Vol. 1, nᵒ 1 (mai 2024)
La course dans l’industrie des appareils de dépistage du cannabis : Guard-Ex sera-t-elle une gagnante?
Jane Gravill
Le 4 février 2019, Dastiger Khan, président-directeur général (PDG) de Guard-Ex Corp., et son équipe se préparaient à une réunion avec l’Association des chefs de police de l’Ontario pour présenter le plan de mise en œuvre du nouveau dispositif de dépistage du cannabis que leur entreprise avait conçu et développé : le GX420. Guard-Ex faisait partie du programme JumpStart d’Accelerator Centre, situé au centre Schlegel de l’entrepreneuriat et de l’innovation sociale de l’Université Wilfrid Laurier, Waterloo (Ontario), Canada. Khan s’est demandé quelle stratégie de mise en œuvre Guard-Ex devrait adopter pour atteindre l’objectif de l’entreprise de devenir un chef de file mondial dans l’industrie émergente des dispositifs de dépistage de la marijuana.[1]
Tous les chiffres sont en dollars canadiens, sauf indication contraire.
Introduction
Alors que Dastiger Khan, PDG de Guard-Ex Corp., était assis dans son bureau le lundi 4 février 2019, un matin froid, à boire sa tasse de thé infusé, il s’est demandé quelle stratégie Guard-Ex devrait mettre en œuvre pour atteindre l’objectif de l’entreprise de devenir un chef de file mondial dans l’industrie émergente des dispositifs de dépistage de la marijuana. Guard-Ex faisait partie du programme JumpStart d’Accelerator Centre, situé dans l’incubateur Launchpad de Laurier au centre Schlegel de l’entrepreneuriat et de l’innovation sociale de l’Université Wilfrid Laurier, Waterloo (Ontario), Canada. L’entreprise avait conçu et développé son propre dispositif de dépistage du cannabis : GX420. Khan et son équipe se réunissaient ce matin-là pour préparer une importante présentation avec l’Association des chefs de police de l’Ontario la semaine suivante. Khan devait de toute urgence mettre au point une stratégie de mise en œuvre efficace pour leur présentation, car il savait que l’association s’attendait à apprendre la façon dont le dispositif serait mis en œuvre sur le terrain. Khan a réfléchi à un article qu’il avait lu récemment qui indiquait que près de 70 % de la plupart des projets informatiques échouaient, et que bon nombre de ces échecs de projets étaient attribuables à de mauvaises stratégies de mise en œuvre.[2] Il ne voulait pas que GX420 devienne une autre statistique. L’équipe de Guard-Ex savait que la phase de mise en œuvre du projet de GX420 serait la phase la plus délicate du projet et que les prochaines étapes devaient déterminer si le projet GX420 serait adopté facilement sur le terrain et positionner l’entreprise comme chef de file dans l’industrie ou devenir victime du facteur de remplacement. La course était lancée.
Khan savait que son entreprise avait développé une technologie de pointe qui serait très recherchée sur le marché depuis que la marijuana a été légalisée au Canada le 17 octobre 2018. De nombreuses questions sérieuses ont été soulevées par le public, les politiciens, les services de police et les organisations privées sur la façon dont l’utilisation désormais légalisée du cannabis allait être surveillée. Khan croyait que Guard-Ex avait la réponse et il n’était pas le seul. Les investisseurs, les chefs de police et les gestionnaires de la logistique ont tous convenu que GX420 était une solution novatrice et efficace à un problème grandissant de dépistage des facultés affaiblies dans la société.
« Étant donné que la conduite avec facultés affaiblies demeure une cause criminelle de décès au Canada, il existe un fort incitatif à décourager la conduite avec facultés affaiblies sur nos routes et à appliquer la loi connexe », a déclaré Bryan Larkin, chef du service de police régional de Waterloo. « Je suis très excité par l’équipe de Guard-Ex et son engagement passionné à moderniser le dépistage des facultés affaiblies au bord de la route. Ils sont sur le point de devenir un autre exemple frappant d’une entreprise de la région de Waterloo qui cherche à tirer parti de technologies de pointe, d’innovations créatives et de collaboration communautaire pour accroître la sécurité et le bien-être dans notre société », a déclaré le chef Larkin.[3]
Laura Allan, directrice générale du centre Schlegel de l’entrepreneuriat et de l’innovation sociale, a déclaré : « Ce n’est pas qu’une idée qui est financièrement géniale, il s’agit d’aider à résoudre un problème social essentiel. La réponse que [Guard-Ex a] obtenu des chefs de police, des services de police, des politiciens et des entreprises privées a été unanime. Ils sont sur la bonne voie. »[4]
Guard-Ex en était aux derniers stades de développement et d’essais pour son appareil mobile de dépistage des facultés affaiblies GX420. Khan était de plus en plus inquiet, car il était toujours incertain quant à la stratégie de mise en œuvre optimale que l’entreprise devrait utiliser pour lancer GX420, et le temps s’écoulait. La concurrence dans cet espace était féroce. Les clients évaluaient les options et étaient impatients de prendre des décisions pour résoudre le problème du dépistage des facultés affaiblies par le cannabis. Il savait que son équipe devait agir rapidement s’ils voulaient s’assurer qu’ils prennent pied dans la course pour devenir l’appareil de choix dans l’industrie du dépistage de la marijuana.
