6 Soins de santé primaires : Travail d’équipe, leadership et collaboration interprofessionnels

Colleen Toye et Joan Wagner

La complexité de la prestation de soins de santé et de services sociaux efficaces signifie qu’au 21e siècle, aucune profession ne peut répondre à elle seule aux besoins des patients. Il est nécessaire d’adopter une nouvelle approche plus souple de la prestation des soins (Reeves, Macmillan et van Soeren, 2010, p. 262).

Introduction

Bienvenue dans le monde du travail d’équipe et de la collaboration! Dans ce chapitre, vous commencerez à comprendre l’importance des relations multidisciplinaires efficaces pour parvenir à des résultats cliniques optimaux dans la communauté, mais aussi la nécessité d’un leadership interprofessionnel dans la négociation de ces relations. Quelle que soit la population servie, une pratique collaborative est essentielle dans notre système de santé actuel.

Objectifs d’apprentissage

  1. Décrire la complexité croissante des besoins en soins de santé dans la communauté et ses implications dans notre système de santé actuel.
  2. Explorer la nécessité d’une collaboration interprofessionnelle dans les soins de proximité.
  3. Examiner l’importance de l’engagement du patient et de sa famille dans les soins.
  4. Établir des parallèles entre les caractéristiques ou les styles de leadership et le leadership interprofessionnel dans le cadre d’une pratique collaborative.
  5. Déterminer les compétences et les pratiques spécifiques qui favorisent le leadership et la collaboration interprofessionnels.
  6. Reconnaître les principaux ingrédients d’une collaboration réussie.
  7. Explorer la dynamique relationnelle des équipes positives.
Remarque : Le terme patient est utilisé tout au long du chapitre pour désigner une personne ayant besoin de soins de santé. Le masculin est utilisé au sens générique pour alléger le texte, mais désigne autant les personnes de sexe féminin que masculin.

6.1 Contexte : Pourquoi la collaboration interprofessionnelle est-elle nécessaire?

Soins de santé primaires

Le besoin urgent de mettre en place des soins de santé primaires dans le monde entier a été reconnu en 1978 au congrès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Alma-Ata, en URSS. Les soins de santé primaires ont été décrits comme une philosophie de services de santé de proximité axée sur la prévention des maladies, la promotion de la santé, le traitement, la réadaptation et la détermination des personnes à risque (Howse et Grant, 2015, p. 132). L’Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC) a publié un énoncé de position soutenant fermement les cinq principes essentiels des soins de santé primaires : « l’accessibilité; la participation active du public; la promotion de la santé ainsi que la prévention et la prise en charge des maladies chroniques; l’utilisation des technologies appropriées et de l’innovation; la collaboration intersectorielle » (AIIC, 2015, p. 1). La collaboration et le travail d’équipe entre les professions et les secteurs des soins de santé s’imposent pour respecter les cinq principes inhérents à la philosophie des soins de santé primaires adoptée à Alma-Ata. Ces principes sont le catalyseur de la collaboration interprofessionnelle et intersectorielle dans la prestation de soins de santé complets à la population.

Figure 6.1.1 Infirmière de santé publique en action

« Public Health, 2009 », du Saskatchewan Union of Nurses, est distribué sous la licence CC BY 4.0 International.

Prestation de soins de santé primaires : Les besoins complexes des patients et le passage aux soins dans le secteur communautaire

Partout dans le monde, la population des personnes de plus de 65 ans augmente et, dans la plupart des pays développés, l’augmentation est la plus frappante chez les personnes de 80 ans et plus (Kwan, Chi, Lam, Lam et Chou, 2000). La démographie du Canada évolue rapidement. La population des personnes âgées devrait passer de 3,5 millions en 1996 à 6,9 millions en 2021 au Canada (Statistique Canada, 2015). D’ici 2021, environ 18,7 % de la population aura plus de 65 ans (Santé Canada, 2010). En 2014, les personnes âgées représentaient environ 14 % de la population et 40 % du fardeau hospitalier (AIIC, 2016). Avec le vieillissement de la population vient l’augmentation de l’incidence des maladies chroniques (gouvernement du Canada, 2015). En conséquence, la capacité à répondre aux besoins de santé des personnes âgées d’une manière (professionnelle) cliniquement et fiscalement responsable est devenue un enjeu critique pour le système de santé actuel (Institut canadien d’information sur la santé, 2010; Hirdes, Ljunggren et coll., 2008; Kwan et coll., 2000). Comme l’affirment Leung, Liu, Chow et Chi (2004), même si le vieillissement n’est pas synonyme de fragilité, les personnes âgées sont de grands consommateurs de soins de santé (p. 71).

De plus, Bernabei, Landi, Onder, Liperoti et Gambassi (2008) et Hirdes, Ljunggren et coll. (2008) laissent entendre que les systèmes de santé doivent de plus en plus traiter des personnes âgées qui reçoivent des médicaments et des traitements multiples pour un éventail de problèmes de santé qui demandent de tenir compte des interactions médicamenteuses potentielles et des interactions complexes entre des facteurs physiques, sociaux, médicaux et environnementaux. Il s’agit notamment d’une population ayant un petit réseau de soutien et des ressources financières limitées pour répondre à des besoins de santé croissants.

Bien que les systèmes de santé actuels aient évolué pour fournir des soins de courte durée perfectionnés, ils doivent composer avec une patientèle gériatrique complexe ayant des besoins médicaux, psychologiques et sociaux chroniques. La responsabilité de leur prise en charge, qui incombait autrefois aux hôpitaux et établissements de soins de longue durée, s’est déplacée vers la communauté (Bernabei et coll., 2008). Une revue systématique de la littérature sur les résultats des programmes de soins primaires à domicile chez les personnes âgées confinées à la maison a indiqué que ces programmes peuvent réduire les hospitalisations et les admissions dans les établissements de soins de longue durée tout en améliorant la satisfaction à l’égard des soins ainsi que la qualité de vie des personnes et de leurs aidants (Stall, Nowaczynski et Sinha, 2014, p. 2249). Les services de santé communautaires jouent un rôle de plus en plus important dans le système de santé pour réduire les hospitalisations inappropriées ou les admissions dans les établissements de soins de longue durée (Gray et coll., 2009; Hirdes, Poss et Curtin-Telegdi, 2008).

