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Dans cette section
Nous examinerons les sujets suivants :
- Comment donner une rétroaction constructive à ses pairs
- Comment s’ouvrir à la diversité des points de vue (sensible aux réalités culturelles)
- Comment collaborer avec empathie (acquisition des compétences en matière d’empathie)
- La positionnalité : ce que c’est et pourquoi c’est important
Et nous nous efforcerons d’atteindre les résultats suivants :
- Donner une rétroaction significative et constructive à ses pairs
- Choisir d’accueillir et de prendre en compte d’autres points de vue
- Découvrir des stratégies pour établir des relations conviviales et empathiques
- Décrire ce qu’est la positionnalité et pourquoi elle est importante pour la collaboration.
Donner une rétroaction constructive à l’aide de la « méthode du sandwich »
Au moment de formuler vos commentaires, il faut aborder les problèmes et les préoccupations avec une intention positive et une rétroaction constructive, comme un outil de communication de soutien.
Pour que votre rétroaction soit plus utile, vous devez vous baser sur le comportement de la personne plutôt que sur votre interprétation ou vos hypothèses sur la façon dont elle fonctionne. Vous devez vous concentrer sur les éléments qui peuvent être changés ou améliorés, plutôt que sur ce que l’autre personnene peut pas contrôler. Lorsque vous donnez une rétroaction, rappelez-vous qu’il s’agit d’une belle occasion d’être utile. Donner une rétroaction n’est pas seulement une occasion d’apprendre pour la personne qui la reçoit, mais également une occasion pour vous d’apprendre à résoudre des problèmes. Il se peut que les lacunes que vous avez soulignées soient semblables à celles sur lesquelles vous travaillez, ce qui peut être bénéfique pour vous deux.
Lorsque vous donnez une rétroaction, pensez à la façon dont vous voudriez recevoir des critiques. Il ne faut pas commencer par bombarder l’autre personne avec tous les problèmes à aborder. Il est important de commencer par des commentaires positifs sur la situation en question. Ce premier compliment est habituellement général, et on l’appelle la « tranche de pain du dessous ». Ensuite, on fait des commentaires plus précis en complimentant la personne sur au moins deux points forts dans lesquels elle a excellé. C’est ici que l’on ajoute du « fromage ». À cette étape, il faut exprimer vos critiques de façon claire. Une astuce que vous pouvez utiliez consiste à réfléchir à la manière dont vous voudriez être informé.e d’une erreur ou d’une partie qui doit être retravaillée. On rappelle ensuite à la personne ses points forts. Enfin, on termine le sandwich avec la tranche du dessus, en remerciant son pair pour son travail acharné et en lui offrant du soutien.
Dans l’ensemble, la méthode du sandwich convient aux deux parties. Cela vous permet, à vous et à votre pair, de vous sentir mieux à propos de la situation. En fait, votre pair n’aura pas l’impression d’avoir travaillé fort inutilement, mais plutôt d’avoir bien travaillé jusqu’à présent, mais que certains points restent à améliorer.
S’ouvrir à la diversité des points de vue
Il peut être difficile d’écouter des points de vue différents, surtout s’ils remettent directement en question ses propres croyances et valeurs. Cependant, il est important de ne pas se mettre sur la défensive en présence d’opinions différentes. En plus de permettre à chacun de se sentir écouté et compris, l’ouverture à la diversité des points de vue permet d’élargir sa vision du monde et de sortir des sentiers battus. La diversité culturelle est l’une des principales raisons de la diversité des points de vue. La culture d’une personne est façonnée par ses expériences personnelles, c’est-à-dire l’identité ethnique, la religion, l’âge, le niveau de scolarité, les dimensions du corps, le patrimoine culturel et les traditions familiales, les capacités physiques et cognitives, l’orientation sexuelle, l’identité de genre et les expériences géographiques et socioéconomiques[1][2].
Qu’est-ce que la sensibilisation aux réalités culturelles?
La sensibilisation aux réalités culturelles est un élément clé de l’ouverture à la diversité des points de vue. Selon l’American Psychological Association (2020), la sensibilisation aux réalités culturelles est définie comme « la connaissance et l’appréciation des valeurs, des normes et des croyances caractéristiques d’un groupe culturel, ethnique ou autre qui n’est pas le sien, accompagnées de la volonté d’adapter son comportement en conséquence ». En devenant plus sensible aux réalités culturelles, vous serez en mesure de mieux comprendre les points de vue et les comportements des autres et de réagir de manière adéquate[3].
