4 Contenu du cours et classes

Ce chapitre vous explique comment rendre votre espace de cours en ligne plus inclusif :

Organiser un cours avec un système de gestion de l’apprentissage

Les systèmes de gestion de l’apprentissage (SGA) sont devenus très courants dans les cours des établissements d’enseignement secondaire et postsecondaire, car ils permettent de stocker, d’organiser et de communiquer facilement le contenu des cours en ligne. Bon nombre d’établissements sont abonnés à une ou plusieurs de ces plateformes, telles que D2L Brightspace, Moodle, ou Canvas. Chaque système a sa propre courbe d’apprentissage, tant pour le corps enseignant que pour les étudiant.e.s, alors vous devrez rapidement vous adapter si vous n’avez jamais utilisé ces systèmes. Cependant, cet apprentissage est du temps bien investi.

Imaginez l’expérience de l’étudiant.e qui entre dans le SGA de votre cours. Comment savoir quelle est la première tâche, puis à quoi s’attendre par la suite? Le matériel que vous avez fourni pour un cours à venir est-il facile à trouver?

La conception est importante aux fins d’inclusion et la simplicité réduit le stress et la frustration des étudiant.e.s. À l’inverse, une organisation désordonnée ou une simple liste de contenus pourrait vous récolter une avalanche de messages de la part d’étudiant.e.s qui s’efforcent de trouver le contenu nécessaire, ce qui est une source de stress pour l’enseignant.e. Pensez à organiser votre cours en modules, chapitres et sections qui guident les étudiant.e.s dans l’ordre recommandé du cours (p. ex., vidéo → activité → notes de cours → lien avec le cours → devoir…) et en sections à accès rapide (p. ex., notes de cours). [Schéma de cette idée par rapport à une mauvaise organisation]

Aussi simple que cette question puisse paraître, de nombreux étudiant.e.s vivent avec des problèmes et des troubles de santé mentale, et un petit effort supplémentaire d’organisation est un petit pas facile à faire vers leur inclusion. Les troubles anxieux sont particulièrement fréquents et ont tendance à apparaître très tôt dans la vie. Environ 28,8 % de la population est touchée par ces troubles et l’âge médian d’apparition est de 11 ans (Kessler et coll. 2005). Cette proportion a tendance à augmenter au fil du temps, et ce, même avant la pandémie de COVID-19. Les étudiant.e.s des universités et collèges d’Amérique du Nord connaissent également des taux croissants de dépression, et 46 % déclarent que la dépression a limité leur capacité à fonctionner normalement (Universités de l’Ontario, 2021). Dans toute grande classe, certain.e.s étudiant.e.s doivent composer avec ces problèmes en particulier, ou encore avec d’autres problèmes liés à la santé mentale ou physique.

Suggestions pour l’inclusion :

  • Assurez-vous que votre SGA est convivial en organisant le contenu de manière logique et simple et en guidant les étudiant.e.s dans l’ordre recommandé des activités.
  • Faites en sorte que les étapes du cours, telles que les dates limites pour les activités, les devoirs ou les examens, soient faciles à trouver et attirez l’attention de vos étudiant.e.s sur ces dates limites rapidement et clairement; les fonctions « Listes de vérification » ou « Calendrier » du SGA sont utiles à cet effet.
  • Fournissez une section avec un accès rapide et des liens vers des documents ou des activités qu’il est utile de trouver rapidement (p. ex., notes de cours, ensembles de problèmes).