Une attention particulière doit être portée à la population autochtone canadienne âgée dont les besoins de santé sont souvent complexes. De plus, elle se trouve généralement dans des régions où il est plus difficile et coûteux de fournir des soins. En 2006, près de 5 % des autochtones avaient 65 ans ou plus (Conseil canadien de la santé, 2013). Les conditions sociales qui prévalent dans de nombreuses réserves reflètent la négligence historique et politique dont le Canada a fait preuve à l’égard des personnes d’origine autochtone (voir Condition sociale des Autochtones au Canada). De nombreuses personnes âgées autochtones sont isolées et éprouvent des difficultés en raison de multiples facteurs dans leur vie personnelle et leur communauté; elles ont besoin d’un soutien plus intensif que les personnes âgées non autochtones (Conseil canadien de la santé, 2013, p. 28). Elles peuvent aussi se sentir intimidées par le système de santé institutionnalisé. Ce sentiment peut être attribué aux approches des prestataires de soins semblables à celles décrites dans une récente étude de recherche où des patients autochtones ont fait le récit d’histoires d’intimidation, de peur et d’absence de compréhension culturelle (Cameron, Carmargo Plazas, Salas, Bourque Bearskin et Hungler, K., 2014, p. E1). Les prestataires de soins de santé qui adoptent une pratique respectueuse de la culture créent un environnement accueillant qui encourage les Autochtones à utiliser les services de soins de santé.

Au moins un million de personnes âgées ont une maladie mentale au Canada (AIIC, 2011). Neill, Hayward et Peterson (2007) font valoir le besoin pressant d’assurer l’accès aux soins de bien-être qui permettent de vieillir en bonne santé, en soulignant que la population mondiale des personnes de plus de 60 ans devrait s’élever à près de deux milliards d’ici 2050 (p. 425). Cependant, les problèmes de santé mentale chroniques touchent tous les groupes d’âge. Les personnes qui en sont atteintes peuvent faire partie des groupes les plus défavorisés au Canada. Dans bien des cas, plusieurs problèmes de santé et de société intersectionnels les amènent à utiliser une variété de services (Schofield et coll., 2016).

Note de recherche

Mitchell, L. A., Hirdes, J., Poss, J. W., Slegers-Boyd, C., Caldarelli, H. et L. Martin. (2015). Informal caregivers of clients with neurological conditions: Profiles, patterns and risk factors for distress from a home care prevalence study. BMC Health Services Research, 15, p. 350. doi:10.1186/s12913-015-1010-1

But

L’objectif de ce projet était de dresser un profil des aidants naturels de bénéficiaires de soins à domicile atteints de troubles neurologiques. L’étude a également examiné la prévalence de la détresse chez les aidants naturels et l’association entre la détresse et les troubles neurologiques et d’autres caractéristiques des bénéficiaires et des aidants.

Discussion

La population étudiée comprenait les bénéficiaires de soins à domicile de Winnipeg, du Manitoba et de la province de l’Ontario. Les troubles neurologiques inclus dans l’étude étaient la maladie d’Alzheimer et les démences apparentées, la sclérose en plaques, la sclérose latérale amyotrophique, la maladie de Parkinson, la maladie de Huntington, l’épilepsie, la dystrophie musculaire, la paralysie cérébrale, les traumatismes crâniens, les lésions médullaires et les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Les caractéristiques des bénéficiaires de soins à domicile et des aidants ont été recueillies et analysées pour chaque trouble neurologique. Les facteurs de risque associés à la détresse des aidants ont été relevés.

Résultats

De nombreux bénéficiaires de soins à domicile présentaient un ou plusieurs troubles neurologiques (38,8-41,9 %). La détresse était deux fois plus fréquente chez les aidants de bénéficiaires atteints de troubles neurologiques (28,0 %). « Les associations les plus importantes avec la détresse de l’aidant sont le nombre d’heures de soins informels fournis au cours d’une semaine et l’algorithme MAPLe, une méthode pour établir le niveau de priorité des soins d’un bénéficiaire » (p. 350). La maladie de Huntington est le trouble neurologique le plus fortement associé à la détresse de l’aidant. Cependant, les caractéristiques cliniques du bénéficiaire et le nombre d’heures de soins informels étaient plus fortement associés à la détresse de l’aidant. La fourniture de services officiels de soins à domicile par la communauté a réduit le stress des aidants.

Application dans la pratique

De nombreux aidants naturels qui s’occupent de ces bénéficiaires atteints de troubles neurologiques éprouvent de la détresse. Des stratégies de soutien à plusieurs composantes sont nécessaires pour appuyer les aidants naturels de bénéficiaires aux besoins complexes.

Un rapport de la Commission sur l’avenir des soins de santé au Canada (Romanow, 2002) préconise un renforcement du système de santé canadien par l’inclusion des soins postactifs, des soins palliatifs et des services de soins de santé mentale à domicile dans le cadre d’une révision de la Loi canadienne sur la santé, ces services étant couverts par le régime d’assurance-maladie. De son côté, Shamian (2007) a déclaré :

Si les décideurs politiques veulent vraiment garantir la pérennité et la qualité de notre système de santé, ils doivent se pencher sur le rôle que jouent les soins à domicile et de proximité. Autrement, le système de santé sera fragmenté et affaibli (p. 296).

Les services communautaires doivent jouer un rôle accru et fondamental dans la prestation des soins au Canada afin de répondre à la demande croissante des bénéficiaires dans la communauté ayant des besoins médicaux, psychologiques et sociaux complexes et chroniques. Avec la réduction des effectifs et la fermeture des établissements, l’acuité et la chronicité des soins prodigués ont pris de l’ampleur dans la communauté, tant du côté des soins à domicile que de celui des services de santé mentale communautaires. En outre, la volonté du bénéficiaire et de sa famille de rester à domicile et d’être soigné dans la communauté est devenue un facteur important dans l’évolution des soins centrés sur le bénéficiaire et la famille.

Cette situation pose toutefois des problèmes aux bénéficiaires, à leurs familles, aux prestataires de soins et au système de santé. Comment répondre de manière optimale aux besoins complexes de ces bénéficiaires, tout en gardant à l’esprit la qualité, la sécurité et l’efficacité des soins? Comment le personnel infirmier peut-il maintenir une approche centrée sur le bénéficiaire et sa famille? Comment ces prestataires de soins peuvent-ils optimiser le rétablissement, le bien-être dans la chronicité et la prévention dans la prestation de soins de proximité?