- Apprenez à connaître votre vision du monde et vos préjugés
Apprendre à connaître sa propre vision du monde, c’est réfléchir à la manière dont ses origines, ses expériences et son patrimoine culturel ont façonné notre personnalité. Comparez-vous à d’autres personnes ayant un patrimoine culturel semblable et remarquez les différences entre vous (p. ex. une personne de même origine ethnique peut avoir des croyances et des valeurs différentes en raison de son éducation). En outre, analysez votre propre point de vue, vos préjugés et vos stéréotypes à l’égard des autres cultures. Il peut être difficile de remettre en question ses propres croyances et sa vision du monde. Cependant, vous serez plus susceptible d’accueillir d’autres cultures si vous comprenez votre propre culture et les perceptions erronées que vous pouvez avoir[4].
- Apprenez à connaître d’autres cultures
La meilleure manière d’apprendre à connaître d’autres cultures est de puiser dans diverses sources de connaissances. Par exemple, vous pouvez suivre un cours magistral à votre établissement d’enseignement (p. ex. un cours d’études autochtones ou de cultures du monde), lire des livres ou des articles dans des revues spécialisées écrits par des auteurs issus de cultures différentes, regarder des documentaires sur d’autres cultures, apprendre une deuxième langue, voyager dans d’autres pays ou même utiliser les médias sociaux comme manière d’apprendre sur d’autres cultures et d’entrer en contact avec elles. Cependant, il est important de reconnaître que les renseignements trouvés ne sont pas toujours fiables. Les médias sociaux, la télévision et les films peuvent perpétuer des stéréotypes et des préjugés néfastes sur d’autres cultures. Par conséquent, essayez de faire vos propres recherches pour valider les renseignements que vous avez trouvés[5][6].
- Apprenez en posant des questions
Bien qu’il soit possible de se renseigner sur d’autres cultures, il est impossible de devenir un expert ou une experte dans chacune d’entre elles. En outre, chaque personne vit sa culture différemment. Par conséquent, ;même si vous pensez que toutes les personnes ayant un certain patrimoine culturel se comportent d’une certaine manière ou ont des coutumes particulières, il se peut que ce ne soit pas le cas de la personne à laquelle vous vous adressez. Pour confirmer vos hypothèses, faites preuve de curiosité en posant des questions sur ses traditions, ses coutumes et sa vie quotidienne. Vous pourrez ainsi mieux évaluer son point de vue et éviter de la blesser[7][8].
- Évitez les pièges
- Ne soyez pas sur la défensive lorsqu’on vous corrige sur des termes culturels, des coutumes ou des attentes.
- N’exigez pas ou n’attendez pas des autres qu’ils vous informent sur leur culture ou leurs coutumes. Certaines personnes ne sont pas disposées à parler de leur culture, il est donc important d’accepter leur réserve.
- N’en faites pas une affaire personnelle si les autres adoptent une attitude défensive. Les personnes d’autres cultures peuvent se sentir moins outillées ou moins à l’aise de s’ouvrir.
- Ne cessez pas d’apprendre! Devenir véritablemen sensible aux autres cultures est un processus continu. Échanger avec des personnes d’autres cultures peut être amusant, et c’est le meilleur moyen de comprendre la diversité des points de vue[9][10].
Comment diriger et collaborer avec empathie
Si vous avez pris le temps de lire tous les problèmes épineux présentés et communiqués par les apprenants au cours de l’élaboration du programme Apprenants libérés, vous constaterez qu’ils ont de nombreux points communs. L’un de ces éléments est l’importance cruciale de l’empathie. ; L’histoire de Molly Flindall-Hanna, « In Their Shoes » (À leur place), raconte son expérience alors qu’elle a appris à se mettre à la place de ses clients en matière de sécurité culturelle. Dans « Le mouton noir », Matilde Chagnon raconte qu’elle a enfin senti les barrières tomber après avoir parlé à une personne du service d’aide à la vie étudiante qui l’a vraiment écoutée sans la juger et a adopté son point de vue pour trouver des solutions. L’empathie, c’est justement cela : coordonner son point de vue avec celui des autres, sans jugement, prendre en compte leurs émotions et leurs sentiments et communiquer avec eux de manière à les aider, sans leur nuire. Cette vidéo animée de RSA Shorts l’illustre très bien (en anglais seulement) :
Décortiquons de nouveau ces compétences pour savoir comment développer son empathie au moment de collaborer avec d’autres personnes.
