1-3 Méthodes couramment utilisées dans la recherche en enseignement

Renate Kahlke et Sandra Monteiro

 

Aperçu

De nombreuses méthodologies de recherche sont étroitement liées à des domaines bien précis, mais dans les professions de la santé, on emprunte des méthodologies à différentes disciplines (voir le chapitre 1-1). Par exemple, dans le cadre d’études sur les réactions chimiques, il est nécessaire de mener des expériences soigneusement contrôlées dans lesquelles toutes les variables connues sont mesurées ou normalisées. Les chercheurs.ses doivent être en mesure d’indiquer clairement la séquence des méthodes utilisées et les mesures précises de tous les éléments inclus dans chaque étude, afin de permettre la reproduction de leur modèle d’étude et éventuellement, de leurs résultats. Dans ces contextes, la capacité à suivre de près les mêmes étapes et à reproduire les mêmes résultats est synonyme de rigueur scientifique. Dans la recherche en enseignement des professions de la santé, l’accent est mis sur l’expérience et l’étude des phénomènes liés aux êtres humains. Les êtres humains (et les contextes dans lesquels ils interagissent) sont complexes et ne peuvent être contrôlés aussi bien que les produits chimiques. En outre, la plupart des contextes imposent des contraintes importantes au type de recherche qui peut être mené. Alors qu’une réaction chimique peut être reproduite plusieurs fois en utilisant des éléments identiques, chaque participant humain à une étude apporte une diversité d’expériences qui peuvent créer des résultats imprévisibles. Les méthodes de recherche doivent donc être utilisées de manière plus souple, afin que le concept de rigueur scientifique ne soit pas aussi étroitement lié à des procédures normalisées, à des éléments mesurés avec précision ou à la reproduction. En effet, il est plus probable que la reproduction ne soit pas exactement possible dans des contextes différents. En outre, les résultats de l’étude peuvent devoir être interprétés de manière souple, inductive ou déductive (chapitre 1-2). Ce chapitre décrit tout d’abord plusieurs méthodes bien définies, puis présente certains principes fondamentaux pour guider le choix d’une méthodologie de recherche. Il présente ensuite brièvement des exemples concrets de la manière de traduire des phénomènes intéressants en une question de recherche qui peut être associée à une méthode de recherche applicable.

Principaux points à retenir des chapitres

À la fin de ce chapitre, l’apprenant.e devrait être en mesure de :

  1. Décrire l’importance d’aligner une question de recherche sur une méthodologie.
  2. Déterminer au moins quatre méthodologies couramment utilisées dans la recherche en enseignement.
  3. Traduire un phénomène étudié en plusieurs questions de recherche qui peuvent être associées à une méthodologie

Vignette

Après avoir réussi à publier son premier rapport de recherche qualitative, une ambitieuse étude sur la théorie ancrée constructiviste, Rayna souhaite maintenant vérifier la prévalence du phénomène et savoir si ces expériences sont universelles. Elle se rend compte que cette nouvelle recherche pourrait la ramener à la recherche quantitative. Elle commence à constituer une équipe dans le but de concevoir une expérience. Cependant, à la première réunion, les membres de l’équipe ne sont pas du tout d’accord sur le fait que la conduite d’une expérience est la meilleure approche.

 

