Distinction entre la respiration spontanée et la respiration contrôlée

Une respiration contrôlée correspond à l’air poussé par le respirateur à la fréquence respiratoire programmée. Si par exemple, la fréquence respiratoire est réglée à 15 resp./min, le respirateur génère alors 15 respirations en une minute (une respiration aux 4 secondes). Ainsi, le patient recevra de l’air dans ses poumons toutes les 4 secondes même en l’absence d’une commande respiratoire intacte.

Nous venons de voir que, même en mode contrôlé, le patient peut choisir de déclencher plus de respirations que ce que la fréquence respiratoire programmée prescrit. Autrement dit, si le patient possède une commande respiratoire physiologique intacte, il peut déclencher des cycles respiratoires au-delà de la fréquence réglée sur le respirateur. S’il ne le fait pas, le respirateur continuera de générer un minimum de respirations selon la fréquence respiratoire établie.

Un clinicien vérifie les paramètres d’un respirateur pour un patient.

Comment le respirateur parvient-il à détecter l’effort inspiratoire du patient?

Nous avons déjà déterminé que la ventilation en pression positive pousse de l’air dans les poumons. Des microprocesseurs évaluent constamment le débit d’air qui quitte le respirateur pour être acheminé au patient par le circuit. Pensez au processus physiologique normal de la respiration et à la façon dont le diaphragme se contracte en s’abaissant dans le thorax. Nous avons vu que ce mouvement crée une pression négative et permet à l’air de pénétrer dans les poumons. Rappelez-vous que le patient est intubé et branché au respirateur par le circuit patient. Dans ce cas, la pression négative aspire l’air par le circuit. Les microprocesseurs du respirateur sont calibrés en fonction de la pression et du débit d’air normaux dans le circuit et même une infime variation de l’air acheminé dans la poitrine est perçue par le respirateur. On appelle cette détection un « déclencheur » (ou trigger), car le respirateur perçoit cette variation qui devient le « déclencheur » de la poussée d’air programmée.

Les professionnels de la santé peuvent régler le respirateur pour qu’il perçoive les variations de la pression ou du débit. Les deux déclencheurs ont un fonctionnement semblable :

  • Un déclencheur en pression est activé lorsque le diaphragme contracté fait diminuer la pression globale de l’air dans le circuit.
  • Un déclencheur en débit détecte la baisse de pression créée par le diaphragme et perçoit ainsi l’air aspiré par le circuit.

Dans la pratique actuelle, les déclencheurs en débit sont les plus couramment utilisés sur la plupart des respirateurs. Lorsque le débit atteint le seuil de déclenchement du déclencheur en débit, le respirateur génère une respiration. Le patient n’a qu’à aspirer une quantité d’air à un débit négligeable pour que le respirateur perçoive un effort inspiratoire, et dès la détection, le respirateur achemine une respiration en fonction du mode et des réglages déterminés. Le seuil de déclenchement en débit est généralement compris entre 2 et 3 L/min. Puisque les respirateurs réagissent en une fraction de seconde, même un infime changement (aspiration d’air par le patient) peut déclencher un cycle respiratoire.

Les prestataires de soins expérimentés sont capables de voir ces variations de pression et de débit à l’amorce d’une respiration en regardant la forme des ondes qui représentent les poussées d’air. L’interprétation de la forme des ondes n’entre pas dans le cadre de ce cours. Cependant, la principale chose à retenir est celle-ci : lorsqu’un patient déclenche un cycle respiratoire en mode contrôlé, il se produit une petite aspiration négative en pression et en débit à l’effort respiratoire spontané qui déclenche le cycle. Une respiration contrôlée ne produira pas cette petite boucle négative juste avant la forme de l’onde.

Un moyen facile de voir si un patient déclenche des respirations au-dessus de la fréquence respiratoire obligatoire consiste à comparer la fréquence respiratoire totale adoptée par le patient et la fréquence respiratoire programmée. Si la fréquence respiratoire est réglée à 15 resp./min et que le patient respire à une fréquence de 18 resp./min, il est alors évident que le patient déclenche des cycles respiratoires au-delà de la fréquence respiratoire programmée.

Attribution des éléments visuels

Licence

L’ABC de la ventilation mécanique© par Melody Bishop, B.Sc., thérapeute respiratoire, assistante en anesthésie clinique certifiée (AACC). Tous droits réservés.

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