7 L’hémodynamie

Signification

L’hémodynamie signifie l’évaluation des propriétés mécaniques du système cardiovasculaire c’est-à-dire l’évaluation de la pression sanguine, le débit cardiaque, le volume sanguin et la résistance vasculaire.  N’oublie pas que le système cardiovasculaire est divisé en deux systèmes : le système pulmonaire et le système systémique et l’étude des valeurs hémodynamiques nous permettent d’évaluer l’efficacité et les changements dans les deux systèmes.

Méthode de surveillance :

La ligne artérielle est une technique très utilisée en milieu clinique. Elle est insérée dans une artère en périphérie et permet une lecture constante de la pression sanguine. On utilise cette méthode de surveillance hémodynamique particulièrement aux soins intensifs. Les différentes indications sont: patient très instable, besoin de surveillance hémodynamique étroite, perte de sang anticipées, besoin en vasopresseurs, etc.

On ne peut pas insérer une ligne artérielle dans n’importe quelle artère. Au même titre que ce n’est pas un acte qui est permis à plusieurs professionnels. En Ontario, c’est un acte pour les médecins ainsi que les thérapeutes respiratoire. Voici quelques artères propice à l’insertion de la ligne artérielle :

  • Radiale
  • Brachiale
  • Fémorale
  • Artère dorsale du pied

Le cathéter qui est lié à la ligne artérielle contient du normal salin, qui est un liquide ayant la même osmolarité que le sang. Par la suite, on doit s’assurer de mettre ce sac de salin sous pression. On doit faire ainsi, car la pression artérielle peut être très élevé, et mettre le salin sous pression assurera que le sang ne remonte pas dans la tubule. (N’oublions pas qu’un écoulement de liquide s’explique par une différence de pression entre deux points distinct)

Outre la pression sanguine en continu, le cathéter artériel nous permet d’avoir une lecture de la fréquence cardiaque et il est aussi possible de faire des prélèvements de sang via les ports disponibles sur la tubulure. À noter qu’aucun médicament ne peut être administré via la ligne artérielle, sous aucune condition.

La ligne centrale est un cathéter qui est inséré dans les veines principales et le bout du cathéter se loge au-dessus de l’oreillette droite. Il y a plusieurs veines qui peuvent être utilisées afin de réaliser l’insertion

  • Veines jugulaires
  • Veines sous-clavières (attention : plus de chances de pneumothorax)
  • Veines fémorales

Le cathéter est particulier pour la ligne centrale, puisque ce cathéter est principalement utilisé pour administrer des médicaments. Plusieurs cathéters sont disponibles sur le marché et on note entre 1 à 3 différents ports d’injection. L’insertion du cathéter veineux est réalisée par les médecins et l’utilisation de l’ultrason est privilégiée afin de minimiser les possibles complications.

Le cathéter pulmonaire est utilisé pour l’administration des médicaments, certes, mais peut aussi être utilisé afin de mesurer la CVP lorsqu’on parle de lecture d’hémodynamie. La CVP signifie la pression veineuse centrale et elle représente la pré charge du cœur.

Les principales complications associées à l’insertion des lignes centrales sont :

Complication : Présentation :
Lésion carotidienne Saignement, dyspnée, complications neurologiques
Ponction de la plèvre Pneumothorax, dyspnée
Fuite veineuse Saignement, troubles hémodynamiques
Thrombose Embolie pulmonaire
Troubles du rythme Dyspnée, arrêt cardiaque

Le cathéter artériel pulmonaire est beaucoup plus complexe que le cathéter central, mais on y retrouve plusieurs ressemblances. On surnomme ce cathéter le cathéter Swan-Ganz. En toute honnêteté, il est de moins en moins utilisé dans les soins critiques de nos jours puisque les complications sont très grandes avec cette unité de mesure. La particularité de ce cathéter est la possibilité de gonfler un ballonnet afin d’obstruer complètement un vaisseau et ainsi prendre une mesure de pression.

Voici les indications pour l’insertion du cathéter de l’artère pulmonaire : insuffisance valvulaire aiguë, tamponnade cardiaque, insuffisance cardiaque complexe, infarctus cardiaque complexe, instabilité hémodynamique sévère, état de choc et autre.

Mesures possibles

Les cathéters d’hémodynamie sont assez complexe comme décrit plus haut, mais les données qu’on peut aller déchiffrer avec ceux-ci sont très pertinent en milieu clinique. Lorsqu’on parle d’une mesure directe, ceci signifie que le cathéter est en mesure de nous offrir le résultat cherché. Nous n’avons pas à effectuer de calculs afin d’avoir le résultat espéré. Nous allons décrire les différentes mesures possibles. Elles sont résumées dans le tableau ci-bas.

Pression veineuse centrale (PVC):

  • Possible de mesurer grâce à la ligne veineuse centrale. Aussi possible de mesurer lors de l’insertion du cathéter artériel pulmonaire
  • Représente la pression arrivant à l’oreillette droite = pré charge du coeur droit
  • La valeur est typiquement sous 6 mmHg
  • Une augmentation de cette valeur signifie une surcharge volumétrique au niveau de l’oreillette droite. On peut penser à une hypervolémie ou une défaillance du coeur droit.
  • Une diminution de cette valeur signifie une hypovolémie

Pression artérielle pulmonaire (PAP):

  • Possible de mesurer lorsqu’on utilise le cathéter artériel pulmonaire (avec le ballonnet dégonflé)
  • Représente la pression artérielle dans les artères pulmonaire
  • Comme il s’agit d’une pression artérielle, on note une systolique et une diastolique. La norme de la systole est entre 20 à 30 mmHg et la diastole est entre 6 à 15 mmHg.
  • N’oublions pas que la pression dans les artères pulmonaire est beaucoup  moins importante, de là les normes si petites
  • Une augmentation peut s’expliquer par une hypertension pulmonaire via une vasoconstriction
  • Une diminution peut s’expliquer par une vasodilatation pulmonaire et / ou une hypovolémie

Pression d’occlusion de l’artère pulmonaire (PCWP):

  • Possible de mesurer lorsqu’on utilise le cathéter artériel pulmonaire (avec le ballonnet gonflé)
  • Représente la pression artérielle dans les artères pulmonaire dite statique, soit lorsqu’il n’y a pas d’écoulement de sang
  • La norme est entre 4 à 12 mmHg
  • Une augmentation de cette valeur laisse présager une hypervolémie, une défaillance du coeur gauche, une vasoconstriction ou encore l’utilisation de pression positive de ventilation
  • Une diminution de cette valeur laisse croire une hypovolémie, un état de choc sévère ou encore une vasodilatation pulmonaire.

 

Activité formative