres éléments de mise en forme. On peut donc voir que les directives concernant les thèses de premier cycle peuvent être quelque peu flexibles et déterminées par un responsable, mais que les travaux de deuxième cycle sont souvent soumis à des normes départementales plus rigoureuses. Il faut donc les connaître dès le départ. En tant que personne diplômée, vous devrez probablement vous conformer à des attentes strictes visant la mise en forme et la structure définies par votre département. Respectez ces exigences tout au long de la rédaction de l’introduction et des autres sections de votre thèse.

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Rédiger des récits de recherche qui transcendent le jargon technique© par Sevda Montakhaby. Tous droits réservés.

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