Chapitre 1 : Comprendre le racisme et la lutte contre le racisme envers les Noirs

Comprendre le racisme

Le racisme est fondé sur la croyance que certains groupes de personnes sont inférieurs ou moins humains que d’autres. Cette croyance est née de l’idée erronée selon laquelle les gens sont biologiquement différents, une idée qui perdure. Par conséquent, les gens ont été classés dans des groupes sociaux appelés races, où les groupes racialisés ont moins accès au pouvoir, aux ressources et aux possibilités dans la société que le groupe racial dominant (Williams et coll., 2019). Les stéréotypes et les attitudes préjudiciables à l’égard des groupes racialisés entraînent également la stigmatisation de ces groupes et leur traitement discriminatoire (Williams et coll., 2019). Un exemple est le stéréotype selon lequel certains groupes raciaux ont tendance à se livrer à plus d’activités criminelles que d’autres, ce qui pourrait faire en sorte que ces groupes aient moins accès à des ressources juridiques ou à des processus juridiques équitables ou se voir refuser un logement ou un emploi. Ce genre de stéréotype est souvent perpétué par les médias et d’autres systèmes sociaux (Allen et coll., 2021).

Historiquement, la race a souvent fait référence aux traits physiques d’une personne ou d’un groupe (p. ex., la couleur de la peau) (Yudell et coll., 2016), mais elle peut aussi faire référence à des caractéristiques comme la nationalité, l’ethnicité ou la religion (Williams et coll., 2019). En résumé, la race est fondée sur la catégorisation sociale plutôt que sur des preuves scientifiques (Yudell et coll., 2016). Pourquoi les catégories sociales continuent-elles d’exister? Réfléchissez aux fins auxquelles ils servent. La catégorisation sociale de la race favorise l’idée que les Blancs sont supérieurs et, par conséquent, cela excuse ou justifie l’oppression de ceux qui ne sont pas considérés comme des Blancs. Par conséquent, les Blancs en profitent inévitablement sur les plans social, économique et politique – simplement parce qu’ils sont Blancs.

Avez-vous déjà entendu le terme suprématie blanche? Croyez-le ou non, ce terme a été fondamental à la colonisation de vastes régions du monde et à la destruction, à l’exploitation et à l’esclavage systématiques d’un grand nombre de personnes non blanches au cours de nombreux siècles (Bonds et Inwood, 2016). Le Canada, par exemple, a utilisé les notions de suprématie blanche pour :

  • Exploiter les peuples autochtones en les chassant de leurs terres et en les soumettant à l’assimilation forcée;
  • L’asservissement, la ségrégation raciale et la discrimination contre les Noirs d’origine africaine;
  • Maltraiter les Canadiens d’origine chinoise, japonaise et sud-asiatique (Allen et coll., 2021).

Pour vraiment comprendre le racisme, nous devons comprendre comment il se manifeste à différents niveaux : individuels, institutionnels, structurels, culturels, idéologiques et intériorisés (Jones, 2000;Williams et coll., 2019).

  • Le racisme individuel désigne les attitudes, les croyances et les comportements racistes ou discriminatoires des personnes.
  • Le racisme institutionnel ou structurel désigne les lois, les politiques et les pratiques qui favorisent les groupes dominants blancs, et où les groupes racialisés sont désavantagés.
  • Le racisme culturel ou idéologique désigne la façon dont le racisme est intégré dans les normes, les valeurs, les images, la langue et les hypothèses de la société. Il soutient le racisme et les idéologies d’infériorité envers les groupes racialisés.
  • Le racisme intériorisé désigne une personne ou un groupe opprimé par la race qui accepte les stéréotypes négatifs qui lui sont attribués en raison de croyances dominantes ou du racisme culturel (Williams et coll., 2019).

Le terme microagression est utilisé pour décrire les formes quotidiennes et les formes subtiles de racisme que vivent les personnes racialisées. Il peut s’agir de regards, de gestes, de façon de parler ou de ton de voix, de blagues, d’insultes, etc., qui sont souvent automatiques et inconscients, mais qui sont néanmoins nuisibles pour les victimes. Par exemple, un caissier peut éviter de toucher la main d’une personne noire en plaçant la monnaie sur le comptoir, ou les gens peuvent éviter de s’asseoir dans un siège vide à côté d’une personne noire (Allen et coll., 2021; Williams, 2020).

Activité : Vérifiez votre compréhension

 

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https://pressbooks.library.torontomu.ca/antiracismnursing/?p=76#h5p-1

Références

Allen, U., Collins, T., Dei, G. J., Henry, F., Ibrahim, A., James, C., Jean-Pierre, J., Kobayashi, A., Lewis, K., Mawani, R., McKenzie, K., Owusu-Bempah, A., Walcott, R., et Wane, N. N. (mai 2021). Impacts de la COVID-19 au sein des communautés racialisées. Société royale du Canada. https://rsc-src.ca/sites/default/files/RC%20PB_FR_1.pdf

Bonds, A., et Inwood, J. (2016). Beyond white privilege: Geographies of white supremacy and settler colonialism. Progress in Human Geography, 40(6), 715–733. https://doi.org/10.1177/0309132515613166

Jones C. P. (2000). Levels of racism: a theoretic framework and a gardener’s tale. American journal of public health, 90(8), 1212–1215. https://doi.org/10.2105/ajph.90.8.1212

Williams, D. R., Lawrence, J. A., et Davis, B. A. (2019). Racism and health: Evidence and needed research. Annual Review of Public Health, 40, 105–125. https://doi.org/10.1146/annurev-publhealth-040218-043750

Williams, M. T. (2020). Microaggressions: Clarification, evidence, and impact. Perspectives on Psychological Science, 15(1), 3–26. https://doi.org/10.1177/1745691619827499

Yudell, M., Roberts, D., DeSalle, R., & Tishkoff, S. (2016). Taking race out of human genetics. Science, 351(6273), 564–565. https://doi.org/10.1126/science.aac4951