Alors que Khan sirotait son thé et attendait l’arrivée du reste de l’équipe, les idées de mise en œuvre que l’équipe avait envisagées se bousculaient dans son esprit. Il s’est demandé si Guard-Ex devrait d’abord concentrer tous ses efforts sur l’adoption au sein d’un service de police, comme le service de police régional de Waterloo ou collaborer avec plusieurs services de police pour obtenir plus de rétroaction. L’équipe devrait-elle collaborer avec le service de police régional de Waterloo, qui est le plus grand service de police de la région, et apprendre la façon dont l’utilisation de l’appareil de Guard-Ex peut surmonter les obstacles juridiques pour parvenir à une large adoption de cette technologie au sein des services de police? « Ce n’est pas qu’une idée qui est financièrement géniale, il s’agit d’aider à résoudre un problème social essentiel. » – Laura Allan Où devraient-ils mettre en œuvre une approche pilote au sein d’une division particulière du service pour régler les détails d’abord à plus petite échelle? Former tous les agents de police de la division qui peuvent utiliser l’appareil pour obtenir des commentaires, ou seulement un petit groupe d’essai pour accroître la richesse de l’interaction? Mettre en œuvre une approche progressive dans toutes les divisions ou ajouter un autre service pour mettre à l’essai l’appareil dans des situations variées? Guard-Ex devrait-elle simultanément se concentrer sur l’industrie privée, compte tenu de la course à prendre pied et du fait que des organisations, comme les entreprises de camionnage, avaient exprimé leur intérêt à mettre en place des dispositifs de dépistage pour s’assurer que leurs employés étaient aptes au travail? Devrait-il collaborer avec une division de police et mettre à l’essai la technologie jusqu’à ce que le prototype final soit développé, puis progressivement la mettre en œuvre pour d’autres services intéressés? Traiter simultanément les projets pilotes de camionnage et de police pour obtenir la mise en œuvre et peut-être l’adoption, et gagner du terrain plus rapidement? Khan savait que les besoins du secteur privé et du secteur public étaient très différents, de sorte que les essais d’efficacité dans chaque secteur allaient être essentiels au succès. Le secteur privé serait-il intéressé par ce dispositif s’il n’était pas approuvé par le système judiciaire comme critère acceptable devant les tribunaux? Où devait-il commencer? Il devait élaborer un plan de mise en œuvre qui donnerait à l’entreprise suffisamment de temps pour mettre à l’essai son nouvel appareil sur le terrain et obtenir des commentaires des utilisateurs pour s’assurer que l’appareil serait apte à être évalué et approuvé par le système judiciaire. Khan savait que la validation de l’appareil GX420 au sein du système juridique était la clé du succès. Khan savait aussi que des raccourcis au cours des étapes ultérieures du développement et du processus d’essai pilote risquaient de compromettre sérieusement la qualité du produit final ou, dans le pire des cas, faire dérailler l’ensemble du projet pendant la mise en œuvre.
Khan était convaincu que la technologie que son entreprise développait était la bonne réponse au problème du dépistage des facultés affaiblies, mais il était moins confiant dans la façon de s’assurer que la technologie allait être mise en œuvre sur le terrain, approuvée par les tribunaux et adoptée comme norme de l’industrie. Il avait de bonnes personnes-ressources dans les domaines des services de police et du camionnage, de bons conseillers et établissait des relations importantes dans l’industrie, mais il n’était pas certain de connaître l’approche pour piloter et finaliser la mise en œuvre de l’appareil qui servirait le mieux l’entreprise pour atteindre ses objectifs. Khan s’est rendu compte que la technologie devait être prête à la mise en œuvre avant que les plans ne soient établis, et qu’il devait collaborer avec son équipe et ses clients potentiels dans le secteur de la police et dans le secteur privé en vue de déterminer l’orientation stratégique la plus utile pour l’entreprise quant à la mise en œuvre de l’appareil sur le terrain. L’élaboration d’un plan de mise en œuvre stratégique pour le prototype définitif prendrait du temps, mais Guard-Ex pouvait-elle attendre? Où devait-il commencer?
Guard-Ex Corp.
L’idée de développer un appareil de dépistage des facultés affaiblies est née en octobre 2016, lorsque Dastiger Khan, Bara Fatal et Anthony Devallis ont discuté de la notion pendant une fête qu’ils ont organisée. Les trois collègues ont souvent organisé des fêtes pour leurs pairs. Cette expérience leur a permis de comprendre le besoin urgent d’un processus qui dissuaderait les gens de choisir de conduire chez eux avec des facultés affaiblies.
Guard-Ex a été officiellement constituée le 8 mars 2017 pour répondre au besoin dans l’industrie d’un dispositif de dépistage des facultés affaiblies, car l’usage de marijuana devait être légalisé en octobre 2018. L’industrie s’efforçait de déterminer la façon dont la consommation de cette drogue allait être surveillée et contrôlée. Après avoir racheté les autres cofondateurs en juin 2017 pour s’assurer que l’entreprise maintenait l’orientation stratégique qu’il avait envisagée, Khan a fait appel à trois collègues pour rejoindre son équipe qui étaient également considérés comme des cofondateurs de l’entreprise. Dorénavant, Guard-Ex était dirigée par une équipe de quatre étudiants de la région de Waterloo : Khan de l’Université de Waterloo et les trois autres de l’Université Wilfrid Laurier. Khan était convaincu que cette nouvelle équipe pouvait dorénavant collaborer pour gérer l’entreprise afin de réaliser sa vision.
Guard-Ex a collaboré avec le Laurier Centre for Cognitive Neuroscience et l’École d’optométrie et Sciences de la Vision de l’Université de Waterloo à l’élaboration du prototype de dispositif de dépistage des facultés affaiblies. L’équipe de Guard-Ex, de concert avec son conseiller de l’industrie, le chef de police régional de Waterloo retraité Gravill, a fait de nombreuses présentations au sein de la collectivité afin d’éduquer et d’établir des relations avec des clients potentiels clés, comme l’Association des chefs de police de l’Ontario, le service de police régional de Waterloo, ;le service de police de Toronto, ainsi que les services de police régionaux de York, de Peel et de Niagara. L’équipe a également rencontré Challenger, une entreprise de logistique du fret automobile de la région de Waterloo, en vue d’obtenir un protocole d’entente signé pour mener un programme pilote de mise en œuvre avec son appareil.
Rôles de l’organisation Guard-Ex
Les rôles organisationnels de Guard-Ex ont été attribués comme suit : Dastiger Khan, président-directeur général; Rahul Malhotra, dirigeant principal de la recherche; Baltej Sandhu, dirigeant principal de la commercialisation; Harmeet Chauhan, dirigeant principal des finances. (Voir Pièce 1 – Organigramme de Guard-Ex.)
