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Transcriptions des vidéos

Transcription des vidéoclips.

Semaine 1

  • S1 Vidéo 1 : L’objet d’étude de la linguistique

Semaine 2

  • S2 Vidéo : Les voyelles
  • S2 Vidéo : Les consonnes
  • S2 Vidéo : Les semi-voyelles

Semaine 3

  • S3  Vidéo 1. Décrire la langue pour comprendre le langage
  • S3 Vidéo 2. Les principes de l’API : conséquences
  • S3 Vidéo 3. Résumé: Les consonnes du français en API
  • S3 Vidéo 4. Les voyelles du français en API
  • S3 Vidéo 5. Les trois e
  • S3 Vidéo 6. Les nasales et les semivoyelles

 Semaine 1

S1 Vidéo 1:  L’objet d’étude de la linguistique

Qu’est-ce que la linguistique ? On pourrait définir la linguistique comme l’étude de la connaissance du langage ou dit autrement ce qu’il y a dans la tête des humains qui permet la communication verbale. Il est important de constater qu’il s’agit d’une connaissance inconsciente et intuitive qui demande très peu de réflexion de la part de ceux qui utilisent le langage. Pour illustrer ce qu’on entend par connaissance inconsciente et intuitive regardons ensemble la description humoristique de la linguistique exprimée par la phrase de l’anglais suivante:

« Linguistics is the study of things you know about language  you don’t know you know. Speakers of English have no trouble understanding this sentence. Their understanding relies on the assumption that the following sentence is true: they know things about language. And Linguistics is the study of these things the know about language. However, according to the sentence is not just anything about language that Linguistics studies: it’s these things about language they don’t know they know. Understanding this sentence means that you know its grammatical structure. For instance, you know that this part of the sentence which is usually called the subordinate clause is included inside the main sentence. Furthermore, you know that this part of the sentence is itself included inside the subordinate clause and this can also by said for this part of the sentence. That you have knowledge about inclusion of sentences inside one another can be demonstrated by the presence of the word ‘that’ in any of these embedded sentences. You could just say that Linguistics is the study of things that you know about language that you don’t know you know ».

Remarquez que cette connaissance est indépendante de la connaissance de la grammaire traditionnelle même ceux qui programment très fort être nuls en grammaire sont en mesure d’interpréter cette phrase, ce qui montre qu’ils connaissent en fait cette structure de manière inconsciente. Comment est-ce possible? et bien, parce que les locuteurs et locutrices d’une langue ont internalisé une connaissance de leur langue, ce que les linguistes appellent une grammaire interne, et c’est cette connaissance, cette grammaire interne que les linguistes cherchent à comprendre. Prenons donc pour acquis que les linguistes cherchent à comprendre ce que les locutrices et locuteurs savent à propos de leur langue de manière intuitive et inconsciente et qui permet la communication verbale. En simplifiant, on peut imaginer la communication verbale de la manière suivante: une locutrice émet une séquence de sons dirigée vers un interlocuteur; celui-ci devient lui-même un locuteur en répondant avec une séquence de sons, et ainsi de suite. On parle communication verbale lorsque ces séquences de sons transmettent un message, un sens, et pour que cette communication soit possible, il est nécessaire que les participants partagent la connaissance d’une langue particulière. Et c’est là notre objet d’étude, cette grammaire interne.

La question est: comment accéder à cette grammaire interne qui est une capacité mentale? Il serait fort utile s’il existait une petite trappe, une petite porte qu’on pourrait ouvrir pour aller voir à l’intérieur de la tête de gens mais nous savons que ceci n’est pas possible pour toutes sortes de raisons. En fait, les linguistes cherchent à comprendre la capacité langagière des êtres humains à travers l’étude systématique des productions des locuteurs et locutrices d’une langue. Pour une telle étude il est nécessaire d’avoir un outil de description qui décrit ces productions de façon systématique. La semaine prochaine, nous allons poser une question: Est-ce que l’orthographe traditionnelle est un outil approprié pour décrire les productions linguistiques? Pour introduire cette matière, nous allons regarder un court vidéo clip tiré d’une pièce de théâtre de Molière: Le Bourgeois Gentilhomme. Le Bourgeois Gentilhomme, Monsieur Jourdain, fils d’un riche marchand, veut appartenir à l’aristocratie. C’est impossible car bien qu’il soit riche, il n’a pas de sang noble. Il poursuit néanmoins son rêve en embauchant les meilleurs professeurs afin d’apprendre à vivre comme un aristocrate. Dans la scène que nous allons voir, il demande au philosophe, l’homme de science de l’époque, de lui apprendre l’orthographe.