Créer un contenu de cours accessible

D’une manière générale, les cours dispensés en Ontario doivent respecter la Loi de 2005 sur l’accessibilité pour les personnes handicapées de l’Ontario (LAPHO). La loi comporte de nombreuses parties, pour lesquelles le centre d’enseignement universitaire (service d’appui à l’enseignement et à l’apprentissage dans le cas de l’Université d’Ottawa) et les bibliothécaires peuvent vous aider. Voici quelques-uns des éléments les plus courants et les plus importants [à examiner pour vérifier la cohérence avec les exigences et les priorités de la LAPHO – d’autres éléments essentiels à inclure ici?] :

  1. Les vidéos et les fichiers audio doivent être sous-titrés. Certains logiciels peuvent être utiles (p. ex., Otter.ai, YouTube Studio). Il est également très utile de fournir une transcription. Le sous-titrage et les transcriptions sont utiles aux personnes souffrant de troubles de l’audition et à celles qui ne maîtrisent pas la langue de communication.
  2. Les images doivent être accompagnées d’un texte alternatif (alt), à moins qu’elles ne soient purement décoratives. WebAIM propose une excellente description du texte alt : ce qu’il est, quand l’utiliser et ce qu’il faut dire dans le texte.
  3. Les documents bureautiques doivent respecter les pratiques exemplaires en matière d’accessibilité, par exemple :
    • Créer des diapositives et d’autres documents avec un bon contraste (ressource : vérificateur de contraste);
    • Éviter les paires de couleurs qui causent couramment des problèmes aux personnes atteintes de daltonisme (p. ex., rouge et vert) et associer les couleurs à des formes ou des éléments textuels;
    • Utiliser un langage simple et direct;
    • Éviter autant que possible les tableaux et les mises en page de documents basés sur des tableaux, car ils sont difficiles à interpréter pour les personnes utilisant un lecteur d’écran;
    • Organiser le document dans l’ordre qui communique le plus directement vos idées;
    • Exporter les documents Word et PPT au format PDF dans le format « Prêt pour l’impression »;
    • Pour les diapositives, utiliser une taille de police suffisante (minimum 20 pt), des caractères sans empattement et un minimum de texte.
à ajouter
Exemple de combinaisons de couleurs et de contrastes, de la pire (à gauche) à la meilleure (à droite).

BCcampus fournit une trousse sur l’accessibilité qui souligne les aspects de l’accessibilité à prendre en compte dans les cours et autres contextes scolaires. [ajouter l’image]

Il est possible de créer des documents Office plus accessibles en suivant ce guide, qui traite de l’utilisation de textes ou de formes pour faciliter l’utilisation des couleurs.

Diversifier l’espace

Diversité des modèles

Quelle impression cherchez-vous à donner aux étudiant.e.s lorsqu’ils entrent dans votre cours? Une première impression perdure. Les présentations stéréotypées des praticiens de votre discipline donnent lieu à des préjugés sur qui peut faire carrière dans ce domaine. Par exemple, dans une étude, des élèves de la maternelle à la 12e année à qui l’on avait demandé de dessiner un scientifique ont massivement dessiné des hommes en blouse blanche (Miller et coll. 2018). Depuis quelque temps, les élèves les plus jeunes ont commencé à dessiner plus souvent des femmes scientifiques, mais à mesure qu’ils grandissent, la tendance à dessiner des hommes scientifiques revient. Ce fait suggère que la société signale que le métier de « scientifique » est réservé aux hommes et que certains préjugés dans les attentes en matière de carrière ont été établis plus tard que lorsque cette recherche a commencé dans les années 1960.

Un petit pas facile vers l’inclusion consiste à présenter des praticiens diversifiés dans votre domaine. Bien que les étudiant.e.s puissent arriver dans le cours avec des préjugés concernant les personnes qui peuvent exercer des professions dans différents domaines, il est facile d’éviter de les renforcer. À titre d’exemple, une étude récente des manuels scolaires au Royaume-Uni a révélé que 77 % des scientifiques représentés étaient des hommes, tandis que seulement 17 % étaient des femmes; l’équilibre était loin d’être atteint (Murray et coll., 2022).

Mesures à envisager :

  • Illustrer les concepts, les découvertes et les exemples du cours au moyen de divers représentants du domaine. Voici quelques sources possibles :
  • Intégrer un message de bienvenue de votre part et de la part des auxiliaires d’enseignement;
  • Fournir une section Ressources contenant des informations clés, notamment sur l’équité, la diversité et l’inclusion (p. ex., cours, apprentissage, services de soutien institutionnel, professionnels divers dans votre domaine).
Vous êtes bienvenu.e.s ici
Vous êtes bienvenu.e.s ici, par Anne McNeil et John Megahan, est un tableau périodique qui démontre et encourage à la diversité dans la science.