Coordination des points de vue
La coordination des points de vue est au cœur même de l’empathie. En général, nous apprenons à adopter le point de vue d’autrui grâce à nos parents ou aux personnes qui s’occupent de nous pendant notre enfance. La triste réalité est que plus notre point de vue s’aligne sur la culture dominante (au Canada, c’est le fait d’être une personne blanche, chrétienne, instruite, de la classe moyenne et hétérosexuelle), moins il est probable que nous ayons appris à coordonner notre point de vue avec celui des autres. L’ensemble des caractéristiques et des expériences d’une personne influencent sa vision du monde – sa propre vérité – qui est différente et unique pour chaque personne. La coordination des points de vue consiste à voir et à écouter les vérités des autres et à les reconnaître leur authenticité. C’est « l’art de regarder une situation sous l’angle de l’identité et des expériences de la personne qui vit l’expérience, et non à travers sa propre identité ou ses propres expériences » [traduction libre][11].
En apprendre davantage sur une autre personne peut vous aider à imaginer ce à quoi ressemble sa vie, la manière dont elle peut réagir à différentes situations et circonstances. Il s’agit d’une compétence : vous devez pouvoir ressentir, partager, interpréter et comprendre les émotions afin de « vous mettre à leur place » et de voir le monde de leur point de vue. Cela peut s’avérer difficile pour certaines personnes, car il faut être en mesure d’imaginer des attitudes, des attentes et des intentions qui peuvent être très différentes des siennes.
Comment acquérir des compétences en matière de coordination des points de vue?
Vous pouvez acquérir des compétences afin de voir les choses plus clairement du point de vue d’autrui en prenant quelques mesures simples :
- Pratiquer l’écoute active et poser davantage de questions aux autres. Les personnes qui parlent sans cesse d’elles-mêmes sont un peu agaçantes. Réfléchissez à votre façon de converser et d’entrer en contact avec les autres et modifiez-la pour vous ouvrir à l’idée d’en apprendre davantage sur l’autre personne.
- Lire des livres de fiction. Cela peut être difficile à faire en tant qu’étudiant ou étudiante, car vous est parfois submergé.e par les lectures liées au cours. Pourtant, la fiction (en particulier la fiction dramatique) peut vous amener à vous investir de manière émotionnelle et empathique dans une histoire et à adopter le point de vue des personnages du livre.
- Regarder des films dramatiques. Si vous n’êtes pas passionné.e par les romans de fiction, envisagez de regarder des films dramatiques. Un film plus tranquille sur les relations peut vous en apprendre davantage sur les émotions et l’empathie qu’une comédie burlesque. Et puis, qui n’aime pas les films?
Comment éviter le jugement?
Dans le court métrage de RSA, Brené Brown fait remarquer que lorsqu’on juge les sentiments d’une autre personne, on ne tient pas compte de son expérience; il s’agit parfois d’un mécanisme de défense pour se protéger de sa douleur. Si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous pouvons tous raconter une situation où quelqu’un a exprimé sa douleur et où nous étions mal à l’aise. Nous nous sommes peut-être même demandé pourquoi cette personne était si bouleversée ou, pire encore, nous avons dit quelque chose comme « ce n’est pas bien grave ». Mais l’empathie n’est pas à propos de soi, elle concerne les autres, et éviter le jugement signifie qu’on doit repousser tout sentiment ou commentaire qui invalide l’expérience de l’autre personne.
Vous pouvez vous libérer des jugements de nombreuses façons, mais en voici quelques-unes à essayer :
- Tenir un « journal de jugements ». Pendant quelques jours, faites le point sur les moments où vous vous surprenez à avoir (ou à exprimer) des pensées négatives sur quelqu’un d’autre et demandez-vous ce qui a provoqué cette réaction. Vous commencerez peut-être à remarquer certaines tendances.
- Réexaminer ses réactions. Si vous travaillez avec une personne qui semble distraite, au lieu de penser « Fran est si paresseuse », vous pourriez reformuler en pensant plutôt : « Je me demande pourquoi Fran est si préoccupée. Peut-être qu’il se passe quelque chose dans sa vie qui la pousse à agir de la sorte. »
- Faire une pause dans les médias sociaux. Les médias sociaux représentent un terrain fertile pour le jugement public. Il nous est tous arrivé, à un moment ou à un autre, d’être énervés par des publications sur les médias sociaux et peut-être même d’être entraînés dans une bataille de commentaires avec un parfait inconnu (ou un robot!). Ce type d’attitude n’entraîne souvent aucun résultat positif et aboutit rarement à un changement de comportement. Par contre, vous pouvez changer le vôtre en faisant une pause ou, si c’est trop difficile, en masquant les publications ou les fils de nouvelles qui vous énervent le plus.