Semaine 2

S2 Vidéo : Les sons et les lettres

L’objectif de cette unité est de comprendre la nature des sons dans la langue et du rapport de ces sons avec l’écrit. En nous basant sur la leçon d’orthographe du « Bourgeois Gentilhomme » de Molière, nous révélerons une série d’idées fausses sur la langue. Une idée fausse c’est une « misconception » (en anglais). Ces idées fausses viennent d’une compréhension imparfaite de la différence entre l’oral et l’écrit dans la langue est aussi de la nature de la connaissance de la langue chez les êtres humains.

Rappelons que le philosophe dit à Monsieur Jourdain : « pour bien suivre votre pensée et traiter cette matière en philosophe ,  il faut commencer selon l’ordre des choses par une exacte connaissance de la nature des lettres et de la différente manière de les prononcer toutes. Mais est-il exact de dire que les lettres sont prononcées ? Les prochains exercices vous permettront de répondre à cette question.

S2 Vidéo : Les voyelles (corrigé le 21 juin) 

Dans son exposé le philosophe dit à Monsieur Jourdain que les lettres sont divisées en voyelles et en consonnes et que selon lui il y a cinq voyelles : A, E, I, O et U.  5 voyelles en français, vraiment ?

En fait, pour savoir combien il y a des voyelles en français, on doit tout d’abord savoir ce qu’est une voyelle exactement. Et nous ne parlons pas des lettres ici mais des sons. La question alors est : comment produit-on une voyelle ?  Les locuteurs et locutrices d’une langue, que ce soit le français ,  l’anglais ou n’importe quelle langue, savent intuitivement ce qu’est une voyelle. Il est cependant plus difficile, sans faire un effort d’introspection, d’identifier immédiatement les caractéristiques essentielles d’une voyelle. Par exemple ,  pour prononcer une voyelle :

  • Est-ce que la langue doit être en mouvement  ?
  • Est-ce que les poumons poussent de l’air à travers la cavité orale ?
  • Est-ce qu’il doit y avoir un arrêt complet ou partiel du passage de l’air ?
  • Est-ce que les cordes vocales vibrent ?
  • Est-ce que les lèvres doivent être arrondies ?

On peut facilement répondre à de telles questions en mettant en œuvre notre système articulatoire et en observant ce que nous faisons. Prononcez la voyelle A et tenez-la.  Observez alors (ou sentez) comment la voyelle est produite.

Nous interrompons cette présentation pour un message d’intérêt public. Pour une compréhension optimale de cette matière, il est fortement recommandé de produire la voyelle A et de chercher à répondre à chacune des questions pendant sa production. La prononciation du A ne causera aucun malaise physique ou psychologique.

  • Est-ce que la langue est en mouvement durant la production du A ?
    • En fait ,  si la langue se déplace, la qualité de la voyelle change et ce ne sera plus un A.
  • Est-ce que les poumons poussent de l’air à travers la cavité orale pour produire le son ?
    • On sent l’air en plaçant la main devant la bouche Le flux d’air est plus facile à percevoir si la voix est forte.  Donc oui.
  • Est-ce que des cordes vocales vibrent pendant la prononciation d’une voyelle ?
    • En mettant la main sur votre gorge durant la prononciation de A vous pouvez sentir une vibration dans votre cou. Ce sont les cordes vocales qui vibrent et qui produisent la sonorité de la voyelle. La réponse est donc oui.
  • Est-ce qu’il y a un arrêt complet ou partiel du passage de l’air ?
    • L’obstruction du passage de l’air est une propriété des consonnes : en disant A, le passage de l’air est complètement libre.
  • Est-ce que les lèvres doivent être arrondies?
    • En fait seulement certaines voyelles comme le O nécessitent l’arrondissement des lèvres. Donc non.

Au niveau articulatoire, donc, la prononciation d’une voyelle implique le passage continu de l’air à travers le conduit vocal avec la vibration des cordes vocales. Durant la production d’une voyelle il n’y a aucun mouvement des articulateurs, aucune obstruction partielle ou complète de l’air. Pour la qualité des voyelles, c’est la forme de la cavité orale qui détermine si on prononce un A, un E ou un I et ainsi de suite. La forme de la cavité dépend principalement de la position de la langue qui est soit plus haute soit plus basse plus à l’avant plus à l’arrière. L’arrondissement des lèvres comme avec O ajoute une zone de résonance à l’avant de la bouche, affectant ainsi la qualité de la voyelle. Pour les voyelles nasales, l’abaissement du vélum, ou palais mou, à l’arrière de la cavité orale, permet l’ouverture d’une autre zone de résonance, la cavité nasale, ce qui affecte aussi la qualité de ces voyelles.