Dastiger Khan, PDG
En avril 2019, Dastiger Khan a obtenu un diplôme en économie à l’Université de Waterloo. Khan a commencé ses études à l’Université de Waterloo dans le programme de mathématiques et a réalisé que le programme ne concordait pas avec ses intérêts. Une fois qu’il est entré dans le programme d’économie, il s’est rendu compte que le programme lui correspondait mieux, et il a excellé. Khan a joué comme flanqueur pour l’équipe de rugby de l’Université de Waterloo et a été vice-président aux relations extérieures de la section de la confrérie Kappa Mu.
À titre de vice-président aux relations extérieures, M. Khan a acquis une expérience considérable d’organisation des activités des groupes scolaires, de motivation des membres et de gestion des heures de bénévolat au sein de la section. Habituellement, la section comptabilise 3 000 heures de bénévolat chaque année, soit environ 10 heures par réunion. Au cours de son année à titre de vice-président aux relations extérieures, la section a enregistré plus de 6 000 heures de bénévolat et a augmenté un budget de 3 000 $ à 9 000 $ grâce aux fonds générés. Cette croissance a été alimentée par la passion de Khan et sa capacité à inspirer une équipe. L’un des événements préférés de Khan a été l’événement DiaBEATthis de l’université. Cet événement a permis de recueillir 4 000 $ pour trouver un remède au diabète.
Khan a commenté : « Je suis heureux d’organiser ce genre d’événements. C’est pour une bonne cause, et elle en vaut la peine. Il y a environ deux ans, j’adorais faire la fête, et maintenant je peux sortir et m’amuser, et aider les autres aussi. » En tant que vice-président aux relations extérieures et organisateur de fêtes pour la section, il a joué un rôle clé dans l’élaboration d’une solution au problème croissant de la détection des facultés affaiblies. Khan a expliqué : « J’ai constaté la nécessité de développer un processus qui dissuaderait les personnes de conduire avec des facultés affaiblies et je voulais faire quelque chose à ce sujet. » Khan a ajouté : « Mes partenaires et moi, nous avons organisé de nombreux événements… et nous avons toujours promu des chauffeurs désignés à nos fêtes. Ce que nous avons souvent remarqué, c’est que les individus n’auraient pas de problème à éviter de conduire en état d’ivresse, [mais] qu’ils n’hésiteraient pas à fumer un joint ou à utiliser une pipe à eau. »[5]
Khan était passionné par son entreprise en démarrage, son équipe et la solution qu’ils développaient pour résoudre un problème majeur pour les conducteurs et la société. « De nombreuses entreprises en démarrage au Canada n’ont pas l’intention d’être le prochain Facebook ou Google », a déclaré Khan. « Ils veulent être rachetés par eux. Nous ne faisons pas cela. Nous voulons atteindre le sommet. »
Victoire auprès de Dragon’s Den – Guard-Ex a rencontré les dragons et gagné!
Guard-Ex a été invité à assister à l’émission télévisée Dragon’s Den pour présenter son idée d’affaires sur les dispositifs de dépistage des facultés affaiblies à ces investisseurs expérimentés le 18 octobre 2018, le lendemain de la légalisation de la marijuana au Canada.[6] L’équipe de Guard-Ex a rencontré les dragons et gagné![7] Cinq des six dragons ont été tellement impressionnés par la présentation de l’équipe qu’ils ont offert à Guard-Ex une entente encore plus élevée que celle proposée par l’équipe de Guard-Ex. Voyant le potentiel du plan d’affaires Guard-Ex, les dragons ont offert 300 000 $ pour 15 % de l’entreprise au lieu des 100 000 $ demandés. Guard-Ex a accepté l’entente et a célébré sa victoire épique dans le Den. Après la victoire au Dragon’s Den, Bob Schlegel, fondateur du centre Schlegel de l’entrepreneuriat et de l’innovation sociale, a offert d’investir 500 000 $ supplémentaires dans l’équipe pour faciliter le développement son appareil et la mise en œuvre sur le terrain. Guard-Ex était ravi d’avoir obtenu ces investissements pour financer le développement et la mise en œuvre de son appareil GX420.
Vidéo : Présentation de Guard-Ex sur Dragon’s Den
Source : CBC, (2018). GuardEx. (7 min, 17 sec). Dragon’s Den (saison 13, épisode 5)
Cependant, après un examen, Guard-Ex a décidé de se retirer de l’entente avec les dragons. Hors caméra, l’approche des dragons à l’égard de l’orientation stratégique de l’entreprise ne correspondait pas à l’orientation que Guard-Ex avait adoptée. Compte tenu des premières étapes du développement de son prototype, Guard-Ex croyait que les dragons présentaient trop d’exigences. Les dragons voulaient consolider les contrats et conclure des ententes avant que le produit ne soit entièrement développé. Guard-Ex estimait qu’il était trop tôt dans le processus de développement pour conclure des ententes avec des parties externes qui dépendaient de la fonctionnalité du produit final. L’équipe de Guard-Ex a expliqué que c’était l’une des décisions les plus difficiles qu’elle ait eu à prendre, mais qu’elle a tenu bon. Khan a commenté : « Refuser l’entente des dragons était une décision difficile pour nous. Il était difficile de dire non à cela. Nous avons dû mener une analyse de rentabilité. Nous aurions progressé beaucoup plus rapidement si nous avions conclu l’entente, mais nous n’aurions pas les droits dont nous disposons aujourd’hui, et notre cheminement ne serait pas le nôtre. Nous ne renonçons pas à nos droits, nous ne sommes pas comme ça. »
En fin de compte, l’approche de contrôle des dragons n’était pas acceptable pour Khan et son équipe de Guard-Ex, et ils ont donc informé les dragons que, bien qu’ils soient reconnaissants des commentaires et du soutien, l’entente était annulée.
Investisseurs et conseillers
Robert J. Schlegel, CPA
PDG, fondateur, entrepreneur, philanthrope
Pavestone Co, Bedrock Logistics, centre Schlegel de l’entrepreneuriat et de l’innovation sociale
M. Schlegel a obtenu son baccalauréat en commerce de l’Université Wilfrid Laurier, School of Business and Economics, Waterloo (Ontario), Canada en 1972 et a obtenu son CPA en 1975. M. Schlegel a fondé Pavestone Co. et Bedrock Logistics ainsi que les maisons de soins Schlegel Villages.