Approfondir le concept

Tous les phénomènes peuvent être étudiés à l’aide de méthodes qualitatives, quantitatives ou mixtes (à la fois qualitatives et quantitatives). Les méthodes qualitatives s’appuient sur des données moins structurées, comme des mots et des images. Il peut s’agir de dessins, d’observations en direct, de conversations fondées sur des entretiens et d’interactions avec des groupes de discussion. Les méthodes quantitatives, quant à elles, s’appuient sur des données plus structurées, comme des chiffres. Il peut s’agir de résultats de tests, de réponses à des sondages et de recensement d’événements et de personnes. Les méthodes mixtes intègrent les deux types de données dans une même étude. Nous commencerons par explorer les éléments de modèles bien précis. Il se peut que l’expérience que vous avez acquise en recherche vous oriente vers certains types de questions de recherche et de modèles d’étude. Si vous avez appuyé votre thèse sur un modèle de régression, vous avez désormais l’impression que tous les rapports peuvent s’appuyer sur ce modèle. Cependant, dans la recherche en enseignement des professions de la santé (REPS), comme nous l’avons démontré précédemment, le fait de se limiter à une seule approche limite souvent vos objectifs et votre capacité à en élargir la portée (chapitre 1-1). La meilleure façon de rompre ce cycle est d’élargir votre vision du monde. Au chapitre 2-1, nous expliquons comment FAIRE une revue de la littérature pour déterminer les MÉTHODES à employer dans votre domaine. Servez-vous de cette information pour comprendre quelles autres sciences sont utilisées afin de mieux comprendre votre sujet.

Élargir sa vision du monde ne signifie pas qu’il faut avoir de l’expertise dans tous les modèles. « Jouer » avec les différentes méthodologies ne convient pas à tout le monde. La meilleure façon d’apprendre de nouvelles méthodes est de former des associations et des collaborations. Prenez en compte les principes énoncés au chapitre 4-2 sur le travail en collaboration pour constituer une équipe de recherche.

Méthodologies couramment utilisées dans la recherche en enseignement des professions de la santé

La collaboration commence généralement par une compréhension commune. Pour commencer à vous familiariser avec les différentes méthodologies de recherche, nous présentons ci-après sept méthodes de recherche couramment utilisées dans le domaine de l’enseignement des professions de la santé, qu’il s’agisse de méthodes qualitatives, quantitatives ou mixtes.

Recherche qualitative

La recherche qualitative est de plus en plus utilisée dans l’enseignement médical pour décrire un phénomène ou comprendre comment ou pourquoi ce phénomène fonctionne comme il le fait. Nous vous présentons ci-après trois méthodologies qualitatives couramment utilisées. Bien que la plupart des méthodologies qualitatives se recoupent, chacune d’entre elles a des objectifs et des procédures qui lui sont propres. Faire la différence entre ces méthodologies vous aidera à choisir celle qui est la mieux adaptée à vos objectifs et à votre contexte de recherche.

La théorie ancrée constructiviste (1) est une méthodologie couramment utilisée dans la recherche en enseignement des professions de la santé. Comme son nom l’indique, elle est utilisée pour générer une nouvelle théorie en fonction d’un processus ou d’un phénomène social. Pour ce faire, elle s’appuie sur des méthodes de pointe comme l’analyse simultanée (les données sont générées et analysées en même temps), l’échantillonnage théorique (les chercheurs utilisent des analyses simultanées pour orienter leur échantillonnage vers les participants les mieux placés pour guider l’élaboration de leur théorie) et la comparaison constante (les chercheurs reviennent par itération aux données pour les comparer entre elles et faire une comparaison entre leurs analyses en cours et les données).

La phénoménologie est l’étude de l’expérience. Plutôt que de chercher à théoriser l’expérience des participants (comme dans la théorie ancrée constructiviste), la phénoménologie cherche à comprendre en profondeur la nature d’un phénomène au profit de ceux qui en font l’expérience directe. L’un des points marquants de la phénoménologie est l’engagement profond auprès de chacun des participant.e.s, souvent au moyen d’entretiens longs et récurrents.

L’ethnographie est l’une des plus anciennes méthodologies de recherche qualitative. Les ethnographes étudient la culture, généralement au sein de groupes sociaux définis (dans des équipes interprofessionnelles, par exemple, ou dans une classe d’étudiants en première année de médecine). Ils passent beaucoup de temps sur le terrain et effectuent des observations pour étudier les processus et les pratiques sociales du groupe; ils interrogent aussi les participants ou examinent des documents pour tenter de donner un sens à ce qu’ils observent, selon différentes perspectives.