En résumé , on prononce une voyelle en permettant le passage continu de l’air à travers le conduit oral pendant la vibration des cordes vocales, et ce sans aucun mouvement des articulateurs ou obstruction partielle ou complète de l’air. La qualité de la voyelle dépend principalement de la forme de la zone de résonance principale, la cavité orale, et l’utilisation de zones de résonance secondaire créées par soit l’arrondissement des lèvres ou le passage de l’air dans la cavité nasale.

  S2 Vidéo : Les consonnes

Nous avons vu que les lettres ne correspondent pas directement à des sons. Nous avons vu que plusieurs lettres n’ont pas de correspondant sonore et que parfois la combinaison de lettres correspond à un seul son. Nous avons aussi observé que s’il y a cinq lettres appelées voyelles en français, dans les faits jusqu’à 16 sons peuvent être appelés voyelles en français. Nous nous tournons maintenant vers les consonnes pour regarder un cas où une lettre correspond à plus d’un son. Ecoutez attentivement les deux phrases suivantes : Elles savaient la bonne réponse (Elles savaient la bonne réponse). Elles avaient la bonne réponse (Elles avaient la bonne réponse). Il y a évidemment une différence ici. On parle du verbe savoir versus du verbe avoir. Mais au niveau du son la différence s’articule entre la prononciation du s. Elles savaient la bonne réponse, Elles avaient la bonne réponse. Vous remarquez qu’il n’y a aucun z à l’écrit ici. La question qu’on peut se poser c’est :  pourquoi un s, la s de elles ,  est-il parfois prononcé Z ?

Pour répondre à cette question il faut constater que S et Z sont des sons très similaires. Ils ont la même articulation (la pointe de la langue est derrière les dents) ce qui crée une restriction du passage de l’air qui produit un bruit. Qu’est-ce qui les distingue alors ?

Pour une compréhension optimale de cette matière, respectez la consigne suivante :  Placez la main sur la gorge et prononcez s et z en alternance.

Vous constaterez alors que la différence réside dans les vibrations dans votre cou : ce sont vos cordes vocales. Dans le cas de S il n’y a pas de vibrations des cordes vocales alors qu’avec Z il y a des vibrations des cordes vocales.  On parle d’une différence de voisement. La vibration des cordes vocales à la base de la production des voyelles permet aussi de distinguer des consonnes comme Z et S. S est un son non voisé, sans vibration des cordes vocales ; Z est un son voisé, avec la vibration des cordes vocales .

Il existe d’autres pairs de sons similaires en français, c’est-à-dire des sons qui sont distingués par le voisement : P et B qui opposent pas et bas, ou pain et bain constituent une autre paire de sons qui se distinguent par le voisement. Écoutez bien : P  P  P, B  B  B . P et B partagent la même articulation , c’est-à-dire il y a un contact momentané des lèvres supérieures et inférieures , ce qui provoque un arrêt complet du passage de l’air suivi du relâchement qui produit un pop. Dans le cas de P il n’y a aucune vibration des cordes vocales, dans le cas de B il y a des vibrations des cordes vocales, donc B est voisé et P est non voisé . Cette distinction met en lumière la nature des consonnes : les consonnes contrairement aux voyelles sont des sons où il y a une obstruction ou un obstacle au passage de l’air , obstruction qui crée un bruit particulier. Avec les  sons S et Z l’obstacle est partiel, il y a un rapprochement de la pointe de la langue à l’arrière des dents, ceci produit une turbulence de l’air avec un bruit caractéristique:  S  Z  S  Z . De tels sons sont appelés des consonnes fricatives. Il n’y a pas de mouvement nécessaire des articulateurs, ce qui veut dire que le son peut durer indéfiniment: SS ZZ. Les consonnes fricatives sont distinguées par le voisement en français.

Avec P et B, l’obstacle arrête complètement le passage de l’air qui est suivi d’un relâchement pour produire le son: P, B. On parle alors de consonnes occlusives.  il y à un mouvement des articulateurs, ce qui implique que le son à une durée très limitée. Tout comme avec les fricatives, il y a des sons occlusifs en français qui sont distingués par le voisement.