Vous pouvez également recueillir l’avis des étudiant.e.s qui suivent le cours, par exemple dans le cadre de sondages réalisés au début, au milieu et à la fin du cours. Vous pouvez y demander aux étudiant.e.s de vous faire part de leurs questions, de leurs préoccupations, des outils dont ils disposent pour le cours, de leurs suggestions pour une liste de lecture en classe, etc. Vous pouvez utiliser ces questionnaires de cours adaptables pour créer votre propre version.

Cours plus inclusifs

Les étudiant.e.s doivent tous être en mesure d’entendre, de voir et de communiquer dans le cadre du cours. Ces principes peuvent guider vos choix pour le cours, indépendamment du mode ou du format du cours. Des suggestions plus spécifiques suivent. [ajouter un schéma]

Ne présumez pas que tous les étudiant.e.s ont accès à la technologie la plus récente ou au meilleur WiFi. Il est fortement recommandé de faire un sondage au début du cours pour savoir à quels outils et ressources les étudiant.e.s ont accès. Pour les aspects que vous considérez essentiels au cours, tâchez de travailler avec les étudiant.e.s pour trouver les ressources nécessaires ou des solutions de rechange (p. ex., la bibliothèque peut souvent apporter son soutien).

Préparez les diapositives en suivant les principes de conception du contenu énoncés dans le [chapitre sur l’accessibilité]. Tous les étudiant.e.s bénéficieront de la possibilité de se concentrer sur vous et de prendre en note les points importants, plutôt que d’essayer de tout copier. Certains étudiant.e.s bénéficieront d’avantages supplémentaires : par exemple, un étudiant.e sourd pourra fournir les notes à son interprète à l’avance, ce qui lui permettra de déterminer les signes spécifiques à la discipline à utiliser dans sa communication (de nombreuses idées n’ont pas de signe formel dans des langues telles que l’American Sign Language ou la Langue des signes du Québec).

L’enregistrement de la séance permet aux étudiant.e.s qui manquent un cours de le suivre. De plus, tout le monde pourra le revoir à volonté (p. ex., en préparation d’un examen). Pour offrir plus de flexibilité, vous pouvez donner l’option de suivre votre cours en différé.

Envisagez d’arriver quelques minutes plus tôt et de rester plus tard pour répondre aux questions des étudiant.e.s, dans le cadre d’heures de travail formelles ou informelles.

Enseigner en ligne? Vous pouvez activer la transcription, partager vos diapositives et inviter les étudiant.e.s à poser des questions de différentes manières (p. ex., à haute voix, en clavardage de groupe, en clavardage privé avec vous ou un auxiliaire d’enseignement). Il existe de nombreuses options créatives, que le cours soit synchrone, en différé ou un mélange des deux.

Enseigner en personne? Au minimum, utilisez un microphone. Même si vous avez une voix forte qui se projette bien ou si la pièce est petite, de nombreuses personnes auront du mal à bien vous entendre lorsque vous vous tournez ou bougez. Le microphone est un outil simple qui peut faire une grande différence. Vous avez un conférencier invité? Veillez aux intérêts de vos étudiant.e.s en insistant pour que l’invité utilise aussi le micro. Vous pouvez aussi appliquer les mêmes principes que pour l’enseignement en ligne (p. ex., permettre la transcription), soit en organisant la conférence dans une salle de classe équipée de technologies, soit en organisant une séance simultanée sur Zoom ou Teams.

Enseigner en deux modes? Les mêmes principes s’appliquent. Vous pouvez également demander aux étudiant.e.s présent.e.s dans la salle de se connecter en ligne, afin que tout le monde soit ensemble. Les étudiant.e.s devraient utiliser un microphone pour participer, ou leurs commentaires et questions doivent être répétés. Réfléchissez à la manière dont les participants connectés en ligne pourront voir les démonstrations en personne.