Complexité, soins Communautaires et pratique Collaborative : Les « 3 C »

La prévalence croissante des maladies chroniques dans les sociétés occidentales et le besoin de soins de qualité non actifs qui en découle pour les bénéficiaires mettent en évidence la nécessité d’une pratique collaborative (Xyrichis et Lowton, 2008). Xyrichis et Lowton (2008) suggèrent que le travail d’équipe multidisciplinaire conduira à une approche intégrée de la promotion et du maintien de la santé de la population, tout en améliorant l’efficacité et les résultats des soins prodigués.

De plus, les soins de proximité englobent les soins médicaux, psychologiques et sociaux ainsi que les stratégies de promotion de la santé et de prévention des maladies. Pour qu’un service aussi complet puisse être fourni, il faut intégrer un éventail de professionnels et de compétences dans une approche collaborative (Xyrichis et Lowton, 2008). Neill et coll. (2007) affirment qu’un modèle de soins interprofessionnels collaboratifs soutient la prestation complète de soins de qualité grâce à l’intégration de plusieurs professions.

Activité d’apprentissage essentielle 6.1.1

Lisez l’« Énoncé de position sur la collaboration interprofessionnelle » de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada et relevez les quatre principes qui facilitent la collaboration.

La diversité au sein de l’équipe multidisciplinaire favorise la pertinence culturelle et apporte de la créativité à la prise en charge globale des patients. Néanmoins, Naylor (2012) a constaté que la communication au sein des équipes multidisciplinaires était souvent inadéquate et que l’engagement avec le patient et les membres de sa famille était insuffisant. Cependant, Naylor fait remarquer que pour interrompre les schémas d’utilisation élevée des soins de santé par les malades chroniques et remédier aux effets négatifs de cette utilisation sur la qualité et les coûts, des solutions innovantes visant à améliorer la collaboration professionnelle et l’engagement du patient et de sa famille sont apparues dans de nombreux milieux de soins de santé. Les soins infirmiers à distance qui aident les prestataires de soins à surmonter les difficultés liées à la distance géographique et aux problèmes de transport en sont un exemple (Souza-Junior, Mendes, Mazzo et Godoy, 2016). La reconnaissance du point de vue du patient, ainsi que l’engagement et la participation du patient et de sa famille en ce qui a trait à la planification et à la mise en œuvre des soins, ont donné lieu à des soins de qualité dans de nombreux milieux de soins en Saskatchewan.

Activité d’apprentissage essentielle 6.1.2

Regardez cette vidéo « How does interprofessional collaboration impact care: The patient’s perspective » (7:45) de la Dre Maria Wamsley sur l’approche axée sur le patient et sa famille, puis répondez aux questions suivantes :

  1. Qu’entend-on par soins axés sur le patient?
  2. Qu’est-ce que les soins axés sur la maladie?
  3. Quels sont les professionnels qui font partie d’une équipe de soins axés sur le patient?
  4. Pourquoi est-il important d’avoir plusieurs types de professionnels dans une équipe axée sur le patient?

Expérience sur le terrain

La revue Infirmière canadienne de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada met souvent un infirmier ou une infirmière de l’avant dans sa section Profil. Les citations suivantes sont extraites de ces profils personnels, où l’infirmière ou l’infirmier est interrogé à la fin de l’entretien. Leurs réponses reflètent l’esprit de ce chapitre, puisque ces leaders réfléchissent à leurs propres expériences en soins infirmiers dans le système de santé canadien, notamment aux difficultés perçues et aux changements nécessaires.

a) Qu’est-ce que vous aimez le moins dans le métier d’infirmière/infirmier?

« Le manque de véritable travail d’équipe dans les équipes interprofessionnelles. » – Marion Rattray (Eggertson, 2016, p. 28)

b) Quel est votre plus grand regret?

« Avoir essayé de dire à un résident du Massachusetts General qu’il se trompait et que j’avais une meilleure idée. J’aurais dû me contenter de lui offrir des biscuits. » – Gina Browne (Geller, 2015a, p. 33)

c) S’il était en votre pouvoir de changer un aspect du système de soins de santé, quel serait-il?

« J’augmenterais certains services, comme les centres de jeunesse, les organismes de distribution de vêtements usagés et les banques alimentaires, qui contribuent à la santé et au bien-être des communautés. » – Julie Francis (Geller, 2013, p. 31)

d) S’il était en votre pouvoir de changer un aspect du système de soins de santé, ce serait lequel?

« Je supprimerais toutes les frontières. » – John Pringle (Cavanaugh, 2013, p. 33)

e) Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans votre travail actuel?

« Avoir l’autonomie nécessaire pour améliorer vraiment la vie des gens. » – Helen Boyd(Jaimet, 2013a, p. 31)

f) Si vous aviez le pouvoir de changer un aspect du système de santé, quel serait-il?

« J’améliorerais les services pour les personnes aux prises avec des problèmes de toxicomanie et de santé mentale. » – Helen Boyd (Jaimet, 2013a, p. 31)

« Je réduirais l’aspect “système”. On devrait plutôt se soucier de l’intérêt du patient. » – Hazel Booth (Jaimet, 2013b, p. 31)

« Je diminuerais la fragmentation des services de soins de santé. » – Angélique Benois (Geller, 2015b, p. 27)

« J’aimerais voir utiliser davantage des systèmes d’information intégrés sur les soins de santé pour améliorer la coordination et éviter les redondances. » – Manal Kleib (Geller, 2014, p. 33)

Ces réflexions pertinentes capturent le point de vue de nombreux responsables exemplaires du personnel infirmier sur les soins de première ligne et le volet administratif partout au Canada. Elles soulignent l’importance du rôle central du patient et de sa famille, de la continuité des soins d’un service à l’autre, de la collaboration et du travail d’équipe, des soins de proximité et de l’intégration des systèmes pour optimiser les soins, la sécurité et l’efficacité des soins.

6.2 Leadership

Que signifie être un leader? Un leader est-il autoritaire, franc ou sûr de lui? Le parcours de leadership de bien des infirmiers et infirmières qui débutent est souvent parsemé d’erreurs et d’apprentissages. Le potentiel de leadership du personnel infirmier est reconnu par les autres prestataires de soins lorsqu’une personne fait preuve d’une aptitude inhérente à défendre les intérêts du patient tout en s’efforçant de répondre à ses besoins. Lorsque le leadership est associé à la collaboration avec les patients et les équipes plutôt qu’à la volonté de diriger, le parcours est plus agréable pour tout le monde. Une gestionnaire relate son parcours dans la rubrique « Expérience sur le terrain ».