En résumé ,  les consonnes se distinguent des voyelles car elles impliquent une obstruction au passage de l’air. Dans certains cas l’obstruction et partielle ,  comme avec les consonnes fricatives S et Z ,  ou complète,  avec les consonnes occlusives  comme  P et B. Les consonnes se distinguent aussi au niveau du voisement : avec S et P il n’y a aucune vibration des cordes vocales, ce sont des consonnes non voisées ; avec Z et B, il a vibration des cordes vocales, les consonnes sont dites voisées. Si on revient à la question : pourquoi une S est-il parfois prononcée une Z ? Bien, nous répondrons à cette question dans les activités que nous ferons durant le cours .

S2 Vidéo : Les semi-voyelles

Il existe dans les langues du monde un autre type de son à cheval entre les voyelles et les consonnes : ce sont les semi-voyelles. Elles sont présentes dans la prononciation des mots suivants. Ecoutez bien : huit – luette – lui ; voix – oui – fouet bille – pied – panier.

Contrairement aux consonnes, la production des semi-voyelles n’implique pas d’obstruction au passage de l’air.  À ce niveau, elles sont comme les voyelles et elles ont fortement voisées. Mais contrairement aux vraies voyelles, qui n’impliquent aucun mouvement d’articulateurs durant la prononciation et peuvent avoir une durée, la production des semi-voyelles implique le mouvement d’articulateurs. Pour cette raison, elles ne peuvent pas être tenues. Au niveau de la qualité, les semi-voyelles se rapprochent de certaines voyelles en français.   La semi-voyelle dans huitluette et lui se rapproche du U de lu.  La semi-voyelle de voix, oui et fouet se rapproche du OU de mou. La semi-voyelle de bille, pied et panier se rapproche du I de vie.

Semaine 3

S3 Vidéo 1. Décrire la langue pour comprendre le langage.

 Au dernier cours, nous avons vu que l’objet d’étude de la linguistique est la connaissance implicite du langage c’est- à-dire ce qu’il y a dans la tête des humains qui leur permet de communiquer entre eux. Nous avons vu que les linguistes cherchent à aborder cette connaissance à travers l’étude systématique des productions langagières. Le succès d’une telle étude repose sur une description fidèle de ce que les locuteurs et locutrices d’une langue produisent effectivement.

Nous allons introduire aujourd’hui un système de description qui arrive à faire ceci mais avant nous allons mettre en évidence certains des points vus au dernier cours qui montrent qu’on ne peut utiliser l’orthographe traditionnelle à cette fin.  Le problème avec l’orthographe est que la correspondance entre les signes graphiques et les sons n’est ni systématique ni régulière. Par exemple, on a vu que des lettres différentes correspondent à un seul son. Le son [s] dans son est un s, mais dans leçon est un ç. Alors que dans laisse c’est deux s (ss) et dans friction c’est un t. Le son [o] dans eau est trois lettres (e, a, u) dans haute, deux lettres (a, u) , dans grosse, une lettre (le o). On a aussi vu qu’ une seule lettre peut correspondre à plusieurs sons différents. La lettre s dans chanson est un son [s] mais dans raison est un [z]. La lettre e dans le correspond au son [ə], dans tel correspond au son [ɛ] et dans les correspond au son [e]. Et enfin, on a vu que certaines lettres ne correspondent à aucun son :  c’est le cas notamment des lettres en position finale s, t, d et e dans les mots chantes, tant, chante, chaud, et bien d’autres.

En plus du manque de correspondance, l’orthographe ne peut décrire ce qui est effectivement produit car il est basé sur des règles qui demandent le respect absolu dans tous les contextes. On peut illustrer le genre de problèmes que cela pose en regardant la variation. C’est un fait observable qu’il y a de la variation selon les différents dialectes d’une langue. Prenez le mot ananas:  dans certaines régions de la France, on prononce la consonne finale s de « ananas », on dit donc:  [ananas].  Dans d’autres régions (dont celle d’où je viens) le s final n’est pas prononcé on dit : [anana], mais l’orthographe ne changera pas selon ces différences dialectales. La variation langagière est une réalité empirique (quelque chose qui peut être observée ou entendu dans les faits) : il est bien connu que les langues varient en fonction de plusieurs paramètres comme le temps et l’espace, les facteurs sociaux et ainsi de suite. Il y a un domaine de la linguistique, la sociolinguistique, qui étudie ces variations, il cherche à les comprendre.

Pour notre propos, ce qui est important de constater est que la nature de la capacité langagière des humains implique l’étude de tout ce qui est possible et dans ce qui est possible il y a la variation. Pour cette raison l’orthographe, qui est censé être fixe, n’est pas un outil approprié pour décrire les productions langagières. Les linguistes ont développé un système de descriptions plus adéquat, l’API :  l’alphabet phonétique internationale.