Comment mieux décoder ce qu’une autre personne ressent?
Comprendre les autres est la pierre angulaire de l’empathie. Pensez à la dernière fois que vous avez consulté un médecin alors que vous vous sentiez mal. Vous avez probablement essayé d’expliqué vos symptômes, et un bon médecin aura également essayé de comprendre vos émotions pour établir un meilleur diagnostic. Dans une conversation, il ne s’agit pas seulement des mots, mais aussi de toutes les autres méthodes que nous utilisons pour communiquer.
- Remarquer les signes non verbaux ou les sous-entendus. L’observation du langage corporel, du ton de la voix et d’autres éléments non verbaux de la communication peut avoir une influence directe sur l’interprétation et le sens des mots prononcés. Cela peut s’avérer difficile lorsque l’on échange avec des personnes au moyen d’outils numériques; dans ce cas, il faut remarquer les sous-entendus.
- Écouter activement et attentivement. Steven Covey, auteur du livre « Les 7 habitudes des gens très efficaces », a déclaré : « La plupart des gens n’écoutent pas dans l’intention de comprendre, ils écoutent dans l’intention de répondre. » Des gestes simples comme garder un contact visuel, hocher la tête et faire « mmmhmm » peuvent subtilement encourager les autres à continuer à exprimer leurs pensées.
- Donner un sens à ce que vous dites, et que ce ne soit pas à propos de vous. Le fait de réfléchir et de paraphraser ce que les autres ont dit peut également favoriser la compréhension. De même que le fait de poser des questions peut aider à clarifier les choses. Évitez de comparer leurs expériences aux vôtres. On pense parfois qu’il est utile d’évoquer une anecdote semblable, mais cela peut réduire et minimiser l’expérience dont ils nous font part.
Comment montrer à une personne que ce qu’elle ressent est important?
Montrer que vous vous intéressez aux autres et à leurs sentiments peut renforcer la confiance et l’engagement dans toute relation, qu’elle soit personnelle, scolaire ou professionnelle. On peut dire qu’on s’intéresse aux autres, mais il faut également le montrer dans ses interactions quotidiennes avec les autres. Tous les conseils précédents pour développer son empathie s’appliquent ici : écouter, poser des questions, montrer de l’intérêt pour ce que les personnes disent.
Activité : Créer une carte d’empathie
Dans cet exercice, vous devrez faire preuve d’empathie à l’égard d’une personne, quelle que soit la situation (que ce soit dans le cadre d’un projet de groupe ou envers un membre de votre famille, votre colocataire ou vos collegues), afin de trouver une approche qui améliorera votre collaboration. Dans ce but, nous appellerons cette personne votre « pair », mais en réalité, il peut s’agir de n’importe qui. Vous pouvez même utiliser cet exercice pour déterminer les caractéristiques et les expériences d’un groupe de personnes. Vous allez créer une carte d’empathie! À quoi ressemble une carte d’empathie? Voici un exemple que vous pouvez utiliser comme modèle :
Créez une carte d’empathie en suivant les étapes suivantes :
- Réfléchissez à tout ce que vous connaissez au sujet de votre ou vos pairs. Essayez d’utiliser les informations vous avez déjà acquises et vérifiées au moyen de conversations, d’échanges par texto, de courriels et d’autres formes de communication formelle ou informelle. Vous pouvez même planifier une conversation afin d’obtenir plus de détails sur ces personnes et leurs expériences.
- Posez des questions ou recueillez de l’information sur ce que votre ou vos pairs pensent, ressentent, disent, font, voient et entendent. Quels difficultés pourraient-ils rencontrer dans le cadre de votre collaboration?
- Réfléchissez aux différentes expériences de votre ou vos pairs. Quelles notions relatives à l’accès, aux capacités, à l’inclusion et à la diversité peuvent vous aider à mieux concevoir vos pratiques de collaboration de manière à ce qu’elles soient utiles à tous?
- Quels sont les points sensibles et les points forts? Essentiellement, les points sensibles sont des éléments particulièrement difficiles à surmonter (p. ex. « Tous mes cours ont lieu le soir et c’est le pire moment pour moi pour apprendre! »), et les points forts sont tout ce qui est particulièrement utile (p. ex. « J’aime que les cours soient enregistrés! »).