Expérience sur le terrain

Lorsqu’une personne accède à un poste administratif, elle n’acquiert pas automatiquement des qualités de leader. Par ailleurs, le leadership se développe. Il ne s’hérite pas. Les étudiants associent souvent le leadership aux postes de direction. Mon entrée en fonction dans l’administration des soins infirmiers, et ce que je pensais être ma première expérience de leadership, est comparable à l’expérience de bien d’autres infirmières gestionnaires : le service avait besoin d’un gestionnaire et j’ai été recrutée. Il n’y avait que peu ou pas d’orientation et encore moins de formation en gestion et leadership. À l’époque, je pensais que la gestion et le leadership étaient une seule et même chose.

Selon les ères d’évolution du leadership décrites par Daft (2011), j’ai accédé au leadership officiel au cours de l’ère 3, au début des années 1990, à une période d’instabilité et d’agitation, quelque peu comparable à notre situation en 2017. En effet, en Saskatchewan, cette période a été marquée par des licenciements, des fermetures d’hôpitaux et la première série de fusions de conseils de santé. Des gestionnaires d’expérience se sont tournés vers des approches fondées sur le travail d’équipe pour répondre aux besoins du personnel et des organisations. Le leadership était souvent partagé entre le chef et les membres de l’équipe, la personne la mieux informée ou la plus expérimentée dans une situation donnée prenant la direction des opérations. Cette collaboration horizontale a permis d’accroître la motivation et l’engagement des employés à cette époque agitée (Daft, 2011).

En tant que nouvelle gestionnaire inexpérimentée, travaillant avec une superviseure autocratique, j’ai adopté une approche directive et axée sur les tâches pour gérer tous les employés et toutes les situations. Mes efforts pour faciliter le changement, pour gagner la confiance de mes subordonnés et de mes pairs, et pour diriger la prestation de soins optimaux aux patients ont essentiellement échoué. J’avais beaucoup à apprendre. Je devais comprendre que pour être efficace dans mon travail administratif, je devais cultiver le leadership. Daft (2011) affirme que le leadership est un acte intentionnel. La plupart des gens ne naissent pas avec des compétences et des qualités naturelles de leadership. Il faut les apprendre et les développer.

Ce qui a évolué au fil des ans, c’est une philosophie personnelle du leadership qui incarne les rôles administratifs que j’ai occupés. Daft soutient que la direction et le leadership sont tous deux essentiels dans les organisations et qu’il faut les intégrer de manière efficace pour assurer un haut niveau de performance (2011, p. 15). J’en suis venu à comprendre que le leadership est une influence relationnelle positive (Daft, 2011) et est essentiel pour avoir un système de santé optimal avec des soins de la plus haute qualité. « En investissant de l’énergie dans les relations avec le personnel infirmier, les leaders relationnels influencent positivement la santé et le bien-être de leur personnel et, en fin de compte, les résultats pour les patients » (Cummings et coll., 2009, p. 19).

Le style de leadership le plus significatif pour moi implique la formation de partenariats dans le cadre d’un leadership participatif qui, si tout va bien, conduira à l’autonomisation des gens avec qui je travaille, qu’il s’agisse de personnes ou de groupes, de membres du personnel ou de patients. Est-ce que cette approche commence à ressembler à des soins collaboratifs?

Clark et coll. (2008) suggèrent que la capacité du leader participatif à optimiser l’engagement, l’implication et le dévouement des employés devrait être attrayante pour tout gestionnaire qui souhaite soutenir l’engagement à l’égard de la qualité du service, ce à quoi nous aspirons tous dans le domaine des soins de santé. Je pense que l’accès au leadership est la dernière étape à franchir et implique un véritable partage de la vision et des valeurs entre les chefs et les employés afin d’optimiser la qualité des soins et des résultats pour les patients. Encore une fois, les soins collaboratifs prennent tout leur sens.

La philosophie que j’ai adoptée repose sur la compréhension des besoins et des attributs du ou des subordonnés et de la situation à prendre en main. Ce portrait est nécessaire pour déterminer quelle approche serait la plus utile. « Pour les chefs, les contingences les plus importantes sont la situation et les personnes qui relèvent d’eux » (Daft, 2011, p. 65). L’expérience m’a appris qu’il est bon de connaître les personnes ou les groupes pour savoir comment aborder le mieux possible une situation ou un environnement donné. Pour moi, cette approche est très proche de la collaboration interprofessionnelle en matière de leadership et de soins.

L’efficacité à un poste administratif demande d’être un leader efficace, ce qui conduit à des relations et des approches interprofessionnelles collaboratives dans la prestation de soins. Toutefois, un leadership efficace ne doit pas être tenu pour acquis. Ma philosophie personnelle du leadership a évolué au fil du temps; la littérature en confirme la valeur et, même à l’approche de la retraite, je continue d’apprendre et de progresser. N’oubliez jamais que le succès et l’échec sont de grands professeurs : soyez ouverts à en tirer des leçons.

– Colleen Toye, inf. aut., B. Sc. inf., M. Sc. inf.

Leadership interprofessionnel

Selon Santé Canada (2010), voici à quoi correspond la collaboration interprofessionnelle dans le contexte de la prestation des soins de santé :

Travailler avec un ou plusieurs membres de l’équipe de soins qui apportent chacun leur contribution unique à l’atteinte d’un objectif commun, en améliorant les bénéfices pour les patients. Chacun apporte sa contribution dans les limites de son champ de pratique. Il s’agit d’un processus de communication et de prise de décision qui permet aux connaissances et aux compétences distinctes et partagées des différents prestataires de soins d’influencer de manière synergique les soins fournis en modifiant les attitudes et les comportements, tout en mettant l’accent sur les valeurs et objectifs axés sur le patient.

Ce qui est important pour le leadership interprofessionnel, c’est le cadre dans lequel cette collaboration s’opère. Contrairement à certains modèles traditionnels de leadership (modèles hiérarchiques), le leadership interprofessionnel se réalise et se pratique dans le cadre d’une relation de collaboration horizontale, relationnelle et situationnelle. Ce modèle de leadership est favorisé par les compétences professionnelles et une dynamique d’équipe saine (Anonson et coll., 2009).