Né et élevé au sein d’une collectivité mennonite de la région de Waterloo, Schlegel a démontré un esprit d’entreprise dès le début de sa vie et a continué à alimenter cette passion. Après l’expansion des entreprises familiales au sud de la frontière du Texas en 1979, la famille a décidé de déménager au Texas en 1985 pour mieux soutenir les entreprises et réduire le temps de déplacement. Schlegel avait la passion, l’esprit d’entreprise et la persévérance pour réussir, et voulait aider les autres en éduquant et en inspirant ceux qui s’intéressent à l’entrepreneuriat. Il a fondé la Fondation Schlegel Horizon à partir de laquelle il a créé le centre Schlegel de l’entrepreneuriat et de l’innovation sociale en 1998. Situé à l’Université Wilfrid Laurier, à Waterloo (Ontario), le centre Schlegel de l’entrepreneuriat et de l’innovation sociale a ajouté le programme d’incubateur LaunchPad pour élargir les services aux anciens étudiants de Laurier, et ce programme a été le lieu où l’entreprise Guard-Ex a été formée.
Schlegel a été tellement impressionné par l’équipe Guard-Ex qu’il a décidé d’investir 1 million de dollars dans l’entreprise en février 2019. Il s’agit du premier investissement de Schlegel dans une société en cours de développement par l’entremise du centre LaunchPad. « Lorsque j’ai entendu parler de Guard-Ex pour la première fois, j’ai été intrigué par le concept », a dit Schlegel. « Toutes les autres solutions nécessitent un test sanguin et ne prouvent pas les facultés affaiblies. »[8] Schlegel a décidé d’investir un total de 1 million de dollars après avoir rencontré l’équipe de Guard-Ex. « Ce sont les gars les plus énergiques que j’ai jamais vus là-bas », a déclaré Schlegel.
Laura Allan, directrice générale du centre Schlegel de l’entrepreneuriat et de l’innovation sociale, et championne de l’incubateur LaunchPad, a indiqué qu’elle était ravie par l’investissement important. « Ces étudiants sont des vendeurs agressifs, dans le bon sens, je veux dire. Ils avaient une entreprise qui gérait des fêtes, et ils voyaient des gens partir et prendre e volant alors qu’ils semblaient avoir des facultés affaiblies. Ils pensaient « cela doit être corrigé » et ils sont passionnés par la recherche d’une solution », a déclaré Allan.[9]
Schlegel a ajouté que l’investissement lui semblait logique, car la mise en œuvre de GX420 était bien harmonisée avec ses principes personnels. Il a commenté : « Le slogan de mes courriels était : « la sécurité d’abord, puis la qualité, puis la quantité ». Il s’agit d’un produit qui va améliorer la sécurité. »[10]
R. Larry Gravill, Ph.D honorifique, administration des affaires
Conseiller de Guard-Ex, chef de police retraité du service régional de police de Waterloo et juge de la citoyenneté
Gravill a été conseiller de Guard-Ex et a collaboré avec l’équipe de Guard-Ex pour établir des liens dans les secteurs des services de police et du système judiciaire, a participé à des présentations de clients potentiels, et a fourni des commentaires concernant l’utilisation de GX420 sur le terrain.
Gravill a obtenu son baccalauréat en 1973 et un doctorat honorifique en droit en 2009 de l’Université de Waterloo, Waterloo (Ontario), Canada. Gravill a été chef du service de police régional de Waterloo pendant 15 ans et a pris sa retraite en 2007 après 37 ans de service. Au début, il a servi trois ans à la Police provinciale de l’Ontario, puis il s’est joint au service de police régional de Waterloo en 1973. Au fil des ans, il a occupé de nombreuses affectations spéciales, notamment un détachement à la Commission de police de l’Ontario pendant deux ans, des programmes d’études supérieures à la F.B.I. National Academy en Virginie et a été président de l’Association canadienne des chefs de police. Il a gravi les échelons d’agent exécutif à chef de la police (surintendant des opérations sur le terrain, chef adjoint de l’administration, puis chef de la police en 1992). Après avoir pris sa retraite en tant que chef, Gravill a été nommé juge de la citoyenneté pour la région de Waterloo et a occupé ce poste jusqu’en 2018.
Gravill connaissait bien le monde des systèmes d’information axés sur la police. En 1981, il a été le champion de la mise en œuvre du premier réseau de police qui s’étendait au-delà des frontières politiques et géographiques, ce qui a servi de base à une intégration plus poussée des systèmes d’information entre les services de police au cours des années qui ont suivi. Le système Police Regionalized Information Data Entry (PRIDE) a permis aux services de police participants d’intégrer des systèmes et d’échanger les renseignements par voie électronique. PRIDE a été développé pour inclure d’autres municipalités comme Stratford, Brantford et Guelph. Le service de police régional de Waterloo a été un chef de file dans le niveau d’intégration des systèmes entre les services de police et a travaillé à tirer parti de cette ressource pour fournir des services proactifs de qualité à la collectivité.
Schlegel a présenté Gravill à l’équipe Guard-Ex en août 2018. Schlegel connaissait la vaste expérience de Gravill dans le domaine des services de police, et les deux étaient des amis de longue date, qui ont fréquenté le Waterloo-Oxford District High School. Guard-Ex a reconnu l’expérience de Gravill en matière de services de police, de systèmes juridiques et de relations qu’il avait établies dans ces domaines, et s’est rendue compte qu’il serait un excellent conseiller pour son équipe. Ils savaient qu’il pourrait fournir une rétroaction précieuse au sujet du prototype et de la fonctionnalité sur le terrain, et présenter l’équipe à des clients potentiels, comme l’Association des chefs de police de l’Ontario, le service de police régional de Waterloo et d’autres organismes de police du Golden Horseshoe. Gravill s’est intégré à titre de conseiller officiel de l’équipe Guard-Ex en mai 2019.