Le principe de l’API est très simple un seul signe graphique correspond toujours à un seul et un seul son, et un son correspond toujours à un seul et un seul signe graphique. Aujourd’hui, nous allons voir une sélection de certains signes API.  Pour les sons du français, nous allons voir les signes qui correspondent à pratiquement toutes les consonnes et une sélection de signes pour les voyelles avec une emphase sur les différents e. Nous ne discuterons pas explicitement des symboles associés aux consonnes nasales ou semi-voyelles.

S3 Vidéo 2: Les principes de l’API : conséquences

Les règles du jeu de l’API qui sont à retenir. La notation des sons de la langue en API s’appelle une transcription phonétique. On identifie les transcriptions phonétiques en mettant les symboles API entre des barres obliques ou entre crochets. Par exemple, la transcription en API du mot ami sera notée entre barres obliques /ami/ ou entre crochets [ami]. Plusieurs des signes de l’API sont identiques des lettres que vous connaissez comme le a, le m et le i de ami mais ce n’est pas toujours le cas.

Nous allons introduire un petit nombre de signes qui diffèrent des lettres devant le cours aujourd’hui. Faire bien attention aux points suivants:

-Tout d’abord il n’y a jamais de majuscules dans les signes en l’API. Les lettres majuscules nous les utiliserons ici pour parler des classes de sons. Par exemple les voyelles seront notées avec un V, les consonnes avec un C et les semi-voyelles avec un S.

-Ensuite, il n’y a jamais de symboles de ponctuation en API. Par exemple point, la virgule, le point virgule, ou le double point, ou d’apostrophe.

Il s’agit de petites règles qu’il faut garder en tête nous sommes ici à décrire ce que les locuteurs produisent au niveau sonore.

Revenons maintenant au principe de l’API selon lequel un signe graphique correspond toujours à un seul son et un son correspond toujours à un seul signe graphique. Ceci veut dire que pour un mot dont l’orthographe est « a-m-i » et qui se prononce /ami/ on a une correspondance directe entre chaque lettre et chaque son  /a/ /m/ /i/. Cependant, si on met ami au féminin (amie) ou au pluriel (amis, amies) il n’y a aucun changement au niveau de la transcription phonétique car le « e » du féminin et le « s » du pluriel ne sont pas prononcés.

Dans certains cas deux lettres correspondent à un seul son. Considérez le mot phonétique. Le ph correspond à un /f/. Les lettres o, n, e, t et i correspondent chacun à un son, et finalement le qu correspond à un /k/. Le e, lui, n’est pas prononcé.

Dans le cas de la lettre x, cette lettre correspond généralement à deux sons. Dans le mot fixe on voit un /f/, un /i/, et ensuite le x correspond à /k/, /s/. Le « e » n’est pas prononcé.

En gardant en tête ces quelques règles la meilleure façon d’apprendre l’API est de pratiquer avec des exemples. Ce que nous allons faire dans les exercices qui suivent et aussi avec les exercices en classe, et dans le tutorat. Cette pratique permettra aux étudiants d’apprendre les correspondances régulières entre graphie et signe phonétique et surtout être en mesure de déchiffrer l’orthographe des mots pour les prononcer correctement.

S3 Vidéo 2: Résumé: Les consonnes du français en API.

Les consonnes du français en API sont les suivantes: [b, d, g, p, t, k, z, v, ʒ, s, f, ʃ, m, n, ɲ, ŋ, l, r]. Les consonnes que vous devrez maîtriser pour le cours sont les suivantes [b, d, g, p, t, k, z, v, ʒ, s, f, ʃ, m, n, l, r]. Les caractères nouveaux que vous devrez maîtriser correspondent aux  sons [ʒ] et [ʃ] . Voyons donc maintenant les correspondances entre sons et graphies dans l’orthographe.