Le leadership interprofessionnel s’inscrit dans un style de leadership participatif. Le leadership interprofessionnel est quant à lui soutenu par la compréhension et le développement de l’intelligence émotionnelle et de l’autoréflexion, mais aussi par la compréhension des concepts de leadership partagé et d’analyse positive. Ces trois concepts sont décrits en détail dans les sections suivantes. Le gouvernement du Canada (2015) a décrit l’avenir des soins de santé auquel il aspire comme « des équipes interprofessionnelles de fournisseurs [qui] collaborent afin de “fournir un continuum de services coordonnés” aux patients individuels, soutenus par les technologies de l’information qui relient les fournisseurs et les établissements » (p. 68).

Intelligence émotionnelle et pratique réflexive

L’intelligence émotionnelle (IE) et la pratique réflexive sont essentielles à la compréhension de soi dans le cadre d’un leadership interprofessionnel efficace et toutes deux font partie intégrante du travail avec les patients et les équipes. Bien que l’IE ait été abordée au chapitre 1, ce chapitre mettra l’accent sur sa valeur dans le travail avec les patients et les équipes.

Les nouveaux gestionnaires en soins infirmiers reçoivent rarement une orientation officielle en administration et leadership, alors qu’on attend de ces personnes qu’elles dirigent des employés, des équipes et des services souvent vulnérables aux émotions et au grand stress. Sur le plan de l’influence, les chefs qui font preuve d’une IE élevée ont un effet sur la manière dont les gens suivent les instructions, interagissent les uns avec les autres et font face aux situations stressantes. L’IE conduit à la confiance dans le leadership et à l’établissement de relations, favorisant ainsi le travail d’équipe et la résolution des conflits (Eason, 2009; Mackay, Pearson, Hogg, Fawcett et Mercer, 2010; Samad, 2009). Les gestionnaires qui ont une IE élevée exercent une influence en écoutant les employés, en se concentrant sur leurs forces et en consacrant plus de temps aux réalisations, ce qui a pour effet de dynamiser le personnel et d’améliorer l’humeur, en particulier dans les périodes difficiles de changement et d’incertitude (Bisaria, 2011).

Daft (2011) soutient qu’avoir une grande IE, soit d’être sensible à ses propres émotions et à celles des autres, aide les chefs à reconnaître l’effet qu’ils ont sur leurs subordonnés et à optimiser leur capacité à ajuster leur approche afin d’obtenir des résultats positifs. C’est ainsi que les chefs développent une expertise pour lire une situation et adapter leur style en conséquence. Dans le système de santé, l’environnement peut changer à tout instant. Les chefs qui savent lire la situation et réagir à l’environnement du moment aident leurs subordonnés à donner le meilleur d’eux-mêmes.

L’IE se développe souvent au fil de l’expérience. Cependant, les compétences en IE ne peuvent être tenues pour acquises et chacun d’entre nous doit tâcher de continuer à les mettre en pratique. L’IE est une compétence essentielle à apprendre et à exploiter, que l’on dirige, collabore ou suive des directives. Quel que soit le rôle que vous assumez, dans une situation donnée, cette compétence favorisera le bon déroulement des choses pour le patient, l’équipe et vous-même.

Expérience sur le terrain

Toutes les relations collégiales ne sont pas faciles, et certaines sont plus difficiles que d’autres. Il y a quelques années, alors que je commençais à travailler avec une nouvelle infirmière coordinatrice et subordonnée directe, il est devenu évident que cette relation serait particulièrement difficile. Nous avions des valeurs et des points de vue divergents, nos approches en gestion et leadership étaient aux antipodes et, surtout, nos stratégies de communication avec l’équipe et les autres professionnels étaient incompatibles. À l’époque, je pensais que mes stratégies et mes approches étaient supérieures et, au lieu d’écouter, de me concentrer et de tirer parti des forces et des réalisations de cette personne, je me suis concentrée sur ses lacunes et ses faiblesses. Nos différences ont conduit à une sorte de combat quotidien. Je pensais que le conflit entre nous n’était pas évident pour le reste de l’équipe, mais je ne pouvais pas être plus dans l’erreur. Il a fallu un employé plutôt courageux pour m’informer que nos différences avaient un effet négatif sur l’équipe et que le moral serait bientôt au plus bas.

En rétrospective, aurait-il été préférable que cet employé courageux vienne me voir plus tôt? Je ne peux que supposer que son intervention aurait pu transformer une situation négative en une situation positive. J’aurais peut-être aussi revu mon approche pour me montrer beaucoup plus avenante envers la nouvelle coordinatrice. Cette autre approche aurait pu éviter de plomber le moral de l’équipe. Cependant, rien de tout ceci n’a eu lieu, et la coordinatrice a quitté l’unité au cours de l’année. Une autre surprise pour moi, et l’une des leçons les plus importantes que j’ai retenues en tant que chef, a été que l’impact négatif sur l’équipe a pris plusieurs mois à se résorber.

– Colleen Toye, inf. aut., B. Sc. inf., M. Sc. inf.

La pratique réflexive présente de nombreux parallèles avec l’intelligence émotionnelle. La pratique réflexive est la capacité d’examiner les actions et les expériences dans le but de développer la pratique et d’améliorer les connaissances cliniques (Caldwell et Grobbel, 2013). Selon l’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario (2015), la pratique réflexive profite non seulement au personnel infirmier, mais aussi aux patients. Pour le personnel infirmier, la pratique réflexive optimise la responsabilisation, améliore la pensée critique, permet une meilleure connaissance de soi et favorise le développement personnel et professionnel. Pour les patients, la pratique réflexive améliore la qualité des soins et les résultats cliniques (Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario, 2015).

La pratique réflexive enseigne l’importance de l’écoute active, ce qui n’est pas facile pour bien des gens. En réfléchissant aux réunions auxquelles vous avez participé, vous commencerez peut-être à comprendre que, même si vous vous êtes empressé de donner votre point de vue et vos suggestions, vous n’avez pas été aussi attentif aux points de vue et aux idées des autres, qui auraient pu présenter des approches diverses, précieuses et créatives pour résoudre des problèmes. La pratique consciencieuse de l’écoute active ouvre la voie à une planification globale, qu’il s’agisse des soins à prodiguer ou de la programmation.