Recherche quantitative

Bien que la culture de la recherche dans les professions de la santé soit en train de changer, la rigueur des méthodologies quantitatives reste une conviction forte, notamment parce que l’essai clinique randomisé est considéré comme la norme de référence de la recherche clinique, et demeure donc un paradigme dominant dans l’esprit de la plupart des cliniciens.nes. Même s’il est possible de concevoir une expérience semblable à un essai clinique randomisé pour évaluer la théorie de l’enseignement, il s’avère souvent impossible de maintenir les contraintes strictes des études sur l’enseignement. Par exemple, il serait impossible de contrôler les caractéristiques multiples des personnes participant à la recherche ou de s’assurer que celles-ci ne sont pas exposées à d’autres formations ou expériences susceptibles d’influencer les résultats de l’étude. Par conséquent, la plupart des expériences dans le domaine de l’enseignement sont en réalité des essais pratiques.

Les essais pratiques sont essentiellement des essais cliniques randomisés dans lesquels un ou plusieurs éléments ne sont pas possibles. Par exemple, dans le cadre d’une étude longitudinale portant sur différentes approches d’enseignement, il peut s’avérer impossible de répartir les étudiants de manière aléatoire dans différents groupes. Dans ce cas, le chercheur.euse pourrait devoir s’appuyer sur des cohortes naturelles qui agiront comme « groupes ». L’enseignement des professions de la santé peut bénéficier d’essais pratiques qui évaluent si les théories proposées résistent à la complexité des contextes semi-contrôlés. L’échantillonnage de commodité et l’attribution pseudo-aléatoire sont des techniques acceptables.

Les sondages sont des questionnaires structurés qui mesurent des attitudes, des expériences ou des comportements autodéclarés. Les réponses sont censées définir le degré d’adhésion d’un répondant.e à un concept donné. L’enseignement des professions de la santé peut s’appuyer sur les sondages qui détectent des modèles communs d’attitudes et d’expériences. Toutefois, il est facile d’abuser de cette méthodologie ou de l’utiliser à mauvais escient. Pensez à consulter les guides sur la conception des sondages (2-4).

Les audits de cas sont des études qui permettent d’examiner le niveau de respect des directives de pratique clinique.  Ces études peuvent être utiles pour cerner les domaines d’enseignement des professions de la santé qui nécessitent plus d’attention. Par ailleurs, les audits peuvent mesurer l’efficacité d’une intervention d’enseignement récente sur la modification des pratiques ou l’amélioration de la sécurité des patients. Par exemple, une approche d’audit combinée à une formation in situ peut mesurer l’impact des initiatives d’amélioration de la qualité.

Remarque sur les méthodes mixtes

Les méthodes mixtes sont de plus en plus populaires dans l’enseignement des professions de la santé. Bien qu’elles ne constituent pas la réponse à toutes les questions de recherche, elles peuvent offrir les avantages des modèles d’étude à la fois qualitatifs et quantitatifs.

Les bons modèles de méthodes d’étude mixtes amènent à réfléchir à la manière dont les données qualitatives et quantitatives seront combinées pour répondre au mieux aux questions de la recherche. Il existe de nombreuses façons de concevoir les modèles mixtes. L’un d’entre eux consiste à faire la distinction entre les modèles convergents/parallèles (dans lesquels les données qualitatives et quantitatives sont générées séparément, mais simultanément, puis intégrées dans l’analyse finale) et les modèles séquentiels (dans lesquels un type de données est généré en premier et utilisé pour guider l’autre). Les modèles séquentiels peuvent être exploratoires (les données qualitatives sont d’abord générées pour explorer le phénomène que les données quantitatives peuvent ensuite confirmer) ou explicatifs (les données quantitatives sont d’abord générées, puis utilisées pour guider l’exploration qualitative du phénomène).