  • Le son [b] est représenté par ce caractère API. Il est associé aux graphies b, bb, et plus rarement,  bh.
  • Le son  [d] est représenté par ce caractère API. Il est associé aux graphies d, dd et plus rarement, dh.
  • Le son [g] est représenté par ce caractère API. Il est associé aux graphies g, gg et gu.
  • Le son  [p] est représenté par ce caractère API. Il est associé aux graphies p, pp.
  • Le son [t]  est représenté par ce caractère API. Il est associé aux graphies t, tt et th.
  • Le son [k] est représenté par ce caractère API. Il est associé aux graphies:  c, cc, qu, q en fin de mot, comme cinq, ch, dans certains mots comme archaïque, et k.
  • Le son [z] est représenté par ce caractère API. Il est associé aux graphies: s, comme dans aisance et les amis, et z.
  • Le son [v] est représenté par ce caractère API. Il est associé à la graphie v.
  • Le son [ʒ] est représenté par ce caractère API. Il est associé aux graphies: j et g.
  • Le son [s] est représenté par ce caractère API. Il est associé aux graphies: s, ss, c, ç, sc et t, dans le mot action, et x, avec les mots six et dix.
  • Le son [f] est représenté par ce caractère API. Il est associé aux graphies f, ff et ph.
  • Le son [ ʃ ] est représenté par ce caractère API. Il est associé aux graphies ch en général  mais aussi dans certains cas,  sch et sh, comme dans shérif et shampoing.
  • Le son [m] est représenté par ce caractère API. Il est associé aux graphies m et mm.
  • Le son [n]  est représenté par ce caractère API. Il est associé aux graphies n, nn et mn, dans le cas de automne.
  • Le son [ l ] est représentée par ce caractère API. Il est associé aux graphies l, ll.
  • Et finalement le son [r]. Pour les besoins du cours, [r] est représentée par ce caractère API. ll est associé aux graphies r, rr, et dans certains cas, rh.

Il y a deux caractères API que nous ne discuterons pas en détail dans le cours et que vous n’avez pas à apprendre, ce sont les sons [ɲ] et [ŋ].

  • Le son [ɲ] est représenté par ce caractère API et il est associé aux graphies gn, comme dans guignol, gagne et cogne.
  • Finalement, le son [ŋ] est représenté par le symbole phonétique suivant [ŋ] qui correspond à la séquence ng,  qu’on retrouve dans les mots empruntés à l’anglais, comme camping . Voici donc l’ensemble des consonnes du français, celles que vous devez maîtriser pour le cours sont les suivantes: [b, d, g, p, t, k, z, v, ʒ, s, f, ʃ, m, n, l, r].

S3 Vidéo 4: Les voyelles du français en API

Les voyelles du français en API. Nous avons vu la semaine dernière que nous pouvons reconnaître jusqu’à 16 voyelles phonétiques en français.

  • Les voici avec leurs symboles API correspondant:  [i][y][u][e][ø][o][e][ø][o][ə][ɛ][œ][ɔ][a][ɑ].
  • Il y a en plus : quatre voyelles nasales : [ɛ̃] [œ̃] [ɔ̃] et [ɑ̃].

Cet inventaire de 16 voyelles est encore utilisé dans les variétés du français au Canada. Les variétés dominantes en France cependant ont des inventaires moins complexes. Pour le cours, nous avons réduit le nombre de symboles API que vous avez besoin de mémoriser.

Nous allons ignorer les symboles associés aux sons [ø] et [œ][a] et [ɑ]et les symboles qui sont associés aux voyelles nasales.

Commençons notre discussion de symboles API en excluant ceux associés aux sons [ɛ] [e] et [ə].

-Voyons tout d’abord le [i]. Ce son est représenté par le caractère API suivant [i], il est associé aux graphies i, y et parfois ï .

-Regardons maintenant les sons [y] et [u]. Il faut faire attention au [y] car son caractère API est identique à la lettre y. Ce son est associé la lettre u qu’on retrouve dans but, ubiquité et parfois avec un accent circonflexe pour . La lettre u, en API correspond en fait au son [u]. Ce son est associé à la graphie en ou qui apparaît parfois avec accent grave ou circonflexe.

-Mentionnons qu’il y a en fait en français deux ‘o’, le [o] fermé et le [ɔ] ouvert. Le [o] fermé correspond à ce symbole API. Il est associé à plusieurs graphiques français dont le o avec ou sans accent circonflexe, le au et évidemment le eau. Vous n’aurez pas à apprendre le symbole phonétique pour le deuxième [ɔ] en français, celui qui est dit ouvert. Il est exclusivement associée la graphie ‘o’ sans accent et on l’entend dans des mots comme opportun. Si le sujet vous intéresse, il y a une autre vidéo dans le chapitre qui porte sur le sujet.

-La voyelle a. Le son [a] est représenté par le caractère API suivant. Il est associé aux graphies du a, à et â. Ceci termine la première partie de la discussion sur les voyelles en français.

S3 Vidéo 5 Les trois e.

Les trois sons discutés dans cette vidéo sont associés à la lettre e. Le son [e] de ses [se],  le  son [ə] de se [sə] et le son [ɛ] de sel [sɛl ].

Commençons avec le son [e]. Le son [e] est associé à un caractère API identique à la lettre e. Ce son est associé aux graphies é ou es, dans les déterminants comme les, tes, mes et ces, er dans les verbes du premier groupe et une forme comme premier, ez dans chez, nez, mangez, etc. et les formes en ai.