Lors d’un entretien paru dans la revue Infirmière canadienne, David Byres, infirmier en chef autorisé ayant de l’expérience en soins directs et à des postes de direction de haut niveau, s’est fait poser la question suivante : « Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu pour votre carrière? », ce à quoi il a répondu : « Écoute pour apprendre et apprends à écouter » (Huron, 2017, p. 31).

La pratique réflexive et l’écoute active aident à établir des relations plus étroites avec le personnel, les autres disciplines, les patients et les familles. La capacité d’écoute est souvent sous-estimée, alors qu’il s’agit de l’une des composantes les plus importantes de la communication dans un contexte de leadership et collaboration interprofessionnels. En développant l’intelligence émotionnelle et la pratique réflexive, on acquiert une profonde conscience de soi et des autres. Ces éléments clés du leadership interprofessionnel soutiennent les relations avec les autres professionnels et les patients.

Leadership partagé

Dans le cadre d’une pratique fondée sur le travail d’équipe et la collaboration, le leadership interprofessionnel est un leadership partagé. Tous les prestataires de soins doivent reconnaître la nécessité d’un leadership situationnel, adapté aux besoins des patients et des familles, et des compétences professionnelles pour répondre à ces besoins (Anonson et coll., 2009).

Le partage du leadership peut se compliquer lorsque le chef de l’équipe interprofessionnelle doit changer en raison d’une modification des besoins et des soins du patient (Sanford et Moore, 2015). Cette situation se produit souvent dans les cas complexes, et ce, dans tous les milieux, mais surtout dans le milieu communautaire. Par exemple, les besoins médicaux d’un patient peuvent être stables et simples, mais ses besoins émotionnels ou sociaux demeurent bien présents. Idéalement, dans cette situation, le leadership de l’équipe interprofessionnelle passe de la médecine aux services de santé mentale ou de travail social (Sanford et Moore, 2015).

Anonson et coll. (2009) ont étudié des participants qui étaient tous d’avis qu’une pratique interprofessionnelle efficace fondée sur le travail d’équipe était le cadre le plus bénéfique pour obtenir de bons résultats cliniques, en particulier en cas de situation et besoins complexes. De plus, ces auteurs ont constaté que le leadership était considéré comme une responsabilité partagée par toute l’équipe. Compte tenu de la nature de cette approche collaborative basée sur le travail d’équipe, idéale pour le nombre croissant de patients aux besoins complexes, tous les prestataires doivent posséder des connaissances, des compétences et des aptitudes en leadership, ainsi qu’une connaissance de la pratique du leadership partagé.

En fin de compte, l’objectif des équipes de soins de santé axées sur la collaboration est de s’engager à obtenir des résultats pour le patient, sans prioriser sa propre discipline professionnelle (Anonson et coll., 2009). C’est là que l’écoute active, la confiance, l’établissement de relations, l’intelligence émotionnelle et la pratique réflexive deviennent essentiels dans la pratique du leader pour comprendre réellement les besoins distincts des patients et ce que chaque discipline a à offrir à chacun d’entre eux.

Analyse positive

Le leader participatif encourage l’implication du groupe dans la prise de décision. Cette participation favorise la compréhension des problèmes par ceux qui doivent prendre les décisions, car les membres de l’équipe adhèrent davantage aux mesures adoptées lorsqu’ils ont participé à la prise de décision (Darvish et Faezeh, 2011; Daft, 2011). Le leadership participatif convient à la stratégie de l’analyse positive, car il engage les personnes, les équipes et l’organisation (Daft, 2011). Un changement significatif a plus de chances de se produire lorsque les personnes les plus concernées ont l’occasion de décider elles-mêmes des changements à mettre en place (Pan et Howard, 2010).

L’analyse positive renforce les actions positives en se concentrant sur les leçons à tirer des réussites et sur ce qui fonctionne bien afin de concrétiser la vision d’avenir souhaitée (Browne, 2008; Daft, 2011). Faure (2006) la définit comme une méthode de changement positif où l’on met l’accent sur ce qui fonctionne plutôt que sur ce qui ne fonctionne pas et suggère que l’effort de changement doit commencer en se demandant : « Qu’est-ce qui fonctionne le mieux et que devrions-nous faire plus souvent? » Selon Browne (2008),

L’analyse positive repose sur l’idée simple que les êtres humains vont dans la direction de leurs demandes. Lorsque des groupes s’interrogent sur des problèmes et des conflits humains, ils amplifient souvent par inadvertance ces mêmes problèmes qu’ils espéraient résoudre. À l’inverse, lorsque des groupes étudient des valeurs nobles et de grandes réalisations humaines, comme des expériences euphorisantes, des pratiques exemplaires et des réalisations dignes d’intérêt, il n’en ressort que du positif (p. 1).

L’analyse positive optimise l’amélioration continue et a de nombreuses applications, notamment le renforcement d’équipe, le travail d’équipe entre différents organismes, l’engagement des utilisateurs d’un service, les projets organisationnels et le changement positif de culture (McAllister et Luckcock, 2009). Elle permet à chacun de s’exprimer par un processus en quatre phases :

  1. La découverte ou l’appréciation, où les personnes relèvent le meilleur de ce qui existe.
  2. Le rêve ou la vision, où le groupe imagine ce qui pourrait être et crée une vision commune du meilleur avenir possible en dehors des limites traditionnelles de ce qui a été fait par le passé.
  3. La conception, où des plans sont élaborés sur ce que l’organisation doit faire pour atteindre ses objectifs. Cette phase ouvre la voie à des pratiques nouvelles et innovantes.
  4. Le destin ou le maintien, où le groupe traduit les plans en mesures concrètes et s’engage à mettre en œuvre et à évaluer la nouvelle vision ou les changements prônés (Daft, 2011; McAllister et Luckcock, 2009; Pan et Howard, 2010; Richer, Ritchie et Marchionni, 2010). Le groupe aime l’aspect positif de l’analyse et souhaite collaborer en recourant à une telle stratégie. Une fois le processus entamé, il se déroule sur plusieurs séances.

Application de l’analyse positive

La section suivante fournit un exemple qui illustre comment bien mettre en œuvre les quatre phases de l’analyse positive.

Découverte. Un groupe multidisciplinaire comportant un représentant des patients et un animateur a été constitué. Le groupe a commencé à relever les points forts en pensant notamment aux forces et meilleures pratiques de l’organisation et aux expériences positives des patients. Les points de discussions et questions ci-dessous, adaptés de Lewis et coll. (2006) et Jones (2010) ont été présentés au groupe.

