Ventilation en pression positive continue (VPPC)

Lorsqu’il est question de masque et de pression, la plupart des gens pensent à la ventilation en pression positive continue et aux appareils de ventilation en pression positive continue (appareil de VPPC). La VPPC est généralement utilisée à domicile par les personnes atteintes d’apnée obstructive du sommeil. Bien qu’il s’agisse de pression appliquée, la VPPC n’est pas considérée comme une méthode de ventilation pour une simple raison : ventilation en pression positive continue, tout est dans le nom. La pression est appliquée de façon constante (ou continue) à travers le circuit ou le masque. Bien que ce chapitre la présente comme un traitement non invasif, il ne s’agit pas d’une méthode de ventilation non invasive (VNI). Ventilation équivaut à évacuer le dioxyde de carbone. En effet, le CO2 est éliminé pendant l’expiration, et pour en éliminer un taux plus important, il faut prendre une plus grande inspiration et, surtout, une plus grande expiration. Pour que les poumons se gonflent davantage, une pression plus élevée doit être appliquée pendant l’inspiration. Or, la VPPC est constante et ne modifie pas la pression appliquée pour augmenter le volume courant et ne contribue donc pas à l’élimination du CO2.

Illustration d’un homme endormi utilisant un appareil de VPPC. L’appareil de VPPC porte une inscription.

Les appareils de VPPC fournissent une pression constante et ne sont donc pas des respirateurs.

Le principal avantage de la VPPC est que le patient inspire spontanément et expire en contrant la pression réglée.  L’expiration en pression positive produit une contre-pression qui augmente la quantité d’air restant dans les poumons à la fin de la respiration. Une telle réaction peut favoriser une ouverture des voies respiratoires ou des alvéoles, soit l’effet de contention pneumatique interne.

Exemple pratique

Un garçon souffle dans une paille pour étaler la peinture.
Pour expliquer la contre-pression, imaginez que vous expirez dans une fine paille. Vous sentez une résistance. Remarquez-vous la pression dans vos poumons lorsque vous essayez de souffler dans la paille étroite? Cette pression accrue est bel et bien réelle. L’expiration soumise à une pression d’air constante, comme la VPPC, entraîne la même réaction. Une telle pression dans les poumons retient l’air supplémentaire dans toutes les zones des poumons et favorise l’ouverture de toutes les zones d’affaissement. Il s’agit d’une contre-pression qui provoque l’effet de contention pneumatique interne.

Cet effet peut être bénéfique en cas de problèmes pulmonaires spécifiques. Il favorise l’ouverture des alvéoles affaissés. Le fait que des alvéoles participent davantage à l’échange d’air améliore la ventilation. De plus, un autre avantage est observé chez les personnes présentant des symptômes d’apnée obstructive du sommeil. La VPPC empêche l’affaissement et la fermeture des tissus mous de la région nasopharyngée. D’une certaine manière, la VPPC est similaire à la PEP, mais elle est appelée différemment, car le mode de ventilation en question est non invasif.

Elle est généralement utilisée pour les patients qui ont besoin d’aide pour le recrutement ou l’ouverture des voies respiratoires. Cependant, en soins intensifs et en milieu hospitalier, la VNI (BPAP) est généralement privilégiée, car elle permet de mieux contrôler l’oxygénation et la ventilation. De fait, ce manuel s’attarde sur la VNI plutôt que sur la VPPC, car elle est beaucoup plus utilisée en soins intensifs.

Concept clé

La ventilation en pression positive continue (VPPC) est l’application d’une pression constante. La pression demeure la même quand le patient inspire et expire. Elle ne change pas à moins que la pression réglée soit augmentée ou diminuée. La VPPC peut contribuer à l’oxygénation, car elle favorise le recrutement pulmonaire ou permet de maintenir les voies respiratoires ouvertes. En revanche, elle ne contribue pas à l’élimination du CO2 et n’est pas considérée comme une méthode de ventilation non invasive (VNI).

Attribution des éléments visuels

Licence

L’ABC de la ventilation mécanique© par Melody Bishop, B.Sc., thérapeute respiratoire, assistante en anesthésie clinique certifiée (AACC). Tous droits réservés.

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