Faire des choix

Le choix de la méthode à utiliser dépend des ressources disponibles (y compris l’expertise méthodologique), de l’aspect du phénomène étudié et de la perception des retombées du type de données qui seront produites. La première étape de la conception d’une étude consiste à déterminer clairement votre objectif. Voulez-vous donner de l’information? Voulez-vous mieux comprendre? Voulez-vous changer certains comportements? Une version différente de ces objectifs est décrite par Cook et coll. (4). Dans ce chapitre, nous explorons les objectifs d’information, de compréhension et de changement du comportement, car le point central n’est pas une intervention en enseignement; nous considérons plutôt le concept plus large d’exploration des phénomènes dans l’enseignement des professions de la santé. La deuxième étape consiste à lire en profondeur sur le sujet, en réévaluant votre objectif si nécessaire, tandis que la troisième étape vise à traduire votre objectif en une question de recherche, qui vous orientera probablement vers la meilleure méthodologie. Examinons maintenant ces objectifs de recherche potentiels, en utilisant le phénomène de l’« épuisement professionnel » pour déterminer comment chaque objectif pourrait se traduire en une question de recherche.

Informer

Il fut un temps où le concept d’épuisement professionnel chez les professionnels.les de la santé n’était pas bien compris. Dans ce cas, votre objectif peut être de décrire l’épuisement professionnel afin d’accroître la sensibilisation et la motivation à étudier ce phénomène de près. Cet objectif semble mieux correspondre à une étude d’observation ou à un sondage. Dans une étude d’observation, vous agirez comme un anthropologue ou un ethnographe, en observant toutes les preuves du phénomène dans la pratique. Vous pourriez vous appuyer sur une revue de la littérature rigoureuse pour affiner votre approche et les contextes que vous choisissez d’observer. Une étude d’observation de l’épuisement professionnel pourrait être très ambitieuse, car elle nécessiterait de suivre les personnes de près, de les observer à leur point le plus bas et de multiplier les points de vue d’observateurs à plusieurs moments. En revanche, un sondage permet à différentes personnes de faire part de leurs expériences de manière anonyme et structurée. Un sondage bien conçu et étayé par une revue rigoureuse de la littérature peut mettre en évidence des expériences communes, des définitions courantes et des fréquences d’événements liés à l’épuisement professionnel. Votre préférence pour l’un ou l’autre de ces modèles et l’accès aux ressources nécessaires détermineront votre décision au bout du compte. Si vous avez affiné votre objectif en posant une question de recherche bien précise, comme : « À quelle fréquence l’épuisement professionnel se manifeste-t-il chez le personnel infirmier des services d’urgence? », l’option du sondage devient alors plus claire.

Comprendre

Vous avez peut-être lu un article sur un phénomène et vous souhaitez l’expliquer plus en détail. Si nous reprenons l’exemple de l’épuisement professionnel, vous rejoindrez les nombreux chercheurs.ses en enseignement des professions de la santé qui ont exploré ce phénomène de différentes manières. Votre revue de la littérature vous aidera à déterminer l’aspect de l’épuisement professionnel que vous souhaitez mieux comprendre, ce qui pourrait vous amener à poser une question très précise, par exemple celle-ci : « Comment le soutien familial influe-t-il sur l’expérience et la guérison de l’épuisement professionnel? » Cette question en particulier n’est pas bien adaptée à une méthodologie quantitative, surtout parce qu’il ne s’agit pas d’un phénomène qui peut être étudié de manière éthique à l’aide d’une expérience, et qu’un sondage ne permettrait pas d’obtenir les données précieuses nécessaires pour expliquer le rôle du soutien familial. Dans une telle situation, une étude reposant sur des données recueillies lors d’entretiens avec des professionnels.les de la santé ayant souffert d’épuisement professionnel serait plus utile. Vous pourriez utiliser la phénoménologie pour développer une appréciation détaillée de l’expérience ou la théorie ancrée constructiviste pour développer une théorie du processus de rétablissement de l’épuisement professionnel.  Par la suite, lorsque vous aurez l’impression de bien comprendre le phénomène et d’avoir élaboré une théorie sur la manière dont il se manifeste, vous pourrez choisir de concevoir un sondage pour étayer votre théorie.

