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;Perdue en mer
Les problèmes épineux sont ceux pour lesquels il n’y a pas de réponse définitive. Ce sont les problèmes parmi les plus délicats, car la situation de chacun est unique. Pour vous guider, nous avons recueilli des témoignages d’étudiants ayant vécu des situations semblables qui vous offrent leurs conseils et racontent comment ils ont surmonté leurs problèmes.
Voici l’histoire d’une personne qui se sent perdue et débordée tout au long de ses études universitaires en raison d’un manque de conseils sur la façon de naviguer dans sa vie.
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Tout au long de mes études de premier cycle et de mes études de cycles supérieurs, j’ai continué à me sentir « perdue en mer ». Pendant la première année (beaucoup d’étudiants peuvent comprendre, je n’en doute pas), des jeunes de 18 ans ont été jetés à la mer pour voir s’ils savaient nager ou s’ils coulaient. Il y avait la mer de « trouver des amis la première année », de « se tenir à jour dans les lectures de cours avec plus de 1 000 autres poissons », d’« apprendre à s’occuper de sa propre santé et de ses repas », de « ne pas laisser son égo se froisser lorsque la moyenne de la classe est de B- », de « tout le monde veut être médecin, mais certains n’y arriveront pas » et bien d’autres eaux dangereuses encore. Je me sentais un peu comme Nemo sautant dans le courant est-australien sans savoir comment en sortir ni où aller.
La première année a été comme un brouillard, les amis. J’étais habituée à être le gros poisson dans un petit étang dans ma ville natale, et me voilà dans une nouvelle ville parmi toutes les anémones de mer! En plus de me sentir perdue dans mes cours préparatoires en médecine, je me sentais perdue dans la vie. Qu’est-ce que je fais ici? Pourquoi est-ce que je suis le cours de Calcul II? À quoi me servira réellement ce diplôme? Je me suis rendu compte que j’avais pris la décision de fréquenter l’université et de viser l’école de médecine principalement en « suivant les autres poissons ». Je n’ai pas vraiment réfléchi à mon « POURQUOI ». Pourquoi es-tu ICI? Dans cette école. En train de suivre ce programme. Dans cette ville. Avec ces personnes. Plus important encore : pourquoi es-tu ici dans cette VIE? Ce sentiment d’être « perdue dans le milieu universitaire » n’a pas disparu après avoir obtenu mon diplôme de premier cycle. Il est demeuré présent pendant mes études de cycles supérieurs et s’est transformé en « perdue dans la vie » une fois que je suis entrée dans le monde du travail. Vous voyez, je n’avais jamais vraiment suivi de cours sur le « développement de la personnalité » ou l’« harmonisation de ses valeurs avec ses objectifs » ou encore « comprendre QUI on est et CE qui nous tient à cœur ». Personne ne m’a enseigné l’importance d’exprimer mes valeurs en rapport avec le milieu universitaire. J’avais l’impression que pendant toute ma scolarité, il manquait quelque chose pour m’aider à sentir que j’avais une boussole pour naviguer lorsque j’étais « perdue en mer ». Il s’agit d’un problème épineux, car si j’AVAIS EU une boussole pour me guider chaque fois que j’ai douté de moi dans le milieu universitaire, j’aurais eu beaucoup moins de difficultés!
Voici donc mon conseil (à moi-même et aux autres, étudiants ou universitaires) :
- Établissez des liens entre les tâches ou les expériences scolaires et vos valeurs fondamentales. Vous accordez de l’importance à la communauté? Très bien! Participez aux clubs et aux séances d’étude en groupe. Trouvez votre communauté en participant à TOUS les événements pour lesquels les groupes recherchent de nouveaux membres. Prêtez attention à CE QUE devient votre communauté, car il est facile de croire que vous voulez rejoindre un certain club parce que tout le monde le fait ou parce qu’il jouit d’un certain « prestige ». C’est un piège dans lequel les étudiants doivent apprendre rapidement ce qu’ILS veulent et être en mesure de faire la différence avec ce que la SOCIÉTÉ ou les AUTRES veulent.
- Visualisez le résultat final. Les athlètes professionnels atteignent de meilleures performances après s’être visualisés mentalement en train de réaliser l’action. Après une expérience de bénévolat en tant qu’instructeur de natation pour enfants ayant un handicap, j’ai commencé à m’imaginer travailler avec des enfants dans un centre de rééducation. C’est devenu une partie de mon POURQUOI. Je pense que si j’avais pratiqué davantage la visualisation, j’aurais pu atteindre mes objectifs scolaires et professionnels plus rapidement et de manière plus stable. Je me fixerais un objectif, je le décomposerais et je m’imaginais en train de réaliser une partie de l’objectif. Je créais une image de ce que je faisais, des personnes présentes, de l’expérience sensorielle et de tout le reste (odeurs, saveurs, pensées).
- Posez des questions d’orientation : ai-je envie de travailler avec des personnes (oui ou non)? Quelles sont mes forces et mes faiblesses? Ce sont ces questions-là que je me suis posées pendant mes études de premier cycle, et elles ont vraiment modifié mon parcours universitaire. Je me souviens qu’avant de choisir entre un programme d’études supérieures de recherche et un programme professionnel, je me suis demandé : « Est-ce que j’aime les personnes? Est-ce que je veux consacrer ma carrière au service des gens? » Si la réponse est oui, peut-être que la recherche ne serait pas aussi satisfaisante pour moi. Ces questions peuvent parfois provenir d’une source interne, mais mon conseil pour résoudre le problème épineux du « sentiment d’être perdu en mer dans le milieu universitaire » serait de « s’asseoir sur ses émotions » (Brené Brown). Si vous ne savez pas quelles questions vous poser, faites une recherche sur le sujet! Je me souviens d’avoir cherché sur Google « pourquoi les gens entreprennent-ils un doctorat? », et j’ai trouvé des témoignages concrets d’étudiants qui expliquaient les « raisons de leur POURQUOI ». Je me suis alors posé les mêmes questions qu’eux.