Industrie des appareils de dépistage des facultés affaiblies
En 2018, l’industrie du dépistage de la marijuana dans le monde entier a été estimée à 6 milliards de dollars et on prévoit qu’elle augmentera rapidement.[11] La marijuana est passée de la consommation illégale à celle de la consommation légale au Canada le 17 octobre 2018.[12] La légalisation de la marijuana a provoqué une explosion au sein de l’industrie des dispositifs de dépistage des facultés affaiblies. Une attention particulière a été accordée à l’élaboration d’un dépistage et d’une surveillance efficace de la consommation de marijuana. Les tests de sécurité et de qualité sur le marché du cannabis récréatif et médicinal avaient explosé en Amérique du Nord.[13] L’industrie s’efforçait de résoudre le problème, car maintenant que la consommation de marijuana était légale, la police avait urgemment besoin d’un moyen de tester systématiquement les niveaux de drogue au bord de la route.
Il y a eu des défis dans l’industrie, car le développement d’appareils pour détecter efficacement la consommation de marijuana nécessite des tests plus sophistiqués que d’autres types de drogues et comporte un certain nombre de facteurs, ce qui crée de nombreux obstacles pour les entreprises en démarrage à surmonter. La plupart des cannabinoïdes[14] sont des composés solubles dans les graisses qui peuvent facilement se stocker dans les graisses et prendre beaucoup plus de temps pour être éliminés par le corps par rapport à d’autres drogues récréatives. La durée varie considérablement en fonction du métabolisme de l’utilisateur, de la quantité et de la fréquence de consommation. Elle dépend aussi de la capacité de tester les métabolites réels du tétrahydrocannabinol (THC), car les métabolites ont un temps de détection beaucoup plus long. Habituellement, la marijuana peut être détectée jusqu’à 3 à 5 jours après l’exposition pour les utilisateurs peu fréquents, de 1 à 15 jours pour les utilisateurs chroniques et de 1 à 30 jours pour les utilisateurs ayant une graisse corporelle élevée. Les grands consommateurs de marijuana pourraient obtenir un résultat positif aux tests pendant 1 à 3 mois après la fin de leur consommation.[15]
On a découvert que les faux positifs pouvaient être déclenchés par la consommation de barres de chènevis et d’autres produits, tandis que l’appareil de chromatographie en phase gazeuse quadripolaire unique et de la spectrométrie de masse (GC/MS), plus sophistiqué et plus coûteux, a pu discerner la différence.[16]
Des recherches ont révélé que des suppléments de zinc alimentaire pouvaient masquer la présence de THC et d’autres médicaments.[17] Toutefois, une étude contradictoire a réfuté la possibilité que le zinc auto-administré produise des résultats faux positifs.[18][19]
Toute personne qui a des niveaux de THC supérieurs à la réglementation pourrait être accusée d’une infraction sommaire, qui était semblable à la catégorie d’infractions de méfait aux États-Unis. Si un conducteur a été arrêté avec plus de cinq nanogrammes de THC après avoir déjà été reconnu coupable d’une infraction sommaire, il pourrait être mis en accusation pour conduite avec facultés affaiblies, ce qui augmente l’accusation jusqu’à la catégorie d’infractions comparable à celles des actes délictueux graves aux États-Unis. Il était essentiel de détecter efficacement les niveaux de THC.[20]
Le développement d’un appareil capable d’éviter les faux positifs était essentiel à la crédibilité de l’industrie. Guard-Ex était sûr que leur appareil de test complet GX420 produirait des résultats cohérents compte tenu de la variété des mesures mesurées.
Défis liés au système judiciaire
Les défis liés au système judiciaire de Guard-Ex, qui ont fait obstacle à l’acceptation officielle des résultats des appareils de dépistage de la marijuana, ont continué d’exister. Les exemples d’affaires qui passaient devant le système judiciaire pour protester contre les résultats des tests de dépistage des drogues étaient en augmentation. Par exemple, une femme de la Nouvelle-Écosse a contesté un test de facultés affaiblies effectué pendant une vérification routine à un point de contrôle de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) le 4 janvier 2019.[21]
La conductrice, Michelle Grey, a indiqué qu’elle ne s’inquiétait pas du test puisqu’elle avait pris son cannabis au moins six heures avant le point de contrôle pour traiter ses symptômes de sclérose en plaques. Toutefois, elle a obtenu un résultat positif et a été conduite à l’hôtel de police pour un test de sobriété élargi. Grey a réussi le test de sobriété et a été libérée. Toutefois, elle a dû payer 300 $ pour récupérer sa voiture de la fourrière, a manqué quatre jours de travail, et a été humiliée d’avoir vécu l’expérience devant son fils, qui était un passager dans la voiture. La caporale de la GRC Lisa Croteau a expliqué : « Il n’y a aucune corrélation entre le niveau auquel vous êtes, le THC actif dans votre corps et les facultés affaiblies. » Gray a vu son permis suspendu et sa voiture mise en fourrière parce que la Loi sur les véhicules automobiles a ordonné à la police de suspendre les conducteurs qui n’ont pas réussi un examen de dépistage routier. Par conséquent, il était essentiel que les dispositifs utilisés dans ces tests de dépistage de la marijuana soient exacts et fiables. Lors des tests de dépistage de la marijuana, il y a eu un certain nombre de facteurs qui devaient être pris en compte par rapport aux tests de dépistage d’autres drogues, comme l’alcool.
Le processus officiel que Guard-Ex et d’autres entreprises qui souhaitaient prendre pied dans l’industrie des dispositifs de détection des facultés affaiblies devaient suivre était long. D’abord, les entreprises devaient présenter leur solution au Comité sur les drogues et la conduite pour obtenir leur approbation. Après l’approbation, le Comité sur les drogues et la conduite, qui faisait partie de la Société canadienne des sciences judiciaires, envoie les renseignements au procureur général du Canada pour qu’il l’incorpore au Code criminel à titre d’instrument inclus dans l’annexe sur les instruments du Code criminel. Une fois que le nouvel appareil est inclus dans l’annexe, il peut être utilisé officiellement dans le cadre du processus de condamnation des délinquants.
Malgré ces défis dans l’industrie du dépistage des dispositifs de dépistage des facultés affaiblies, des entreprises en démarrage de dépistage se formaient partout en Amérique du Nord, et les entreprises investissaient des ressources importantes dans la course pour développer l’appareil idéal de dépistage de la marijuana qui serait adopté par l’ensemble de l’industrie comme norme.
