Mise en garde

La VSAI comporte deux lacunes. Elles résident dans la manière dont le cycle respiratoire est déclenché et interrompu pour l’administration de la pression.

Lorsque le respirateur détecte la respiration du patient, l’aide inspiratoire est activée et pousse l’air dans les poumons à la pression configurée. Le déclencheur correspond généralement à un seuil de débit que le patient doit atteindre pour déclencher un cycle. Ce débit est généralement compris entre 2 et 5 L/min. Si l’on ramène ce débit à la fraction de seconde nécessaire au respirateur pour détecter une respiration, il suffit d’aspirer quelques millilitres d’air. Très peu d’effort est donc nécessaire pour activer l’aide inspiratoire.

Cette pression continue d’être délivrée jusqu’à ce que les capteurs indiquent au respirateur que le patient a fini de respirer. La plupart des variantes de la VSAI utilisent un pourcentage de décroissance du débit pour interrompre l’aide inspiratoire. Le respirateur doit donc détecter une diminution de la quantité d’air insufflée dans les poumons. Normalement, cette diminution se produit naturellement lorsque le diaphragme est à son point le plus bas et que les poumons se remplissent. La vitesse à laquelle l’air est aspiré diminue naturellement en fin d’inspiration. Ce ralentissement conduit à l’arrêt de la pression d’insufflation, et les poumons se dégonflent alors passivement. Rappelez-vous que la pression exercée sur un système fermé est toujours égale au volume insufflé.

C’est pourquoi, dans certains cas, les patients sont capables de diriger l’AI à la manière d’un mode contrôlé. Ils déclenchent le cycle par un léger effort inspiratoire pour activer l’aide inspiratoire, mais permettent ensuite au respirateur d’insuffler l’air à la pression d’aide réglée, sans avoir à fournir d’effort supplémentaire pour inspirer. La pression continuera à pousser l’air dans les poumons, comme en cas de ventilation contrôlée, jusqu’à ce que le seuil de diminution du débit soit atteint. Comme la compliance des poumons diminue spontanément au fil de l’inspiration, lorsque les poumons sont bien remplis, la compliance exerce une pression opposée qui fait naturellement ralentir l’entrée d’air. La phase expiratoire se déclenche alors d’elle-même, sans que le patient ait à intervenir. En fait, le patient n’a qu’à fournir un effort inspiratoire minime en inspirant quelques millilitres d’air pour obtenir de l’aide inspiratoire jusqu’à ce que les poumons soient assez remplis pour expirer par eux-mêmes. Un niveau d’aide élevé est plus susceptible de causer ce scénario.

Exemple pratique

Pour cette mise en situation, imaginez un pendule à billes à mouvement perpétuel, communément appelé un pendule de Newton. Il permet de générer un mouvement ininterrompu avec très peu d’effort.

Un moyen simple pour s’assurer que l’aide inspiratoire n’agisse pas comme un mode contrôlé est de limiter le niveau d’aide afin d’éviter tout risque de surassistance. Si l’aide inspiratoire est maintenue au plus bas niveau possible, le patient ne pourra pas obtenir un volume courant adéquat en laissant passivement la pression pousser l’air dans ses poumons. Il devra alors fournir un effort inspiratoire pour atteindre le volume courant exigé par sa fonction neurologique. Vous pouvez viser une AI minimale en vous assurant que la FR du patient n’est pas trop basse (moins de 12) et que les volumes inspirés se situent dans les valeurs normales (pas plus de 8 ml/kg de poids idéal).

Licence

L’ABC de la ventilation mécanique© par Melody Bishop, B.Sc., thérapeute respiratoire, assistante en anesthésie clinique certifiée (AACC). Tous droits réservés.

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