- Réfléchissez et tenez un journal : regardez le chemin que vous avez parcouru! Fixez-vous de petits objectifs. Réfléchissez à ce qui vous fait du bien ou à ce qui « enflamme votre passion ». Si je songe aux expériences universitaires qui m’ont fait du bien, je pense à un cours sur la santé des femmes que j’ai suivi simplement pour remplir une condition de ma mineure en sciences de la vie (qui s’est avéré être l’un des cours les plus influents que j’ai suivis, car il m’a appris ce que sont les « déterminants sociaux de la santé »). Je pense à un projet de recherche que j’ai entrepris pour promouvoir les activités récréatives pour les enfants en situation de handicap. Je voulais faire connaître ce projet au monde entier. Pourtant, à l’époque, je me sentais perdue parce que je n’étais pas vraiment à l’écoute de ce qui me motivait. Je me comparais aux autres étudiants et j’écoutais les histoires d’autres personnes qui expliquaient leur définition personnelle de la « réussite ». De plus, en tenant un journal, je pouvais relire ce que j’avais écrit et repenser à ce que je ressentais à ce moment-là, avant de prendre une décision pour l’avenir.
- Trouvez des mentors : c’est-à-dire des personnes qui font ce que vous PENSEZ vouloir faire. Essayez-vous! Apprenez et adaptez-vous. L’un des meilleurs outils qui m’ont aidé à découvrir ma propre boussole pour le milieu universitaire (et pour la vie) a été de découvrir la boussole que d’autres personnes (généralement plus âgées et plus sages) utilisaient pour naviguer. En travaillant bénévolement avec un physiothérapeute dans un cabinet privé, j’ai appris qu’il était motivé par l’idée de « cocher des cases de sa liste de tâches ». Cela donnait de la valeur à son travail. En cherchant un mentor parmi les étudiants des cycles supérieurs, j’ai appris que l’expérience universitaire ne se limite pas qu’à l’apprentissage d’une matière ou d’un domaine. Les étudiants des cycles supérieurs m’ont fait part de leurs meilleurs souvenirs, comme les célébrations après les examens, la découverte de nouveaux passe-temps et l’exploration de nouveaux quartiers de la ville. Cela m’a aidée à ne plus penser que j’étais « perdue en mer » pendant un gros orage (au premier cycle), mais à trouver calmement la barre et à profiter du voyage!
- Lisez, faites des recherches sur la vraie vie (intégrez-vous et trouvez la motivation). Lorsque j’ai découvert une étude de recherche en rapport avec mon intérêt personnel pour la thérapie aquatique pour les enfants ayant un handicap, j’étais très enthousiaste! Plus tard, j’ai rédigé plusieurs projets scolaires à ce sujet Je n’avais plus l’impression de travailler! J’avais l’impression que les activités que j’aimais (l’enseignement et la natation) étaient en harmonie avec mes travaux et, par conséquent, avec la façon dont je passais mon temps dans le milieu universitaire.
- Pratiquez la méditation sous toutes ses formes. J’ai beaucoup négligé le pouvoir de la méditation : dans le sport, le yoga et la pleine conscience au quotidien. Maintenant que je peux être une « observatrice de mon esprit », je peux choisir activement les pensées que je veux entretenir et qui ont une incidence sur mon humeur et mes actions (ce que l’on appelle aussi la « thérapie cognitivo-comportementale »). Ce qui me fait penser… trouvez un thérapeute! Suivez une thérapie! Si c’est ce qu’il faut pour répondre à des questions profondes sur les raisons pour lesquelles vous êtes à l’université. Profitez des avantages dont bénéficient les étudiants et essayez toutes les thérapies!
- Suivez des cours de développement personnel. Saviez-vous qu’à l’école des moines, Jay Shetty raconte que le tout premier « cours pour enfants » portait sur « la façon de respirer »? Si l’on m’avait vraiment appris à contrôler ma respiration, j’aurais eu une technique à utiliser chaque fois que mes pensées et mes sentiments auraient été envahis par le stress ou une inquiétude. Une boussole! C’est de la science, d’ailleurs.
Suivez mes conseils et appliquez-les à tous les domaines de votre vie. La grande aventure est la transition de l’école à la vraie vie (marché du travail). Profitez du moment présent (plus facile à dire qu’à faire) en vous plongeant dans les activités que vous aimez. Trouver un équilibre entre « être » et « faire » et « réfléchir à être et à faire ». Mais sachez qu’une fois que vous aurez trouvé une boussole personnelle pour naviguer dans le milieu universitaire, le marché du travail ou tout autre événement de la vie, vous disposerez du seul outil dont vous aurez besoin : vous-même. Ainsi, même si les études de premier cycle m’ont semblé être une tempête sur laquelle je n’avais aucun contrôle, je me rends compte aujourd’hui que la principale chose qui m’aurait aidée lorsque je me sentais sérieusement perdue, c’était de revenir à moi-même.
Flindall-Hanna, M. (2021, October 20). Lost at Sea. Liberated Learners. https://wicked.liberatedlearner.ca/learner/lost-at-sea/