L’appareil de Guard-Ex était en position solide par rapport aux concurrents de l’industrie, car GX420 ne mesure pas simplement les niveaux de THC. L’appareil de Guard-Ex a testé cinq facteurs physiologiques différents pour déterminer si les facultés sont affaiblies et a été beaucoup plus fiable qu’un test à facteur unique, surtout compte tenu de l’incidence de la consommation de la marijuana sur le corps humain et des effets à plus long terme.
Concurrence
La concurrence relative aux appareils de dépistage des facultés affaiblies était élevée. Plusieurs concurrents clés de la région de Waterloo ont développé des appareils de détection de la consommation de substances et ont été appuyés par des centres de recherche dans la région. La course a été lancée pour déterminer qui mettrait en œuvre sa technologie sur le terrain en premier et prendre solidement pied dans l’industrie en pleine croissance. (Voir Pièce 2 – Tableau de comparaison des concurrents.)
SannTek était siégée à Velocity Garage du centre-ville de Kitchener et a utilisé la nanotechnologie pour analyser des échantillons d’haleine pour détecter les facultés affaiblies. Les deux entreprises en démarrage ont développé des appareils portatifs que la police pouvait utiliser pour déterminer rapidement si un conducteur a participé à la consommation de substances, mais a adopté des approches radicalement différentes pour résoudre le problème. SannTek utilisait une technologie et une approche de test très différentes de celles de Guard-Ex.
Cannabix Technologies Inc. a mis l’accent sur le développement d’un analyseur d’haleine pour la marijuana destiné aux forces de l’ordre et au milieu de travail. Cannabix développait des technologies d’analyse de l’haleine durables et portatives pour améliorer le dépistage des infractions de conduite avec facultés affaiblies par la marijuana sur les routes. Cannabix travaillait au développement d’appareils de dépistage des drogues qui détecteraient le tétrahydrocannabinol (THC), le composant psychoactif de la marijuana qui provoque l’intoxication, en utilisant des échantillons d’haleine. Ces appareils seraient utilisés pour assurer le dépistage du THC au bord de la route et identifier les conducteurs sous l’influence de la marijuana. En particulier, Cannabix a mis l’accent sur le développement d’appareils d’analyse de l’haleine pour le dépistage du THC qui cibleraient l’utilisation récente du THC (dans un délai de 2 ou 3 heures au moment du test), contrairement aux tests de salive ou d’urine pour le THC, qui risquent d’être invasifs et prendre un temps considérable pour l’analyse en laboratoire. Les appareils de Cannabix étaient également destinés à être utiles pour d’autres utilisations pratiques, comme le test des employés en milieu de travail où les facultés affaiblies par le THC risquent d’être dangereuses. Cannabix n’avait pas d’appareil approuvé par le gouvernement fédéral et n’en avait pas encore mis sur le marché. L’entreprise suivait la stratégie d’offre publique initiale inverse pour essayer d’atteindre le marché dès que possible.
Draeger était le seul concurrent avec une solution, le Draeger DrugTest 5000, approuvée par le gouvernement fédéral. La solution de Draeger a été adoptée par la police du Manitoba avec des résultats mitigés.[22]
Abbot était une entreprise de soins de santé siégée à Illinois, aux États-Unis, qui avait récemment obtenu l’autorisation de son appareil portatif de détection des facultatives affaiblies SoToxa dans le cadre de l’annexe sur les dispositifs du Code criminel. Abbot a acquis Alere, un fabricant du Massachusetts d’appareils de détection de drogues par analyse de la salive, pour 5,3 milliards de dollars (américains) et a indiqué que l’appareil portatif SoToxa était en mesure de produire des résultats d’essai en moins de cinq minutes.[23][24]
Technologies de l’information – Appareil GX420
Le dispositif de dépistage de la marijuana GX420 a été conçu principalement pour être utilisé à des fins de dépistage des facultés affaiblies au bord de la route. L’appareil a examiné des signes physiologiques, comme le mouvement des yeux, la température corporelle, l’activité musculaire, les ondes cérébrales et la fréquence cardiaque, et a utilisé l’apprentissage automatique pour déterminer avec précision les indicateurs clés exposés par une personne à facultés affaiblies. La mesure de cinq indicateurs physiologiques pour détecter les facultés affaiblies a donné à l’appareil GX420 un avantage par rapport à d’autres appareils en cours de développement, car les produits concurrents étaient plus limités en ce qui a trait à leurs capacités de dépistage et étaient plus invasifs à administrer comparativement à GX420 parce qu’ils mesuraient les produits chimiques de la salive, de l’haleine ou de l’urine.
Guard-Ex s’est associé à SnapPea Design, situé à Waterloo (Ontario) pour la conception et le développement de produits. Dastiger a commenté :
Choisir la bonne entreprise pour aider à la conception et au développement du produit était relativement facile, car nous avions déjà une bonne relation avec SnapPea. Nous avons examiné d’autres entreprises, mais certaines n’avaient pas les capacités logicielles dont nous avions besoin, et le prix était à peu près le même partout. SnapPea était l’un de nos conseillers. Elle avait déjà une idée de notre objectif, il était donc facile de lui parler de nos objectifs. Leur approche correspondait à nos objectifs, et cette correspondance était une priorité. Nous allons à leur bureau deux à trois fois par semaine, et envoyons un courriel et nous les appelons souvent.
L’appareil GX420 fonctionne à partir de l’apprentissage automatique, de la programmation python et de la technologie de l’intelligence artificielle. L’appareil était facile à utiliser et petit, ce qui a offert des avantages pour l’utilisation mobile sur le terrain. Les agents ou d’autres responsables de tests pouvaient être formés en une ou deux séances pour exploiter l’appareil et effectuer les tests nécessaires. L’appareil était un casque d’écoute de réalité virtuelle (RV) placé sur la tête du sujet et il mesurait le temps de réaction physiologique pour déterminer toute déficience. Si un agent de police soupçonnait qu’un conducteur avait des facultés affaiblies, l’appareil de Guard-Ex serait attaché au-dessus du visage du conducteur. L’agent pouvait lire les mouvements oculaires du conducteur et d’autres signes biologiques de facultés affaiblies sur l’écran de l’ordinateur portatif situé dans sa voiture. Le processus de cueillette des mesures physiologiques a pris environ une minute.
