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3 L’approche actionnelle

« La communication est un comportement social. Par conséquent, pour apprendre le français, l’élève doit lui-même se considérer comme étant un acteur social qui communique à des fins réelles. »

Le curriculum de l’Ontario, Français langue seconde : Programme de base de la 4e à la 8e année, Programme intensif de la 4e à la 8e année, Programme d’immersion de la 1re à la 8e année, 2013, p. 11

L’enseignement des langues, particulièrement le Français langue seconde (FLS), a vu une évolution depuis le dernier siècle. La façon traditionnelle d’enseigner le français, centrée surtout sur l’écriture, met l’accent sur l’apprentissage des notions grammaticales, de la traduction et de la littérature.

Dans les années 80, on privilégie l’approche communicative en misant plutôt sur les situations de communication. Cette approche place l’apprenant.e au centre de son apprentissage et focalise davantage sur l’oral mais accorde aussi une importance à l’écrit à travers les exercices systématiques, les simulations et les jeux de rôle.

Au début des années 2000, on voit émerger l’approche actionnelle dans le domaine de la didactique du français langue seconde. Cette approche se penche sur la motivation derrière la communication, c’est-à-dire la raison pour laquelle un.e locuteur.trice doit communiquer . . . pour accomplir une tâche quelconque. Cette perspective ajoute une dimension réelle ou authentique permettant à l’apprenant.e d’apprendre la langue afin de communiquer pour agir et interagir.

« La perspective privilégiée ici est, très généralement aussi, de type actionnel en ce qu’elle considère avant tout l’usager et l’apprenant d’une langue comme des acteurs sociaux ayant à accomplir des tâches (qui ne sont pas seulement langagières) dans des circonstances et un environnement donnés, à l’intérieur d’un domaine d’action particulier. Si les actes de parole se réalisent dans des activités langagières, celles-ci s’inscrivent elles-mêmes à l’intérieur d’actions en contexte social qui seules leur donnent leur pleine signification. Il y a « tâche » dans la mesure où l’action est le fait d’un (ou de plusieurs) sujet(s) qui y mobilise(nt) stratégiquement les compétences dont il(s) dispose(nt) en vue de parvenir à un résultat déterminé. » (CECR p. 15).

Source : FIPF, s.d.

Dr. Enrica Piccardo (2014) affirme que « . . .dans la perspective actionnelle il s’agit de considérer les apprenants comme des acteurs sociaux et de les mettre donc dans des situations d’action sociale » (p. 21). La vidéo suivante illustre davantage l’approche actionnelle dans le contexte d’une tâche authentique.

Perspective actionnelle/ Tâche authentique

Guide de visionnement_Transforming FLS

Du communicatif à l’actionnel : un cheminement de recherche (Piccardo, 2014)

Bref, la perspective actionnelle est en constante évolution. Elle incorpore l’aspect social ou collaboratif dans sa didactique, là où les apprenant.e.s apprennent à faire une tâche avec d’autres. Cette composante constructiviste valorise l’emploi des habiletés cognitives, sociales et affectives chez l’apprenant.e et soutient un apprentissage échafaudé dans de contextes réels avec une communauté.

L’approche actionnelle (CECR, 2022)