4.2.3 Moyenne et variance des combinaisons linéaires de variables aléatoires
La section précédente a présenté les mathématiques utilisées pour modéliser simultanément plusieurs variables aléatoires. Une utilisation importante de ces outils en ingénierie concerne l’analyse des résultats de systèmes qui sont fonctions d’entrées aléatoires. Cette section porte sur la manière dont la variation d’une variable aléatoire de sortie dépend
des variables utilisées pour la produire. Nous nous concentrerons sur l’utilisation de combinaisons linéaires de variables aléatoires.
Distribution d’une fonction de variables aléatoires
Le problème examiné dans cette section est le suivant. Soient une distribution conjointe pour les variables aléatoires [latex]X, Y,…, Z[/latex] et une fonction
. L’objectif est de prédire le comportement de la variable aléatoire
4.2.3.1
Dans certains cas très simples, il est possible de trouver exactement la distribution dont
hérite de 
Exemple 4.2.3.1 Distribution du jeu entre deux pièces assemblées dont les dimensions sont déterminées de manière aléatoire
Supposons qu’une plaque d’acier d’une épaisseur nominale de 0,15 po doit reposer dans une rainure d’une largeur nominale de 0,155 po usinée sur la surface d’un bloc d’acier. Un lot de plaques a été fabriqué et les épaisseurs ont été mesurées, produisant la distribution de fréquence relative du tableau 4.2.3.1; une distribution de fréquence relative pour les largeurs de rainure mesurées sur un lot de blocs usinés est donnée dans le tableau 4.2.3.2.
Si une plaque est choisie au hasard et qu’un bloc est choisi séparément au hasard, la distribution conjointe naturelle pour les variables aléatoires
X = l’épaisseur de la plaque
Y = la largeur de la rainure
est indépendante, avec la distribution marginale de X donnée dans le tableau 4.2.3.1 et la distribution marginale de Y donnée dans le tableau 4.2.3.2. En d’autres termes, le tableau 4.2.3.3 donne une fonction de probabilité conjointe plausible pour X et Y.


Une variable dérivée de X et Y qui présente un intérêt potentiel substantiel est le jeu dans l’assemblage plaque/bloc,
U = Y – X
Remarquez qu’en prenant les extrêmes représentés dans les tableaux 4.2.3.1 et 4.2.3.2, U doit se trouver dans la plage comprise entre (0,153 – 0,150 =) 0,003 po et *(0,156 – 0,148 =) 0,008 po. Cependant, on peut obtenir beaucoup plus d’informations. En examinant le tableau 4.2.3.3, on constate que les diagonales des entrées (du bas à gauche au haut à droite) correspondent toutes à la même valeur de Y – X. En additionnant les probabilités sur ces diagonales, on obtient la distribution de U donnée dans le tableau 4.2.3.4.


L’exemple 4.2.3.1 implique une distribution conjointe discrète très simple et une fonction g très simple, à savoir, g(x, y) = y – x. En général, il n’est pas possible en pratique de trouver une solution complète et exacte pour la distribution de U = g(X, Y,…,Z ). Heureusement, pour de nombreuses applications des probabilités en ingénierie, les solutions approximatives et/ou partielles suffisent à répondre aux questions d’intérêt pratique.
Moyenne et variance d’une combinaison linéaire de variables aléatoires
données par l’équation 4.2.3.1. (Autrement dit, nul besoin de connaître la distribution complète de
.) Lorsque c’est le cas et que
est linéaire, il existe des formules explicites pour trouver ces valeurs.PROPOSITION 4.2.3.2
Soient
sont
variables aléatoires indépendantes, et
,
constantes. La variable aléatoire
a alors une moyenne de
4.2.3.3
4.2.3.4
soient dépendantes ou indépendantes. Par contre, l’équation 4.2.3.4 repose sur l’indépendance des variables, mais il existe une façon de la généraliser aux cas où les variables sont dépendantes. Cependant, la forme de l’équation 4.2.3.4 donnée ici est adéquate pour les besoins actuels.
, et les autres
.Exemple 4.2.3.2 Jeu d’une plaque d’acier.
, et
l’épaisseur de la plaque, la largeur de la rainure et le jeu (respectivement). Les moyennes et variances pour ces variables peuvent alors être calculées. Nous vous invitons à vérifier que


figurant dans le tableau 4.2.3.4 et les formules de la moyenne et de la variance données dans la partie 3. L’avantage d’utiliser la proposition 4.2.3.2 est que si on a seulement besoin de
et de [latex]\operatorname{Var(U)}[/latex], ce n’est pas nécessaire de passer par l’étape intermédiaire consistant à obtenir la distribution de
. Les calculs effectués à l’aide de la proposition 4.2.3.2 n’utilisent que les caractéristiques des distributions marginales..
Variables aléatoires
modélisant des sélections aléatoires (avec remplacement) dans une même population
variables aléatoires iid pour lesquelles les coefficients
valent tous
. Autrement dit, lorsque les variables aléatoires
sont conceptuellement équivalentes à des sélections aléatoires (avec remplacement) dans une même population, la proposition 4.2.3.2 indique comment la moyenne et la variance de la variable aléatoire
et
. Pour les variables indépendantes
de même moyenne
et de même variance
, la proposition 4.2.3.2 énonce que :4.2.3.5 Moyenne d’une moyenne devariables aléatoires iid
.
4.2.3.6 Variance d’une moyenne devariables aléatoires iid
.<img src= »https://ecampusontario.pressbooks.pub/app/uploads/sites/4171/2024/03/a7fa64aca13a7c86d0d0875dfb4350c6.png » alt= »\begin{aligned}\operatorname{Var( \bar{X} )} & =\left(\frac{ 1}{n}\right)^2 \operatorname{Var(X_1)} +\left(\frac{ 1}{n}\right)^2 \operatorname{Var(X_2)} +\cdots+\left(\frac{ 1}{n}\right)^2 \operatorname{Var(X_{n})} \\& =n\left(\frac{ 1}{n}\right)^2 \sigma^2=\frac{\sigma^2}{n}\end{aligned}
\frac{ 1}{n}title, les équations 4.2.3.5 et 4.2.3.6 présente l’image rassurante de
ayant la distribution de probabilité centrée sur la moyenne de la population
, avec une dispersion qui diminue au fur et à mesure que la taille de l’échantillon augmente.
dans le cadre d’une échantillonnage aléatoire simple dans des contextes énumératifs. (Rappelons la discussion sur l’indépendance approximative des observations résultant d’un échantillonnage aléatoire simple dans une grande population.)