Changer le comportement

En vous appuyant sur vos précédents objectifs d’exploration et de compréhension, vous souhaitez peut-être désormais changer la façon dont les professionnels.les de la santé réagissent aux signes d’épuisement professionnel. La revue de la littérature ou les recherches que vous avez effectuées vous ont peut-être fourni des indications sur les meilleures façons de prévenir l’épuisement professionnel ou d’en réduire les répercussions. Dans ce cas, la collecte de preuves en faveur de ces stratégies et l’exploration des possibilités de financement pour présenter celles-ci dans votre établissement local afin d’en étudier l’incidence pourraient vous intéresser. Il se peut aussi que la chance (faute d’un meilleur mot) joue en faveur de l’équipe de recherche. Par exemple, si un nouveau programme de lutte contre l’épuisement professionnel est mis en place dans votre établissement, vous disposez soudain du contexte idéal (aussi appelé « expérience naturelle » de manière officieuse) pour recueillir des données sur les résultats. À l’instar d’un modèle expérimental, vous pourriez travailler avec les directeurs.trices de programme pour concevoir deux groupes d’intervention et mesurer les résultats quantitativement, au moyen d’un sondage sur l’épuisement professionnel, ou qualitativement, au moyen d’une série d’entretiens. Vos conclusions pourraient alors justifier l’investissement de ressources supplémentaires dans les stratégies qui ont eu l’incidence la plus positive, ou dans celles qui étaient les plus rentables ou les plus faciles à mettre en place.

En délimitant la recherche selon ces trois objectifs potentiels, nous espérions montrer que choisir une méthodologie de recherche peut être facile. Contrairement à l’idée qu’il existe une méthodologie « standard », l’objectif de ce chapitre est de souligner que le choix d’une méthodologie de recherche dépend de nombreux facteurs. En effet, le même groupe de chercheurs.ses peut utiliser une multitude de méthodologies pour étudier le même phénomène, créant ainsi un programme de recherche solide et efficace. Toutefois, c’est votre propre objectif immédiat qui déterminera l’approche que vous devez choisir. Explorez la possibilité de lire davantage sur ce sujet (6, 7). Le tableau 1.3.1 présente des exemples concrets.

 

Tableau 1.3.1. Exemples concrets (8)
Domaine Question de recherche Modèle d’étude idéal
Le bien-être des stagiaires des professions de la santé Quels sont les facteurs qui influent sur le bien-être des stagiaires de premier cycle? Déterminer les facteurs potentiels et évaluer leur impact à l’aide d’un sondage (méthode quantitative)
Comment les stagiaires de premier cycle décrivent-ils le lien entre le bien-être et la réussite scolaire? Créer un guide d’entretien qui aide les participants à réfléchir à leurs expériences en matière de réussite scolaire et de bien-être – (méthode qualitative)
Acquisition d’une expertise en matière de diagnostic médical Est-il plus efficace d’apprendre à faire un diagnostic à l’aide d’exemples ou de symptômes et de caractéristiques? Concevoir une expérience – un essai pratique – qui compare la précision du diagnostic des participants exposés à différentes approches d’apprentissage (méthode quantitative)
À quel moment les étudiants en médecine se sentent-ils sûrs de leur expertise en matière de diagnostic? Créer un guide d’entretien qui aide les participants à réfléchir à la première prise de conscience de leur propre expertise (qualitative)
Acquisition de compétences en interventions chirurgicales Quel degré d’indépendance les membres de la faculté accordent-ils aux stagiaires à mesure qu’ils perfectionnent leurs compétences chirurgicales en salle d’opération? Concevoir une étude d’observation des titulaires et des stagiaires en salle d’opération (méthode qualitative)
Quelle est la fiabilité des rapports d’évaluation de la formation des stagiaires en chirurgie? Rassembler des données d’évaluation provenant de plusieurs rapports d’évaluation de la formation et effectuer une analyse de généralisation (méthode quantitative)

Principaux points à retenir

Objectif unique – Prenez le temps de définir un objectif clair pour votre étude. Effectuez une revue de la littérature rigoureuse pour bien comprendre les travaux antérieurs sur le phénomène qui vous intéresse (voir chapitre 2-1). Cette analyse vous permettra de découvrir dans quelle mesure d’autres personnes ont déjà contribué à la réalisation du même objectif. D’autres objectifs peuvent être attribués à des études futures et à différents modèles d’étude.