Il y avait deux lumières sur l’avant du casque de l’appareil. L’une des lumières était de couleur rouge, et l’autre était de couleur verte. Si la lumière rouge était allumée après que le conducteur ait terminé le processus de mesure physiologique, le conducteur était libre de partir, car cela signifiait qu’il n’y avait pas d’indicateurs de facultés affaiblies dans les lectures. Si la lumière verte était allumée après le test, la procédure exigeait que l’agent emmène le conducteur à la station pour des tests supplémentaires.
Les produits chimiques, comme le THC, peuvent rester dans le corps pendant de longues périodes et des tests fondés sur des appareils concurrents qui n’évaluent que les niveaux actuels de produits chimiques à l’aide d’échantillons d’haleine ou de salive n’ont pas tenu compte des effets cumulatifs des produits chimiques dans le corps. Il s’agissait d’un avantage supplémentaire que le dispositif GX420 de Guard-Ex avait par rapport aux autres sur le marché en ce qui a trait à la détection des facultés affaiblies. Non seulement l’appareil a-t-il détecté de la marijuana et une longue liste d’autres drogues, dont la cocaïne et les opiacés, mais il a aussi déterminé si une personne était apte à effectuer des actions responsables, comme conduire un camion, faire fonctionner une machine ou piloter un avion.
Mise à l’essai de l’appareil
Les essais de l’appareil GX420 ont été effectués au Laurier Centre for Cognitive Neuroscience afin de s’assurer que la technologie fonctionne comme prévu et de finaliser la conception. (Voir Pièce 3 – Organigramme d’essais de l’appareil pilote GX420.) Après la validation de la technologie par le Centre for Cognitive Neuroscience, Guard-Ex a produit 10 prototypes pour les voitures de police pour des essais en juillet 2019. Les premiers essais ont été menés au sein du service de police régional de Waterloo afin d’obtenir la collecte de données la plus efficace et la plus rationalisée possible. Le service de police régional de Waterloo a utilisé les 10 appareils GX420 à des fins d’essai. Les membres du service de police se sont aussi portés volontaires pour mettre à l’essai l’appareil avant et après leurs quarts afin de fournir à Guard-Ex des commentaires et des données supplémentaires sur leur unité. De nombreux essais pilotes au bord de la route ont été organisés en combinaison avec les tests au bord de route de la police pendant les fins de semaine de vacances et d’autres événements. Au cours de ces essais pilotes, l’équipe de Guard-Ex a demandé aux civils s’ils étaient intéressés à participer à l’essai pilote, et la plupart des civils ont accepté de participer à l’étude. Les essais pilotes ont fourni à Guard-Ex des données utiles pour le développement ultérieur de leur appareil, et les données ont également été utiles pour la mise en œuvre d’algorithmes d’apprentissage automatique. Dix mille ensembles de données étaient nécessaires pour mettre en œuvre le modèle d’apprentissage automatique de Guard-Ex. Par conséquent, il était important de mettre à l’essai le dispositif le plus souvent possible pour obtenir les données nécessaires.
Un autre appareil GX420 a été remis à Challenger Motor Freight à des fins d’essai pilote. Quinze employés de la compagnie Challenger Motor Freight se sont portés volontaires pour vérifier leurs signes vitaux avant et après chaque quart de travail.
L’équipe Guard-Ex a installé un kiosque d’examen, composé de membres de l’équipe Guard-Ex et d’agents du service de police régional de Waterloo, lors de l’évènement populaire EverAfter à Waterloo, en Ontario, en juin 2019, afin de recruter des bénévoles pour tester leur appareil.
Tarification
Il y avait deux modèles de prix pour la solution Guard-Ex. Un modèle de prix était fondé sur l’achat d’un appareil GX420 pour 4 000 $ l’unité, plus des frais mensuels de 350 $ pour le logiciel. Le deuxième modèle de prix était fondé sur un abonnement mensuel pour le matériel et le logiciel. Le prix d’abonnement mensuel au matériel était de 300 $ et l’abonnement mensuel au logiciel était de 350 $.
À l’avenir
M. Khan s’est rendu compte qu’il était essentiel d’évaluer les options pour déterminer le meilleur plan de mise en œuvre pour le dispositif de test d’affaiblissement des facultés du GX420 et que l’organisation d’un plan de mise en œuvre idéal prendrait du temps, mais Guard-Ex pourrait-elle attendre? Où devrait-elle commencer à préparer sa recommandation pour le déploiement du dispositif Guard-Ex sur le terrain afin de s’assurer que la stratégie protégera les clients, réussira les obstacles devant les tribunaux et permettra à l’entreprise de s’implanter solidement dans l’industrie des appareils de dépistage de la marijuana assez rapidement pour demeurer concurrentielle?
Alors que les membres de son équipe commençaient à entrer dans la salle de conférence pour préparer la prochaine présentation aux chefs de police, M. Khan savait ce qu’il devait faire.
Pièces
Pièce 1 – Organigramme de Guard-Ex Corporation
Pièce 2 – Tableau de comparaison des concurrents
Concurrent | Technologie | Approuvé par le gouvernement fédéral | Substance mesurée | Utilisation |
---|---|---|---|---|
SanTek | Nanotechnologie, appareil portatif pour analyser des échantillons d’haleine | X | THC par échantillon d’haleine | Contrôle routier |
Cannabinoïde | Analyseur d’haleine utilisé pour échantillonner l’haleine | X | THC par échantillon d’haleine | Tests routiers, application en milieu de travail en cours |
Draeger | Dispositif Draeger DrugTest 5000, test de liquide buccal | Oui | THC, cannabinoïdes, cocaïne, amphétamines, opiacés | Contrôle routier |
Abbott | Appareil portatif SoToxa, test de salive | Instrument approuvé dans les annexes du Code criminel | THC par échantillon de salive | Contrôle routier |
Guard-Ex | Casque GX 420 VR, apprentissage automatique, IA | X | 5 temps de réaction physiologique pour mesurer l’aptitude à conduire, au travail | Tests routiers, application en milieu de travail en cours |
Pièce 3 – Organigramme des essais pilotes de l’appareil GX420
Description d’image
Image 1
- Dastiger Khan, directeur général
- Harmeet Chauhan, dirigeant principal des finances
- Rahal Malhotra, directeur de la recherche
- Jeffery Jones, chef des produits
- Robert Schlegel, investisseur et membre du Conseil
- Ancien chef Larry Gravill, conseiller en application de la loi
Pièce 1
Cet organigramme décrit la hiérarchie de Guard-Ex Corporation. Le niveau supérieur montre Dastinger Khan, directeur général. Le niveau suivant indique, de gauche à droite, Rahal Malhotra, chef de la recherche, Baltej Sandhu, chef du marketing, et Harmeet Chauhan, dirigeant principal des finances.