- Réfléchissez aux informations ou à la rétroaction que vous avez obtenues auprès de vos pairs et commencez à esquisser votre carte d’empathie. Utilisez le modèle de carte d’empathie avec des champs pour répondre aux questions d’orientation ci-dessus.
- Pour utiliser le modèle, accédez au menu Fichier du document Google et faites une copie du fichier. Renommez le fichier et remplissez le modèle.
- Après avoir terminé votre carte d’empathie, essayez d’obtenir plus de rétroaction en demandant à un ami ou une amie de discuter avec vous de votre carte d’empathie. Voyez s’il existe des préoccupations communes, ou si votre ami ou amie propose des stratégies que vous n’aviez pas envisagées.
Exemple
Vous trouverez un ;exemple de réponse ici (le lien s’ouvre dans une nouvelle fenêtre du navigateur).
Que dois-je faire de cela?
Si vous utilisez le classeur de l’apprenant libéré, téléversez votre carte d’empathie dans le dossier du module Collaborateur en la prenant en photo (si vous l’avez créée sur papier).
Si c’est la seule activité du programme Apprenants libérés que vous envisagez de faire, enregistrez le fichier où vous le souhaitez. N’oubliez pas de la partager avec vos amis et les membres de votre famille pour leur faire part de vos réflexions perspicaces.
Positionnalité
Quelle est votre positionnalité?
« La positionnalité désigne la façon dont les différences de position sociale et de pouvoir façonnent l’identité et l’accès dans la société » [traduction libre] (CTLT Indigenous Initiatives, s. d.[12]). Notre positionnalité découle des différentes facettes de nos contextes sociaux et politiques et de la manière dont nous nous identifions en ce qui a trait au genre, à la sexualité, à l’ethnicité, à la classe et aux capacités. Les différents marqueurs sociaux et politiques qui composent notre identité influencent la manière dont nous percevons et fonctionnons au sein de notre société (Ladson-Billings, 1995[13]; Gay, 2013[14]). À ce titre, tout ce que nous mettons dans le monde découle également de ce même objectif : notre positionnalité (Hamachek, 1999, cité par Gay, 2013).
Pourquoi est-il important de connaître sa positionnalité?
Il est primordial de connaître sa positionnalité, car cela permet de mieux se connaître soi-même, de connaître son contexte social et politique et ses convictions. Comprendre sa positionnalité permet de connaître l’angle sous lequel on voit le monde, ainsi que sa position dans le monde et dans ses structures systématiques. La positionnalité permettra à son tour de reconnaître ses privilèges et de combattre ses préjugés et la manière dont ils se manifestent dans les interactions et comportements quotidiens. Elle permet également d’examiner et de gérer les dynamiques de pouvoir existantes dans les différentes interactions, ce qui peut vous aider à trouver sa voix afin de défendre ses intérêts et de soutenir les autres. Connaître sa positionnalité signifie se livrer constamment à une introspection qui permet à la fois de s’informer sur les difficultés sociales de notre époque et de désapprendre le statu quo qui marginalise systématiquement ceux qui n’appartiennent pas au « groupe dominant » défini par l’histoire coloniale.
Activité : Arbre identitaire de la positionnalité
Objectif de l’activité
L’objectif de cette activité est de mieux comprendre sa positionnalité en explorant tous les éléments liés à son identité.
Tâche
Réfléchissez à toutes les expériences et tous les aspects passés et présents qui ont façonné la personne que vous êtes. Présentez vos constatations sous la forme d’un arbre identitaire et réfléchissez à ce que cela signifie en ce qui concerne votre positionnalité, vos privilèges et vos interactions.
Niveau 1
Esquissez un arbre identitaire : commencez par écrire votre nom dans un cercle au centre d’une feuille de papier, puis reliez les différents aspects de votre identité à votre nom. Les aspects de l’identité comprennent les antécédents culturels et linguistiques, l’éducation, l’emploi, le contexte dans lequel la personne a grandi (l’endroit, ses parents ou tuteurs, ses frères et sœurs, etc.), la sexualité, la classe socioéconomique, les loisirs, les compétences, les goûts, les voyages, etc. (durée de 10 à 15 minutes).
Niveau 2
Après avoir dessiné votre arbre identitaire, réfléchissez à ce qu’il signifie pour vous. Cela vous a-t-il aidé à réaliser ou à redécouvrir quelque chose sur vous-même? Quelles possibilités ou limites votre arbre identitaire présente-t-il en matière de privilèges? Quel genre de personne aimeriez-vous être à l’avenir? Consignez vos réflexions en rédigeant un court paragraphe (durée de 5 à 10 minutes).