Quand vous impliquez-vous le plus au travail et à quels aspects de votre personne et de l’organisation accordez-vous le plus de valeur? Décrivez un séjour hospitalier positif du point de vue du patient. Décrivez une expérience positive concernant un plan de congé et son exécution (du point de vue du personnel et du point de vue du patient). Faites part d’un processus dont vous avez entendu parler ou que vous avez découvert dans vos lectures qui, selon vous, pourrait améliorer la planification du congé.

Chaque idée ou question a été présentée sur une grande affiche et les participants étaient invités à exprimer leurs réponses sur des papillons adhésifs, qui étaient ensuite apposés sur les affiches. Les thèmes suivants s’en sont dégagés :

  1. L’engagement du personnel est optimal lorsque l’équipe et tous les prestataires de soins impliqués dans les soins d’un patient communiquent et travaillent bien ensemble, lorsque les délais de diagnostic et de traitement sont respectés et lorsqu’il y a du temps pour discuter des préoccupations avec le patient et sa famille.
  2. Le personnel accorde une grande importance à la capacité de fournir des soins de qualité. Le personnel valorise l’autonomie, la bonne communication et les services où règnent la confiance et le respect mutuel. Il n’y a rien de tel que de recevoir un appel d’un autre service qui nous remercie pour les excellentes informations sur un transfert.
  3. Il en est ressorti qu’il est important pour un patient d’être informé, de se sentir écouté par les prestataires de soins, dont son médecin, et d’être très impliqué dans les décisions relatives à la planification des soins, y compris les plans pour les soins après le congé ou les soins de longue durée.
  4. Le personnel et les patients ont décrit une expérience de congé efficace comme une expérience à laquelle participent le patient et tous les prestataires de soins concernés, dont les instructions sont écrites et comprises par le patient et qui est entamée peu après l’admission à l’hôpital. Le groupe a décrit deux situations semblables.
  5. Deux personnes ont mentionné avoir pris connaissance d’un nouveau processus qui consiste à déterminer si le patient est prêt à obtenir son congé dans les trois jours.

Au cours de la phase de découverte, le groupe a appris à se connaître et a forgé des relations positives.

Rêve. Le groupe est passé à l’étape suivante et a commencé à réfléchir aux « possibilités » si les thèmes dégagés à l’étape de découverte devenaient la norme (Daft, 2011). Le groupe a rapidement conclu et convenu que la situation souhaitée à l’avenir consiste en des soins sûrs et de haute qualité avec des diagnostics et des traitements rapides tout au long de l’hospitalisation et au-delà du congé ou du transfert vers un autre établissement. La vision souhaitée comporte une équipe bien informée, un patient bien informé qui comprend l’évolution de son état et la durée prévue de son hospitalisation ainsi qu’un plan de congé élaboré avec le patient. Cette vision repose sur la dignité et le respect de chacun. Les relations et la confiance au sein du groupe ont continué à se développer.

Conception. C’est à cette étape que la planification a commencé pour transformer la vision en réalité. Le groupe est parvenu à un consensus et a ainsi convenu que le personnel de tous les services de l’hôpital et des soins à domicile doit travailler en étroite collaboration et communiquer régulièrement, mais aussi que le patient doit être très impliqué dans ses activités de soins et dans la planification de son congé. Le groupe a aussi convenu que le médecin fait partie intégrante de l’équipe et qu’il doit assumer les mêmes responsabilités en matière de communication et de relations que le reste de l’équipe. Les idées pour améliorer les processus se sont concrétisées.

Destin. Les responsables du processus ont été nommés et le groupe s’est engagé à instaurer et évaluer les mesures suivantes :

  • Mettre en œuvre chaque jour des séances scientifiques multidisciplinaires dans l’unité médicale en s’attardant à l’évolution de l’état du patient et à la planification de son congé. Un responsable du congé sera désigné pour chaque patient et une communication étroite sera établie avec le patient et l’équipe de soins. Le plan de soins après le congé est mis à l’écrit et à la disposition du patient et de tous les membres de l’équipe des soins à l’hôpital et des soins à domicile.
  • Créer une brochure d’information à l’intention du patient pour lui présenter de l’information utile et des questions auxquelles réfléchir en vue de son congé.
  • La nécessité d’une évaluation de soins de longue durée sera établie par le patient et l’équipe multidisciplinaire une fois que le patient sera stable et que ses besoins en matière de soins seront évidents. Si les besoins du patient peuvent être satisfaits à domicile, l’évaluation sera réalisée à son domicile, où il restera en attendant d’être admis dans un établissement. Si le patient doit continuer de recevoir des soins 24 heures sur 24, le transfert vers un établissement périphérique fera l’objet d’une discussion avec le patient et sa famille bien avant le transfert.
  • L’unité médicale rétablira l’utilisation des lignes directrices relatives à la durée d’hospitalisation prévue. Le représentant des médecins du groupe apportera un soutien éducatif à tous les médecins chargés des admissions.
  • Le processus pour évaluer la possibilité de congé dans les trois jours sera étudié par des représentants des soins à l’hôpital et des soins à domicile.

Après la mise en œuvre des mesures, il faut réentreprendre la phase de découverte pour assurer la durabilité et la réflexion continue (Richer et coll., 2010).

L’hôpital en était au début de ses démarches et c’est ainsi qu’a commencé le changement positif dans la planification du congé en ce qui concerne le patient, la famille et le travail de l’équipe multidisciplinaire. La clé du succès a été de formuler les problèmes de manière positive, de nouer des relations, d’établir la confiance et de miser sur le potentiel humain pour collaborer à la création d’un avenir meilleur (Daft, 2011; Richer et coll., 2010).

6.3 Collaboration et travail d’équipe

Pratique collaborative

« De nombreux théoriciens et praticiens du leadership ont reconnu la valeur des équipes dans la prise de décision et dans l’accomplissement du travail de l’organisation » (Sanford et Moore, 2015). La collaboration désigne une action collective axée sur l’atteinte d’un objectif commun « dans un esprit d’harmonie et de confiance » (Franklin, Bernhardt, Lopez, Long-Middleton et Davis, 2015, p. 2). La question est de savoir ce qui rend ce processus efficace et ce qui potentialise l’influence synergique.