Pièce 3
Il s’agit d’un organigramme décrivant les essais pilotes du dispositif Guard-Ex.
- Le haut du tableau commence par : Étape 1 : Laurier Center for Cognitive Neuroscience, validation de la technologie.
- L’étape 1 passe à deux branches pour l’étape 2 : Essai pilote du service de police régional de Waterloo et étape 2 : Essai pilote de Challenger Freight.
- Le projet pilote du service de police régional de Waterloo s’adresse 1) aux agents qui se portent volontaires et aux contrôles vitaux; et 2) aux contrôles routiers.
- L’essai pilote de Challenger Freight est offert aux employés qui sont bénévoles.
- Toutes les branches de l’étape 2 fusionnent à l’étape 3 : recueillir des données.
- Étape 4 : Affiner les opérations des appareils et affiner l’algorithme des machines en suivant l’étape 3.
- L’étape 4 passe à l’option Oui/Non pour poursuivre le projet pilote.
- Aucune option ne revient à l’étape 2 : Mise à l’essai du projet pilote du service de police régional de Waterloo et jusqu’à l’étape 2 : Essai pilote de Challenger Freight.
- L’option Oui passe à la section Mettre fin au projet pilote au bas du diagramme.
Références
Beadie, A. (23 octobre 2018). New frontiers in the cannabis testing industry. Analytical Cannabis.
Connolly, A. (10 octobre 2018). Conservatives decry justice minister’s remarks that impaired driving charges will come “case-by-case.” Global News.
CBC. (18 octobre 2018). Up in smoke (saison 13, épisode 5). Dragon’s Den.
Froese, I. (28 septembre 2018). At least 2 Manitoba police forces will weed out impaired drivers with pot-screening device. CBC News.
Hall, J. (mai 2019). How cannabis-fueled frat parties led to a new roadside screening device. Toronto Star.
Jain, J. (23 février 2018). Project management techniques to avoid project failure. PMI Institute.
Krigsman, M. (14 janvier 2009). Study: 68 percent of IT projects fail. ZDNET.
Laurier Alumni News (novembre 2018). Police to introduce student-developed cannabis screening by Guard-Ex. Laurier Alumni News.
Pender, T. (10 octobre 2018). Waterloo Region start-ups say their technology can help police detect drivers high on marijuana. Waterloo Region Record.
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Rudd, J. (juillet 2018). Trends in the cannabis testing industry. Analytical Cannabis.
Strathmann, F. & Lin, C. (2013). Elevated urine zinc concentration reduces the detection of methamphetamine, cocaine, THS and opiates in urine by EMIT. Journal of Analytical Toxicology, 37, 665–669.
Tasker, J.P. (20 juin 2018). Trudeau says pot will be legal as of Oct. 17, 2018. CBC News.
Yang, Y., Lewis, M.M., Bello, A.M., Wasilewski, E., Clarke, H.A., & Kotra, L.P. (2017). Cannabis sativa (hemp) seeds, tetrahydrocannabinol, and potential overdose. Cannabis Cannabinoid Research, 2(1), 274–281. DOI: 10.1089/can.2017.0040
Venkatratnam, A. & Lents, N. (2011). Zinc reduces the detection of cocaine, methamphetamine and THC by ELISA testing. Journal of Analytical Toxicology, 35, 333–340.
Une version de ce cas a été initialement publiée dans le Journal of Applied Business and Economics : Gravill, J. (2020). The race in the cannabis screening device industry: Will Guard-Ex be a winner? Journal of Applied Business and Economics, 22(14), 12-22.
Télécharger une copie PDF de ce cas[PDF].
Lire résumé du Manuel du Professeur ou Professeure pour ce cas [nouvel onglet].
Comment citer ce cas: Gravill, J. (2024). La course dans l’industrie des appareils de dépistage du cannabis : Guard-Ex sera-t-elle une gagnante? (Groupe de traduction des NATIONS, Trad.). Open Access Teaching Case Journal, 1(1). https://doi.org/10.58067/asst-3632 (Ouvrage original publié en 2023)
La Revue de Cas d’Enseignement en Libre Accès est une ressource éducative libre (REL), évaluée par des pairs, qui peut être librement utilisée et publiée, produite avec le soutien de la School of Business du Collège Conestoga et du Case Research Development Program et alignée avec ses objectifs UN PMRE. Visitez le site Web de l’OATCJ pour en savoir plus sur la façon de soumettre un cas ou de devenir un évaluateur.
- Les citations qui ne sont pas citées ailleurs sont tirées des entrevues personnelles de l’auteur avec Dastiger Khan et son équipe. ↵
- Jain, 2018. ↵
- Laurier Alumni News, 2018. ↵
- Laurier Alumni News, 2018. ↵
- Hall, 2019. ↵
- Connolly, 2018. ↵
- CBC, 2018. ↵
- Hall, 2019. ↵
- Krigsman, 2009. ↵
- Laurier Alumni News, 2018. ↵
- Pender, 2018. ↵
- Froese, 2018. ↵
- Beadie, 2018. ↵
- Pour plus d’informations, voir Cannabinoïde – Wikipédia [nouvel onglet]. ↵
- Rudd, 2018. ↵
- Tasker, 2018. ↵
- Yang, Lewis, Bello, Wasilewski, Clarke, & Kotra, 2017. ↵
- Strathmann et Lin, 2013. ↵
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- Petracek, 2019. ↵
- Strathmann et Lin, 2013. ↵
- Petracek, 2019. ↵
- Platt, 2019. ↵