Niveau 3
Réfléchissez à ce que votre arbre identitaire pourrait signifier pour les autres. Réfléchissez à ce que votre arbre identitaire raconte aux autres sur vous et à ses répercussions dans différentes interactions. Par exemple, quelle est votre contribution et quelles sont les dynamiques de pouvoir en jeu lorsque vous vous adressez à différents groupes? De quels aspects de vous-même devez-vous devez essayer de tenir compte lorsque vous interagissez avec d’autres personnes? ; Consignez vos réflexions dans un court paragraphe (durée de 5 à 10 minutes).
Résultats d’apprentissage
- Mieux se comprendre en réfléchissant à sa propre positionnalité.
- Démontrer une compréhension des répercussions de sa propre positionnalité.
- Prendre conscience des dynamiques de pouvoir inhérentes aux différentes interactions.
Temps nécessaire
Il vous faudra environ 15 à 30 minutes pour réaliser cette activité.
Comment réaliser cette activité
- Pensez aux différents éléments qui composent votre identité.
- Réalisez votre arbre identitaire en notant les différentes composantes sur une feuille de papier ou en utilisant l’un des logiciels suivants : Mindmup, Text2MindMap, OneNote, ; ou Google Draw.
- Réfléchissez à ce que votre arbre identitaire signifie pour vous, à ses répercussions et à la personne que vous voulez devenir.
- Consignez vos réflexions.
Critères de réussite
- Esquisser un arbre identitaire
- Réfléchir de façon honnête et sincère.
- Comprendre sa positionnalité et améliorer sa conscience de soi.
- Comprendre ses possibilités ou ses limites par rapport à ses privilèges.
- Tenir compte des dynamiques de pouvoir potentielles dans différents contextes et des moyens d’y faire face.
Exemple
Vous trouverez un ;exemple de réponse ici (le lien s’ouvre dans une nouvelle fenêtre du navigateur).
Que dois-je faire de cela?
Si vous utilisez le classeur de l’apprenant libéré, téléversez votre arbre identitaire dans le dossier du module Collaborateur en le prenant en photo (si vous l’avez créé sur papier).
Si c’est la seule activité du programme Apprenants libérés que vous envisagez de faire, enregistrez le fichier où vous le souhaitez. N’oubliez pas de le partager avec vos amis et les membres de votre famille pour leur faire part de vos réflexions perspicaces.
Conclusion et regard vers l’avenir
Dans cette section, nous nous sommes préparés à devenir le meilleur allié ou la meilleure alliée possible. Ensuite, nous utiliserons tout ce que nous avez appris jusqu’à présent pour tenter d’élargir votre réseau d’apprentissage personnel.
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- https://www.pta.org/docs/default-source/uploadedfiles/guide-to-cultural-awareness-iii ↵
- https://blog.schoox.com/the-value-of-embracing-different-perspectives-at-work/ ↵
- https://dictionary.apa.org/cultural-sensitivity ↵
- https://classroom.synonym.com/can-person-culturally-sensitive-others-perspectives-21353.html ↵
- https://classroom.synonym.com/can-person-culturally-sensitive-others-perspectives-21353.html ↵
- https://www.apa.org/gradpsych/2010/09/culturally-competent ↵
- https://www.mentalhealthfirstaid.org/2019/07/five-ways-to-be-more-culturally-aware/ ↵
- https://classroom.synonym.com/can-person-culturally-sensitive-others-perspectives-21353.html ↵
- https://www.onlinemswprograms.com/resources/social-issues/how-to-be-culturally-sensitive/ ↵
- https://thetempest.co/2016/07/24/culture-taste/culture/5-steps-anyone-can-take-to-become-more-culturally-sensitive/ ↵
- (https://health4u.msu.edu/articles/2019-the-basic-building-blocks-of-empathy) ↵
- CTLT Indigenous Initiatives. (n.d). Positionality & intersectionality. The University of British Colombia: Vancouver Campus. https://indigenousinitiatives.ctlt.ubc.ca/classroom-climate/positionality-and-intersectionality/ ↵
- Ladson-Billings, G. (1995). Toward a theory of culturally relevant pedagogy. American Educational Research Journal, 32(3), 465-491. ↵
- Gay, G. (2013). Teaching To and Through Cultural Diversity. Curriculum Inquiry, 43(1), pp. 48-70. ↵