Clarté – Passez du temps avec votre équipe de recherche à élaborer un plan clair et assurez-vous que tous les membres de l’équipe comprennent et soutiennent l’objectif. Vos réflexions sur la revue de la littérature et la définition des objectifs vous aideront à élaborer une vision claire des ressources disponibles, du calendrier, du groupe de participants, du contexte et de la structure potentielle des données.

Spécificité – Développez une question de recherche propre à vos objectifs. Une question précise guidera la conception de votre étude. Elle est particulièrement importante pour vous expliquer à vous-même, aux coauteurs.trices et aux lecteurs.trices (si vous publiez votre travail) ce que vous avez fait. Cette question vous aidera également à rester sur la bonne voie si les choses se compliquent (comme c’est souvent le cas dans la recherche en enseignement).

Faisabilité – Soyez ouvert aux variations de vos objectifs et de vos questions. Examinez la faisabilité et le coût de l’étude proposée pour vous assurer que tous les éléments sont gérables.

Conclusion de la vignette

Après quelques discussions, Rayna et le reste de l’équipe de recherche se sont mis d’accord sur quelques modèles d’étude. Le groupe a estimé qu’il était préférable de mener d’abord une étude observationnelle/qualitative avant de déterminer les méthodologies quantitatives permettant d’explorer la manière dont les différents facteurs touchent le phénomène.

Références

  1. Charmaz K. Constructing grounded theory: A practical guide through qualitative analysis. sage; 13 janvier 2006.
  2. Bunton S.A. Using qualitative research as a means to an effective survey instrument. Academic Medicine. 1er août 2016; 91(8):1183.
  3. Gehlbach H., Artino Jr A.R., Durning S.J. AM last page: survey development guidance for medical education researchers. Academic Medicine. 1er mai 2010; 85(5):925.
  4. Phillips A.W., Reddy S., Durning S.J. Improving response rates and evaluating nonresponse bias in surveys: AMEE Guide No. 102. Medical teacher. 3 mars 2016; 38(3):217-28.
  5. Cook D.A., Bordage G., Schmidt H.G. Description, justification and clarification: a framework for classifying the purposes of research in medical education. Medical education. Février 2008; 42(2):128-33.
  6. Ringsted C., Hodges B., Scherpbier A. ‘The research compass’: An introduction to research in medical education: AMEE Guide No. 56. Medical teacher. 1er septembre 2011; 33(9):695-709.
  7. Yarris L.M., Deiorio N.M. Education research: a primer for educators in emergency medicine. Academic Emergency Medicine. Octobre 2011; 18:S27-35.
  8. Bordage G. Conceptual frameworks to illuminate and magnify. Medical education. Avril 2009; 43(4):312-9.

À propos des auteurs

Renate Kahlke est professeure adjointe au sein de la division de l’enseignement et de l’innovation du département de médecine. Elle est une scientifique du programme MERIT (McMaster Education Research, Innovation & Theory) de l’Université McMaster

Sandra Monteiro est professeure agrégée au sein du Département de médecine, Division de l’éducation et de l’innovation,Faculté des sciences de la santé, McMaster University. Elle est également titulaire d’un poste au département des méthodes, des preuves et des répercussions de la recherche en santéde la faculté des sciences de la santé de l’Université McMaster.

 

Icône de Licence Creative Commons Attribution – Partage dans les mêmes conditions 4.0 International

1-3 Méthodes couramment utilisées dans la recherche en enseignement par Renate Kahlke et Sandra Monteira est titulaire d’une licence Creative Commons Attribution – Partage dans les mêmes conditions 4.0 International, sauf indication contraire.

 

Partagez ce livre