Quel que soit le mode d’enseignement, vous pouvez faire un essai avant le début des cours avec des étudiant.e.s volontaires ou des collègues pour vous assurer que tout fonctionnera comme prévu.

Langage inclusif

Il y a de nombreuses façons de s’adresser à un groupe! Les formules de politesse telles que « chers étudiants » ont une connotation masculine, même si la plupart des gens veulent que la salutation soit décontractée et inclusive. Le schéma ci-dessous propose des solutions de rechange. [Adapter en retirant « jeunes », « frangins », « kitkats » et « enfants » par d’autres bonnes options; mentionner @scott_classroom, @sara_levine et @themilajam].

Le saviez-vous? Les croyances des professeur.e.s en matière d’apprentissage ont été mises en corrélation avec les résultats des étudiant.e.s (Canning et coll., 2019). Dans cette étude, les professeur.e.s de STIM qui sont d’avis que les aptitudes sont fixes (p. ex., on a l’esprit mathématique ou on ne l’a pas) présentent des écarts de réussite raciaux plus importants et motivent moins les étudiant.e.s dans leurs classes que ceux qui croient que les aptitudes sont malléables (c’est-à-dire qu’ils ont un état d’esprit de croissance).

Vous cherchez à aider vos étudiant.e.s à développer leurs compétences d’apprentissage et adopter un état d’esprit de croissance? Consultez le module Croissance et objectifs, une ressource éducative ouverte qui peut être intégrée dans les cours (et importée directement dans un système de gestion de l’apprentissage).

Flexibilité dans les modalités de participation

La flexibilité peut prendre de nombreuses formes et offrir des avantages en matière d’accommodements, de motivation et de résilience scolaire.

Évaluations : les approches comprennent des systèmes de notation flexibles (p. ex., l’utilisation d’une gamme de pondérations), ne pas compter le score le plus faible d’une série d’interrogations, des devoirs facultatifs et des options pour les formats de soumission (p. ex., présentation, infographie, dissertation, vidéo).

Lorsque la participation est notée dans le cours, le fait de permettre aux étudiant.e.s de manquer un certain nombre de cours sans avoir à se justifier leur permet de gérer plus facilement d’autres événements de la vie (p. ex., semaine d’étude chargée, maladie, effets secondaires d’un nouveau médicament, décès dans la famille, emploi à temps partiel).

De quelles manières les étudiant.e.s peuvent-ils participer à votre cours? Un système de réponse de l’étudiant.e peut être utilisé par les étudiant.e.s et le corps professoral pour évaluer la compréhension et les progrès vers les résultats d’apprentissage escomptés (p. ex., Mentimeter, Wooclap). D’autres méthodes sont tout aussi valables, notamment demander des réponses dans l’espace clavardage ou annoter l’écran directement (nous aimons « cacher les noms des annotateurs » pour préserver le pseudo-anonymat, mais c’est à vous de choisir). Il peut également y avoir de nombreuses occasions où le travail en groupe est avantageux; envisagez d’expliquer aux étudiant.e.s comment travailler en groupe, notamment en désignant un animateur et en définissant son rôle.

Les espaces de discussion (p. ex., Discord, Slack) offrent d’autres moyens de se regrouper pour communiquer des idées. Ces plateformes peuvent être utilisées de manière synchrone (p. ex., pendant les cours) ou en différé.

Vous voulez briser la glace? Préparez un écran à l’arrivée des élèves avec un sondage, des questions d’introduction ou d’autres activités. Pensez à demander à un étudiant.e ou à un auxiliaire d’enseignement de jouer le rôle d’ambassadeur pour organiser ces activités et être à l’écoute des commentaires des étudiant.e.s.

Vous avez une salle silencieuse ou un concept difficile pour les étudiant.e.s? Une façon de faire jaillir les idées est de leur demander de soumettre seulement de mauvaises réponses, puis voir leur créativité s’envoler!

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