Passons maintenant au son [ɛ]. Le son [ɛ] est représenté par le caractère suivant [ɛ]. Il est associé
à plusieurs graphies dont celle du e suivi d’une consonne en fin de syllabe, les e accentués autres que l’accent aigu (è, ê, ё), les variantes ai qu’on retrouve dans balai, dans les formes de l’imparfait et plusieurs autres et dans les formes  en ei que l’on retrouve dans des mots comme baleine, neige et peine.

Et finalement la voyelle  [ə]. Le son  [ə] est représenté par le caractère API qu’on appelle un schwa. C’est en fait un e inversé. Ce son est exclusivement associé à la graphie de la lettre e comme dans le et recevoir. On sait qu’il y a plusieurs difficultés à déterminer quand on prononce un [ə]. Nous allons regarder ici des cas particuliers, des cas où la prononciation est quasi obligatoire et des cas où la prononciation est variable. Enfin, nous allons regarder des cas où le e ne correspond pas à un schwa.

Commençons avec les prononciations quasi obligatoires. Le  [ə] est généralement prononcé dans les mots qui sont composés d’une consonne et d’une voyelle et où la voyelle est le e. Par exemple les mots suivants: le, me, te, se, ce, ne et que. On ne peut parler d’une prononciation obligatoire car il y a des exceptions. Par exemple, le e dans ces mots tombe devant un mot à initiale vocalique; le e de ‘le‘ tombe dans l’avion, de même le e de ‘te’ tombe lorsque le verbe qui suit commence par une voyelle.

Ensuite, à débit rapide les locuteurs ont tendance à ne pas prononcer le schwa, on dira: je t’appelle [ʒətapɛl] à débit régulier et en parole soignée, mais on dira je t’appelle [ʒtapɛl] en débit rapide.

La lettre e est aussi prononcée [ə] lorsqu’elle correspond à la voyelle d’une syllabe phonétique CV en début ou au milieu de mot. C’est ce qu’on a vu avec ‘le‘, mais on voit la même chose avec un mot comme religieux, nous avons une syllabe CV en début de mot et le [ə] est dans la position de la voyelle: [rəli…]. On voit aussi la même chose avec recevoir: [rəsəv…]. Il s’agit donc du contexte où on a tendance à prononcer la voyelle à moins d’avoir un débit très rapide.

Passons maintenant du côté des mots à prononciation variable. Le son [ə] au milieu de mot peut tomber dans ce contexte CV si la consonne qui précède la lettre e est interprétée comme appartenant à la syllabe phonétique CVC précédente. Ceci a l’air très complexe mais dans les faits c’est relativement simple. Considérez le mot lendemain: on le prononce [lɑ̃demɛ̃],  mais il est aussi possible d’interpréter le d comme appartenant à la syllabe précédente. Dans un tel cas , le [ə] tombe et on ne dit plus []lɑ̃demɛ̃] mais bien sûr []lɑ̃dmɛ̃].

Passons finalement au cas où la lettre e ne correspond pas à un [ə], soit le e correspond à un autre son ou il ne correspond à aucun son. La lettre e ne correspond pas au son [ə] lorsqu’elle apparaît avec un accent orthographique ou lorsqu’elle apparaît avec une consonne orthographique finale
qui n’est pas prononcée.

Finalement, dans une syllabe phonétique avec consonne finale, la lettre e correspond toujours à un [ɛ], comme dans cet, bec, Étienne, mettent, etc. La lettre e ne correspond à aucun son c’est le e muet lorsqu’elle apparaît en finale de mot. Ceci est vrai même lorsque le e est suivi du s du  pluriel, par exemple, qui lui aussi n’est associé à aucun son.

Voici donc l’ensemble des symboles API que vous devrez maîtriser pour les voyelles du français pour les besoins de ce cours.

S3 Vidéo 6 Les nasales et les semivoyelles

Voyelles nasales et semi-voyelles. Nous regardons dans cette section les contextes orthographiques où on trouve les voyelles nasales et la notation que nous utiliserons dans nos transcriptions phonétiques. Les voyelles nasales sont: [ɑ̃], [ɛ̃], [ɔ̃] et [œ̃]. Il ne sera pas nécessaire dans le cadre du cours de mémoriser les quatre symboles API pour les voyelles nasales. Nous vous demandons plutôt de reconnaître le patron orthographique commun à toutes les voyelles nasales et les contextes où il est prononcé alors comme une voyelle nasale.