Activité d’apprentissage essentielle 6.3.1

  1. Cliquez ici pour lire un article sur dix leçons de collaboration (Gardner, 2005). Bien que Gardner (2005) soit une publication plus ancienne, l’auteur fournit une description approfondie de la pratique collaborative et, plus important encore, une exploration complète de dix leçons importantes à prendre en compte dans les relations et la pratique collaboratives. La discussion reflète les nombreuses composantes de la collaboration qui font partie intégrante du leadership et du travail d’équipe interprofessionnelle de la pratique infirmière.
  2. En 2012, l’Association des infirmières et infirmiers du Canada a commandé un document intitulé « Interprofessional Collaborative Teams ». Lisez le document, puis répondez aux questions suivantes :
    a) Citez cinq types d’équipes de collaboration interprofessionnelle.
    b) Quels sont les types d’équipes que vous avez connus dans votre pratique clinique?
    c) Formulez au moins une recommandation pour améliorer le travail d’équipe interprofessionnelle, selon votre expérience.
  3. Pour un bref tour d’horizon, regardez la vidéo sur la collaboration interdisciplinaire dans les équipes de soins (10:01) avec Alanna Branton, puis répondez à la question suivante : Quels sont les obstacles et les facteurs favorables à la collaboration interdisciplinaire dans les équipes de soins au Canada?

Dynamique du travail d’équipe

Il faut acquérir une compréhension et développer un sens du moment où il est important d’être le leader, le collaborateur et même, parfois, l’exécutant. De même, il est essentiel de bien comprendre ce qu’est un mentoré et quand il faut passer du statut de mentoré à celui de mentor. En fin de compte, on passe de l’un à l’autre de ces rôles dans le cadre de nos relations, y compris la relation avec le patient et les relations au sein des équipes de collaboration interprofessionnelle. Les vidéos présentées à l’activité suivante illustrent la dynamique relationnelle des équipes performantes.

Activité d’apprentissage essentielle 6.3.2

Pour en savoir plus sur le travail d’équipe, regardez les vidéos suivantes puis répondez aux questions :

  1. Conférence TED de Tom Wujec intitulée « Bâtissez une tour, bâtissez une équipe » (7:22).
    a) Quelle équipe a fait un bon travail du début à la fin?
    b) Quelle équipe s’en est le mieux tirée?
    c) Pourquoi les assistants administratifs sont-ils importants pour l’équipe des directeurs techniques?
    d) Les incitatifs financiers ont-ils favorisé la réussite?
  2. Vidéo de Praveen Verma sur le travail d’équipe intitulée « Motivational Video on Teamwork, Smart Work » (6:38).
    a) Quelle est la morale de l’histoire?

Résumé

Compte tenu de la complexité croissante des besoins des patients et du passage aux soins de proximité, le leadership et la collaboration interprofessionnelle sont primordiaux dans notre système de santé actuel. Un leadership interprofessionnel éclairé et une bonne pratique collaborative devraient être la pierre angulaire de toute pratique de leadership en soins infirmiers, que l’on travaille avec un groupe d’employés ou que l’on encadre un tel groupe, ou que l’on participe aux soins d’un patient dans un cas complexe en collaboration avec une équipe multidisciplinaire.

L’engagement des patients et des familles n’a jamais été aussi important dans notre système de santé. En tant que prestataires de soins et responsables du personnel infirmier, notre rôle ultime est de répondre aux besoins de nos patients en adoptant une philosophie axée sur le patient et sa famille afin de comprendre son état. Il nous incombe de faire en sorte que cet engagement se concrétise. Faites-en la promotion et entretenez-le. C’est le droit du patient. Soulignons que le patient peut être l’une de vos plus grandes ressources dans la détermination d’un plan de soins qui assurera de bons résultats cliniques.

Le leadership et la collaboration interprofessionnelle sont renforcés par les connaissances et les compétences de l’intelligence émotionnelle, de la pratique réflexive, du leadership partagé, de l’analyse positive et des dix leçons de collaboration décrites avec grande éloquence par Gardner (2005). Une dynamique d’équipe saine et positive est essentielle pour établir des relations de collaboration interprofessionnelle optimales. Il faut déterminer et comprendre les difficultés qui entourent ces dynamiques. L’équipe doit avoir des discussions transparentes sur ces difficultés dès le début des relations.

Cherchez toujours à comprendre les autres, mettez l’accent sur les forces, réfléchissez sans cesse et tirez des leçons des situations où tout ne va pas comme prévu. Votre monde infirmier s’ouvrira ainsi à des possibilités infinies pour le patient, pour votre équipe et pour vous plus personnellement.

Des ressources supplémentaires sur la collaboration interprofessionnelle sont disponibles sur le site Web de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada.

À la fin du chapitre, vous devriez être en mesure de faire ce qui suit :

  1. Décrire la complexité croissante des besoins en soins de santé dans la communauté et ses implications dans notre système de santé actuel.
  2. Illustrer la nécessité d’une collaboration interprofessionnelle dans les soins de proximité.
  3. Expliquer l’importance de l’engagement du patient et de sa famille dans les soins.
  4. Établir des parallèles entre les caractéristiques ou les styles de leadership et le leadership interprofessionnel dans le cadre d’une pratique collaborative.
  5. Décrire les compétences et les pratiques spécifiques qui favorisent le leadership et la collaboration interprofessionnels.
  6. Reconnaître les principaux ingrédients d’une collaboration réussie.
  7. Décrire la dynamique relationnelle des équipes positives.

Exercices

  1. Discuter d’un cas clinique où une approche de collaboration interprofessionnelle pourrait être utile.
  2. Dans le scénario ci-dessus, discutez de la manière dont vous prépareriez le terrain pour une collaboration interprofessionnelle, y compris l’engagement du patient et de sa famille.
  3. Déterminez les éléments de l’analyse positive et la manière dont cette méthode soutient les responsables du personnel infirmier dans la pratique communautaire.
  4. Discutez de ce que la pratique réflexive signifie pour vous et de la manière dont elle vous a aidé ou vous aidera dans votre pratique infirmière.
  5. Créez un scénario où une partie ou l’ensemble des dix leçons de collaboration (Gardner, 2005) pourraient être utiles dans une situation clinique complexe.
  6. Qu’avez-vous appris de la vidéo « Bâtissez une tour, bâtissez une équipe »? Comment la dynamique de l’équipe a-t-elle un effet sur l’équipe et sur sa réussite?

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