Le patron est ainsi:  une ou deux voyelles orthographiques suivies d’un n ou d’un m. C’est le cas avec tous les exemples suivants: une ou deux voyelles orthographiques suivies de n ou m. Ce patron orthographique correspond à une voyelle nasale lorsqu’il apparaît enfin de mot. C’est le cas avec les exemples de: faon, bon, faim, frein et brun. Vous avez alors le patron une ou deux voyelles orthographiques suivies d’un n ou d’un m. Dans un tel cas, la voyelle phonétique est nasale. Ce patron orthographique correspond aussi à une voyelle nasale lorsqu’il apparaît suivi d’une consonne sauf n ou m. C’est le cas avec: vingt, bonté et vaincre. Nous avons une consonne orthographique qui est parfois prononcée ou non et la voyelle phonétique est nasale. En résumé, une voyelle phonétique est nasale lorsqu’on a le patron orthographique de un ou deux voyelles suivies de n ou de m et que ce patron apparaît enfin de mot ou suivi de consonnes orthographiques.

La voyelle n’est jamais nasale cependant si le patron est suivi d’une voyelle orthographique. Considérez la forme frein versus freine ou freinage. Dans ces cas, il y a une voyelle orthographique après le n: la voyelle phonétique n’est pas nasale. Finalement, la voyelle n’est jamais nasale s’il y a doublement du n ou du m: pomme, annonce. Il y a doublement du n ou de m: la voyelle phonétique n’est pas nasale. Remarquez qu’on observe ce phénomène de doublement et d’absence de voyelle phonétique avec l’accord des noms et adjectifs qui se terminent avec une voyelle nasale:  bon [bɔ̃]  au féminin devient bonne [bɔn], chien au masculin est [ɛ̃] et chienne est [ɛn]. Dans les deux cas, il y a doublement du n est la voyelle phonétique n’est pas nasale.

En résumé, une voyelle phonétique n’est pas nasale lorsque le patron de 1 ou 2 voyelles orthographiques devant n ou m est suivie d’une voyelle orthographique ou d’un autre n ou m. Dans les transcriptions phonétiques pour le cours, vous pourrez simplement indiquer la nasalité des voyelles en donnant un v majuscule avec le tilde (). Ainsi nous accepterons les deux transcriptions suivant pour champ: [ʃɑ̃], [ʃṼ]. On acceptera cette transcription pour imprévu: [ɛ̃prevy], [Ṽprevy]; trompé [trɔ̃pe], [trṼpe] et humble [œ̃bl], [Ṽble].

Les semi-voyelles: orthographe et transcriptions

Les semi-voyelles sont : [w] qu’on retrouve dans loi, loin, oui et week-end, ce son est  phonétiquement apparenté à la voyelle [u]. Le [j] qu’on retrouve dans yoyo, paille,  soleil et balayer, est phonétiquement apparenté au [i]. Et enfin, le [ɥ] qu’on retrouve dans juillet, huit, actuel et luire, ce son est phonétiquement apparenté au son [y].

Bien que vous n’aurez pas à mémoriser ces trois symboles API, il sera nécessaire que vous soyez en mesure de reconnaître si un son est une semi-voyelle ou non. On reconnaît qu’un son est une semi-voyelle du fait qu’il est fortement vocalique mais qu’il apparaît dans une position de consonne dans la syllabe, par exemple, une consonne apparaît en tête de syllabe dans une syllabe CV comme avec les exemples suivants [wi] [wikɛnd] [jojo][balɛje] [ɥit]. C’est aussi un contexte où on retrouve une semi-voyelle comme dans les exemples suivants.  De même, une consonne apparaît parfois après une autre consonne devant la voyelle, c’est le cas avec les exemples suivants  ([lua] [lwɛ̃] [ʒɥijɛ]  [aktɥɛl] [lɥir]). Il s’agit aussi de contexte où l’on retrouve une semi-voyelle.

Finalement, on retrouve des consonnes après la voyelle dans la syllabe comme dans les exemples suivants ([pɑj] [sɔlɛj]). C’est aussi un contexte où l’on retrouve une semi-voyelle. Dans les transcriptions phonétiques, nous allons continuer d’utiliser la lettre majuscule S pour représenter les semi-voyelles. Nous allons donc accepter dans les transcriptions phonétiques que toutes les semi-voyelles soient remplacées par un S majuscule c’est donc à dire: vous avez maintenant en main tous les éléments nécessaires pour faire les transcriptions phonétiques dans le cadre de ce cours.

 

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FRENCH 1999 - Introduction aux études françaises© 2019 par Jacques Lamarche. Tous droits réservés.